Bon ben, on pourra dire que ça a été un divorce à l’amiable. Parce que devinez ce que j’ai reçu quelques semaines après avoir annoncé à Skechers que je ne désirais plus faire partie de leur équipe d’ambassadeurs ? Eh oui, un courriel où on me remerciait pour tout ce que j’avais fait (?) pour la compagnie, mais qui m’annonçait que malheureusement, le budget du programme avait été réduit de manière considérable et que bon, il fallait qu’ils diminuent leur contingent d’athlètes en conséquence.
Eh bien, ils me coupaient. Moi. Un « athlète » ordinaire qui a passé la dernière année à se blesser, qui ne mettait jamais de photos sur les réseaux sociaux et qui en plus, n’avait même pas fourni le moindre commentaire sur les derniers produits ? Vraiment bizarre…
Sans blague, je m’y attendais un tantinet. En fait, j’aurais voulu me faire foutre à la porte que je n’aurais pas agi autrement. Mais que voulez-vous, comme j’ai la tête très dure, je n’allais pas me mettre à faire des choses que je ne faisais pas avant et j’étais prêt à vivre avec les conséquences. Quant aux commentaires sur les produits, il aurait fallu que je puisse les utiliser un tant soit peu, alors…
Le gars aurait cependant dû refaire le tour de ses courriels avant de m’envoyer celui-là. Mais bon, vu qu’il ne l’a pas fait, je me sens maintenant libre de dire ce que je pense vraiment de leurs produits parce que disons qu’au cours des deux dernières années, j’avais tendance à en « oublier » les défauts pour ne parler que de leurs qualités. Et j’avoue que j’avais un peu de misère avec ça.
Commençons tout d’abord avec les produits « connexes ». Honnêtement, ils me surprennent. Je vais fort probablement user le coupe-vent à la corde (il faut dire que j’use tous mes coupe-vent à la corde, vous devriez voir de quoi ont l’air ceux que j’ai achetés il y a quelques années). Rien à dire contre les shorts et les t-shirts. Par contre, je vais me garder une petite gêne et simplement vous glisser que je trouve les camisoles affreuses et que je ne les ai jamais portées. Les pantalons d’hiver quant à eux sont foutrement chauds. Bref, en général, c’est vraiment du bon stock. Mon accessoire préféré ? C’est con, mais c’est la casquette. Confortable, BLANCHE. Vous n’avez pas fini de me voir avec ça sur la tête.
Les souliers maintenant. Parce que c’est bien ça qui nous intéresse, pas vrai ?
En 2016, lorsque qu’un ami me demandait ce que je pensais des souliers Skechers, je lui répondais tout simplement : « Si je ne les avais pas gratuitement, je n’en achèterais pas ». La raison en était fort simple : ils étaient nuls côté durabilité.
La semelle des souliers de route s’usait à vue d’œil, on aurait dit un pneu d’hiver qu’on utilise en plein été. C’est dommage, car ils étaient foutrement confortables. Mais avec une semelle pareille…
Quant aux souliers de trail, ils performaient vraiment bien dans les roches et les racines. Et côté confort, rien à redire, c’était tout de même du Skechers. Sauf que dans le genre pas faits pour durer… Ça en était tout simplement pathétique. La semelle décollait, la partie « bottine » défonçait. J’ai même pété un œillet à un moment donné. Vrai que j’ai tendance à serrer un peu trop mes lacets, mais bout de viarge, avec un gabarit comme le mien, il me semble que je suis loin d’être un Louis Cyr !
Un collègue de travail m’a déjà fait remarquer que je les utilisais dans des conditions un peu extrêmes. Ben justement, ces conditions sont la définition même de la course en sentiers. Les produits devraient durer en conséquence.
Ajoutez à ça des souliers qui ne respiraient pas. J’avais parfois eu des ampoules en course auparavant et j’estime que lorsqu’on passe plus de 24 heures sur ses pieds, on peut s’y attendre. Mais avoir le dessous du pied entièrement blanchi ? Ça m’est arrivé seulement avec des Skechers. Et plus d’une fois.
Ceci dit, comme je l’ai déjà souligné dans un autre article, la compagnie a écouté ses ambassadeurs et a apporté les correctifs appropriés pour 2017. Les souliers de route s’usent normalement et les modèles de trail semblent respirer mieux. Toutefois, je n’ai pas pu vraiment les tester, vu que, comme vous le savez… Côté confort, ils en ont perdu un peu, ce qui fait que… je ne les aurais pas achetés non plus en 2017. Mais ça, c’est un choix personnel. À mon avis, si vous vous sentez bien dedans, ça vaut peut-être la peine d’essayer, surtout qu’ils ne sont pas tellement dispendieux.
Ma prédiction ? La compagnie est grosse, elle a les moyens de soutenir une division qui en arrache. Car à mon sens, oui, elle en arrache. Elle peine à recruter des athlètes de renom (ses principales têtes d’affiche sont des coureurs semi-retraités et des golfeurs peu connus du grand public) et mes espions me disent que les modèles disponibles dans les magasins spécialisés se vendent difficilement. Malgré le fait que le GoRun 4 ait été nommé « Choix de l’éditeur » par le prestigieux Runner’s World, la compagnie a beaucoup de difficulté à se débarrasser de sa réputation « gougounes de matante » auprès de la clientèle des coureurs. Je ne serais donc pas surpris que la division performance disparaisse d’ici 5 ans, parce qu’entendons-nous bien, ce n’est pas parce qu’on est riche qu’on aime perdre de l’argent.
Quant à moi, je continue à les utiliser, mais je vais les laisser peu à peu, particulièrement en trail où je vais retrouver avec bonheur mes bons vieux Peregrine qui m’avaient si bien servi à Bromont et Washington jadis.