En shorts !!!

Je ne rêve pas, on est bel et bien le 30 janvier…

Je vais essayer de m’en rappeler car ça devrait être un autre record: 8 jours après m’être gelé jusqu’au trognon en faisant une petite sortie de soir de semaine, j’ai couru en shorts ce soir. En shorts au mois de janvier !  Je n’en reviens pas encore. Moi qui étais tout fier de l’avoir fait en mars l’an dernier…. Et en plus, après être parti avec un coupe-vent, j’ai été obligé d’enlever les manches parce que j’avais chaud !  Incroyable.

Le mercure est supposé retourner à des valeurs plus de saison d’ici 24 à 36 heures. Vendredi, ce sera encore une fois tout emmitouflé que j’irai m’oxygéner. Bah, tant qu’il ne neige pas… (fallait que je le dise  :-))

Regarder des deux côtés

Quand j’étais petit, avant même de savoir attacher nos souliers, une des premières choses qu’on apprenait était: « Regarde bien de deux côtés de la rue avant de traverser ».  Comme tous les enfants, il a probablement fallu un paquet de répétitions de la part de mes parents avant que ça rentre définitivement dans ma caboche, mais l’idée a fini par faire son chemin. Pour ne plus en sortir.

Bizarrement, une fois rendus à la vie adulte, certaines personnes semblent l’oublier, particulièrement quand ils ont un volant entre les mains. Avec le temps, j’ai fini par les spotter de loin. Juste à voir la vitesse à laquelle leur bolide (habituellement un SUV, une mini-va ou bien entendu, un pickup !) se dirige vers le prochain arrêt, je sais qu’ils ne verront pas le coureur qui s’en vient. Ils foncent, la tête déjà tournée vers la gauche pour voir si quelqu’un s’en vient. La droite ?  Ça n’existe pas, la droite, c’est seulement l’endroit vers où ils se dirigent, vraiment pas besoin de regader de ce côté-là, voyons !

Ça s’est produit encore une fois vendredi après-midi. Comme j’arrivais à une intersection en « T », une dame pressée dans une mini-van m’a dépassé, l’angle de son véhicule ne laissant aucun doute: elle allait repartir vers la droite dès qu’elle verrait que le champ est libre à sa gauche. Pourtant, elle venait de me dépaser, elle aurait dû au moins avoir une petite idée qu’un coureur allait peut-être vouloir traverser le boulevard pour aller joindre la piste cyclable sur le bord du fleuve. C’était dans le domaine du possible, non ?  Mais non, elle avait le feu au derrière la madame. Elle a bien sûr eu droit à un petit char de bêtises, gracieuseté du coureur qui a dû briser son rythme pour que Madame puisse repartir 2 secondes plus vite. Un tata s’est permis de me klaxonner en guise de réponse. De quoi tu te mêles, du con ?

Tout ça pour dire que la cohabitation entre les coureurs/cyclistes et les automobilistes, bien qu’elle se soit énormément améliorée depuis les années 80, est encore loin d’être parfaite. À cette époque, bien peu de gens faisaient du sport, alors les cyclistes et coureurs étaient des nuisances, tout simplement. Et ça, c’était dans le meilleur des cas: ça voulait dire qu’ils nous avaient vus. Aujourd’hui, même les non-sportifs acceptent la présence de « bizarres » sur les roues. Et depuis l’interdiction des cellulaires au volant (voulez-vous bien me dire qu’est-ce qu’il y avait de si pressant pour empoigner son cell dès qu’on prenait le volant ?!?), j’ai remarqué une nette amélioration. Mais il y aura toujours des inconscients, on ne s’en sort pas, particulièrement les soirs de semaine où les gens ont tendance à courir à gauche et à droite.

Je dois toutefois avouer qu’aujourd’hui dimanche, une situation très propice à un conflit s’est présentée et le tout s’est très bien déroulé. Un gros pickup s’est pointé à une intersection en T. J’arrivais de sa droite, j’étais certain qu’il me couperait. Mais non, il m’a vu et laissé passer. Je l’ai remercié en lui envoyant la main. Je me suis dit que lorsqu’un conducteur a un comportement exemplaire, il fallait bien le souligner. Car la route ne m’appartient pas plus qu’elle apprtient aux automobilistes. Je dois la partager, ce que certains cyclistes (particulièrement les « hots » qui parlent fort) semblent parfois oublier durant l’été. Mais ça, c’est une autre histoire…

