Il n’y a rien à faire, c’est la même chose à chaque fois… Durant la semaine précédant un marathon, je subis un dédoublement de personnalité. Le gars qui se fout un peu des performances part en fumée et est remplacé par Monsieur Je-suis-sur-les-nerfs.
Dimanche, j’en serai à mon huitième marathon. Et pour la huitième fois, je suis nerveux. En fait non, pour le premier, j’étais désespérément calme. Tout ce que je voulais, c’était le finir. Puis ça s’est tellement bien passé que par la suite, j’ai voulu améliorer mon 3:42:43. Ça s’est terminé par un désastre dans l’humidité du marathon de Montréal 2008 et depuis, je vis dans l’anxiété dans les jours qui précèdent l’épreuve.
Et cette fois-ci n’est pas différente. Pourtant, je n’ai jamais été en aussi bonne forme avant un marathon. Jamais. Ce printemps, j’ai descendu sous la barre des 40 minutes sur 10 km (39:37) et sous les 1h30 au demi (1:28:33 au Scotia Bank), des temps que jamais je n’aurais pensé pouvoir réussir un jour. Des longues sorties, je m’en suis tapé 6 de plus de 30 km, dont une de 35. Des intervalles, tout le tralala. Jusqu’à 80 km par semaine. Mais il y a toujours le doute qui plane, tournant au-dessus de ma tête comme un vautour. Et si j’étais dans un mauvais jour ? Et s’il venait à faire chaud (je tolère très mal la chaleur à la course) ? Et si je m’étais trop entrainé ? Et si mon foutu pied droit se mettait à faire des caprices ? Et si…
Malgré tout, je garde mon objectif de 3h15, soit le temps sous lequel un gars de mon âge doit maintenant descendre s’il veut se qualifier pour Boston. Ma raison me dit que c’est jouable, tandis que mon côté émotif se garroche sur Environnement Canada et Météo Média pour la quinzième de la journée…
Je vous tiens au courant.