Tout d’abord, je demanderais aux coureurs aguerris d’être indulgents. Je sais, ce n’était pas vite vite pour une sortie de 15 kilomètres. Je sais, je sais. Mais à ma décharge, je relève d’une blessure, je cours donc encore seulement sur une jambe. Aussi, ça fait des mois que je n’ai pas fait de travail de vitesse et en plus, je n’étais pas à fond. Sans oublier mon changement de technique, toujours pas au point. Et c’était samedi matin, je cuvais ma bière de la veille. Et patati, et patata…
Bref, trêve d’excuses, ce n’est pas tout à fait de ma vitesse dont je voulais parler. En fait, depuis que je me suis procuré une Suunto Ambit3, je me pose une grande question : ai-je ralenti à ce point ? Car, pour un effort qui me semblait équivalent, je me retrouvais toujours plus lent que lorsque j’utilisais la Garmin 310XT.
C’était louche, je devais en avoir le cœur net. Je suis donc parti, prenant soin de démarrer les deux bidules en même temps. J’avais déjà fait un comparatif, mais séparément. Cette fois-ci, ce serait pour vrai.
Ayant remarqué que j’avais tendance à « aller plus vite » (selon la Garmin) quand les chemins que j’empruntais devenaient tortueux, j’ai décidé de suivre un parcours constitué de plusieurs virages et détours dans les quartiers résidentiels de ma petite ville de banlieue. J’allais faire un vrai test.
Après quelques tournants, le premier kilomètre a sonné sur la Garmin : 4:24. La Suunto a annoncé le sien 11 secondes plus tard, pour un premier kilomètre mesuré en 4:35. Dans l’intervalle, j’avais parcouru quoi, 35, 40 mètres ? Déjà une différence très marquée entre les deux machins. Hum…
Au fur et à mesure que je progressais, l’écart de la distance mesurée par les deux appareils s’agrandissait. J’ai toutefois remarqué que dans les lignes droites, ils « s’entendaient » ou presque. Mais jamais au point où la Suunto me donnerait un kilomètre plus rapide que la Garmin.
Au final, comme vous pouvez le constater, je me suis retrouvé avec 330 mètres de différence entre les deux appareils (la différence au niveau temps provient du fait que je me suis un ti peu enfargé en essayant d’arrêter la Suunto à la fin; vous savez, quand on a les mains pleines de pouces…). Plus de 2%, 6 secondes au kilomètre…

Les « résultats »: qui dit vrai ? J’aurais tendance à croire la Suunto. Et comme je disais, pour ce qui est de la cadence moyenne, bof…
« Qu’est-ce que ça peut bien faire ? » de me demander ma douce moitié.
Tu sais que sur un marathon, c’est presque un kilomètre de différence ? À la fin, ça fait presque 5 minutes…
« Tu ne disais pas qu’en ultra, on s’en fout de la distance et de la cadence ? 5-6 secondes, c’est rien, non ? »
Ha, tu comprends rien !
C’est l’argument-massue que je sors quand je n’ai pas de réponse. Ce que ça peut m’énerver quand elle a raison… N’empêche, c’est rassurant de savoir qu’on n’a pas la berlue et que le 4:24/km d’avant correspond maintenant à 4:30/km.
À New York et à Boston, la 310XT m’avait donné une vitesse moyenne 3 secondes au kilomètre plus rapide que mon résultat final. Big deal, ma 305 avait l’habitude de me donner 2 secondes d’écart. Je me disais que je n’avais pas vraiment couru les tangentes. Mais à Ottawa en 2014, puis à Montréal l’an passé, je ne pouvais plus ignorer le phénomène qui m’avait semblé hors normes. Les petits détours pour les pauses-pipi et/ou pauses-bière n’expliquaient pas tout. À un moment donné, quand ton GPS indique 43.5 km à la fin d’un marathon…
Ceci dit, je savais quand même que j’avais ralenti. J’observais le tout depuis un an ou deux, mais je fermais les yeux. Lors de mes sorties sur route, ayant remarqué que je courais « plus vite » à certains endroits qu’à d’autres, j’évitais systématiquement les secteurs plus « lents » pour toujours aller là où ma Garmin était plus généreuse à mon égard. Ce qui faisait que j’étais en mesure de tenir les mêmes vitesses moyennes que jadis. De l’enfouissement de tête dans le sable à l’état pur.
Mais bon, ce temps est révolu et au moins, je sais maintenant à quoi m’en tenir !
