Courses matinales dans le sud-ouest américain – Pahrump

Comme mon moral de coureur reprend (très) lentement, mais sûrement le dessus et que la crise du COVID-19 monopolise l’attention de la planète, je me suis dit que certains d’entre vous apprécieraient peut-être de lire  quelque chose qui n’a aucun lien avec le sujet de l’heure. J’ai donc fouillé dans mes archives et ai trouvé quelques articles inachevés. Au cours des prochains jours, je compte bien en publier quelques-uns, question de nous changer les idées.

La petite histoire d’aujourd’hui a été écrite il y a un an, suite à notre retour d’un premier voyage dans le sud-ouest américain. Demain, la suite. Bonne lecture ! 🙂

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Moins 4 degrés ? Comment ça, moins 4 degrés ?!?  Si on s’est payé un voyage dans le sud-ouest américain  au mois de février, ce n’est certainement pas pour se taper des températures sous le point de congélation !

Nah… Mon application Météo Média doit être fuckée. C’est décidé : j’enfile des shorts. J’ai des principes dans la vie et un de ceux-là est que si je cours dans le désert, ça se fait en shorts. Non mais, il y a des limites…

Je mets le nez dehors. Ouais, c’est effectivement frisquet. Je regarde notre auto de location : elle est complètement givrée. Ok, je m’incline: il fait vraiment sous zéro. Peu importe: le soleil commence à se pointer derrière les montagnes au loin et le ciel est dégagé. La journée s’annonce magnifique.

Nous sommes à Pahrump, Nevada. C’est la ville la plus proche du parc national de Death Valley, que nous comptons visiter. Depuis l’élection du « Commander in Cheat », je me suis rendu compte que les États-Unis sont vraiment un pays étranger du mien. Pahrump en est un exemple criant.

En effet, ce bled perdu a réussi l’exploit d’élire à la chambre des représentants de l’état (avec une écrasante majorité par dessus le marché) un ancien propriétaire de bordel qui était déjà décédé le jour de l’élection. Son slogan ?  « Make Nevada Nevada again ». Ça ne s’invente pas. Only in America

Bah, peu importe, je ne suis pas ici pour juger des choix de nos voisins (quoi que question existentielle: si un politicien américain est un véritable tata, avez-vous remarqué qu’il est inévitablement républicain ?). Mon but: courir avant de partir en visite pour la journée. Et comme notre hôtesse Airbnb m’a dit que je pouvais aller m’épivarder en toute sécurité sur le terrain vague situé tout juste devant la maison, je ne vais certainement pas me gêner.

Ah, courir sur la terre après l’hiver de merde qu’on a connu, ça va faire du bien… C’est que j’en ai plein le c… de la maudite glace !  Peut-être aurais-je dû amener des souliers de trail ?

Dès les première foulée dans le « champ », petite surprise: la terre asséchée est dure comme du béton. Ok, je vais m’y faire. J’adore ces sorties-là au petit matin, quand on est en voyage. Je me laisse aller à l’instinct, me fiant sur le soleil et les (superbes) montagnes pour m’orienter.

Je finis par aboutir sur un terrain de golf. Je n’ai jamais compris pourquoi ils construisent des terrains de golf en plein désert, mais bon… Je me fais deux ou trois trous à la course (il n’y a pas un chat), puis prends le chemin du retour.

À la traversée d’une route, une pancarte en forme de losange avertit les automobilistes : « Risk of flood ». J’éclate de rire. Risque d’inondation ?  Ici ?!?  Ben voyons donc !  Vous savez que ça prend de l’eau pour qu’il y ait une inondation ?  Ces Américains…

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Matin numéro 3 à Pahrump. Aujourd’hui, c’est jour de déplacement: nous prendrons la route vers San Diego. Mais avant de passer la journée derrière le volant, de quoi aurai-je besoin ?  De ma dose d’exercice, évidemment !

Il pleut. Pas une pluie diluvienne, mais quelque chose de soutenu. Après avoir vécu la canicule à Londres, nous vivons maintenant la pluie dans le désert. Que voulez-vous…

Le sol durci de « mon » champ n’absorbant pas bien l’eau, celui-ci est pour ainsi dire impraticable. Je vais devoir me taper le bord de la route. Merde.

Ouais, même le bord de la route n’est pas évident. Il y a de l’eau partout. Tu riais de leur « risque d’inondation » ?  Ça t’apprendra, du con !

Le vent ne me laissant pas vraiment le choix, je me dirige encore vers le terrain de golf, par la voie « normale » cette fois-ci. À peine arrivé dans le petit quartier où se trouve l’entrée de la propriété, je dois soudainement appliquer les freins. Devant moi, le bord de la rue que je m’apprêtais à traverser a été transformé en une véritable rivière.

C’est quoi l’affaire ? D’où vient toute cette eau ?  Je regarde en « amont » : ça coule à perte de vue. En « aval» ?  Idem. De quessé ?!?

J’allume: il pleut tellement rarement ici qu’il n’y a aucune infrastructure digne de ce nom qui permet d’écouler les eaux de pluie. Rien, niet, nada. Alors quand il en tombe le moindrement, elle s’accumule et forme de véritables torrents. D’où les inondations en plein désert. Tu parles d’une affaire…

Sur le chemin du retour, j’aperçois un coyote qui traverse tranquillement la route, le stress ne faisant définitivement pas partie de sa vie. J’essaie de le suivre, mais il ne semble pas trop intéressé à avoir de la compagnie. Dommage.

Un peu plus loin, un jackrabbit prend la poudre d’escampette en m’entendant approcher. Je m’arrête et le regarde filer à (très) vive allure, donnant l’impression que ses immenses oreilles l’aideront à s’envoler. Heille, Chose, fais attention, il y a un coyote qui t’attend dans ce bout-là !

Je souris. Je suis sur le bord d’une route quelconque, dans un coin reculé du désert américain, complètement détrempé. Je ne voudrais pas être ailleurs. Elle n’est pas belle, la vie ?

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