Composer avec les éléments

Je l’ai déjà dit, je le répète: ce n’est pas le froid qui me dérange, c’est la neige.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai dû travailler fort pour respecter cet « engagement » cette semaine ! En fait, j’ai composé avec les éléments, m’appuyant sur les prévsisions météo pour programmer mes sorties. Ainsi, le froid de canard, le vrai, était prévu pour mercredi (j’ai d’ailleurs pu observer live de mon bunker du 5e sous-sol la pointe record de consommation d’électricité du matin). Donc, mardi soir, comme il ne faisait « que » -17 degrés, j’ai décidé d’y aller.  Il faisait -28 avec le facteur vent ?  Bah, c’est une donnée qui est toujours exagérée que je me disais… Certaines personnes, voisins et connaissances n’en sont tout simplement pas revenues que je puisse courir volontairement ce soir-là.  L’expression que j’ai lue sur le visage de mon voisin René que j’ai croisé en revenant disait tout. Et pourtant… Je ne me suis pas fait traiter de « criss de fou » comme certains, mais j’ai comme le sentiment que plusieurs le pensaient.

Habituellement, je commence toujours par me rendre au coin de ma rue (c’est environ 500 mètres) en marchant, question de compléter mon réchauffement avant de commencer à courir. Cette fois-là, disons que je marchais rapidement et que j’ai incorporé quelques petites combinaisons course-marche pour combattre la « fraicheur » ambiante. Les deux premiers kilomètres le vent dans le dos se sont bien passés, mais une fois le vent dans la figure: ouch !

C’est là que je me suis dit: faut vraiment vouloir !  Confiant qu’il « ne faisait pas si froid que ça » au départ, je n’avais pas enfilé mon armure complète. Erreur. J’aurais bien pris une couche de plus car j’avais définitivement froid… Après deux autres kilomètres, je me suis réfugié dans une toilette bleue sur un  chantier de construction. Là, c’était moi qui me traitais de « criss de fou ». Mon côté rationnel me suppliait de retourner à la maison et même mon côté irrationnel s’est mis de la partie, cherchant des excuses: il faisait sombre, je ne pouvais pas voir clairement les plaques de glace, le vent glacial rendait la respiration difficile, etc. En plus, comme le vent était d’ouest, je devais me diriger vers le parc industriel, le coin où je déteste tellement courir. Mais je savais que si je laissais tomber, je m’en voudrais, alors je suis reparti. En serrant les dents et en me promettant de me rappeler de cette température maudite lorsque je vais mourir de chaleur à St-Donat cet été. Sauf qu’il y avait un problème: je ne pouvais m’imaginer qu’il pourrait faire chaud un jour. C’était le début d’une autre ère glaciale, j’en étais convaincu.

Rendu assez loin pour faire demi-tour, je me suis promptement exécuté. Ha, le bonheur de la course qui revenait !  J’ai fait bien attention de ne plus jamais avoir le vent dans la figure du reste de la soirée, quitte à me taper des allers-retours poches dans l’axe nord-sud. À la fin, je courais avec autorité, le sourire aux lèvres. Arrivé à la maison, j’étais satisfait. Dieu que j’ai bien fait de ne pas m’écouter…

Hier en fin d’après-midi, l’hiver avait relâché légèrement son emprise et j’en ai profité. Vent relativement calme, surface très adéquate, petit soleil discret… Quoi demander de mieux ?   Quand je me suis arrêté, je n’avais pas couru aussi rapidement depuis la semaine précédant Philadelphie, au mois de novembre: 14 km à 4:12/km de moyenne. Ça, c’est sans compter le fait que je n’ai pas encore commencé à faire du travail de vitesse. Et beau bonus: l’ischio-jambier se tient encore et toujours tranquille.

En résumé, je me suis adapté à ce que Dame Nature m’offrait et je suis heureux du résultat: j’ai réussi à courir malgré le vent dimanche et le froid des derniers jours. J’ai déjà hâte à demain matin !

Un petit mot à mes amis skieurs en terminant. Pour les skieurs de fond, je serai clément car le dégel suivi des températures glaciales ont tout simplement scappé les pistes. Par contre, à ceux qui dévalent les montagnes, j’aimerais dire ceci: quand il n’y a pas de neige, vous vous plaignez. Je peux difficilement croire que les grands froids ne permettent pas la fabrication de neige artificielle, alors la surface de ne doit pas être si mauvaise que ça ces jours-ci. À ce moment-là, si c’est le froid qui vous arrête, j’aimerais vous rappeler que le ski alpin est un sport d’hiver et que par définition, il peut arriver qu’il fasse froid. J’ai donc une question pour vous: aimez-vous vraiment ça ?

