Plus facile qu’un marathon ? Yeah right !

Bon, encore sur le foutu iPad, alors je serai bref pour ce soir…

Le Vermont 50, c’est loin d’être de la petit bière. Des côtes qui succèdent aux côtes, de la boue, un parcours parfois très sinueux… Ajoutez à ça de la pluie toute la journée et ça donne un gars qui a de la difficulté à se déplacer du lit à la salle de bains !

Au final, un 8h42 satisfaisant. J’aurais aimé descendre sous les 8 heures, mais le parcours est vraiment difficile pour un gars qui vit sur les bords du fleuve, en banlieue de Montréal…

Quant à ceux qui prétendent qu’un 50 milles, c’est plus facile qu’un marathon…

Je vous en reparle bientôt !  🙂

Bloguer sur un iPad: mission impossible !

J’avais commencé un article sur ma journée d’aujourd’hui, mais le iPad de ma douce moitié à fini par me faire hisser le drapeau blanc: c’est l’enfer !  Le contenu de l’article commençait à être teinté de mon état d’âme, alors j’ai décidé (très encouragé dans ma démarche par ma « Doug » préférée) de couper ça court.

Ainsi donc, journée un peu spéciale au cours de laquelle j’ai découvert le monde des ultras. Un monde très relaxe, un peu pas mal à mon goût pour l’avant-course, mais qui fera très certainement mon affaire pour la course en tant que telle. Nous avons fait notre reconnaissance des stations d’aide, avons préparé ce qui prouvait l’être. Pour le reste, à la grâce de Dieu !

On se reconnecte quand je ne serai plus capable de marcher…  😉

Le flottement

Ma dernière sortie, un petit 10 km que j’étais supposé faire mollo (en tout cas, au moins, je n’y ai pas été à fond !) est déjà vieille de 24 heures. Dans 48, je serai sur le parcours. Entre les deux, mon seul exercice physique consistera à faire promener le petit chien le plus affectueux que la terre ait porté.

Je ne suis pas un grand fan de cette période de flottement au cours de laquelle on doit se reposer, s’économiser le plus possible en vue de la course. Parce que c’est durant ces deux journées que le doute, comme j’en avais parlé avant Ottawa, s’installe sournoisement. Ma tête sait que mon corps est prêt, que j’ai fait tout ce qui est possible pour que ce défi ne se transforme pas en calvaire. Mais mon coeur me dit que je devrais en faire plus, bouger. C’est la constante bataille entre les deux et disons que ce n’est pas toujours de tout repos…

Heureusement, je ne me mets pour ainsi dire aucune pression pour performer. Ne sachant pas à quoi m’attendre, si je le termine dans les temps, je serai heureux. Bon, évidemment, étant compétitif de nature, un bon chrono ne nuirait pas, mais je ne m’en fais pas avec ça. Il y a trop de variables qui entrent en ligne de compte, trop d’inconnues. C’est tellement différent d’un marathon qu’on dirait que c’est tout simplement un autre sport.

Bon, je dois aller éventer Charlotte et après, ce sera le grand départ. Entre 3 et 4 heures de route. Demain, ce sera la visite du site, la prise de possession du précieux dossard et surtout, la reconnaissance des lieux de façon à ce que Barbara puisse venir me  rejoindre aux endroits où c’est permis.  Puis repos. Et dimanche…

J’ai hâte !  🙂

Ma « Doug » à moi

Dimanche le 16 septembre dernier, c’était la journée Terry Fox. J’avoue ne pas prendre part aux activités reliées à cette journée, la principale raison étant que j’ai une sainte horreur de faire de la sollicitation. C’est d’ailleurs pour cette raison que les chances sont à peu près nulles que je coure un jour pour une cause. Si quelqu’un est prêt à se taper la partie sollicitation, je suis partant pour n’importe qu’elle distance, peu importe les conditions. Mais par pitié, ne me faites jamais demander de l’argent au gens, j’en suis tout simplement incapable.

Ceci dit, le « personnage » de Terry Fox me fascine depuis que j’ai pris conscience de l’existence du jeune homme, soit le jour où il a dû abandonner son fameux Marathon de l’Espoir. Je lisais le journal (ben, à 10 ans, vous devinez que c’était la section des sports, quand même) et j’ai aperçu une photo de lui, étendu sur une civière, sur le point d’entrer dans une ambulance, les micros sous le nez, expliquant aux journalistes que le cancer s’était étendu jusqu’à ses poumons.

