Boston et sa logistique

Celle-là, je ne l’avais pas vraiment vue venir. Pourtant, j’aurais bien dû m’y attendre un peu…

Voyez-vous, Boston n’est vraiment pas un marathon comme les autres. Et ce, à tous les points de vue !  Bon, il y a ce qu’on sait: c’est le plus prestigieux, le plus ancien, il faut se qualifier et tout le reste. Ce qui fait que juste y participer, c’est un honneur, un accomplissement en soit.

Sauf qu’il a une autre particularité qu’on retrouve très peu ailleurs: son parcours. Bien évidemment, il est de la longueur standard de 42.195 km (duh !), mais il se distingue par le fait qu’il est en ligne droite ou à peu près. Le départ se donne à Hopkinton, un petit village situé dans la banlieue éloignée et l’arrivée se trouve en plein centre-ville. C’est comme si pour le Marathon de Montréal, on donnait le départ à Ste-Madeleine (pas nécessairement au camping, ça pourrait être dans le village !  ;-)) et que l’arrivée serait située dans le Vieux Port. Rien à voir avec les parcours boucle comme Berlin, Ottawa, Philadelphie, etc. À Montréal, le départ est donné sur le pont Jacques-Cartier et l’arrivée est jugée au parc Lafontaine, géographiquement situé à seulement quelques kilomètres de là. À Londres ou New York, c’est un peu le même principe.

Bref, il faut prévoir une façon de se rendre. Soit au départ, soit à l’arrivée, soit aux deux. Que faire ?  Une dame qui travaille dans le même building que moi est une habituée et m’a suggéré de prendre un hôtel près de l’arrivée, glissant dans son courriel quelques endroits qu’elle aimait bien. Dès que j’ai reçu ma confirmation d’inscription, je suis allé voir les hôtels en question. Cout’ donc, elle est millionnaire ou quoi ?  350 $ la nuit, 3 nuits minimum pour la fin de semaine du Marathon.  Wo ho, les nerfs pompon !  Je n’ai même pas pris la peine de vérifier si le stationnement était inclus. Elle fait quoi comme job ?  Je pourrais peut-être appliquer…

Après quelques recherches, nous avons trouvé quelque chose qui semble bien dans North Quincy, une  banlieue nichée tout juste au sud de Boston d’où on peut accéder à la grande ville par métro. Bien correct pour moi et ce sera pratique aussi pour mon fan club (ma tendre moitié, mes parents et peut-être ma petite soeur) qui auront un accès facile à la ville pour faire des visites et/ou du magasinage (je parle pour les femmes, bien évidemment) et pour l’arrivée.

Sauf qu’il y avait un léger détail à régler: comment me rendre au départ. Je me disais qu’avec une telle organisation, c’était impossible qu’il n’y ait pas un service de navettes nec plus ultra pour amener les coureurs. En naviguant sur le site du Marathon, je suis tombé sur l’information: il y a effectivement des navettes, exclusivement pour les coureurs. Le hic ?  Les heures de départ:

  • Coureurs de la première vague: entre 6h00 et 6h30
  • Coureurs de la deuxième vague: entre 6h30 et 7h00
  • Coureurs de la troisième vague: entre 7h00 et 7h30

Pardon ?!?  Il va falloir que j’attrape un bus à 6h00 (6h30 max) pour une course qui commence à 10h00 !?!  Si on admet que le transport pourrait durer une heure, ça me laisse tout de même 3 heures à sécher en attendant le départ, ça…  Shit !

L’autre option serait de partir de l’hôtel en auto et… prier. Prier pour ne pas tomber sur de la congestion, prier pour trouver un stationnement, prier pour ne pas me retrouver dans le trouble et cauchemar, rater le départ. Pour mettre toutes les chances de mon côté, je voudrais probablement partir de l’hôtel aussi tôt que si je prenais la navette, alors aussi bien prendre la navette. Mais ça ne fait vraiment pas mon affaire, je dois avouer… Je vais devoir partir à la même heure que lors du Marathon de Philadelphie, mais pour une course dont le départ sera donné trois heures plus tard. C’est presque indécent.

Je fais quoi avec mon alimentation alors ?  Je ne pourrai vraiment pas entamer un marathon plus de 5 heures après avoir mangé, je ne me rendrai tout simplement pas à l’arrivée. Que faire  ?  Je compte profiter de ma dernière longue sortie (seulement 24-25 km, ce n’est pas l’idéal, mais je devrai vivre avec) que je vais faire lundi pour effectuer un petit test. Probablement que je vais déjeuner normalement le matin, puis vaquer à mes occupations à la maison avant de manger à nouveau puis partir courir par après. On verra ce que ça donnera. En tout cas, ce n’est pas à Boston que je vais essayer de me priver de mes en-cas de façon à m’alléger !  Gels, Power Bar et bretzels vont m’accompagner encore une fois.

Autre détail non-négligeable: la température. S’il pleut, s’il fait froid, on fait quoi ?  On niaise à la pluie pendant 3 heures de temps ?  Pourquoi ne pas nous faire attendre dans de l’eau glacée tant qu’à faire ?

Je commence à comprendre pourquoi Dean Karnazes s’était tapé l’aller-retour à la course en 2006. Tant qu’à prendre le bus à 6h00 pour attendre le départ à 10h00, aussi bien se tenir occupé entre les deux…  🙂