Dans ma boîte de courriels (bis)

Autre message reçu la semaine dernière, de la part du Marathon de Mississauga cette fois-ci. « Gros » coup de pub de la part des organisateurs: ils me disaient de me dépêcher, les coûts d’inscription pour leur épreuve allaient augmenter à partir du 30 janvier. Hou, je ne sais pas ce que je fais là à attendre, moi…  😉

Plus loin dans le courriel, on remerciait les 59 personnes (que je surnommerais affectueusement les masos) qui ont participé à chaucune des neuf premières éditions du marathon et qui sont inscrites pour la dixième. Wow, il faut quand même le faire, participer 10 fois à la même épreuve. J’ai fait le Marathon de Montréal 5 fois et vous auriez dû voir la tête de ma chiro quand je lui ai dit. C’était écrit sur son visage: « C’est quoi que tu n’as pas compris ? ». C’est vrai qu’avec la relation d’amour-aime que j’entretiens avec notre marathon local, j’aurais bien pu trouver quelques alternatives avant. Par contre, celle que j’ai fini par trouver, le VT50, risque d’être là pour un bout…  🙂

Mais ce qui m’a frappé dans le courriel, c’était le petit paragraphe intitulé (traduction libre): « Établissez un record Guiness lors de votre participation au Marathon de Mississauga ». Hein ?  Quoi, il existe un record pour le nombre de participations à des marathons poches ? En lisant un peu plus loin, ils donnaient des exemples de records qu’on pouvait viser:

  • Temps combiné par un couple marié dans un même marathon: 5:46:53
  • Temps combiné par un duo parent-enfant du même sexe: 6:03:07
  • Temps combiné par un duo parent-enfant de sexe différent: 6:22:05

Je n’y ai pas trop porté attention au début, mais après analyse, je me suis rendu compte que si je voulais entrer un jour dans le fameux livre des records, ce serait assez compliqué merci !

5h46 pour un couple marié ?  Pour battre ça à Philadelphie, il aurait fallu que je sois marié avec celle qui a terminé… 4e chez les femmes !  Mon amour, tu t’y mets quand ? 😉  Ça aurait peut-être été plus facile s’ils acceptaient des conjoints du même sexe, mais bon, je ne suis pas prêt à aller jusque là pour un record, quand même…  Ok,  on va s’essayer avec le duo parent-enfant. Oups, je n’ai pas d’enfant. Mon père alors ?  Sous les 3 heures pour lui, ce serait faisable, non ?  Ou peut-être ma mère en 3h16 ?

Tout ça pour dire que je ne comprends pas trop le rapport de mettre ça dans leur envoi. Mississauga est un petit marathon sans prétention, organisé un peu « à la bonne franquette », au cours duquel le lapin de 3h15 a terminé en 56e position l’an denier. Pensent-ils vraiment réussir à attirer des gens qui visent des records du monde ?  Par exemple, pour battre le record du couple marié l’an passé, il aurait fallu que la gagnante soit mariée à celui qui a terminé…  en 4e position. Pas impossible que ça arrive, mais je pense que si un couple de coureurs était assez fort pour avoir de telles ambitions, il choisirait un endroit plus glamour pour le faire:  Boston, Chicago, New York, je ne sais pas moi…

Mais Mississauga ?

Au revoir, Monsieur Garneau

J’avais à peine 6 km dans les jambes ce matin quand j’ai croisé ma douce moitié qui promenait Charlotte au recréo-parc. C’est là qu’elle m’a appris la triste nouvelle: les complications subséquentes à une chirurgie cardiaque avaient finalement eu raison de Richard Garneau.

J’avais prévu faire 20 km et il ventait à écorner les boeufs. J’ai terminé ma sortie en pensant à ce monsieur qui a été une partie intégrante de la vie du jeune passionné de sports que j’étais durant mon enfance et mon adolescence, sans trop me proccuper du dieu Éole qui s’acharnait à me ralentir.

Ce midi, ses anciens collègues lui rendaient hommage. Bien des fois, on sent que ces hommages sont forcés. Pas cette fois-ci. On ressentait très bien le respect, l’affection, l’admiration que ses confrères et amis avaient pour ce grand homme. J’espère juste qu’ils ont pu le lui dire pendant qu’il était encore parmi nous.

Je termine en citant Stéphane Laporte, qui résume encore une fois très bien l’opinion que j’ai eue et que j’aurai toujours de celui qui vient de nous quitter: merci, monsieur Garneau…

Dans ma boîte de courriels

Deux petits messages intéressants dans ma boîte de courriels cette semaine.