J’ai commencé à tout lire ce qui me tombait sous la main à son sujet. J’ai regardé tous les documentaires qui se sont mis à passer quasiment en rafales suite à son décès, relevant au passage les erreurs factuelles. J’étais pour ainsi dire en admiration devant ce jeune homme timide, dur à son corps, déterminé à la limite de l’entêtement. Je me reconnaissais dans sa timidité, je m’inspirais de cette volonté, cette discipline.

Aujourd’hui, je me rends encore plus compte de ce qu’il a pu endurer. Se taper l’équivalent d’un marathon à tous les jours, soit. Mais avec une prothèse probablement mal ajustée qui devait lui faire souffrir le martyr, des souliers qui n’avaient certainement pas le coussinage des souliers modernes, des vêtements en coton… Imaginez: quand il faisait froid, il portait les fameux coton-ouatés des années 70-80. Ce qu’il devait être mal à l’aise !

Avec le recul, je crois qu’il a encore de l’influence sur moi, d’une certaine façon.

Ainsi donc, quand je suis tombé sur un reportage à TSN (ça semblait avoir été fait en 2005) de dimanche-là en fin d’après-midi, j’ai évidemment regardé. La première personne autre que Terry qui est apparue à l’écran a été un homme chauve, au sourire timide, portant des lunettes. Je me suis dit: c’est Doug Alward.

C’était bien lui. Doug était le compagnon de route de Terry. Il s’occupait de toute la logistique reliée au Marathon de l’Espoir. Il conduisait le camper dans lequel les deux vivaient, s’occupait des repas, des trajets à suivre, de la lessive, etc. Bien que j’admirais Terry, si cette histoire avait été un film, mon personnage préféré aurait été Doug. Même à ce jeune âge, je comprenais le rôle ingrat qu’il avait accepté de jouer pour son grand ami. Un rôle difficile parce qu’effacé, mais indispensable. Sans Doug, pas de Marathon de l’Espoir, point à la ligne.

Comme j’écoutais Doug, toujours souriant, parler de son ami disparu, j’ai eu un flash. Tout comme Terry, je suis timide de nature, n’aime pas recevoir beaucoup d’attention. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir un caractère particulier et surtout, d’être très entêté. Et ça prend quelqu’un hors de l’ordinaire pour vivre avec moi, m’endurer à travers mes entrainements, mes nombreuses absences, mes manies. Cette personne si exceptionnelle, ma « Doug » à moi, c’est Barbara, ma compagne de vie.

Nous sommes en couple depuis plus de 25 ans et vivons ensemble depuis 22, soit depuis l’université. Et nous sommes mariés depuis 2 ans (que voulez-vous, je voulais être bien certain que c’était la bonne…  ;-)). Atteinte de polyarthrite rhumatoïde, ses activités sont limitées par la douleur, oui, mais surtout par un manque presque perpétuel d’énergie. Avec les années, nous avons eu à composer avec sa maladie et la mienne (je sais, la mienne se soigne, mais bon) et je pense qu’on réussit bien.

Vous comprendrez toutefois que me voir courir des distances de fous ne l’enchante guère. Moi qui ai la chance d’avoir des articulations en parfait état, je m’amuse à les scrapper sans penser au lendemain. De plus, passer une journée d’automne à l’extérieur à attendre que son débile léger finisse par passer en coup de vent, alors que ça s’annonce plutôt frais et humide, ce n’est pas l’idée qu’elle se fait d’une sortie en amoureux.

Et pourtant, depuis samedi, le bureau à la maison a commencé à se remplir de choses qu’elle prévoit amener pour la fin de semaine à venir: vaisselle, ustensiles, nourriture, vêtements (les siens, pas les miens, quand même !), choses à ne pas oublier pour Charlotte, etc. Elle se tape ce boulot afin de m’aider à vivre un rêve et évidemment, je ne la remercie jamais assez.

Alors donc, permettez-moi ce soir de laisser ce petit mot à ma « Doug » à moi: merci de tout mon coeur, mon amour. Je ne sais pas comment je pourrai te remettre ça un jour. J’ai tellement hâte de te serrer dans mes bras à l’arrivée…

Ha ta boy !!!

