Mardi 16 octobre, quoi de mieux qu’une bonne course après une journée de formation ? Il était à peu près 18h quand je me suis élancé. Le temps était frais, mais tout de même agréable: je portais des shorts et un combiné t-shirt-coupe-vent pour le haut du corps. Rien d’hivernal comme conditions, mais je l’ai tout de même vue se pointer, la saison maudite.
Avant, l’hiver me dérangeait un peu, mais sans plus. Mais depuis que je cours, j’HAÏS l’hiver. Le froid ? Pas de problème, il y a des vêtements pour ça. Mais la tab… de m… blanche… L’enfer ! Elle a le don de se transformer en « cassonade », une espèce de neige sale à la texture du sable du désert: complètement impraticable. Le coureur se retrouve à la merci des déneigeurs, qui dégagent généralement les pistes cyclables en dernier. Les rues rétrécissent, s’emplissent d’eau. Ou de glace. Des fois, je me dis qu’il faut vraiment vouloir…
Mais bon, quel rapport avec mardi dernier ? Bien voilà: il faisait un vent à écorner un boeuf et le soleil était sur le point de se coucher. Dans quelques minutes, il allait faire noir. Comme en hiver. Avec un tel vent, par température fraîche, je me devais donc de faire la première moitié de mon trajet avec le vent dans la figure. Comme en hiver. Le vent étant presque toujours de l’ouest, je devais donc me diriger vers le quartier industriel. Comme en hiver.
C’est dans ce merveilleux état d’esprit que je suis parti, avec l’idée de faire des intervalles. Mais comment surveiller sa progression quand il fait noir et qu’on ne peut pas voir son GPS, hein ? J’avais beau essayer de regarder en passant près des lampadaires, c’était peine perdue: je ne voyais rien. J’ai donc décidé de faire des intervalles « patentés », c’est-à-dire me fixer sporadiquement des objectifs au loin (genre pancartes de signalisation routière ou une intersection en particulier) et sprinter jusque là. Après un certain temps, mon coeur voulait sortir de ma poitrine et je crachais mes poumons. Bon, j’avais un peu atteint mon but…
Après 8 km, j’ai arrêté mon manège… pour lancer un dernier sprint avant le 10e km. Tout juste sous les 41 minutes pour 10 km, c’était très satisfaisant dans les circonstances. Je me suis arrêté pour reprendre mon souffle, me disant que j’allais prendre ça relaxe pour terminer. Bien sûr… Au final, 16 km à 4:06/km de moyenne. Ma pointe de vitesse revient, on dirait.
Mais ce que j’ai surtout retenu, c’est de profiter des dernières semaines avant la saison froide. Parce que je n’ai pas fini d’affronter le vent sur St-Laurent et de voir le parc industriel moche de ma petite ville de banlieue…