Le premier provenait de l’organisation du marathon de Boston qui faisait l’annonce officielle de son contingent de coureurs d’élite. Plusieurs anciens champions reviennent ainsi que des coureurs qui se sont très bien classés dans les marathons les plus prestigieux de la planète. Une belle brochette d’invités, il n’y a pas à dire. Du côté américain, les deux meilleurs (Meb Keflezighi et Ryan Hall) seront là. L’unifolié sera représenté par Eric Gillis (qui a terminé 22e aux Jeux olympiques et qui avait remporté le demi Scotia Bank l’an dernier au parc Jean-Drapeau) et Robin Watson (que je ne connais pas).

Tout ça pour dire que je me suis rendu compte d’une chose: je vais avoir le privilège de courir exactement sur le même parcours, le même jour, que l’élite mondiale de la discipline. Moi, le gars qui s’est essayé à courir pour la première fois à 36 ans, je vais partager le “terrain de jeu” des meilleurs au monde. Connaissez-vous bien des sports où ça peut se faire ?  Le golf ?  Oui, mais pas en même temps. Le hockey ?  Même chose (et encore là…). Le cyclisme ?  Toujours la même chose. Alors que moi, le 15 avril prochain, je vais affronter les mêmes conditions que les plus grands coureurs du monde. Wow…

L’autre message provenait de la boutique “Coin des coureurs” du quartier Dix30 et s’intitulait “Recherche de bénévoles”. Quand je l’ai ouvert, j’ai passé par dessus les habituels articles en promotion et suis allé au vif du sujet. On nous annonçait que le demi-marathon hypothermique affichait complet, mais qu’ils cherchaient des bénévoles et… des lapins de cadence.

Ha, intéressant ça… Depuis mon premier marathon, c’est mon rêve: devenir lapin de cadence. Il y en a qui rêvent de devenir astronautes, d’autres de réussir un trou d’un coup au golf (croyez-moi, c’est largement surévalué comme “exploit”), moi je rêve de devenir lapin de cadence (et de faire un 100 milles, bien évidemment). Car en plus de me permettre de remettre à d’autres ce que tant de lapins m’ont si généreusement donné, ça m’amènerait une fierté, une espèce de reconnaissance. Et voir la satisfaction dans les yeux des gens que j’aiderais, sentir leur gratitude, ça n’a tout simplement pas de prix.

Donc, j’ai pris le téléphone (c’est bizarre de constater que ça me prend une semaine pour ne pas rappeler le dentiste et que c’est finalement ma douce moitié qui finit par le faire alors que quand ça concerne la course, j’appelle immédiatement…) pour contacter Rosie, la très sympathique gérante de la boutique. Elle  a pris mes coordonnées et m’a promis de me rappeler car ce n’était pas elle qui s’occupait du dossier. 15 minutes plus tard, Rosie me revenait: il ne restait qu’une seule “place”: le 2h30. Et pour le 2h30, il faut que ce soit fait en “10:1”. Il faut donc alterner 10 minutes de course avec 1 minute de marche, selon la méthode de Dieu Stanton, leur père-fondateur (méthode à laquelle je n’ai jamais adhéré).

2h30 ?!?  En tant que lapin de cadence, mon rôle serait de garder un rythme le plus constant possible afin de permettre aux gens qui m’accompagneraient de réussir ce temps-là. Mais merde, c’est plus que 7 minutes au kilomètre !  Ça veut dire que 6:30/km, c’est trop vite et 7:15/km, c’est trop lent. Je ne serais même pas capable de sentir la différence entre les deux ! Et ça, c’est sans compter la cadence de marche avec laquelle je devrais composer.   Non, c’est un job pour quelqu’un qui court un demi en 2h10-2h15, pas pour moi. Je serais carrément nul dans ce rôle-là.

J’ai donc refusé, un peu à contre-coeur et dit “À une prochaine fois” à Rosie. Dommage…

Toronto ou Mississauga ?

Ha le mois de janvier… Les grands froids (ben, pas vraiment ces derniers jours, mais ça va revenir), la neige, les journées qui allongent tranquillement. Pour bien des coureurs, c’est le moment de l’année pour établir le calendrier de compétitions pour les 12 mois à venir. Et pour plusieurs, un marathon au printemps, c’est définitivement un must. Ottawa semble le choix évident, mais il s’emplit vite (il est déjà vendu à 67%) et dans d’autres cas, il est aussi possible que le coureur ne soit pas disponible à la date prévue pour la course.

Comme j’en ai déjà glissé un mot, au cours mes premières années dans le merveilleux monde de la course, je participais presque systématiquement à trois épreuves: le demi-marathon Scotia Bank de Montréal en avril, le Tour du Lac Brome en juin et le Marathon de Montréal en septembre.