Comme j’étais pour fermer mon ordinateur, je suis allé voir mes courriels et j’avais reçu LA grande nouvelle: je suis officiellement accepté pour le marathon de Boston !!!  Ainsi donc, le 15 avril prochain, j’aurai la chance de réaliser le rêve que je caressais depuis que j’ai commencé à courir. Ça me semblait si loin, si impossible à ce moment là…  Hé bien, à force de patience et de travail, j’y suis parvenu.

Heureusement que mon « carême » d’alcool en vue du Vermont 50 ne commence que demain !  😉

(Hé là, n’allez pas croire que je suis un soûlon, quand même !)

Journée « la tête ailleurs »

Au moment d’écrire ces lignes, mes « collègues marathoniens » sont encore à se mesurer au nouveau parcours du marathon de Montréal. Il fait beau et frais, température idéale pour performer… s’il ne ventait pas à ce point !  Disons que le bout sur St-Joseph, entre Pie IX et le parc Lafontaine, doit être assez pénible merci…

Pour moi, c’était la dernière sortie en sentiers au mont St-Bruno aujourd’hui. Un petit 20 km que j’ai évidemment fait trop rapidement. Rien à signaler, à part une section de MON sentier des Lacs qui était fermé à cause d’une chouette rayée qui s’amuse à attaquer les passants, « particulièrement les coureurs comme vous » m’a précisé un gentil préposé (ça devait être parce qu’il conduisait un cart et non un pickup).

Mes pensées de coureur étaient définitivement ailleurs ce matin. À part à Montréal (évidemment), elles étaient en partie à Virgil Crest, où mon « modèle » dans le monde de la course en sentiers, Patrice Godin, a dû s’arrêter à la mi-course hier en fin de journée. J’ai hâte de savoir pourquoi, en espérant qu’il ne soit pas blessé.  Je pensais aussi à Boston, aux nouvelles que je devrais recevoir demain à ce sujet. Et finalement, je songeais à toute la logistique entourant la fin de semaine prochaine. Comme la météo est incertaine, nous devrons tout prévoir côté vêtements et ça risque de prendre pas mal de place. Et quand on est nouveau dans quelque chose, on en traine toujours plus que nécessaire…

Bref, les kilomètres ont passé sans que je m’en rende vraiment compte. L’idéal serait que ce soit encore comme ça la semaine prochaine !  🙂

Le marathon pour les nuls: la stratégie (spécial marathon de Montréal)

C’est avec un brin de nostalgie que je vois la fin de semaine se pointer. Car ce dimanche aura lieu le marathon de Montréal et pour la première fois depuis que je suis devenu marathonien, je ne serai pas de la fête. J’en ai expliqué mes raisons dans un article  précédent, la principale étant évidemment ma participation au Vermont 50 le dimanche suivant et qu’il n’est vraiment pas recommandé de se taper deux épreuves aussi longues à une semaine d’intervalle. Mais bon, disons que ma tête sera ailleurs quand je parcourrai les sentiers du mont St-Bruno pour la dernière fois (avant le Vermont, on s’entend !) dimanche.

L’occasion est toutefois excellente pour un nouvel article dans la lignée des « marathons pour les nuls ». Ce soir, discutons donc stratégie.

Encore une fois, je me base seulement sur mon expérience pour écrire ce qui suit. Ce qui marche pour moi ne marchera peut-être pas pour vous. Mais bon, il y a tout de même des principes qui peuvent s’appliquer. Et bien que je parle plus de marathon, tout ce que je vais dire s’applique également au demi-marathon et même, au 10 km.

Ok, allons-y. Votre corps a été entrainé, vous êtes en période de « tapering » (diminution de l’entrainement pour reposer le corps avant le grand jour, de façon à créer un effet de manque, en quelque sorte). Maintenant, que reste-t-il à faire ?  Chose que je fais toujours: aller voir la carte du parcours. Et les dénivelés. Ça me permet de planifier ma stratégie de course: où faire attention, où attaquer.  Sans oublier les faux-plats qui sont particulièrement mortels en course longue distance. Il faut savoir où ils sont de façon à ralentir quand on arrive dans ces secteurs.

