« Pourquoi tu ne fais pas de ski de fond ? »

Avec la quantité astronomique de neige que nous avons reçue durant les Fêtes et devant mes râlements incessants à ce sujet, la question risque de revenir à plusieurs reprises au cours des prochaines semaines: “Pourquoi tu ne fais pas de ski de fond ?”. C’est vrai, c’est un sport très complet, qui s’apparente beaucoup à la course, qui se pratique dans la nature et qui en plus, ne taxe pas les articulations. Aussi, on peut en faire durant la pire saison pour la course, ce qui en fait un complément idéal. Alors pourquoi je n’en fais pas, donc ?

Pour faire une longue histoire courte, je vais retourner à ma tendre enfance. Mes parents étaient d’avides skieurs de fond, mon père ayant même déjà participé à deux reprises au Loppet du mont Ste-Anne, une » balade » de 65-70 km. Tout jeune, je les accompagnais. En fait, j’accompagnais ma mère car mon père allait bien trop vite. Et avec le recul, je pense bien que ma mère aurait été en mesure de parcourir beaucoup plus de kilomètres si je n’avais pas été là…

En fait, j’avais un problème: je n’aimais pas ça. Je trouvais ça “plate”, comme on dit. Et dès le début de l’adolescence, j’ai découvert le ski alpin. Ha, ça c’était “le fun” !  🙂  Mais bon, ça coûtait cher et quand les demoiselles sont entrées dans le portrait, les fixations de mes skis ont rapidement été ajustées pour convenir aux pieds de ma soeur. Il faut aussi dire que je n’étais pas tellement bon. Alors que mes amis n’avaient eu besoin que de quelques descentes dans les pistes faciles avant de s’élancer dans les difficiles, j’ai dû pratiquer longtemps avant de pouvoir le faire sans craindre de me péter la marboulette.

Une fois rendu dans la vie adulte, Barbara et moi nous sommes procurés des patins à roues alignées. N’ayant pour ainsi dire jamais patiné, et bien que j’étais beaucoup plus en forme qu’elle, je peinais à la suivre. C’est à ce moment que j’ai eu l’illumination: je n’ai aucun, mais aucun talent pour me déplacer avec autre chose qu’une paire d’espadrilles dans les pieds. Dès qu’on sort de ce contexte, je deviens aussi maladroit qu’une girafe sur la glace (en tout cas, je suppose que c’est maladroit…).

Voici donc une première raison: je n’aime pas avoir autre chose que des souliers de sport aux pieds. Et ce, dans toutes les circonstances. Même à mon mariage, ça a pris des négociations avant que je cède sur ce point (bon, j’exagère…). Je n’irai donc pas enfiler des planches qui font 7 pieds de long pour le plaisir tout simplement parce que je sais que je n’en aurai pas, de plaisir.

Mais il y a autre chose: les skis, justement. Tout comme un vélo, des skis, ça doit être entretenu. Il faut les entreposer, les farter (ha, le fartage…), etc. Je vois encore mon père jouer du chalumeau pour faire fondre la cire et j’en ai presque des frissons. Ajoutez à ça que contrairement à la course et au vélo qui peuvent se pratiquer directement en partance de chez soi, le ski de fond implique inévitablement un déplacement en voiture. Donc des délais. Remarquez, je le fais déjà pour aller au mont St-Bruno en été, je pourrais aussi bien le faire en hiver… Mais avec le ski, on n’a tout simplement pas l’option de “partir” de chez soi. L’habillement qu’on choisit doit donc impérativement être le bon, car on n’a pas le loisir de revenir à la maison pour se changer.

Autre détail. Admettons que je pratique le ski de fond et que je devienne, par miracle, “pas pire”. Avec ma condition physique, je suppose que je serais dans les environs du quart supérieur. Ça implique donc d’avoir à dépasser des gens qui vont faire leur promenade de santé. Pas de problème avec ça, mais il y a une idée que je n’arrive pas à m’enlever de la tête: le canal Lachine. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que par les belles journées d’hiver, particulièrement durant les Fêtes, les pistes de ski de fond ressemblent à la piste cyclable du canal Lachine: plein de monde qui avance à deux de large et qui ne se tasse pas. L’enfer… (Remarquez, c’est peut-être une défaite que je me donne, aussi…)

En résumé, surtout avec les vacances d’hiver que nous avons eues, j’aimerais beaucoup être un adepte du ski de fond. Ce serait une activité de “cross-training” idéale dans le cadre de mon entrainement pour la course. Mais je n’en suis pas un en n’en deviendrai jamais un. Je préfère encore la slush et la cassonade d’hiver. Malgré tout…

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