Puis, en 2010, question de me tenir en « forme de course » plus longtemps durant l’année, j’ai décidé d’ajouter un marathon au printemps et de laisser tomber le Lac Brome, que je trouvais trop « vulnérable » à la chaleur de toute façon. Le choix le plus simple pour un marathon au printemps était évidemment le Marathon d’Ottawa. En plus de se dérouler pas trop loin de chez moi, Steph, mon grand ami d’enfance, habite à Gatineau. Je pouvais donc squatter un hôtel pour vraiment pas cher. L’expérience a été magique: une course avec une organisation et une ambiance extraordinaires qui s’est conclue par un record personnel battu de 11 minutes. J’étais définitivement accroc.

2011 arriva et Barbara et moi avons décidé d’enfin nous payer LE voyage: deux semaines en amoureux à Paris. Sauf que je voulais absolument faire un marathon au printemps et nous voulions également éviter les grosses chaleurs de l’été dans la Ville Lumière. Et pas question de faire le marathon en revenant, je n’aurais pas profité du voyage. Ottawa étant à la fin mai, il était définitivement situé trop tard dans le calendrier. Que faire alors ?  Deux choix « potables » s’offraient à moi: Toronto et Mississauga.

Créé en 1977, le Marathon de Toronto était traditionnellement organisé en octobre. Cependant, un autre évènement d’envergure arriva dans le portrait en 2000: le Toronto WaterFront Marathon, qui avait lieu en septembre. Avec son parcours plat et ultra-rapide, il gagna rapidement en popularité et en prestige (ce que je trouve d’ailleurs très ironique: plus un marathon est facile, plus il est prestigieux !). Les problèmes de logistique (fermeture des rues, entre autres) rendit difficile la cohabitation entre les deux, ce qui força le plus petit à se déplacer au printemps pour l’édition 2011.

Ceci ne fit évidemment pas l’affaire de Mississauga (« le Laval ontarien »), la principale banlieue de la métropole du pays. En effet, le marathon de cette dernière avait lieu en mai depuis 2004, sans réel problème de concurrence. Et comble de malheur: les deux marathons allaient avoir lieu… le même jour !

J’ai donc passé des semaines à me poser la question: à quelle course participer ? Je suis allé voir sur des forums de discussions, consulté d’autres coureurs, rien de bien clair n’est ressorti pour m’aider à aiguiller mon choix. J’ai finalement opté pour Mississauga pour deux raisons: l’heure du départ (7h30 au lieu de 9h pour Toronto, qui s’est ravisé depuis) afin d’éviter le plus possible la chaleur (ça peut arriver) ainsi que la très grande facilité à trouver du stationnement tout près du départ. De plus, comme je voulais me qualifier pour Boston, on m’avait dit que le parcours s’y prêtait mieux.

Le jour de la course, un  crachin désagréable est tombé toute la journée, le tout agrémenté par un vent du nord-est à 25-30 km/h et des températures n’atteignant jamais les 10 degrés. Pour la chaleur, on repassera… Le parcours est orienté de façon à ce que les coureurs aient le vent dominant dans le dos sur les 16 derniers kilomètres. Le problème, c’est que le vent dominant, c’est celui du… sud-ouest ! Nous avons donc dû faire face une véritable tempête, mais j’ai tout de même réussi à me qualifier. Par contre, mon temps étant trop « sur la fesse », je n’ai pas été accepté pour Boston cette année-là. Ce n’était que partie remise. 🙂

Mais avec le recul, avais-je fait le bon choix ?  Je n’ai jamais participé à celui de Toronto, alors je ne peux pas être certain. Mais Mississauga, c’est plutôt… ordinaire.  Ha, c’est foutrement bien organisé au départ et à l’arrivée. C’est entre les deux que ça se gâche. Côté points d’eau, vraiment pas de problème, il y en a systématiquement aux deux kilomètres. Mais la course se déroule dans un anonymat presque complet. Nous avons traversé des quartiers résidentiels où les seuls spectateurs rencontrés étaient les gens qui travaillaient sur leur terrain. Des faces en point d’interrogation, j’en ai vu ce jour-là !

De plus, les indications n’étaient vraiment pas claires. À un moment donné, je me suis retrouvé sur une piste cyclable, sur le bord du lac Ontatrio, avec personne devant, ni derrière. J’ai définitivement douté être sur le bon chemin. Se perdre dans un ultra, ça fait partie de la game. Mais dans un marathon ?  Finalement, je n’étais pas perdu, mais je n’ai pas nécessairement un bon souvenir de l’expérience.