À chaque marathon, je deviens également obsédé par la météo. Pas tellement le temps qu’il fera, mais surtout la température. Ordinairement, les prévisions sont plutôt précises de ce côté, même quelques jours à l’avance, ce qui me fascinera toujours. La température pour dimanche semble vouloir être favorable: 15-16 degrés. Pour les averses, il ne fait pas s’en faire. Autre élément: le vent. Lui aussi a une importance sur la stratégie. Pour ma part, je m’arrange toujours pour être en groupe dans les parties avec vent défavorable et accélère (si je suis capable !) quand j’ai le vent dans le dos.

Maintenant, que faire la veille de la course ?  Depuis cette année, je ne cours plus la veille. Une petite promenade avec mon chien suffit. Le reste de la journée ?  Je suis en mode « plante verte », comme le dit si bien mon épouse: je bois de l’eau. Beaucoup d’eau. Et je passe mon temps aux toilettes. Le but ?  Tenir le réservoir plein côté hydratation. Le dernier souper quant à lui est le classique: des pâtes. Mais rien d’extravagant: ce n’est pas le temps de faire de nouveaux essais côté gastronomie.

Des problèmes à dormir ?  Moi aussi.  Il ne faut vraiment pas s’en faire. Si la semaine a été correcte au niveau sommeil, une nuit blanche ne devrait pas affecter les performances. J’ai fait de loin ma meilleure course à Ottawa cette année avec 3 heures de sommeil dans le corps. Un ami m’a déjà suggéré de prendre des pilules pour dormir. Ma réponse: JAMAIS !!!  La raison ?  À moins de l’avoir testé à l’entrainement (ce qui est très peu probable), on ne connait pas les autres effets d’un médicament sur l’organisme. Certains déshydratent, d’autres peuvent causer des nausées, diarrhées, etc. Sans compter que l’effet somnolence pourrait évidemment être encore présent, causant bien plus de tort à la performance qu’une nuit sans sommeil.

Le matin, je suggère de vous laisser le plus de temps possible pour vous rendre sur place. Car des imprévus, il y en a toujours et une course, ça n’arrive pas souvent. Ce serait tellement bête de manquer le départ… Par exemple, cette année, le départ du demi et du marathon se feront simultanément. Ça veut dire beaucoup, beaucoup de monde pour la station de métro Jean-Drapeau. Il vaut mieux arriver trop tôt que trop tard…

Pour le déjeuner, encore là, rien d’extraordinaire. Certains suggèrent de manger moins, à cause de la nervosité. Pour ma part, comme il y a plus de temps que d’habitude entre le moment du repas et l’heure où je commence à courir, je mange la même quantité, mais traine un bagel supplémentaire pour manger tranquillement,  jusqu’à une heure avant le départ.

Au départ, il est important de se placer au bon endroit de façon à ne pas nuire aux coureurs plus rapides et ne pas avoir des coureurs plus lents dans les jambes non plus. C’est fou le temps qu’on peut perdre dans les 2-3 premiers kilomètres quand on est mal placé… Les pancartes indiquant où se placer dans le peloton au départ selon le temps visé sont difficiles à manquer, ça aide de les suivre… même si ce n’est pas tout le monde qui les comprend, semble-t-il.

Pour la course de la fin de semaine, petit conseil du gars qui y va souvent: tenez-vous dans le milieu du chemin dans la descente vers le fleuve peu après avoir quitté le pont Jacques-Cartier. Car après la caserne des pompiers, le chemin est très abîmé et les nids-de-poule se comptent par dizaines sur les côtés. Une fois rendus sur les bords du fleuve, vous pourrez y aller plus à votre guise.

En ce qui concerne la cadence à suivre, ça dépend évidemment de chacun. Mais je sais par expérience que si on part trop vite, on le paie toujours cher à la fin. Et conserver une vitesse constante est toujours mieux qu’y aller par variations brusques. Le meilleur moyen d’y parvenir, c’est de suivre un lapin de cadence, bien évidemment. Mais n’oubliez pas que ce sont des êtres humains, pas des machines, alors il se peut qu’ils aient de la difficulté à garder une vitesse uniforme. Surtout que ce n’est pas leur vitesse « naturelle »…  Autre avantage des lapins de cadence: ils sont toujours accompagnés de grands groupes. Donc, il n’y a pas meilleur moyen de courir à l’abri du vent sans passer son temps à regarder le chrono.