Et bien, je ne savais pas qu’il y avait une telle différence entre les deux. Au moins tu sais à quoi t’en tenir maintenant. J’avais moi-même une Garmin auparavant et je n’ai pas vraiment remarqué de différence en termes de vitesse lors du changement de montre. Toutefois, je porte la ceinture cardiomètre et celle de ma Garmin fonctionnait parfaitement bien, aucune irrégularité. Cependant la ceinture de ma Suunto est défectueuse, en fait ce doit être la montre puisqu’ils ont changé ma ceinture et le même problème se pose encore. Je n’arrive pas à me résoudre à courir sans ma montre pendant plusieurs semaines, donc je pense que je vais la tolérer telle quelle plutôt que de la retourner au magasin pour inspection. De toute façon, le cardiomètre, je vais le porter de moins en moins parce que sur des longues courses, ça occasionne un frottement pas du tout agréable. Bref, mon cardiomètre est presque toujours très élevé pour les 10 premières minutes de mes sorties, dans le genre en haut de 200 BPM. Moi en haut de 200, je ne survivrais pas longtemps, donc c’est sûr que ce ne sont pas de vraies données. En tout cas, ça mêle toutes mes statistiques parce que les données ne sont pas constantes. Mais bon, comme dirait ta blonde, qu’est-ce que ça peut bien faire ? 🙂
Ha ha ha, maintenant tu comprends pourquoi je ne porte jamais de cardiomètre: ça irrite la peau et côté fiabilité, bof…
Et après 20 heures dans le bois, mettons que notre fréquence cardiaque est pas mal loin dans nos priorités !
Mets-en, de toute façon, je me suis rendu compte que la loi de la moyenne l’emporte tout le temps pour ce qui est des battements moyens sur des longues. Toutes les fois où je suis partie en lion à 155 BPM, j’ai terminé en mouton à 120 BPM. Au final une moyenne de, mettons 135 BPM. Et puis les fois où je suis parti doucement à 135 BPM, j’ai terminé à la fin à 135 BMP pour la même maudite moyenne. Morale de l’histoire, y aller au feeling, sans s’exploser sur de longs parcours m’apparaît être le gros bon sens. J’aime le cardiomètre sur de courtes distances, mais surtout pour mesurer ma progression sur plusieurs mois/année. Bon il y a autre chose comme item de mesure que l’on nomme la vitesse. Mais moi j’aime bien quand je constate non seulement une amélioration de ma vitesse, mais aussi une amélioration de mes battements moyens pour une même vitesse ou encore une mieux, une vitesse plus rapide.
Truc: licher où sont les sensos sur la peau avant de partir (sans blague). La transmission se fait mieux après 10 minutes à cause de ta transpiraiton.
En fait, je les humidifies avec de l’eau avant de partir, mais ça ne change rien, le mien a vraiment un problème.
Quand même pas mal rapide pour un gars qui ralentis selon moi ! Je n’ai pas commencé à ralentir (enfin j’espère) et je n’ai pas encore atteint tes vitesses lors de sortie en haut de 10-15 km .
Ouais, bon, tout est relatif. J’ai fait plusieurs marathons entre 3h06 et 3h12, ce qui donnait des moyennes entre 4:24/km et 4:33/km, alors tu comprendras que 4:38/km sur 15 km, pour moi, ce n’est pas super rapide.
Mais comme je disais, c’est très relatif. On est tous différents à la base, mais avec du travail, on réussit à s’améliorer.
L’important est que tu puisses continuer à progresser à ton rythme… tout en t’amusant ! 🙂
Je fais l’expérience chaque fois que je sors courir avec Christian. Nous avons tous deux téléchargé l’application de course Runtastic. Lui, sur son iPhone, moi, sur mon téléphone Android. On court ensemble, donc on fait exactement le même trajet. Chaque fois, son application est plus optimiste que la mienne pour la distance et la vitesse. Chacune de nos sorties comptent une dizaine de mètres de différence. Et mon temps est toujours moins bon que le sien, même si on se suit tout le long du trajet.
Ha ben, le gars du Lac qui a une application plus « optimiste ». Quel hasard ! 😉
Une dizaine de mètres de différence, ce n’est pas beaucoup, mais ce qui m’étonne beaucoup, c’est la différence de temps. Es-tu certaine que Christian n’arrête pas son application aux feux de circulation ou aux endroits « ralentissants » du genre ?
Salut,
finalement, sais tu qui a raison entre les 2 ? J’ai une 310 XT et elle me donne toujours environ 10-20m plus court sur 1000m. Lors d’une course sur route, je dois « corriger » mon pace pour qu’il soit 3" plus rapide par K et s’il y avait une montre plus précise j’avoue que je serais prêt à en changer.
Merci !
Pour avoir la vérité, il faudrait mesurer un parcours avec un instrument calibré, comme les espèces de « roues » qu’on voit parfois.
Ceci dit, j’ai aussi observé le phénomène du 3 secondes/km avec la Garmin à Boston et à New York, deux marathons où il n’y a pas beaucoup de courbes. Et comme je disais dans l’article, quand on se retrouve à Montréal où ça tourne souvent…
Personnellement, j’aurais tendance à croire plus la Suunto (malheureusement ! ;-)), mais il faudrait que je la teste dans un marathon officiel.
Peut-être que la vérité est entre les deux ?
Faudrait que je teste mes garmin 305,620 et vivoactive sur une piste de 400 mètres pour le fun.
Si tu fais le test, tu m’en donneras des nouvelles. J’ai comme l’impression que tu vas te retrouver avec des tours de 410-420 mètres…
Sur un 10km, je suis exactement comme sportstat avec le 620.
https://www.strava.com/activities/584674309/overview