Quans les gens apprenent que je cours des marathons (ceux de 42.2 km, là… ;-)), ils sont d’abord et avant tout impressionnés par la distance. Wow, courir tout ça ? Comment tu fais ? Je sens même que parfois, certains ne semblent pas trop me croire. Et pourtant, après quelques années d’entrainement, la distance, ce n’est vraiment pas la fin du monde.
Si vous faites une petite recherche de mes courses sur SportStats.ca (le Frédéric Giguère de Ste-Catherine, parce que hé non, je ne suis pas unique !), vous allez peut-être constater une chose: la plus courte des distances qui apparait dans mes statistiques est un 20 km (le tour du lac Brome, que j’ai fait 3 fois).
Pourquoi ça ? Premièrement, quand un événement est organisé, je me fais toujours un devoir de m’inscrire pour la distance la plus longue ou ne pas m’inscrire du tout. J’ai comme l’impression que c’est l’épreuve la plus difficile, alors…
Mais en fait, ce n’est pas vraiment le cas. Parce qu’il y a une deuxième raison pour laquelle je ne fais pas de distances plus courtes: j’ai la trouille ! Ça peut sembler bizarre, mais les 5 et 10 km me font très peur. Particulièremnent le 5 km. Et je sais qu’il faudrait que j’en fasse, question d’améliorer ma vitesse, mais je ne peux pas m’y résoudre. Après des années d’hésitations, j’ai fini pas faire un 10 km cette année (qui a été chronométré par Quid Chrono), avec des résultats bien au-delà des attentes. Mais je ne peux pas me faire à l’idée de courir un 5 km, rien à faire…
Bon, ça y est, je vois déjà les points d’interrogation sur certains visages. Je m’explique. Un 5 km, pour un marathonien, c’est pour ainsi dire un sprint. Je fais des séries contenant des segments variant entre 0.75 et 2 km à fond la caisse lors des entrainements par intervalles. Alors quand viendrait le temps de courir un 5 km en compétition, je ferais quoi, vous pensez ? À fond la caisse ! Et je ne peux tout simplement pas accepter l’idée de subir cette torture pendant 19 ou 20 minutes. Non merci !
Pour un 10 km, on se « retient » un peu, alors ok, je suis prêt à en faire un de temps à autre. Disons que c’est un plus dans mon tempérament.
Mais bon, qu’ont en commun pour moi les courses de 5, 10, 20, 21.1 et 42.2 km ? Dans tous les cas, le même ennemi: le temps. À chaque fois, on veut faire mieux, s’améliorer. Et s’améliorer pour un 5 km, c’est pas mal souffrant… Pour un marathon, il s’agit plus de « gérer » sa course, ses hauts comme ses bas, les conditions, etc. On peut évidemment souffrir, on souffre toujours au moins un peu d’ailleurs, mais on ne finit jamais à bout de souffle. Je déteste terminer à bout de souffle et prendre 5-10 minutes avant de recommencer à respirer normalement. Les coureurs de 800 et de 1500 mètres ont toute mon admiration, je serais incapable de faire ça. De toute façon à mon âge…
Tout ça me rappelle une conversation que j’ai eue avec un collègue l’an passé. Sachant que je cours régulièrement des marathons, il me demande au lendemain de celui de Montréal si je l’avais fait. Je lui réponds par l’affirmative et ajoute que ça avait été difficile. Et d’un air étonné, il me lance: « Pourtant, ce n’était pas ton premier… ». Bon, je pense qu’il n’avait pas tout compris. Si j’avais visé 4h15 au lieu de 3h15, j’aurais terminé en sifflant au lieu de penser que j’étais sur le point de rendre l’âme dans la montée Pie IX… Le temps, mon ami, le temps !
Ce qui m’amène à ce que je lis parfois sur le Web: il semblerait qu’un 50 milles, c’est plus facile qu’un marathon. Ouais, c’est ce qu’ils disent. Parce que pour un 50 milles en sentier, les coureurs ne visent pas un temps, car de toute façon, les conditions et le parcours ont tellement d’influence que le temps ne veut pas dire grand chose. Ils veulent seulement le faire à leur rythme et le terminer.
À la lecture de ce qui s’est passé au Ultimate XC de St-Donat (bon, vous allez dire que c’était 50 km, pas 50 milles…) , mettons que je suis plutôt sceptique. J’ai bien hâte de voir ça… Tant qu’à faire, un 100 milles, ce serait plus facile qu’un 50 milles ? Naaaah !!!