À la (re)découverte du mont Arthabaska

Dimanche 24 juin au matin. Il est 7h30 et au lieu de me remettre d’une beuverie comme plusieurs de mes compatriotes, je suis dans le parking du parc du mont Arthabaska à faire mes échauffements d’avant-course.

Le mont Arthabaska, c’est le nouveau nom de notre bon vieux mont St-Michel de notre adolescence. Probablement qu’ils lui ont donné ce nom lorsque la « grande » ville de Victoriaville a avalé sa petite voisine Arthabaska. Un prix de consolation, en quelque sorte. À 15-16 ans, je m’amusais à me rendre à sa croix avec mon super-vélo à 18 vitesses (18 vitesses, incroyable !!!). À 17-18 ans, il m’est arrivé de m’y rendre, le soir en voiture, avec celle qui allait devenir mon épouse. Hé là les esprits tordus, on y allait pour admirer les lumières de la ville, pas pour faire autre chose (hum hum) !

Disons que l’endroit a changé depuis. La croix est toujours là, mais c’est à peu près tout ce qui reste de mes souvenirs. Le stationnement a été agrandi, un joli bistrot a été construit et un grand belvédère aussi. Et surtout, un grand parc avec sentiers pédestres et pour vélos de montagne a été aménagé. On y retrouve également trois « trous » de disc-golf. L’endroit idéal pour tester mes nouveaux souliers de trail d’un merveilleux rouge-orange flashant.

Au début, je voulais faire une partie du « Sentier des trotteurs », qui relie le mont au petit village de Ste-Hélène de Chester, 26 km plus loin. Avec 24 km au programme, je me disais que je me rendrais environ à la moitié, puis reviendrais sur mes pas. Un coup d’oeil rapide sur la carte et me voilà parti.

J’ai beau tourner en rond, je ne trouve pas le foutu sentier. Les indications ne sont pas vraiment claires et j’aboutis dans un champ de vaches. Un vrai champ de vaches, avec Béatrice (je trouvais que ça lui allait bien comme nom, alors c’est celui que je lui ai donné) qui me regarde ayant l’air de se dire: « Bon, encore un autre perdu… ». Pas trop énervée, la madame…

Je regarde au loin, vers la clôture, s’il n’y aurait pas une indication quelconque, mais rien. Pour en avoir le coeur net, je commence à dévaler la pente du champ encore tout détrempé de la rosée du matin. Et au lieu d’éviter les roches et les racines, mon attention se porte plutôt sur les copieux dépôts laissés par Béatrice et ses congénères. Si je veux que mes souliers gardent leur merveilleuse couleur…

Arrivé en bas, je dois me rendre à l’évidence: je me suis gouré. Rebrousse chemin, essaie d’autres sentiers, rien à faire. Et en plus, il y a le maudit gueling-gueling de mon trousseau de clés que j’ai oublié dans mon Camelbak qui commence à me tomber sur les rognons. Ha non, il fait beau, pas encore vraiment chaud, je ne vais tout de même pas commencer à m’énerver parce que je ne trouve pas un petit maudit sentier et que mon giga-trousseau de clés n’arrête pas de sautiller dans mon Camelbak !

Donc, retour au parking, question de laisser ce poids inutile (et ce bruit !) dans l’auto et de regarder plus sérieusement la carte. Non mais, de quoi je vais avoir l’air si je raconte que je n’ai pas trouvé un sentier, moi là ?

Bon, étude plus approfondie de la carte… Tu suis la piste de vélo numéro 22 et quand tu croiseras la 25, le Sentier des trotteurs sera tout près. Tu n’es pas assez nono pour le manquer, il me semble…

Me voilà donc reparti, mais j’ai “déjà” 7 km au compteur (les kilomètres prennent pas mal plus de temps en sentier). Oups, c’est que la piste en question est cotée “difficile” pour le vélo… C’est donc très technique, ce qui n’est vraiment pas mauvais pour moi. Ça tourne dans tous les sens, c’est rempli de roches et de toutes sortes d’obstacles. Dur pour les jambes vous dites ?  Finalement, je vois une petite indication pour la piste 25, j’ouvre grand les yeux pour ne pas manquer mon sentier… qui est finalement impossible  à manquer: la pancarte doit bien faire 3 pieds de large par 1 pied de haut ! Enfin !

