Le tourbillon

Ça a commencé quand j’ai croisé un joggeur dans les sentiers du lac Gale, autour du 70e kilomètre. C’est à ce moment que j’ai reçu la première info sur ma position: j’étais 4e. Moi, le gars qui était parti en queue de peloton ?  Mais où étaient rendus les autres ?

Puis, en pleine nuit, le coureur devant moi a dû s’arrêter pour une longue pause. J’étais virtuellement sur le podium !  Moi !  Ça virait de tous bords tous côtés dans ma tête pendant que je franchissais de peine et misère la très difficile section entre les 93e et 98e kilomètres.

Vous vous imaginez le tourbillon quand j’ai constaté un peu plus tard (le coureur devant moi s’était retiré) que j’étais deuxième ?  Sur une distance totale de 56 kilomètres, je SAVAIS qu’il n’y avait qu’une seule personne devant moi (impossible à rejoindre, mais bon…) et toute la meute de coureurs d’expérience derrière, à ma poursuite. J’étais certain qu’ils allaient me rejoindre. Ça ne pouvait se passer autrement.

Hé bien non. Pour mon premier 100 milles (160 km, avec 6400 mètres de dénivelé positif), j’ai terminé deuxième en 24h20, plus de deux heures derrière Joan, mais tout de même 90 minutes devant Louis et Pierre, des gars exceptionnels avec qui j’ai eu l’immense plaisir de partager les sentiers pendant quelques heures.

Le tourbillon n’a pas cessé depuis. J’ai passé la journée d’hier à recevoir de félicitations de tous bords, tous côtés. Sur Face de Bouc, c’est presque la folie. Merci à tous pour ces bons mots, ça me fait chaud au cœur. Je ne suis pas vraiment certain de mériter ça car après tout, je fais ce que j’aime, rien de plus. Quand c’est rendu qu’on parle de moi dans le Journal de Mourial

La première partie du récit de ma longue journée suivra sous peu, mais en attendant, je m’en voudrais de ne pas remercier tous ceux sans qui tout ça n’aurait jamais été possible. En premier lieu, évidemment, mon exceptionnelle équipe de support, composée de ma tendre épouse Barbara qui a réussi à anticiper à tout coup tout ce dont j’aurais besoin aux postes de ravitaillement et de mon père qui, à 68 ans bien sonnés et avec un bras dans le plâtre, a passé la nuit debout pour prendre soin de moi en plus de réaliser l’exploit de retrouver chaque poste de ravitaillement même en pleine nuit (les équipes de support n’avaient pas de fanions roses qui leur auraient indiqué le chemin à suivre).

Je voudrais également remercier ma sœur Élise (qui en a profité pour participer à sa première course organisée, le 6 km; félicitations ma petite sœur ! :-)) et notre amie Marie-Claude pour leur soutien durant la journée. Et bien sûr, les organisateurs et bénévoles de ce Bromont Ultra qui deviendra certes un incontournable de la course en sentiers au Québec, et fort probablement, dans le nord-est du contient. Les noms d’Audrey, Gilles, Allister, Patrick (qui était partout !) et Guylaine me viennent en tête, mais il y en a des centaines d’autres sans qui cette grande fête n’aurait pas eu lieu. Merci à tous.

7 avis sur « Le tourbillon »

  1. Merci pour le petit mot et de rien pour le soutien! C’était la moindre des choses d’être là pour te soutenir. J’espère que ta semaine se passe bien en Abitibi! xx

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