Ça a commencé quand j’étais tout jeune. Pour financer une partie de ma saison de baseball, je devais vendre des barres de chocolat. Sauf qu’il y avait un problème: j’étais beaucoup trop timide pour aborder les gens et les solliciter. Même les voisins que je connaissais bien. J’avais un blocage, j’en étais tout simplement incapable. Mon meilleur ami, pourtant pas un peddler de nature, a vendu ses 15 barres en un rien de temps. Moi, j’ai réussi à en vendre 5: 2 à ma grand-mère… et 3 à mes parents. Et vous savez la meilleure ? Mon père était pourtant le coach de l’équipe ! Mais il ne m’en a jamais tenu rigueur et ne m’ a jamais mis de pression.
Deux ans plus tard, mon paternel ayant quitté ses fonctions de coach, je me suis retrouvé à être dirigé par d’autres. Des inconnus, ou presque. Cette fois-là, je n’avais rien à vendre, je devais plutôt aller « chercher des commandites ». Pour ce faire, je devais enfiler mon uniforme et ni plus ni moins aller quêter de l’argent dans le voisinage. Une véritable torture.
J’ai toujours été un enfant docile. Travaillant à l’école, toujours à son affaire, jamais un mot plus haut qu’un autre. Alors quand l’assistant-entraineur m’a fait la morale en réaction à la maigre pitance que j’avais amassée, je n’ai absolument rien dit. Je me suis refermé et tout ce que j’entendais était un gros « Bla bla bla… ». J’étais prêt à jouer sur le banc plutôt que me mettre à aller faire de la sollicitation. C’était à ce point-là. (Pour la petite histoire, j’ai gardé mon poste au premier but :-))
Ça s’est poursuivi au secondaire. Billets à vendre pour l’album des finissants ? Niet. Quand il a vu les résultats de mes « ventes », un de mes camarades de classe qui était membre du comité de financement de l’album m’a demandé sur un ton agressif: « En veux-tu un, un album ?!? ». Ma réponse: « Non. » Son visage a dû allonger de 3 pouces. « Tu ne veux pas d’album ? ». « Non. »
De un, je ne voyais pas pourquoi on avait un album des finissants car il me restait le Cégep et l’Université à faire avant de me lancer sur le marché du travail, alors la fin du secondaire, ce n’était pas différent de la fin du primaire pour moi. Et de deux, s’il fallait que je fasse de la sollicitation, je préférais de loin ne pas en faire et ne pas avoir d’album-souvenir. Un prof a bien essayé de me piquer en me disant que si je continuais comme ça, j’allais vivre aux crochets de la société, à dépendre des autres, vivre sur l’aide sociale, etc. Rien à faire.
À l’université ? Même chose. J’ai préféré payer le plein prix pour l’album et le bal plutôt qu’essayer de vendre des billets de tirage.
Où je veux en venir ? Bien voilà. En début de saison, une de mes amies m’a défié de sortir de ma zone de confort et de faire un 5 km. Un « vrai » 5 km là, à pleine vitesse avec les poumons qui veulent sortir. Mes lecteurs le savent, j’ai une peur bleue des 5 km. À la limite, un 10 km, mais un 5 ? Non, non et non. C’est trop dur, je n’ai pas le guts d’essayer ça.
Par contre, j’ai trouvé une autre façon de sortir de ma zone de confort. L’inscription du Bromont Ultra se fait en deux parties. Au départ, on paie des frais d’inscription classiques, 160$ dans mon cas. Mais chaque participant doit également procéder à une levée de fonds d’un montant minimum égal à ses frais d’inscription.
J’aurais pu payer de ma poche les 160$ supplémentaires et passer à un autre appel. Mais bon, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains et solliciter votre générosité, chers lecteurs. Les causes qui profiteront de l’argent ainsi amassé sont les suivantes:
– Fondation québécoise de la maladie coeliaque (pour envoyer des jeunes moins fortunés à un camp d’été)
– Biyo-H2o (construction de puits en Somaliland)
– SLA (au lieu de me verser un seau d’eau glacée sur la tête, je vais me taper 160 km à pied ;-))
– ROTH (construction d’école pour jeunes filles Massai – MWEDO en Tanzanie) – phase 3
– Société canadienne de la Sclérose en plaques (une pensée pour mon amie Maryse ici)
– Corridor appalachien
Pour contribuer, il suffit de cliquer ici et d’emplir le petit formulaire de don. Pour ceux qui l’ignoreraient, le nom de la personne qui se cache derrière « Le dernier kilomètre » est Frédéric Giguère. Alors si vous vous demandez quel coureur appuyer… 🙂
Je vous remercie énormément à l’avance pour votre don… et aussi de m’aider à sortir de ma zone de confort !