Je me dirige donc vers la terre promise. Après un beau petit bout, ça va mal: le sentier est à flanc de montagne, je dois donc courir les pieds penchés. Pas bon pour mes chevilles, ça…  Puis j’aboutis dans un autre champ que les indications m’incitent à traverser EN LONGEANT LA CLÔTURE. Pourquoi donc ?  Ça dérange qui si je vais dans le champ ?  Béatrice ?  Enfin…

J’arrive à un chemin asphalté que je dois suivre sur 1 km. Ouin, bon, je voulais faire de la trail moi… Bah, ça va être bon pour ma moyenne !  😉  Sur le chemin, j’aperçois un chevreuil dans un autre champ. Il s’arrête, me jauge un peu, puis détale dès que je fais mine de bouger. Quelle belle bête… Après le kilomètre promis, je prends un petit chemin de terre sur une propriété privée, puis arrive dans le bois. Déception: le “fameux” sentier est très peu utilisé et envahi d’herbe longue. Et cette herbe est toute détrempée. Je me dis qu’il faut bien que je m’habitue à ça, mais j’ai plus l’impression de faire du travail de friche qu’autre chose et je décide de rebrousser chemin. Dommage…

Ho, je ne m’en étais pas trop rendu compte, mais ça faisait un bout que je descendais… Et ce qui descend, remonte (en trail, en tout cas). Aille, mes jambes commencent à faire mal et mon coeur veut sortir de ma poitrine. Je finis par revenir de peine et misère au parc et commence à en faire le tour, dans tous les sens. J’aurais préféré le plan original, mais bon…

Finalement, c’est très bien comme endroit pour l’entrainement. Très côteux, technique à souhait, disons que mes jambes demandaient grâce à la fin. Je me demande bien ce que des experts en penseraient… S’il y en a qui lisent ceci et qui connaissent l’endroit, ne vous gênez pas, ça me donnerait une idée.

Petite anecdote en terminant. Quand j’ai fini par finir de m’entrainer, je me suis installé près de la terrasse du bistrot pour faire mes étirements. Tout près de moi, un groupe de “bikers” dans la cinquantaine qui prenaient un drink, fumaient et parlaient fort pendant que je mangeais ma barre énergétique et buvais mon Gatorade. J’ai trouvé ça un peu surréaliste comme situation: j’avais l’impression que quelqu’un n’était pas à sa place, mais je ne savais pas trop qui. Vraiment bizarre …

Le marathon pour les nuls: l’entrainement

Tiens tiens, pourquoi pas un autre petit billet pour les gens normaux ?

Avant de commencer, je tiens à préciser, comme toujours, que ce que j’écris ici est seulement mon opinion. Ce n’est rien de scientifique est c’est seulement basé sur mon expérience personnelle. Alors, à prendre avec un grain de sel, hein ?

Ok, question qui revient relativement souvent (et pas seulement de la part de mes collègues de travail, de la part de mes amis aussi !): qu’est-ce que tu fais pour t’entrainer pour un marathon ?

Ce que je fais ?  C’est assez simple, mais pas tant que ça. Tout d’abord, je me base sur les programmes d’entrainement du coach des Vainqueurs et auteur du livre « Courir au bon rythme », monsieur Jean-Yves Cloutier. À une nuance près, cependant: je ne cours pas « au bon rythme », justement. Pourquoi ?  Ok, si vous voulez savoir, c’est pour la simple et bonne raison que le « bon rythme » en question est, À MON HUMBLE AVIS, ridiculement trop lent. Je sais, le mot est fort, mais c’est ce que je pense.

Je ne doute pas que sa méthode ait pu marcher avec plusieurs coureurs, mais les explications contenues dans le livre sont trop simplistes pour me convaincre. Le « Faites ce que je dis, vous allez voir, ça marche », merci pour moi. Me faire courir environ 80-85% du temps à 5:10/km quand je vise 4:35 pour le marathon, désolé, ça ne me rentre pas dans la tête. Et me dire que courir à la cadence marathon, c’est faire du « travail de vitesse », ça ne me rentre pas dans la tête non plus !  Tout ça sans faire de côtes, avec une seule sortie de 32 km ?  Non, je ne peux pas croire que ça marche, désolé.

Voici donc ce que je fais.

Le lundi, journée de repos. L’été, ça veut dire aller travailler à vélo (j’habite à 24 km du Saint Siège, une belle distance).

Mardi, intervalles rapides. Là, je me base sur les programmes du coach Cloutier. Si par exemple il propose 3 intervalles de 3 minutes avec 3 minutes de récupération entre chaque répétition, alors, je cours 3 intervalles de 750 mètres à fond la caisse (cadence autour de 3:40-3:50/km) et prends 750 mètres en chaque pour récupérer, c’est-à-dire que je cours autour de la vitesse visée pour le marathon. Je commence habituellement mes répétitions après 2 ou 3 kilomètres à rythme modéré et termine également à un rythme modéré, comme je le sens. Ces sorties font habituellement entre 12 et 16 km.

Mercredi, c’est comme le lundi. Repos ou vélo.

Jeudi, intervalles modérés. Donc, plus longs, mais moins rapides. Pour ma part, je les fais à une cadence de  4:00-4:05/km. Certains intervalles peuvent durer 6 ou 7 kilomètres  et disons qu’il m’arrive de les trouver… longuets. Au total, une sortie fait entre 12 et 16 km.