Côté hydratation, je ne suis pas une référence: je bois plus que la moyenne. Quand la température est bonne, c’est une ou deux gorgées de Gatorade à tous les deux kilomètres et deux verres d’eau à chaque point d’eau. Vaut mieux être obligé de faire une pause-pipi que d’être déshydraté au 32e kilomètre…

En ce qui concerne les points particuliers à surveiller sur le parcours, voici les opinions de celui qui connait la première moitié par coeur, mais ne connait pas la deuxième partie, nouvelle de cette année. Donc, gens du demi, ceci est pour vous. Jusqu’au 10e kilomètre, le parcours sillonne le parc Jean-Drapeau. C’est un endroit plutôt plat et facile. Il faut toutefois se méfier du vent. Celui-ci peut d’ailleurs être problématique sur le pont de la Concorde et en passant devant Habitat 67 (à ne pas manquer si vous n’avez pas l’occasion de voir ça souvent !).

Autre chose à ne pas oublier: si vous courez au niveau du fleuve, c’est qu’il vous reste des côtes à monter, car l’arrivée est située sur le plateau Mont-Royal, donc plus haut en altitude. Gardez-vous des forces !  Deux montées ne sont pas à négliger: la place Jacques-Cartier au 15e kilomètre (très bonne idée des organisateurs, c’est beaucoup plus joli que la montée St-Laurent par où passait l’ancien parcours) et évidemment, la fameuse côte Berri au 19e. Pour le reste du parcours, je me méfierais de St-Joseph où le vent risque de jouer un rôle majeur, mais surtout de Christophe-Colomb vers le nord. Je suis persuadé qu’il s’agit d’un long faux-plat ascendant. Si je participais, j’irais y faire une petite reconnaissance… Et Pie IX, dont la montée n’est pas faite au complet, mais en partie. Hum…

Finalement, un conseil que je tente d’appliquer moi-même à chaque fois: relaxez !  Ça court toujours mieux quand on est relaxe. Ce qui m’aide, c’est jaser un peu avec le monde, passer des commentaires, essayer de faire des blagues. Parce que oui, on est supposé être capable parler, sinon, c’est une signe qu’on va trop vite… Et quand on s’amuse, les kilomètres passent sans qu’on s’en rende compte.

Bonne chance à toutes et à tous !  🙂

Boston: ça ne dépend plus de moi

Voilà, je n’y peux plus rien. Après avoir fait sous le standard pour un homme de mon âge, je suis maintenant « enregistré » pour le marathon de Boston, l’Everest du marathonien moyen. Ça ne veut toutefois pas dire que je suis inscrit. Je devrai attendre une grosse semaine avant de savoir…

Hé oui. Ça a commencé lundi dernier, quand les chanceux qui ont battu les standards de 20 minutes ou mieux pouvaient s’inscrire. Comme il restait de la place rendu mercredi, c’était au tour de ceux qui avaient fait 10 minutes ou mieux d’avoir la priorité. Et vendredi, c’était au tour des 5 minutes et mieux. Comme il reste de la place, depuis ce matin, tous ceux qui ont fait mieux que les standards ont toute la semaine pour « s’enregister ». À la fin de la semaine, si le nombre d’enregistrements dépasse le maximum de participants prévus, les organisateurs vont faire une sélection en fonction des performances dans chaque catégorie. Simple non ?

Ainsi donc, l’an passé, avec un standard fixé à 3:20:59, mon 3:20:07 de Mississauga m’avait permis de m’enregistrer, mais pas d’accéder à la course. En effet, pour les hommes de 40-44 ans, le temps maximum accepté avait été de 3:18:46. Doh !

Cette année, avec un standard resserré à 3:15:00, j’espère être correct avec mon 3:11:44 d’Ottawa.

Je croise les doigts, c’est tout ce que je peux faire maintenant…

Trop ? Pas assez ? Juste ce qu’il faut ?

Je sais que je me répète, mais quelle température idéale pour courir encore une fois ce week-end !  L’été qu’on a eu a été plutôt taxant sur les organismes, mais là, on n’a vraiment pas à se plaindre.

J’ai finalement pris une « grosse » décision par rapport à mon dilemme de cette semaine hier matin, pendant que je parcourais les sentiers du bord du fleuve: j’allais faire 26 km hier et 30 aujourd’hui.