Pour vous prouver à quel point les indications étaient mauvaises, celui qui a terminé en première position a éventuellement été disqualifié pour avoir escamoté une partie du parcours. En effet, le chemin à suivre était tellement clair que le cycliste qui l’accompagnait a carrément loupé un détour vers le lac, détour qui comprenait la principale côte du parcours. Ça donne une idée de la présence extrêmement nombreuse des spectateurs sur le parcours, hein ? 😉  Comment on dit ça par chez nous ?  Ha oui: pas fort…

Cet incident a d’ailleurs nui à l’épreuve car la participation a significativement diminué en 2012. Donc, si vous avez à choisir entre les deux, bien que je ne connaisse pas Toronto, j’éviterais Mississauga. À une exception près, cependant: si vous visez un temps de 3h15. Car depuis des années, le lapin de 3h15 est le même et il se tape également ce boulot à Ottawa et au Waterfront. C’est une véritable horloge: il arrive immanquablement sur son temps à 10 secondes près. Vous n’aurez donc qu’à le suivre sans vous casser le ciboulot et il vous amènera à bon port.

Plus près de chez nous, le même jour qu’Ottawa, il y a le Vermont City Marathon, disputé à Burlington. Je ne le connais pas lui non plus, mais on n’en dit que du bien… mise à part son relief pas toujours facile. Je me promets bien d’y aller un jour… mais pas cette année.

Jamais deux sans trois

Peu de temps avant les Fêtes, je suis tombé un peu par hasard sur ceci: après l’Ultimate XC de St-Donat, un deuxième ultramarathon en trail allait être organisé au Québec: le XC Harricana présenté par The North Face. D’une longueur prévue de 65 km dans la région de Charlevoix, ça me semblait intéressant. J’ai toujours trouvé cette région magnifique et son relief pour le moins accidenté me donnerait l’occasion de faire un véritable test en vue du Vermont 50. Mais bon, à ce moment-là, il n’y avait pas 5 personnes d’inscrites pour la grande course, alors je me disais que j’allais attendre, question de ne pas payer pour participer à une compétition où il n’y aurait à peu près personne. Non mais, je suis fort bien capable de m’entrainer seul gratuitement… quand je ne me fais pas achaler par un foutu conducteur de pickup !

J’avais presque oublié le tout quand cette semaine, j’ai aperçu le lien vers le site de l’événement sur le celui d’Ultramarathon Québec. Je suis retourné voir et surprise: le nombre d’inscriptions était monté en flèche !  Toutes les places en pré-vente à prix réduit avaient trouvé preneur et il ne restait que 19 places à prix régulier pour la grande course (il y a aussi des courses de 5, 10 et 28 km). Aille aille. J’ai regardé les inscrits et vu plusieurs noms qui m’étaient familiers, soit parce qu’ils font partie de l’élite provinciale du milieu, soit parce que je les ai croisés au Vermont 50 l’an passé. Wow ! Et ça, c’est sans compter Lyne Bessette, la cycliste, qui sera également de la partie. Alors qu’est-ce que j’ai fait ?  Hé bien comme les autres: je voulais être de la fête moi aussi !  🙂   Le bel effet d’entrainement… J’avais déjà prévu faire deux ultras cette année, mais comme on dit, jamais deux sans trois, non ?

Un détail m’a toutefois fait hésiter: la date de l’événement. Il aura lieu le samedi 7 septembre prochain, soit seulement trois semaines avant le Vermont 50. Est-ce trop rapproché ? Aurai-je récupéré à temps ?  Puis je me suis dit: bof, tant pis. De toute façon, j’aurais probablement voulu faire entre 55 et 60 kilomètres en trail cette fin de semaine-là, je peux bien en faire un petit peu plus.  Au pire, si je ne suis pas remis, ça me fera une belle défaite si j’en venais à me planter dans les sentiers entourant le giga-village de Brownsville.

Ainsi donc, l’année 2013 sera définitivement celle où je parcourrai le plus de kilomètres en compétition. Après des années à faire un 20 km, un demi et un marathon dans ma saison, ce sera un marathon (peut-être deux s’il se passe quelque chose avec New York) et des ultras de 58, 65 et 80 km. Une belle brochettes de courses en perspective. L’ischio-jambier est mieux de tenir le coup !  🙂

Pour l’instant, la quantié d’information disponbile sur le site de la course est relativement limitée. Mais il reste amplement de temps pour que le tout soir mis à jour. Les organisateurs promettent entre autres une carte détaillée du parcours. C’est déjà mieux que le VT 50 qui ne divulgue absolument rien de ce côté.

Des petites vites

Quelques petites vites en vrac ce soir…

1- Richard Garneau

J’ai appris la nouvelle hier matin et je voulais en parler avant, mais par faute de temps, je n’ai pas pu. Ainsi donc, monsieur Richard Garneau a été admis aux soins intensifs de l’hôpital Royal-Victoria suite à des complications ayant pour origine une chirurgie cardiaque qu’il a dû subir en début d’année.

