Au cours des dernières décennies, il y a eu deux vagues dans la pratique de la course à pied. La première a déferlé à la fin des années 70 et au début des années 80. Au Québec, les Jeux de 1976 à Montréal, bien qu’ils nous aient laissé une dette colossale, ont eu uneffet très positif sur la pratique de notre sport. Et le tout a culmuné avec les grandes années du marathon de Montréal, auquel participaient entre 8000 et 9000 personnes. Oui oui, pour le marathon seulement !
L’autre vague, on la vit depuis quelques années et j’en fais partie. Le lien entre ces deux époques ? Des difficultés économiques. Il semblerait que les gens sont attirés par la simplicité et le faible coût de cette activité.
Mais est-ce que courir est si peu dispendieux ? À ça je répondrais: oui et non. Bien sûr, ça ne peut pas se comparer au golf, qui même pratiqué en coupant les dépense, revient tout de même assez vite un « money pit ». Quand je suis allé au champ de pratique dernièrement, j’ai été sidéré d’apprendre qu’un panier de balles régulier coûtait maintenant 9$ ! Quoi, neuf piastres ? Pour frapper une soixantaine de balles ? Ho la la…
Mais qu’en est-il de la course ? Le gros, gros avantage est qu’il n’en coûte à peu près rien pour s’y initier. Une paire d’espadrilles, une paire de shorts, un t-shirt et on peut commencer à courir. Si on n’aime pas, bien on n’est pas pris avec un vélo, un canot, un équipement de golf ou tout autre bidule qui a nécessité un investissement à l’origine.
Si on aime, par contre… Ha oui, maintenant si je veux courir quand il fait plus frais ? Ou venteux ? Et en plein hiver, on s’habille comment ? Il existe évidemment des vêtements pour toutes les saisons, fabriqués avec des fibres adaptées. Et ces vêtements sont bigrement efficaces tout en étant la plupart du temps très légers. Sauf qu’il faut les payer…
Même chose pour l’équipement essentiel à la pratique de la course: les souliers (certains prônent la course pieds nus, mais ça, c’est une autre histoire). Comme bien du monde, j’ai commencé avec des multi-sports de gymnase. Mais une fois qu’on a essayé des vrais souliers de course, évidemment plus question de revenir en arrière. Le coussinage, la forme, l’aération, le poids, tout est fait pour courir avec ça ! Sauf que le coussinage, ça s’use et quand on fait pas mal de kilométrage, on passe 3-4 paires par année… et on remplit les placards ! 🙂
Ajoutez à ça les gadgets technos (partir sans mon chrono GPS ? Jamais !), les kits d’hydratation, ce qui a rapport à la nutrition…
Et puis, si on court, c’est souvent avec un objectif en vue, non ? Il y a donc les frais d’inscription aux compétitions qui entrent en ligne de compte. Là-dessus, laissez-moi avoir ma petite montée de lait mensuelle (ok, hebdomadaire…). J’ai souvent entendu des commentaires tellement, mais tellement stupides du genre: « C’est-tu niaiseux de payer ce prix-là pour aller courir dans les rues quand tu peux aller courir gratis en sortant de chez vous ! ». Habituellement délivrés par un non-sportif, ce genre de commentaire m’amène souvent à répondre par un long silence sous-entendant très clairement: « C’est qui le niaiseux ? ». L’organisation d’une course, du con, ça se paye tout seul, tu penses ? La location des toilettes, des barrières, le système de chronométrage, le système de son, les dossards, le lieu pour l’expo-marathon, etc. Comme m’a souvent dit mon père, il vaut mieux laisser croire qu’on est un imbécile en ne prononçant aucune parole que de ne plus laisser aucun doute à cet égard en ouvrant la bouche. Que c’est bien dit…
Bon, revenons à nos moutons. Aux frais associés aux compétitions s’ajoutent évidemment les frais de déplacements si on a à s’éloigner. Mais une compétition est habituellement une bonne excuse pour visiter une nouvelle ville. C’est ce que je ferai à Philadelphie en novembre et espérons-le, à Boston en avril. 🙂 Bon, je suppose que le sud du Vermont, c’est plus tranquille, mais à la fin septembre, les paysages doivent être magnifiques. N’est-ce pas, mon amour ?
Tout ça pour dire que malgré les apparences, courir, ce n’est pas toujours tout à fait donné. Mais contrairement à d’autres activités, au final, ça coûte ce qu’on veut bien y investir. Ça fait partie de la beauté de ce sport. L’important étant d’aimer ce qu’on fait et surtout, de la manière dont on le fait.