Vendredi, comme mercredi ou lundi. Facile, hein ?  🙂

Samedi: la petite sortie facile. Entre 12 et 17 km, comme je le sens. J’ai envie de pousser ?  Je me laisse aller. J’ai envie d’y aller relaxe ?  Ben j’y vais tranquille. Mais je dois avouer que j’ai plus souvent envie de pousser. Je sais que je ne devrais pas, mais c’est comme ça que je me sens bien, bon !

Dimanche: jour de longue sortie. Là, le mot d’ordre est: mollo !!!  Comme j’ai parfois la sortie de la veille encore dans les jambes, je n’ai pas trop de difficulté à suivre cette règle. Le dimanche, on court PLUS LENTEMENT que la vitesse visée pour le marathon. La plupart des programmes suggèrent de ne pas dépasser 32 km, mais j’ai fait un 33 et 35 pour Ottawa (en plus de 3 ou 4 fois 32 km) et je ne l’ai pas regretté. Le but de ces sorties est d’apprendre au corps à utiliser ses réserves de graisse, l’habituer à « puiser dans ses réserves », comme on dit. Et pourquoi y aller plus lentement ?  Tout simplement pour ne pas s’épuiser inutilement pour le reste de la semaine et ainsi éviter les difficultés avec les intervalles… qui viendront deux jours plus tard. J’avoue que j’ai eu de la difficulté à accepter ce concept et que je l’applique seulement en partie. Oui, je vais plus lentement que le rythme visé, mais plus vite que les rythmes suggérés dans les programmes ( et pas seulement celui du coach Cloutier). Pour Ottawa, mes longues sorties se sont faites à une cadence variant entre 4:40 et 4:45/km alors que j’ai fait du 4:30/km en course (le tout calculé sur mon GPS).

Aussi, principe auquel je ne déroge jamais: la règle du 10%. C’est quoi ça ?  C’est la limite d’augmentation hebdomadaire de la charge d’entrainement. Ainsi, si une semaine j’ai fait 50 km, je n’en ferai pas plus de 55 la semaine suivante, même si je sens que je suis capable et que je devrais en faire plus. Le but de tout ça est d’habituer graduellement le corps à endurer ce qu’on lui fait subir. Ainsi, depuis Ottawa, ayant un peu diminué l’entrainement, je remonte graduellement le nombre de kilomètres que je fais à chaque semaine. Pour cette raison, je ne suis pas encore en mesure de suivre le programme proposé pour le Vermont 50. Mais vaut mieux être en retard sur son programme que se blesser parce qu’on en fait trop (je le sais, je l’ai déjà fait !).

En guise de conclusion, une chose que je retiens: tout le monde est différent. S’il existait un programme-miracle qui marche pour tout le monde, ça se saurait. Chacun doit faire ses expériences, ses essais. Certains préfèrent s’entrainer en groupe, d’autres en solo. À chacun(e) de découvrir ce avec quoi il(elle) est le plus à l’aise. L’important est avant tout de s’amuser ! 🙂

« Pratique » ou « entrainement » ?

Par un beau matin de mai, j’entre au bureau à la course. Sortie classique de semaine, avec intervalles. 15 ou 16 km en tout. Vous devinez donc que lorsque j’entre à l’intérieur du Saint Siège, je ne suis pas à mon meilleur: tout dégoulinant de sueurs, du Gatorade séché autour de la bouche, ma casquette toujours enfoncée sur mes cheveux tout tapés, laissant seulement paraitre seulement ceux de couleur grise.

Je croise un collègue qui me lance (je sais, on dirait que je parle seulement à des collègues, mais non, j’ai des amis aussi !): « Tu te pratiques pour ton marathon ? ». Pour moi, ça sonne tout simplement faux. Se « pratiquer », c’est quand on fait un sport d’habileté ou de la musique. On se pratique pour le golf, on se pratique à lancer une balle, on pratique son lancer frappé, on pratique le violon. On ne se « pratique » pas à courir, il me semble. On s’entraine à courir.

Pour moi, ce qu’on appelle un entrainement, c’est lorsqu’on habitue son corps à un certain type d’effort, que ce soit en force ou en endurance. Entrainement à vélo, à la course ou en haltérophilie. Le hockey a les deux volets: pratique et entrainement et Dieu sait à quel point les joueurs n’aiment pas l’entrainement. Patiner 30 minutes sans rondelle, quelle torture !  Mais pratiquer des lancers ou des échappées pendant des heures, pas de problème.