J’ai toujours eu énormément de respect pour le travail de monsieur Garneau.  Réservé, objectif dans ses descriptions et ses analyses, discret, il a toujours su mettre en valeur les gens qu’il côtoyait, qu’ils soient confrères de travail ou athlètes. Un mot me vient à l’esprit quand je pense à lui: de la classe. Il n’y a pas grand monde sur cette terre qui peut se vanter d’en avoir autant que lui. Je ne suis pas un admirateur de Stéphane Laporte, mais sur son blogue hier, il a remis en ligne une chronique datant de 2004 dans laquelle il décrivait très bien ce que représente monsieur Garneau pour lui. Je peux dire que c’est à peu près la même chose pour moi.

Cet été, après le marathon des Jeux Olympiques de Londres, c’est avec la mort dans l’âme que pour la première fois, j’ai exprimé une certaine réserve face au travail de ce monument des communications. J’espère de tout coeur qu’il reviendra me prouver que j’avais eu tort de penser qu’il était alors sur le déclin.

Prompt rétablissement, monsieur Richard Garneau.

2- Le minimalisme

Très intéressant, le dernier article sur le blogue de Patrice Godin. Il y fait un retour sur sa saison, ses bons coups, ses moins bons. Pour l’aspirant ultra-runner en moi, il s’agit également d’une source inestimable d’information. Par exemple, son expérience lui a appris qu’il avait tendance à toujours trainer trop de choses avec lui et il a constaté que ses performances se sont grandement améliorées quand il a commencé à se délester des choses inutiles.

Moi qui ai une très forte tendance à toujours être en mode “bourriquot” pendant les courses (c’est comme rien, je dois souffrir d’insécurité; je me demande ce que Freud en penserait), ça m’a porté à réfléchir. Je savais qu’il fallait que j’allège mon équipement, j’en ai maintenant la conviction. Comme disent les anglos: “Less is more”. Mais par où commener ? Bien des essais à faire à l’entrainement…

Patrice pousse le minimalisme jusqu’à parfois utiliser des souliers légers pour la route, mais je demeure conservateur de ce côté. Je ne peux me faire à l’idée que mes pieds puissent frapper l’asphalte sans le moindre coussinage digne de ce nom pour les protéger… Je sais, certains avancent que le super-coussinage des souliers modernes est la cause même des blessures répétées que subissent les coureurs, mais que voulez-vous, juste l’image de mon pied presque nu qui frappe le sol…

3- Les blessures

Parlant de blessures, qu’on se le dise: la course, ce n’est pas un sport facile. Depuis quelque temps, on dirait que tout plein de monde autour de moi se blesse en courant. Il y a d’abord eu mon amie Chantale qui, après avoir fait un temps-canon à son premier marathon, s’est blessée et n’a jamais vraiment repris la course depuis. La première course de mon ami Sylvain a été retardée de quelques mois pour cause de blessure. Il y a mon amie Maryse qui traine une blessure à la hanche et qui devra aller en résonance magnétique pour finalement savoir c’est quoi le problème. Son mari Yanick est quant à lui incapable de courir, ses tibias lui causant des problèmes.

Puis le dernier sur la liste: Christian, la première “victime” du Dernier kilomètre, qui s’est bousillé la cheville gauche juste avant les Fêtes alors qu’il est en préparation pour Ottawa. Il me faisait part de sa frustration cette semaine, frustration que je suis très bien placé pour comprendre.

À tous, je vous souhaite de guérir au plus vite et de pouvoir reprendre la pratique de ce sport si merveilleux.

Quant à moi, je continue mon retour progressif. Je cours maintenant 3 fois par semaine, en prenant bien soin de respecter la règle du 10% d’augmentation hebdomadaire du volume d’entrainement. Donc, après 37 km la semaine dernière, c’était 41 km cette semaine, avec 16 km dimanche, 12 mardi et 13 ce soir. Jusqu’à maintenant, ça va bien. Ayant été obligé de courir dans la neige depuis la tempête, puis sur la glace mardi, je ne pouvais pas vraiment savoir où j’en étais côté vitesse. Ce soir, la surface était presque entièrement sur l’asphalte, mises à part quelques plaques de glace ici et là. J’ai tenu une moyenne de 4:17/km, ce qui est bien dans les circonstances. En fait, c’est peut-être même trop vite !  Mais l’important, c’est que l’ischio-jambier tienne encore le coup et jusqu’à présent, à part quelques raideurs temporaires, je dirais que ça va bien.

