J’ai appris une mauvaise nouvelle cette semaine: un de mes meilleurs amis a perdu son emploi pour des raisons nébuleuses. Ha, tout le monde chez eux est en santé, sa conjointe a un bon travail, il va recevoir une certaine compensation de la part de son ancien employeur, ils ne sont certainement pas dans la rue. En plus, c’est un gars intelligent, travaillant, très compétent (je le sais, on a déjà travaillé ensemble), je ne crains par pour lui, il va trouver un emploi à sa mesure. Mais se faire mettre à la porte, ce n’est jamais drôle.
J’ai beaucoup pensé à lui, à eux, ces derniers jours. Et je me sens presque ridicule de me faire du mauvais sang avec des détails aussi insignifiants que la logistique entourant le départ du Marathon de Boston. J’ai un bon travail, je gagne bien ma vie, j’ai la chance d’avoir une certaine sécurité d’emploi, de quoi je me plains donc ? Avoir à attraper un bus à 6h00 pour un départ à 10h00 ? Et puis après ? Ma bouffe, mon hydratation ? Je m’arrangerai bien ! Et au pire, si je me plante, est-ce si grave ? NON !!!
Ça fait que lorsque j’ai pris le chemin du bureau à la course hier matin, j’avais pris la résolution d’arrêter de m’en faire pour des pacotilles. Pas le goût de faire des intervalles longs ? Je n’en fais pas, c’est tout. De la neige sous le pont Champlain ? So what ?
Je me suis tout de même concentré à courir détendu (pas toujours facile) et à garder mes enjambées courtes. Par une matinée sans vent, j’ai conservé une moyenne de 4:08 – 4:09 sur 20 km. C’est légèrement plus rapide ce que j’avais fait au Scotia Bank à la fin avril l’an passé, ce qui est très encourageant vu qu’on a tendance à courir plus vite en compétition à cause de l’effet de groupe, l’adrénaline de la compétition, le tapering, etc. Je ne suis pas au niveau de Philadelphie et ne le serai pas dans deux semaines. Équivalent à Ottawa l’an passé ? Peut-être…
Mais ça me passe 10000 pieds par-dessus la tête. Car ce qui s’est produit cette semaine m’a donné un peu de perspective face à la vie. Ça fait toujours du bien de se faire ramener les priorités au bon endroit.