Toutefois, mon idée par rapport à la nuance à apporter entre les deux termes s’est quelque peu modifiée jeudi matin au Mont Royal (soit dit en passant, j’ai survécu, au cas où vous n’auriez pas remarqué). Je m’amusais dans le sentiers près du sommet et je me suis rendu compte que je ne pouvais jamais relâcher mon attention très longtemps. Racine d’arbre par ici; oups, des roches; shit, des arbres morts. Je passais mon temps à sautiller, éviter les obstacles. Et les descentes, les descentes… C’est bigrement difficile quand on n’est pas habitué. Je me suis dit que ça me prendrait… de la pratique.

Hé oui, courir dans le bois ne requiert pas seulement de l’entrainement, ça prend également de la pratique. Il me faudra donc développer des habiletés en plus d’habituer progressivement mon corps de façon à ce qu’il puisse subir l’épreuve que je compte lui faire subir. Cool hein ?  Je dois avouer que je comprends les joueurs de hockey: la partie « pratique » est bigrement amusante !  🙂

Il fait chaud, pourquoi ne pas bougonner un peu ? ;-)

Il me semble que ça fait longtemps que je n’ai pas bougonné un peu, je pense que ça me ferait du bien. Alors pourquoi ne pas en profiter pour parler de celui que je me plais à détester et qui pourtant, a (avait) réussi à m’attirer à chaque année ?  J’ai nommé le marathon de Montréal.

Pourquoi entretiens-je donc ce rapport complexe avec cet événement ?  Tout d’abord, j’y ai vécu mes plus fortes émotions en tant que coureur: c’est là que je suis devenu un marathonien, en ce merveilleux jour de septembre 2007. Par une journée splendide, j’ai sagement suivi un très sympathique jeune homme nommé David Le Porho qui agissait en tant que lapin de 3h45. Je n’oublierai jamais le fameux dernier kilomètre, l’arrivée au stade olympique, l’émotion de mes proches quand je les ai rejoints. Et le sourire de David, dont je suis la carrière depuis. Saviez-vous qu’il est le champion du monde de course en raquettes ?

C’est aussi sur ce diabolique parcours que j’ai vécu mes pires souffrances. Trop confiant en 2008, pas assez entrainé, j’ai visé 3h30 en ne tenant pas compte du temps qui était en mode « étuveuse » (pas comme aujourd’hui, mais bon…). Et j’ai vécu l’enfer. Décroché au kilomètre 27, les crampes à répétition un kilomètre plus loin. Réduit à la marche, j’ai terminé de peine et misère en 3h56. En 2011, j’ai vécu un peu la même chose, mon expérience m’aidant toutefois à limiter les dégâts (3h23 alors que je visais 3h15).

Le principal défaut de ce marathon était alors son parcours, ennuyeux, laid au possible et désert dans les bouts stratégiques. Maintenant qu’il a été changé, de quoi je me plaindrais ?

Hé bien voilà. Pour la première fois cette année, le marathon et le demi partiront en même temps et sur le même parcours. L’an passé, il y avait près de 10000 coureurs pour les deux épreuves réunies. Avec le groupe Rock ‘n’ Roll qui a repris l’organisation, il y en aura au moins 12000 cette année. Et tout ce beau monde partira du même endroit, le pont Jacques-Cartier, et entrera dans le parc Jean-Drapeau par l’île Ste-Hélène. Le groupe Rock ‘n’  Roll est réputé pour faire d’excellentes organisations, mais s’est également royalement planté à Las Vegas, alors rien n’est garanti.

Et c’est à croire que les organisateurs n’ont pas regardé le parcours… Même avec 2700 coureurs expérimentés, le goulot d’étranglement (il y a un îlot directionnel environ 500 mètres après de départ) que représente l’entrée à l’île Ste-Hélène était un irritant. Je n’ose même pas penser ce que ce sera à 12000 coureurs. Et ça, c’est sans compter les (probablement très) nombreux retardataires qui remonteront en sens inverse pour aller prendre le départ et qui seront dans le chemin. Voyez-vous plusieurs ne tiendront pas compte que le métro sera très plein, que la station est petite et située à environ 1.5 km du départ, que le départ sera donné relativement tôt, etc. C’est la même chose à chaque année…

Bref, quelqu’un qui “vise un temps” risque de perdre 1 ou même 2 minutes dès le départ, dans la seule véritable descente du parcours. Sans compter que ladite descente est toute cabossée et que si on ne regarde pas où on met les pieds, une cheville peut s’y tordre très facilement. Dans le genre partir du mauvais pied… Enfin, il parait qu’il y aura des départs par vagues. On verra bien.