Hier donc, dans les sentiers plats de la voie martitime, une course faite à bon rythme, en fait au même rythme que la semaine dernière: 4:30. Les sensations étaient bonnes, l’air aussi et le vent, pas trop dérangeant. Puis ce matin, cap sur St-Bruno, pour l’avant-dernière fois. Je n’étais pas encore sorti de l’auto qu’un chevreuil se montrait le bout du nez, dans le champ au bout du boulevard. Ça augurait bien.  Après une petite séance de réchauffements (mot qui prenait tout son sens ce matin !), je suis parti, portant coupe-vent pour la première fois depuis des lunes et chaussé de mes Salomon tout neufs, visibles à partir de l’hélicoptère TVA.

À deux semaines de la course, je voulais faire un petit test: voir comment mes jambes sont capables de supporter une longue course quand elles sont fatiguées. Parce que pour la première fois de ma « carrière », j’avais l’intetion de faire plus de 25 km deux jours de suite. En fait, je n’avais même jamais fait plus de 20 km deux jours de suite, c’est pour dire.

Pendant environ 20 km, ce fut une véritable partie de plaisir. Une fois le moteur mis en marche, c’était tellement agréable… Puis j’ai encore une fois senti le moment où mon corps est passé en mode « réserves » et c’est là j’ai eu un petit ralentissement. Et comble de « malheur », je venais de rattraper une dame et bon, mon orgueil étant ce qu’il est, je n’étais tout de même pour marcher la petite montée qui s’offrait à nous à ce moment-là… Toutefois, une fois mon gel au beurre d’arachides englouti, ça s’est replacé et j’ai pu terminer en me disant que j’en aurais bien fait 10 autres. Moyenne de 4:56, vraiment pas mal pour un lendemain de longue sortie (ok, la température fraîche y a peut-être été légèrement pour quelque chose).

C’est seulement la raison qui m’a empêché d’aller faire la boucle rustique de 3.5 km avant de retourner à la maison. Elle me tentait vraiment. Mais je me suis retenu, je suis en diminution de charge d’entrainement après tout.

En revenant, c’était justement la question qui me trottait dans la tête: en ai-je fait trop ?  Ou pas assez ?  Ou juste comme il faut ?  C’est ce qui est frustrant: on ne le sait pas. Ces 56 kilomètres en deux jours auront-ils un effet bénéfique ou néfaste sur ma préparation ?  Au moins, je ne me suis pas blessé. Aussi, ma hanche a très bien passé les descentes, même la grosse du sentier des Lacs qui est ma bête noire. C’est déjà ça de pris.

À partir de maintenant, c’est vraiment la diminution. Des sorties de 15 km cette semaine (vitesse mardi, mont Royal jeudi), puis une combinaison à déterminer pour le week-end prochain. Suivront deux petits 10 km la semaine avant la course et ce sera fini. Je ne peux tout simplement pas me faire à l’idée que la prochaine fois que je vais faire plus de 20 km, ce sera pour en faire 4 fois plus…

Le mystère des « drop bags »

Étant nouveau dans le monde des ultras, j’ai beaucoup lu sur le sujet au cours des derniers mois. Il y a plusieurs choses qui m’étaient totalement inconnues avant de commencer mes lectures. L’une d’elles est les « drop bags ».

Je voyais sur les forums de discussions que les gens en parlaient, échangeaient sur ce qu’ils devaient mettre dedans, etc. Ça m’a pris un peu de temps à comprendre parce que le concept m’était totalement étranger. En fait, pas totalement, dans un certain sens car j’utilisais le principe dans mes marathons, quand je le pouvais. En effet, j’abusais de la bonté de ma tendre épouse ou de mes amis pour qu’ils me rencontrent à un endroit pré-déterminé sur le parcours et me laissent ce que je leur avait demandé: barre énergétique et bouteilles de Gatorade remplies, en l’occurence. Bizarrement, il m’est arrivé par deux fois de faire un marathon totalement en solo et j’y ai réussi mes deux meilleures performances. Hum… (Sans blague, ce sont les conditions météo à Mississauga l’an passé et Ottawa cette année qui m’ont permis de réaliser ces temps)

Mais bon, un ultra, par définition, ça dure plus longtemps qu’un marathon. Certains disent que pour 50 milles, il faut multiplier son temps en marathon par deux et ajouter deux heures. D’autres parlent de tout simplement multiplier par trois. Dans mon cas, ça donnerait quelque chose entre 8h15 et 9h30, à peu près. Les conditions ont donc pas mal plus de chances de changer sur une telle période que pour un marathon. Aussi, pas mal plus de choses peuvent se produire sur 50 milles dans le bois que sur 42 km dans les rues de la ville.

