La réponse, elle était là. Quelque part entre le petit village de St-Joseph de Ham-Sud (dont le nom est plus long à épeler que ça prend de temps à le traverser !) et le Lac Nicolet, elle m’est arrivée en pleine figure, comme elle m’arrive de plus en plus souvent.
La réponse à quoi, vous me demandez ? À la question, la grande question à laquelle tous les coureurs ont de la difficulté à répondre : « Pourquoi tu cours ? ».
Le mois de février 2015 a été le plus froid depuis que les données météo sont compilées, soit depuis 115 ans à ce que j’ai vu dans le journal ce matin. Or, samedi dernier, le temps était relativement doux par rapport à ce qu’on a dû subir depuis le début janvier: -8 ou -9 degrés avec un vent pas trop dérangeant. J’avais 25 kilomètres de chemin de campagne dans les jambes, j’étais complètement seul sur la route. Pour m’accompagner j’avais le bruit de mes pas, les vallons de la route, la forêt et les montagnes tout autour. Rien de plus.
Je me suis arrêté. Les bras en croix, j’ai fermé les yeux et pris de grandes respirations d’air pur tout en tournant lentement sur moi-même. Je me sentais vivant, plus vivant que jamais. J’ai repris mon chemin, le sourire aux lèvres. Il me restait tout de même 10 kilomètres à faire pour me rendre au chalet de nos amis qui nous attendaient pour souper.
C’est pour ces moments-là que je cours. Des moments de pur bonheur, de pur abandon.
Bravo pour cet article, une autre petit bijou bien écrit. Je ne sais pas si tu lis l’anglais, mais tu apprécieras peut-être cet article là. En parlant de petit village… J’adore aussi son écriture. J’aimerais pouvoir écrire comme vous le faites tout les deux. Vos articles se lisent un peu comme on lit un bon roman. http://chasingmailboxes.com/2015/02/28/blink-and-youll-miss-it-rediscovering-home/
Merci Julie, c’est vraiment gentil. Ça en est presque gênant. Il faut croire que j’ai un certain talent de ce côté. Mais tu sais, tes billets se lisent également tout seuls ! 🙂
J’ai lu l’article que tu as mis en référence. C’est vrai que ça faisait penser à ce que j’ai vécu ce jour-là. Il faudrait juste que je traine quelque chose pour prendre des photos durant mes sorties, mais bon, je n’ai vraiment pas ton talent de ce côté. Moi, « voir » ce qui ferait un bon cliché, je ne l’ai tout simplement pas !
En effet, oui tu as du talent en écriture et moi mon talent se situe plutôt du côté des arts visuels que littéraires. Merci pour ton compliment à propos de mes écrits. J’y travaille, donc je m’améliore un peu mais ça reste une pratique plutôt ardue. Un peu comme à mes débuts à la course 😉 Je trouve mes écrits toujours un peu trop “en ordre chronologique” si tu vois ce que je veux dire. J’aimerais écrire avec plus d’imagination, peut-être que ça viendra avec la pratique.
Salut Fred.
Ça faisait un petit bout que j’étais allé voir ce que tu racontais de bon dans ton blogue. Étant donné ta faible production littéraire de cet hiver, je me suis d’abord dit que le »frette » abitibien te les avait gelés (les neurones, bien sûr) 🙂
Mais suite à la lecture de ton court billet philosophique, j’ai réalisé que tu n’as rien perdu en termes de qualité du contenu.
Donc mon commentaire sera presque aussi concis que le texte qui l’a inspiré: je considère que la course à pied est un excellent anti-dépresseur. C’est un des rares sports (sauf peut-être le ski de fond) qui possède cet aspect hypnotique permettant de se détacher des petits et gros tourments de la vie.
Et plus important encore, quand les astres sont alignés, ça permet d’être en communion avec soi-même.
Merci pour l’inspiration !
Merci Sylvain !
Hé non, le supposé frette abitibien ne me les a pas gelés… surtout que je suis revenu dans la ville-qui-rend-fou en permanence depuis maintenant un mois.
Je crois qu’on partage des opinions identiques à propos de ce merveilleux sport. Mais on dirait que j’ai besoin d’être hypnotisé plus longtemps que les gens normaux, je me demande bien pourquoi… 😉