Ceci dit, la grande, très grande amélioration vient de la qualité du parcours pour le demi. Au lieu de se taper grosso modo la pire partie de l’ancien marathon, les gens du demi vont parcourir sa meilleure partie, c’est-à-dire le parc Jean-Drapeau, avec le tour du circuit Gilles-Villeneuve, le pont de la Concorde avec vues sur la ville et Habitat 67, le Vieux Port, la Place Jacques-Cartier et pas très loin, l’arrivée au parc Lafontaine. Je le recommanderais fortement à quelqu’un qui veut faire son premier demi ou qui ne se soucie pas de la performance. Mais attention: la fameuse côte Berri attend tout le monde au kilomètre 19 (au lieu du kilomètre 4 pour l’ancienne version du demi), soyez vigilants !  🙂  Et dépêchez-vous, il semblerait que les places commencent déjà à se faire rares…

En ce qui concerne le nouveau parcours du marathon, une fois rendus au parc Lafontaine, les coureurs vont devoir se taper de longs, difficiles et ennuyeux allers-retours sur des boulevards. Mieux qu’avant ?  Peut-être, mais vraiment pas certain. Et arriver dans l’anonymat au beau milieu d’un parc Lafontaine rempli à craquer ?  Pas sûr…  Il faudrait que j’essaie pour être convaincu, mais bon, j’ai autre chose au programme !  🙂  Comme j’ai le Vermont 50 la semaine suivante, j’aimerais beaucoup accompagner mon ami d’enfance Sylvain qui ferait son premier demi, mais il n’est pas encore décidé. Problèmes de mollet, de genou, de hanche. On ne rajeunit pas, hein ?  🙂

Ha, une dernière chose en terminant: Oasis sera encore commanditaire de l’événement. Alors coureurs,  amenez votre propre Gatorade parce qu’il n’y en n’aura probablement pas sur le parcours. Je serais prêt à gager un petit 10$ que ce sera encore du merveilleux “jus” qui sera offert aux coureurs…  Dans le genre faire amateurs…

Demain matin, essai au Mont Royal dans l’humidité. Si j’en sors vivant, je vous en reparle.

Mais dans quoi je me suis embarqué (bis) ?

Ouf, ce que ça peut être chaud aujourd’hui !  Je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir une petite pensée pour les très nombreux participants au Tour du lac Brome qui avait lieu ce matin (et hier en fin de journée pour certaines épreuves). 20 km dans les côtes, par une telle chaleur, ce n’est jamais facile. Un coup d’oeil rapide aux temps confirme d’ailleurs que ça n’a pas été du gâteau. Chapeau bien bas à tous les participants !

Pour ma part, première vraie sortie dans le bois ce matin. À 7h45, je commençais les « vraies affaires ». Ha, j’avais bien fait un 11 km dans les sentiers du mont Royal jeudi, mais là, c’était pour de vrai: un 20 km au programme, dans les sentiers du mont St-Bruno. J’avais décidé de commencer « soft », c’est-à-dire aller au mont St-Bruno avant d’aller au mont St-Hilaire où semble-t-il, les conditions seraient pas mal proches de ce que je risque de retrouver en course. On verra dans le temps comme dans le temps…

Bon, ça a commencé un peu bizarrement. Je suis entré dans le parc par un des multiples accès « connexes ». À l’entrée, une boîte de métal contenant des enveloppes pour payer mon accès au parc. De quessé ?  Je lis un peu, essaie de comprendre comment ça marche, puis me dis que de toute façon, je n’ai que des 20$ sur moi, alors je prends une enveloppe, la fout dans mon Camelbak et me dis que si quelqu’un m’achale, je ferai le nono qui ne comprenait pas. Je ne devrais pas avoir trop de misère, de toute façon…

Me voilà donc parti. Les sentiers sont beaux, bien entretenus, larges à souhait. À cette heure, il n’y a personne. Parfait !  Puis quelques montées commencent à se pointer. Après quelques unes, mes jambes de Montérégien, pour qui un viaduc d’autoroute constitue l’équivalent du Tourmalet, commencent à demander grâce. Il faut dire que je suis parti sur un rythme habituel, alors que je devrais logiquement aller moins vite. Du con…

Au bout de 5 km, le coeur battant la chamade, voulant à tout prix sortir de ma poitrine, je m’arrête en me donnant comme excuse le beau lac qui s’offre à mes regards. Wow, c’est vraiment chouette ici !  Je repars, sillonnant le parc, m’arrêtant à quelques reprises pour essayer de m’orienter (et pour recommencer à respirer normalement). Je finis par me démêler et retrouver l’endroit par où je suis arrivé. Et même pas eu besoin de faire le nono !  🙂 

Mais bon, à force me me perdre, j’ai couru un demi-marathon (21.1 km) au total. Bah, il y a pire dans le vie !

Première constatation: ce n’est pas vrai que c’est facile, le parc du mont St-Bruno !  Ça monte, ça descend. Les enchainements doivent se faire rapidement. Mais pas de roche (sauf à un endroit où ils en ont foutu un maudit gros paquet, sans raison apparente), ni de racines d’arbres. Je vais certainement y retourner.

