Courses anglaises: Bath, la pourtant si belle…

Ha Bath, la plus belle vile d’Angleterre…  Nous étions passés y faire un tour et nous avions tout simplement été subjugués. La beauté des lieux, la rivière qui coulait doucement en son centre, les gens qui déambulaient tranquillement, tout inspirait au calme, ce qui est rare dans un endroit aussi touristique. Un guide bénévole (qui refusait obstinément toute forme de pourboire) nous avait amenés faire un tour pour découvrir à pied cette merveille, une visite de deux heures ponctuée de capsules historiques rendues avec l’humour très particulier des gens de la place. Sublime.

Vous devinez donc que je piaffais d’impatience à l’idée d’aller arpenter à la course ces rues qui n’avaient rien à envier à Florence ou à Sienne côté beauté. Nous créchions à Bathford (hé oui, il y a plusieurs bleds dont le nom commence par “Bath” tout autour: Bathford, Bathampton, Batheaston; c’est bizarre, mais c’est de même), à environ 6 kilomètres du centre. C’était parfait: un “petit 6” pour commencer, puis je ferais la vieille ville dans tous les sens pour ensuite revenir à mon point de départ, pour un total tournant autour de 15 kilomètres.

Après avoir débuté par la longue descente menant au carrefour giratoire principal du coin (contrairement à ce qu’on pourrait penser, c’est bigrement plus compliqué de traverser un tel carrefour à pied que lorsqu’on conduit car les voitures ne semblent jamais arriver du bon côté), j’ai emprunté London Road, qui allait me mener à ma destination.

Après peu de temps, j’ai aperçu ce qui semblait être une piste longeant l’Avon, la rivière qui traverse Bath. Et si cette piste m’amenait en ville ?  Ce serait cool, non ?  J’ai cependant décidé de poursuivre selon mon plan original, malgré la relative “mochitude” du boulevard que je suivais. J’irais voir cette piste un autre tantôt.

Ouais, London Road, c’est vraiment ordinaire. Mais dans l’anticipation de ce que j’allais voir, je n’en faisais pas de cas. Puis graduellement, le paysage commença à s’améliorer, les bâtisses devenant de plus en plus jolies. Je reconnus la petite rue que nous avions empruntée la veille en auto et aperçus l’église St Michael’s. Ha, j’étais tout près… Les rues piétonnières à moi tout seul, j’en bavais presque d’anticipation.

Tiens, un camion de livraison. Ben oui, il faut bien que les commerces fassent livrer leurs trucs à un moment donné et si ce n’est pas durant la journée, c’est tôt le matin… Un peu plus loin, des employés de la ville qui nettoyaient les rues au jet d’eau à pression. Avec le bruit que ça implique. Puis un autre camion de livraison qui reculait celui-là, tout en produisant les bips-bips de circonstance. Sans compter les autos, là où il n’y en avait pas la veille. Bref, Bath était en mode préparation pour accueillir les visiteurs: bruyante, encombrée, inhospitalière. Déception.

J’ai tout de même fait un petit bout le long de l’Avon, question de traverser le Pulteney Bridge (le Ponte Vecchio local) et pris le chemin du retour après m’être enfilé quelques autres petits détours. À cette heure, la circulation commençait déjà à se densifier, n’aidant pas à rendre l’expérience plus agréable. C’est seulement une fois revenu à la longue montée menant à notre “cottage” que j’ai pu sentir à nouveau un certain calme dans les alentours.

Le lendemain, il n’était pas question de me rendre en ville. À moins que la piste que j’avais aperçue la veille…

Ladite piste en terre battue était vraiment belle, j’y aurais couru pendant des heures… si elle avait eu une longueur le moindrement respectable. Longeant d’abord l’Avon, elle traversait ensuite un champ où des moutons me regardaient comme une vache regarde passer un train, me rappelant mes sorties dans le Devon. Mais bon, sans trop savoir comment, je me suis rapidement retrouvé sur une propriété privée sans issue apparente et ai dû rebrousser chemin. J’ai donc décidé de m’éloigner de la ville, en suivant les petites routes.

Dans ce pays, lorsqu’on s’éloigne le moindrement des cours d’eau, le terrain prend invariablement une « légère » tendance à la verticale. Montée, montée, descente, descente, je me serais cru dans le Vermont. À un moment donné, j’ai aperçu du coin de l’oeil un sentier et ai bien failli l’emprunter. Toutefois, je ne faisais pas confiance à mes GORun Ultra R usés sur des racines humides et ai continué sur le bitume jusqu’à ce que je me retrouve dans un cul-de-sac, dans ce qui me semblait être le fin fond des bois. Et pourtant, je n’étais vraiment pas si loin de la civilisation…

Le surlendemain, j’ai tout misé sur une sortie campagnarde et ne l’ai pas regretté. Bath, ça se visite foutrement bien à pied durant les “heures d’ouverture”, mais un petit matin de semaine, bof…

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