Entrent alors en jeu les « drop bags ». J’ai fini par comprendre qu’on peut y mettre ce dont on prévoit avoir besoin durant la course. On les dépose à un endroit précis la veille de la course et ils seront « livrés » à la station d’aide qu’on aura indiquée sur le sac. À ce que j’ai compris.

Mais bon, ça a l’air de quoi, un « drop bag » ?  Un sac d’épicerie ?  Un sac de sports ?  Un bon vieux sac vert Glad ?

Les organisateurs du Vermont 50, prévoyant qu’ils seraient envahis de néophytes comme moi, nous ont fait parvenir un merveilleux courriel cette semaine. Il était intitulé: « News you can use » et il y avait une section complète dédiée aux « drop bags ». Cool !

Première règle: ça prend des sacs souples, pas des contenants rigides style « boîtes ». Deuxième règle: le sac doit pouvoir passer par une ouverture de 9" x 9". Heu de quessé ?  Pourquoi donc ?  Prévoient-ils prévoir les passer au travers le trou d’une sécheuse ?  C’est quoi, cette affaire-là ?  Et ils y tiennent mordicus, spécifiant que les sacs ne respectant pas cette règle ne seront tout simplement pas transportés. Ayoye…

Bon, on met quoi dedans, maintenant ?  Voici leurs conseils. Première chose, être prêt à ne plus jamais revoir ce qu’on met dans un des ces sacs, donc aucun objet dispendieux genre cellulaire (il n’y a pas de réception de toute façon, ça illustre bien à quel point c’est reculé comme endroit), GPS, iPhone, iPod, etc. Aussi, aucun objet fragile qui ne peut résister à une chute de 4 pieds (traduction de: nous allons câlisser les sacs en bas de la boîte du pickup). Ok, enregistré, je sais quoi ne pas mettre. Mais quoi mettre ?

Du linge de rechange propre: bas, t-shirt. S’il fait chaud, changer de t-shirt peut être pratique. Et si c’est détrempé, une paire de bas secs peut sauver biens des ampoules. On peut même insérer une paire de souliers de rechange, quoi qu’il est stipulé que c’est très rare que les coureurs changent en cours de route. On peut aussi mettre quelques articles de premiers soins: ruban adhésif, pansements, désinfectant. Pour l’alimentation, c’est une excellente façon de faire parvenir des gels, barres énergétiques ou tout autre aliment qu’on est habitué de prendre. Les possibilités sont infinies !  😉

Pour cette course-là, il y aura trois stations d’aide où on pourra avoir accès à nos « drop bags »:  aux milles 12, 32 et 47 environ (il y a 10 stations d’aide en tout sur le parcours). C’est aussi à ces endroits que les « équipes de support » seront admises. Donc, pour ceux qui ne font pas confiance au système des « drop bags » et qui ont la chance d’avoir encore des amis et/ou un(e) conjoint(e) dont ils peuvent abuser de la bonté, ils peuvent leur donner rendez-vous à ces endroits précis sur le parcours. Tout autre aide reçue ailleurs est interdite et est passible de disqualification. On peut dire qu’ils ne niaisent pas avec le puck, les gens du Vermont…

Pour ma part, comme j’ai (encore) une épouse qui est prête à m’aider, je compte lui faire amener un sac de remplacement rempli de Gatorade pour mon Camelbak au 32e mille. Pour le reste, ça va dépendre de la température. Un certain acteur qui fait des ultras m’a dit que lui, pour une course de 50 milles, met quelques trucs dans ses « drop bags » au cas où, mais ne s’en sert à peu près jamais. Je me suis tout de même procuré des sacs imperméables de 15 et 20 litres chez MEC (ils devraient passer dans une ouverture de 9" x 9", jamais je ne croirai) pour mettre mes cossins. Je pense bien faire envoyer une paire de bas, un t-shirt, des pansements, du ruban adhésif, un imperméable jetable et peut-être une barre énergétique aux trois endroits. En plus, au 32e mille, une paire de chaussures de secours m’attendra, « au cas où ».

Mais bon, tout peut changer s’il pleut, s’il fait froid, s’il fait chaud, etc. Je vais décider ça l’avant-veille de la course. Histoire à suivre.