Deuxième constatation: les côtes, il va falloir que j’en mange si je ne veux pas finir le 50 milles sur le rotules !

Troisième constatation: va vraiment, mais vraiment falloir que je ralentisse le beat. Du 4:34/km (même si c’est plus lent que mon rythme à Ottawa !) de moyenne en montagne, c’est beaucoup trop vite pour moi. Je dois descendre la cadence à au moins 5:00, probablement 5:30. On fera de la vitesse sur route, pas en sentier.

Quatrième constatation: encore une fois, bout de viarge, dans quoi je me suis embarqué ?  J’ai fait le quart de la distance, j’aurais été capable d’en faire encore en masse, mais 80 km ?  No way !  Pas aujourd’hui, en tout cas !  Et que dire du parcours ?  Ayoye…

Cinquième constatation: maudit que c’est le fun !!!  Disons que l’asphalte ne me tente pas trop par les temps qui… courent !  Et l’avantage du bois: on est à l’ombre !

Le marathon pour les nuls: l’alimentation

Ha l’alimentation… Rien de plus facile !  Pourquoi ?  Tout simplement parce que chaque personne est différente et ce qui marche pour quelqu’un ne fonctionne pas nécessairement pour quelqu’un d’autre. Il faut donc expérimenter. Facile, je vous disais. Mais ça peut tout de même prendre du temps avant de trouver…

Pour ma part, j’ai un truc infaillible: si je mange quelque chose la veille d’une course et que j’en arrache le lendemain, ce truc se retrouve soit sur la liste des aliments “en sursis”, soit sur la liste des aliments “proscrits”.

Parmi les “proscrits” (je répète que ça ne me concerne que moi…), il y a le porc, les hamburgers, le pepperoni, les hot dogs, l’ail, les oignons. Certains sont désormais interdits parce qu’ils n’apportent aucune valeur nutritive et donc aucune énergie alors que d’autres sont tout simplement trop difficiles à digérer. Moi, roter l’ail pendant que je cours…

Sur la liste des aliments en sursis, on retrouve la pizza en général et les crevettes. Ces dernières vont probablement être les prochaines à changer de liste.

Comme je cours presque toujours le matin, le déjeuner est évidemment très important. On a besoin de quelque chose qui est à la fois soutenant et facile à digérer. Le bacon et les toasts sont donc exclus. Ça m’a pris du temps avant de trouver la combinaison idéale, mais je pense avoir trouvé l’équilibre. Ainsi donc, un matin de course, je prends systématiquement un “smoothie” fraises-framboises-bananes ainsi qu’un bagel nature avec du beurre d’arachides naturel, du miel et du Nutella. J’ajoute parfois des céréales Croque-Matin au chocolat (miam !). Certains ne jurent que par les crêpes (qui ont un effet dévastateur sur mes intestins), pour d’autres ce sont les gaufres ou le gruau. Comme je dis: tout dépend de chacun…

Comme breuvage: de l’eau, rien que de l’eau. J’ai pendant longtemps pris soit du jus d’oranges, soit du lait.  Le jus d’oranges étant très acide, il est difficile pour l’estomac. Quant au lait, disons que je cherchais souvent les petites cabines bleues les matins que j’en prenais !  Alors je me suis résigné à l’eau…

Ha, l’alcool vous me demandez (pas le matin, je parle en général, ho la la qu’il faut tout expliquer… ;-)) ?  J’ai déjà lu un article d’une nutritionniste qui décrivait l’alcool comme la pire chose qui ait été inventée depuis la bombe nucléaire. Car en plus de déshydrater le coureur, il diminue sa vigilance en course et ses performances à l’entrainement, etc. Elle recommandait donc d’arrêter toute consommation au moins un mois avant une compétition. Woh les moteurs !  On n’est pas des athlètes d’élite, nous !  Je ne me priverai certainement pas d’une (ou deux, ou trois) bonne bière au cas où, que peut-être que, si des fois… C’est vrai que l’alcool cause la déshydratation et quand j’en consomme, je compense en buvant beaucoup d’eau. Mais je ne m’empêche jamais de boire, même si je fais une longue sortie le lendemain. Il suffit de ne pas faire d’excès (et même là, je me suis déjàa tapé une sortie incoyable un lendemain de veille). Le gros bon sens, juste le gros bon sens.

Par contre, je coupe complètement l’alcool une semaine avant une compétition, peu importe la distance à parcourir. Peut-être est-ce plus une superstition qu’autre chose, mais je suis systématique là-dessus, depuis des années.

Quant au repas de la veille d’une compétition, je n’apprendrai rien à personne en disant que je m’enfile un bon plat de pâtes. Et pour un marathon, je fais ça les deux jours avant. Vais-je en manger quatre soirs de suite pour mon ultra ?  😉

Non mais dans quoi je me suis embarqué ?

