Nous habitons en banlieue. Et qui dit banlieue, dit “quartiers à thèmes”. Ainsi, à Ste-Catherine où nous vivons, il y a le quartier des peintres, celui des chansonniers, celui des fleurs, celui des bateaux, celui des athlètes et bien sûr, l’incontournable quartier des oiseaux, le nôtre.
Comme je promène le chien dans le quartier et ceux autour, je me fais évidemment souvent demander où est située telle ou telle rue. Et évidemment, je ne sais jamais. Rue des Sarcelles, rue des Hiboux, rue des Harfangs, je le sais-tu moi c’est laquelle ? Quand j’avais 10 ans, je démêlais toutes les rues du quartier de mon enfance (et je les démêle encore, bien que ça me soit maintenant complètement inutile), mais à 43 ans, ça fait des années que j’ai abandonné l’espoir de retenir où est située chaque rue.
Vous imaginez quand je cours ? On dirait qu’il est écrit “Google Maps Inside” dans mon dos. Parfois, je suis à Laprairie, Brossard, St-Lambert et on m’arrête pour me demander des directions. Quand je dis que je n’habite pas dans le coin, on me regarde comme si j’avais deux têtes. Comment voulez-vous que je sache par où passer pour se rendre à Ville LeMoyne ? Un GPS, ça ne vous tente pas ? C’est comme si les gens s’imaginaient que parce qu’on est à pied, on vit forcément très près et surtout, qu’on connait le coin comme le fond de sa poche. Heu… non !
L’expérience a monté d’un cran jeudi au Mont Royal quand deux touristes m’ont demandé des indications pour se rendre… à l’Oratoire. Tout d’abord, nous avions une grosse barrière: la langue. Ils parlaient espagnol et leur anglais était quelconque. Comment leur faire comprendre qu’ils devaient emprunter un chemin dont j’oubliais le nom (c’est le Remembrance, je ne devrais plus oublier !), puis le chemin de la Côte-des-Neiges ? Et même là, je n’étais vraiment pas certain de mon affaire. Ce n’est pas parce que je cours sur le Mont Royal que je connais tout ce qu’il y a autour…
Je savais toutefois que c’était assez loin et comme ils étaient à pied, alors je leur ai laissé savoir qu’ils en avaient pour 3-4 kilomètres. Puis la question qui tue: comment aller d’Houttobouss à Montréal ? De quessé ? Houttobouss ? C’est où ça ? Voulez-vous dire Otterburn Park ? Pourquoi vous voulez aller à Otterburn Park ? Au Liechtenstein, tant qu’à faire ? Le monsieur essayait de répéter, la dame également, rien à faire, je comprenais toujours la même affaire. Houttobouss ? Puis finalement, j’ai allumé: c’était le terme espagnol pour “autobus” ! Ils voulaient de l’information pour l’autobus qui se rend à Montréal. Heu, la ville est en bas, juste là, vous ne la voyez pas (nous étions en face du chalet) ? Et pour l’autobus, aucune espèce d’idée. Vous ne voyez pas que je suis à pied ? Ils ont malheureusement dû se débrouiller avec mes indications… quelconques.
J’ai fait ma tournée et après mes étirements, je me rendais à l’auto rapidement parce que j’étais en train de me les geler quand d’autres gentils touristes, français cette fois, m’ont abordé. Contrairement à plusieurs Québécois qui n’ont pas eu de bonnes expériences avec nos cousins, moi je les adore. Sauf qu’ils ont parfois tendance à utiliser beaucoup de mots pour exprimer leurs idées et j’étais trempé de sueurs au vent hivernal…
Au bout de ce qui m’a semblé une éternité, j’ai su qu’ils voulaient savoir comment se rendre à l’avenue de Mont-Royal. Par chance, nous étions déjà sur le chemin Olmsted et le chalet était en vue. Je leur ai indiqué les deux options (l’escalier pour prendre un raccourci ou faire le grand tour en suivant le chemin). J’ai toutefois oublié de préciser qu’une fois rendus en bas, ils n’arriveraient pas nécessairement sur ladite avenue. Bah, ils ont certainement demandé leur chemin à un autre membre de la communauté “Google Maps Inside”…
En effet…
Moi ce qui m’avait fait rire c’était lors d’une course de touriste solitaire à Paris. Je me suis fait demander des indications au moins 3 fois. Alors que j’étais toujours surpris de retrouver mon hôtel, particulièrement une fois où je me suis tapé un « détour d’égarement » de presque une heure…
Effectivement, à Paris… Mettons que s’il y a une place dans ce bas monde où ça peut être assez compliqué de se retrouver, c’est bien là ! 🙂 Je suis chanceux, quand j’y suis allé, ça ne m’est jamais arrivé. Il faut croire que les « demoiselles » du Bois de Boulogne savaient leur chemin… 😉
J’ai bien ri en te lisant ce matin. Merci de nous partager tes aventures!
Tant mieux si ça t’a fait rire ! 🙂 Je me dis qu’au pire, je pourrais servir comme remède contre l’insomnie… 😉
Ping : Google Map inside – encore | Le dernier kilomètre