Samedi matin, sortie sur le chemin de terre et dans les sentiers sur les bords du fleuve. J’avais décidé d’y aller relativement mollo, faire du 4:15/km en prenant soin de ne jamais m’arrêter. J’ai gardé cette cadence, mais ai dû m’arrêter à deux ou trois reprises pour reprendre mon souffle, sans compter les nombreux arrêts qui ont ponctué la partie sentiers: c’était plein d’eau.
Que se passait-il ? J’avais couru beaucoup plus vite sans problème durant la semaine… J’ai mis ça sur le compte de la terre détrempée et n’y ai pas porté plus attention qu’il ne le faut. Le soir, souper chez des amis. Bière, vin, pain à l’ail, dodo plus tard qu’à l’accoutumée… Bref, hier matin, j’avais un « motton » sur l’estomac. Le déjeuner est entré à reculons, je n’étais pas pressé de partir pour mon avant-dernière longue sortie avant Philadelphie.
Les premiers kilomètres se sont bien déroulés. Quand je suis arrivé au Récréo-Parc après 5 km, je commençais à en arracher. J’y ai croisé Barbara qui finissait de promener Charlotte, elle m’a demandé comment ça allait. « Bof… » J’étais encore persuadé que le motton finirait par passer. 5 autres kilomètres plus loin, je devais me rendre à l’évidence: ça ne marchait pas, mon affaire. J’ai donc décidé de couper court et retourner à la maison, planifiant ma longue sortie pour un soir de semaine.
Sauf que le pont de l’écluse était levé, alors tant qu’à geler en attendant, j’ai continué ma pénible progression, toujours le coeur à l’envers. J’ai finalement couru un demi, de peine et misère. Dire qu’il y a seulement trois semaines, j’avais fait quatre fois cette distance dans des conditions autrement plus difficiles…
Le dîner est rentré comme le déjeuner, à reculons. Par après, j’ai essayé de faire quelques trucs dans la maison, mais le mal de coeur est revenu à la charge. À 15h, j’étais étendu sur le sofa. À 18h, j’étais dans mon lit, pour la nuit. Ce matin, après grosso-modo 14 heures de sommeil, ça va un peu mieux, mais juste l’idée de devoir prendre le train pour aller travailler et mon coeur se remet à virer à l’envers…
Comme je suis du genre à tout analyser, j’ai regardé en rétrospective ce qui s’est passé. Nous, les coureurs longue distance, sommes habitués aux mauvaises passes. On en a tout le temps, autant en course qu’à l’entrainement. Et elles finissent habituellement par passer. Il était donc naturel pour moi de m’attendre à ce que celle-là passe aussi. Sauf que si ça a mal été samedi et que je me trainais hier matin au moment même où je me suis levé, c’est que je couvais déjà quelque chose. Quoi ? Je l’ignore. Mais j’ai commis une erreur: je n’ai pas écouté mon corps et ai probablement empiré mon état en faisant une sortie hier matin.
Ça a beau faire six ans que je cours, je suis encore et toujours en apprentissage, il faut croire… Je vais donc être prudent pour les prochains jours. De toute façon, pas vraiment le choix: depuis hier, c’est mon corps qui mène !