Contrairement aux marathons, on a beau fouiller sur Internet, il n’y pleut pas de grandes quantités de programmes d’entrainement en vue d’un ultramarathon. J’avais trouvé un site qui générait un programme automatiquement en y entrant la date de l’épreuve, mais il était bien écrit que c’était dans le style « strict minimum » comme programme. Et effectivement, j’avais l’impression que ce n’était pas suffisant.

Puis je suis tombé sur ceci: http://www.runnersworld.com/article/0,7120,s6-238-244–7556-F,00.html

Trois mots: aille, aille, aille !!!

Avez-vous vu les semaines 12 et 13 ?!?  En fait, les fins de semaines 12 et 13 ?  4 heures de course le samedi et 5 heures le dimanche !  Ils veulent ma mort (et la fin de mon couple !) ou quoi ?  Bien sûr, quand on se prépare pour un ultra, on y va vraiment mollo et on mêle marche et course (il est d’ailleurs très recommandé de ne jamais courir dans les montées durant les longues sorties quand on prépare un ultra). Mais quand même, 9 heures en deux jours… 

En voyant ça, j’ai eu une illumination: beau nono, tu comptes justement faire la course en 9 heures, ce serait peut-être une bonne idée que tu en fasses une petite partie à l’entrainement !  Et j’ai comme réalisé dans quoi je m’étais embarqué. Ouch !

Mais bon, on va y aller progressif et qui vivra verra.  Un jour à la fois. Le pire qui peut arriver est que je me plante, non ?   

 

Message pour mes « followers »

Comme mes « followers » ont dû le constater, je me suis enfargé dans les pitons de l’utilitaire qui me sert à écrire sur ce blogue et mon article sur Boston a d’abord été publié incomplet et rempli de statistiques que je désirais enlever. Ainsi donc, si vous avez reçu cet article par courriel et que vous n’avez pas trop compris de quoi il en retournait, je vous suggère la version finale qui se retrouve mainteant sur le site. Désolé des inconvénients… et du sommeil qui a suivi la lecture !

Pépère Fred va essayer de faire attention aux pitons, à l’avenir…

Le marathon pour les nuls – le marathon de Boston

Voyant ma démarche plutôt laborieuse au lendemain du marathon d’Ottawa, des collègues de travail m’ont demandé ce qui m’était arrivé. Quand je leur ai répondu que j’avais couru le marathon la veille, sachant que ce n’était pas le marathon de Montréal, la question suivante est sortie: « Est-ce que c’était à Boston ? »

C’est pour dire à quel point ce marathon est célèbre: pour bien des gens qui ne connaissent pas le domaine, si je ne courais pas le marathon de Montréal, je courais nécessairement celui de Boston. Mais bon, ce n’est pas tout le monde qui sait qu’il se déroule toujours le troisième lundi d’avril…

Fondé en 1897, c’est le marathon le plus ancien et le plus connu au monde. Le plus prestigieux ?  Peut-être aussi. En tout cas, un des cinq Grands (avec Londres, Berlin, Chicago et New York).

Mais ce qui le rend si spécial aux yeux des coureurs et qui est ignoré par la majorité des profanes (et j’en faisais partie jusqu’à 2006), c’est que n’entre pas qui veut à Boston. Ho non !  Il faut se qualifier. C’est la seule façon (quoi que je souponne que certaines personnes ont des passe-droit, mais bon…) d’y participer.

Voyez-vous, pour le coureur moyen, c’est le nirvana. Quand on commence, on se dit qu’on est un « joggeur ». Puis, avec le sérieux qu’on y met, on devient un « coureur ». Après quelques courses, certains débiles comme moi se disent: « Pourquoi pas le marathon ? ». Après avoir réussi, il deviennent non seulement des « coureurs », mais aussi des « marathoniens ». La prochaine étape ? Devenir un « Boston qualified » ou BQ. Environ 10% des marathoniens (les statistiques ne sont pas claires à ce sujet, si vous en trouvez, faites-moi signe) réussissent les standards, qui ont été resserrés en vue de la course de 2013. Ces standards varient selon l’âge et le sexe du participant et doivent être atteints durant les 12 mois précédant le début des inscriptions, qui se font vers la mi-septembre.

