J’avais à peine 200 mètres de parcourus. 217 en fait, selon ma Garmin. Je me suis arrêté et me suis mis à sacrer. Littéralement. Je maudissais cette foutue chaleur humide qui fait virer en torture sans nom des petites sorties de travail de vitesse qui seraient normalement bien agéables. Ça fait des semaines que ça dure, je suis écoeuré ! On a 2 ou 3 jours à 24-25, puis paf, des nuits à 20, des journées à 30, des humidex à 40. Pus capable !!! Devrai-je prendre mes vacances en octobre à l’avenir, bout de sacrament ?
Puis je me suis dit que ça ne donnait strictement rien de chiâler contre la température, que je n’y pouvais rien de toute façon. Et si je n’étais pas content, j’avais juste à aller voir l’aviron à la télé (non, mais quels athlètes; non mais, quel sport plate !!). Je suis donc reparti à courir dans le sauna, tentant de revoir à la baisse mes attentes du jour.
Ok, vraiment pas le temps de faire des intervalles. Courir des kilomètres sous les 3:50 par une telle température ? Non merci. Et comble de malheur, le ciel avait l’air de vouloir se dégager. O-S-T-I-E !!!
J’ai décidé d’y aller au feeling. Après 2 kilomètres, je me suis retrouvé avec un vent de face. Ha, c’était mieux comme ça, plus rafraichissant. Je me suis dirigé vers le bord du fleuve, là où les pêcheurs vont, espérant que l’eau et les quelques arbres m’apportent un peu de fraîcheur. Chemin faisant, petit velours à mon égo tout à fait mâle: j’ai croisé une jolie joggeuse (trop jeune pour toi, pervers pépère, trop jeune pour toi…) qui a semblé porter une attention particulière à mes jambes. Ha ben, 6 ans d’entrainement, est-ce que ça commencerait à paraitre ? 😉 Oui mademoiselle, ce sont bien les miennes. Elles ont quelques varices, vous savez… Ha, comme les jambes de votre père ?
C’est ça qui arrive quand on court au gros soleil: le cerveau se met à virer de tous bords, tous côtés. Peut-être pour ça que Maryse me traite de mongol. Enfin…
Arrivé sur le chemin de terre, il faisait toujours aussi chaud. Je maudissais encore et toujours la température quand les paroles de mon beau-père me sont revenues en tête: il faut toujours voir le côté positif des choses. Ouin, bon, quoi de positif à cette chaleur de merde, voulez-vous bien me dire ?
J’ai essayé et j’ai trouvé (c’était facile, dans le fond): plus je cours par temps chaud, plus je vais m’y habituer. Et puis, jamais je n’aurais été capable de tenir cette cadence (j’étais à 4:11 de moyenne) par un tel temps au mois de juin… Je n’irai pas jusqu’à dire que ça m’a donné un boost, mais ça m’a apaisé les esprits. Je me suis mis à prendre la chose avec un grain de sel pour finalement me rendre compte… que j’allais plus vite !
Je me suis arrêté après 10 km pour flatter des boxers (les chiens, pas les gars qui se tapent dessus avec des gants rembourrés) et tordre mon t-shirt qui était trempé à lavette. Le soleil était maintenant bien présent et, par un phénomène que je trouvais très bizarre, il m’a semblé qu’il faisait moins chaud. Hein ?
Je suis reparti tout pimpant (bah, façon de parler), me disant que je n’avais plus que 5 km à faire. Je me suis même permis d’en faire deux de suite sous les 4 minutes. Ok, le vent dans le dos, mais quand même…
Bref, comme à peu près à chacune de mes sorties, j’ai encore appris. Il y a TOUJOURS du positif, peu importe la situation. Il faut avoir la sagesse et parfois l’humilité pour le voir. Dans une longue course, ça peut faire la différence entre la réussite et un DNF. À retenir.