Entendu aux nouvelles hier: la Ville de Montréal veut « mettre de l’ordre » dans les pistes cyclables en y interdisant, entre autres, l’accès aux joggers. Bon, c’est quoi cette affaire-là, encore ? J’ai écouté le reportage, lu le petit article qui en fait le résumé et en suis venu à la conclusion suivante: les gens qui font preuve de bon sens et de civisme vont payer pour les autres. Encore une fois.
Je peux dire que je suis bien placé pour parler de ce qui se passe sur les pistes cyclables dans la grande ville car je les utilise très souvent, aussi bien en tant que cycliste qu’en tant que jogger. Et je crois que dans les deux cas, je me conduis de façon à ce que tout le monde puisse profiter pleinement de ce bien commun. Ainsi, quand je cours sur une piste cyclable, non seulement je demeure dans la voie de droite, je m’efforce en plus de courir en me tenant du côté extérieur de celle-ci, question que deux vélos puissent se croiser à ma hauteur. Car je sais fort bien qu’il est difficile pour un vélo de se timer lorsque vient le temps de dépasser un coureur. Aussi, dès qu’il y a un bout de piste réservé pour les piétons qui se présente à moi, comme sur les bords du canal Lachine, je m’y engage sur le champ. C’est l’évidence même, mais on dirait que ce n’est pas évident pour tout le monde.
Quand je suis à vélo, même si je vais plus rapidement que 95% des cyclistes, je prends tout de même toujours la peine de jeter un coup d’œil derrière avant d’effectuer un dépassement, question de ne pas nuire à une éventuelle fusée qui passerait dans le coin (vous savez, du genre habillé avec le petit kit du cycliste professionnel et qui vous donne une leçon d’humilité en passant en coup de vent…). C’est une simple question de civisme, il me semble.
Ça fait des années que je partage les pistes cyclables en pratiquant mes deux sports préférés et il ne m’est arrivé qu’une seule fois qu’un cycliste me dise d’utiliser le trottoir. Bien évidemment, il chevauchait un vélo de montagne et pédalait les pieds écartés en plus de trainer un surpoids. En plus, il venait en sens inverse, alors je ne pouvais même pas lui nuire. Ma réponse ? Ça avait rapport à sa très prochaine visite aux toilettes (pour un numéro deux, bien évidemment) accompagnée d’un récipient utilisé pour boire le vin de messe. Ha oui, je lui ai peut-être montré mon majeur gauche, aussi…
Bien honnêtement, quand je suis à vélo, les joggers ne me dérangent pour ainsi dire jamais. Je ne sais pas, on dirait qu’ils savent se comporter, eux. Mais les pseudo-cyclistes… Vous savez, ceux qui roulent deux par deux en jasant tranquillement ? Ou les touristes qui se promènent en Bixi en regardant partout sauf devant, zigzagant sur toute la largeur de la piste ? L’enfer. Et que dire du petit couple en patins à roues alignées qui se promène main dans la main ? Tassez-vous, bout de calv… !!!
Et pourtant, cette faune qui nuit aura encore droit de bloquer le chemin si cette interdiction à la con finit par passer. Le coureurs ? Non. Bref, ça ne changera strictement rien.
Ce que je compte faire ? Rien pantoute. Je ne me mettrai pas à courir sur le trottoir du pont de la Concorde et ainsi détruire ce qui me reste de genoux parce que les autres ne savent pas vivre. No way. Je sais bien qu’un jour, je vais tomber sur un pauvre policier qui aura reçu l’ordre stupide de faire respecter ce règlement. Comme toujours, je vais demeurer poli, mais vais lui demander quelle autre solution il a à me proposer, vu que le trottoir, c’est hors de question. La rue ? Est-ce que pour pratiquer un sport qui ne cesse de gagner en popularité, les gens devront désormais aller dans la rue ? Quelle ironie ce serait, n’est-ce pas ?