Voici les nouveaux standards:

Âge Hommes Femmes
18-34 3hrs 05min 00sec 3hrs 35min 00sec
35-39 3hrs 10min 00sec 3hrs 40min 00sec
40-44 3hrs 15min 00sec 3hrs 45min 00sec
45-49 3hrs 25min 00sec 3hrs 55min 00sec
50-54 3hrs 30min 00sec 4hrs 00min 00sec
55-59 3hrs 40min 00sec 4hrs 10min 00sec
60-64 3hrs 55min 00sec 4hrs 25min 00sec
65-69 4hrs 10min 00sec 4hrs 40min 00sec
70-74 4hrs 25min 00sec 4hrs 55min 00sec
75-79 4hrs 40min 00sec 5hrs 10min 00sec
80 and over 4hrs 55min 00sec 5hrs 25min 00sec

Auparavant, ils étaient 5 minutes et 59 secondes plus cléments pour chacun des groupes d’âge. À Ottawa, j’ai réussi à me qualifier pour la deuxième fois. J’espère maintenant pouvoir participer. Parce que qui dit qualifié ne veut pas dire inscrit nécessairement !  Hé non…

Car voyez-vous, en vue de la course de 2011, le marathon s’est rempli en 7 heures, laissant plusieurs excellents coureurs (pas l’élite, mais quand même) frustrés d’avoir passé leur journée à essayer d’accéder à un site web bloqué. Donc, dès septembre 2011, en vue du marathon de 2012, les coureurs ont commencé à être acceptés en fonction de leur performance.

Le système est assez complexe, mais en gros, durant deux semaines, tous les coureurs qualifiés peuvent « s’enregistrer ». Puis, les inscriptions sont fermées, et si le nombre de coureurs enregistrés dépasse la capacité du marathon, seuls les meilleurs de chaque catégorie sont acceptés. Ainsi, pour 2012, j’ai été « refusé » pour la bagatelle de 81 secondes. Mais honnêtement, ce jour-là à Mississauga (2011), je n’aurais pas pu faire mieux…

Mais bon, cette fois-ci je me dis qu’avec plus 3 minutes et 16 secondes de jeu, avec des standards plus sévères, jamais je ne croirai…

En terminant, deux petites anecdotes.

La première: saviez-vous qu’un Québécois a remporté le marathon de Boston à 4 reprises ?  Cet honneur revient à monsieur Gérard Côté, dans les années 40. Seulement un coureur en a gagné plus que lui (Clarence Demar, 7 fois entre 1911 et 1930)…

Deuxième anecdote: un jour, je vais chez le vétérinaire avec mon épouse (et notre chien, bien évidemment !) et celui-ci de me demander sans préambule: « Êtes-vous qualifié pour Boston, vous ? »  Heu, hein, est-ce que c’est écrit dans ma face que je cours ?  Puis je me rends compte, beau nono, que je porte mon t-shirt d’Ottawa… Le vet, bon coureur de courtes distances, était évidemment au courant de ce que ça signifie pour un marathonien. Des fois, je me dis que les coureurs, on ressemble à une secte: on dirait qu’on se comprend sans se même parler…

Le bonheur

La journée s’annonçait chaude, je suis encore en récupération d’Ottawa et le prochain grand rendez-vous se fera sur trail.

J’ai mis tout ça ensemble et ça convergeait vers un endroit: la trail sur les bords du fleuve, dans le bois qui longe la piste cyclable de la voie maritime. Deux kilomètres pour me rendre au pont des écluses, puis 3 kilomètres de chemin de terre et voilà, j’aperçus enfin la petite trail qui se dessinait devant moi. 

Je me suis lancé dedans à corps perdu, mon attention portée sur les petites racines et cailloux présents sur mon chemin. Je retournais 30 ans en arrière, chevauchant mon vieux vélo rouge (ou bleu ?) à poignées « mustang » et à « siège banane ». Je revivais mon enfance, là, sur cette petite trail tracée pour ainsi dire en plein milieu du fleuve. Au bout de 4 kilomètres de pur plaisir, je suis abouti sur une petite « plage » de roches. J’avais 9 km dans les jambes, j’avais prévu en faire 18, je devais donc faire demi-tour.

Mais le paysage qui s’offrait à moi s’est accroché à ma petite personne, m’empêchant de bouger. Tout détrempé, encore le souffle court, je me suis assis sur une grosse roche plate et ai tout simplement admiré ce qui s’offrait à moi. La vue sur la ville encore endormie était magnifique. Au loin, j’entendais le vrombissement des voitures de course, mais ils étaient négligeables par rapport au chant des oiseaux. Demain, le Grand cirque aura quitté et nous reprendrons NOTRE parc. Devant moi, un goéland et un canard se disputaient l’exclusivité d’un rocher. Le vent léger provenant du fleuve venait rafraîchir mon vieux corps à qui j’en avais (encore) demandé un peu trop.

C’est là que j’ai compris le thème du blogue de Patrice Godin: zen et endurance. Parce que je me suis senti totalement zen, en totale paix intérieure. Le bonheur, quoi !

Ha si j’avais un cellulaire qui fonctionne à autre chose qu’au charbon, j’aurais pu immortaliser ce moment.

Le retour s’est effectué dans la sérénité la plus totale. Après ça, je me demande pourquoi j’ai lâché le golf…

Le post sur Boston est au four, il sera prêt très bientôt !  🙂