Je croise les doigts…

« Pourquoi tu ne fais pas de ski de fond ? »

Avec la quantité astronomique de neige que nous avons reçue durant les Fêtes et devant mes râlements incessants à ce sujet, la question risque de revenir à plusieurs reprises au cours des prochaines semaines: “Pourquoi tu ne fais pas de ski de fond ?”. C’est vrai, c’est un sport très complet, qui s’apparente beaucoup à la course, qui se pratique dans la nature et qui en plus, ne taxe pas les articulations. Aussi, on peut en faire durant la pire saison pour la course, ce qui en fait un complément idéal. Alors pourquoi je n’en fais pas, donc ?

Pour faire une longue histoire courte, je vais retourner à ma tendre enfance. Mes parents étaient d’avides skieurs de fond, mon père ayant même déjà participé à deux reprises au Loppet du mont Ste-Anne, une » balade » de 65-70 km. Tout jeune, je les accompagnais. En fait, j’accompagnais ma mère car mon père allait bien trop vite. Et avec le recul, je pense bien que ma mère aurait été en mesure de parcourir beaucoup plus de kilomètres si je n’avais pas été là…

En fait, j’avais un problème: je n’aimais pas ça. Je trouvais ça “plate”, comme on dit. Et dès le début de l’adolescence, j’ai découvert le ski alpin. Ha, ça c’était “le fun” !  🙂  Mais bon, ça coûtait cher et quand les demoiselles sont entrées dans le portrait, les fixations de mes skis ont rapidement été ajustées pour convenir aux pieds de ma soeur. Il faut aussi dire que je n’étais pas tellement bon. Alors que mes amis n’avaient eu besoin que de quelques descentes dans les pistes faciles avant de s’élancer dans les difficiles, j’ai dû pratiquer longtemps avant de pouvoir le faire sans craindre de me péter la marboulette.

Une fois rendu dans la vie adulte, Barbara et moi nous sommes procurés des patins à roues alignées. N’ayant pour ainsi dire jamais patiné, et bien que j’étais beaucoup plus en forme qu’elle, je peinais à la suivre. C’est à ce moment que j’ai eu l’illumination: je n’ai aucun, mais aucun talent pour me déplacer avec autre chose qu’une paire d’espadrilles dans les pieds. Dès qu’on sort de ce contexte, je deviens aussi maladroit qu’une girafe sur la glace (en tout cas, je suppose que c’est maladroit…).

Voici donc une première raison: je n’aime pas avoir autre chose que des souliers de sport aux pieds. Et ce, dans toutes les circonstances. Même à mon mariage, ça a pris des négociations avant que je cède sur ce point (bon, j’exagère…). Je n’irai donc pas enfiler des planches qui font 7 pieds de long pour le plaisir tout simplement parce que je sais que je n’en aurai pas, de plaisir.

Mais il y a autre chose: les skis, justement. Tout comme un vélo, des skis, ça doit être entretenu. Il faut les entreposer, les farter (ha, le fartage…), etc. Je vois encore mon père jouer du chalumeau pour faire fondre la cire et j’en ai presque des frissons. Ajoutez à ça que contrairement à la course et au vélo qui peuvent se pratiquer directement en partance de chez soi, le ski de fond implique inévitablement un déplacement en voiture. Donc des délais. Remarquez, je le fais déjà pour aller au mont St-Bruno en été, je pourrais aussi bien le faire en hiver… Mais avec le ski, on n’a tout simplement pas l’option de “partir” de chez soi. L’habillement qu’on choisit doit donc impérativement être le bon, car on n’a pas le loisir de revenir à la maison pour se changer.

Autre détail. Admettons que je pratique le ski de fond et que je devienne, par miracle, “pas pire”. Avec ma condition physique, je suppose que je serais dans les environs du quart supérieur. Ça implique donc d’avoir à dépasser des gens qui vont faire leur promenade de santé. Pas de problème avec ça, mais il y a une idée que je n’arrive pas à m’enlever de la tête: le canal Lachine. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que par les belles journées d’hiver, particulièrement durant les Fêtes, les pistes de ski de fond ressemblent à la piste cyclable du canal Lachine: plein de monde qui avance à deux de large et qui ne se tasse pas. L’enfer… (Remarquez, c’est peut-être une défaite que je me donne, aussi…)

En résumé, surtout avec les vacances d’hiver que nous avons eues, j’aimerais beaucoup être un adepte du ski de fond. Ce serait une activité de “cross-training” idéale dans le cadre de mon entrainement pour la course. Mais je n’en suis pas un en n’en deviendrai jamais un. Je préfère encore la slush et la cassonade d’hiver. Malgré tout…