Le préambule – On s’envoie sa plus grosse année de course en « carrière » : trois 100 miles en plus d’un 120 km très costaud. On pace des amis au travers de la nuit. Après le dernier 100 miles, au lieu de se reposer, on « veut profiter de la belle température » pour essayer de retrouver sa pointe de vitesse d’antan. Et ce, même si on sait très bien qu’avec l’hiver qui s’en vient, ladite pointe de vitesse va se perdre.
L’incident – On est en plein milieu d’un intervalle, devant Habitat 67. On ressent un élancement au niveau de l’arrière de la cuisse.
La minimisation (oui, ça se dit !) – On a déjà ressenti ça, on se dit que c’est possiblement une contracture vu qu’une crampe est peu probable à ce stade d’une sortie relativement courte. No big deal. Un rendez-vous en ostéo et ce sera réglé. On prendra peut-être sa pause annuelle, question de reprendre pour les Fêtes.
La stupidité (I) – On repart, malgré la douleur. En fait, c’est plus un inconfort. S’il fallait s’arrêter à chaque inconfort…
La stupidité (II) – On reprend les intervalles. En plus, on ne coupe pas court, non, non, non, ce serait trop intelligent. On se tape le parcours prévu originalement en faisant le tour du circuit Gilles-Villeneuve. Les conditions sont tellement bonnes… Sauter les clôtures du pont est plus pénible que d’habitude. On finit par se faire une sortie de 17 kilomètres.
Le doute – La nuit, on se réveille en se retournant car la cuisse fait mal. Hum…
Le rendez-vous (I) – L’ostéopathe parle de déchirure musculaire et « prescrit » la pause annuelle.
La pause – On se convainc que c’est probablement un mal pour un bien, que le corps en avait sans doute besoin. On en profite pour faire autre chose, pour dormir le dimanche matin.
Le retour (I) – En échauffement, on sent qu’il y a toujours un élancement. On l’ignore. Comme c’est un matin de tempête, on se dit que c’est parfait, qu’on va être « obligé » de prendre ça mollo.
La stupidité (III et IV) – Dès les premières enjambées, le mal revient. On croit naïvement que ça va passer et on persiste. Sur 11 kilomètres. Et le pire, c’est qu’on remet ça le surlendemain… en courant plus vite !
Le soupçon de sagesse (I) – On décide de prendre un autre rendez-vous et de demeurer au repos d’ici là. On en profite aller prendre un verre avec les copains du bureau. C’est la dernière journée avant Noël, après tout !
Le rendez-vous (II) – On se sent bien, « il ne reste presque plus rien ». L’ostéo travaille longuement sur le muscle blessé. De vives douleurs se pointent à des endroits insoupçonnés. Quand pourra-t-on reprendre ? « Il faut écouter votre corps ». Re-hum…
Le soupçon de sagesse (II) – Pause de 5 jours avant la reprise qui se fera très, très progressivement se promet-on. En alternant course et marche.
Le retour (II) – Règle auto-imposée: dès qu’on ressent une tension, on marche. Connaissant son esprit compétitif, on laisse la Suunto à la maison. Tout se fera au feeling. Premier essai 50-50 course-marche. Deuxième essai, on court plus, on marche moins. Troisième essai, on court encore plus, on marche encore moins.
La stupidité (V) – Quatrième essai. On court trop, on ne marche pas assez.
Le soupçon de sagesse (III) – Nouvelle pause de 5 jours. On veut attendre « de ne plus rien sentir »
Le retour (III) – Aucune douleur, aucune raideur, la vie est belle, nouvel essai. Au bout d’environ 500 mètres, inconfort dans une région assez éloignée de « l’épicentre ». Bah, c’est probablement autre chose… 11 kilomètres sans marcher, même si son épouse fait remarquer qu’il « court sur les brakes ».
Le découragement – Le lendemain, la raideur est revenue. La guérison a été retardée. Que faire ? Quand pourra-t-on reprendre ? Le moral est à plat; l’humeur, massacrante.
La revue à la baisse de objectifs – Le printemps qui était chargé risque de l’être moins. En effet, comment envisager de faire 100 miles sur ses deux jambes quand on n’est pas foutu d’en faire 5 ?
On vise d’être en mesure de faire le marathon d’Ottawa avec sa petite sœur.
Le rendez-vous (III) – « C’est beaucoup mieux que la dernière fois. Le muscle est en train de guérir. Faut juste lui laisser le temps. »
Les loteries – Massanutten in. On a jusqu’au mois de février pour s’engager. Et après ça, jusqu’en avril, il en coûtera seulement 25$ si on se retire. On a le temps d’y penser.
UTMB out.
Le soupçon de sagesse (IV) – Autre pause auto-imposée de deux semaines. On croise les doigts.
Étrangement, nous avons souffert d’une blessure similaire. J’ai eu pas mal de douleur à l’ischiojambier suite à notre course en équipe. J’ai continué à courir dessus, mais pour ma part, j’ai eu l’avantage que le mental a lâché avant ! Ainsi, je me suis reposé avant que ça se dégrade trop, mais je n’aie aucun mérite, seul le manque de motivation m’a poussé au repos. Maintenant, ça va beaucoup mieux, j’en ai reperdu côté vitesse et endurance, mais aucune blessure n’a survécu à cette longue période de repos. Faudrait pas que ça s’éternise cependant, parce que j’aurai peut-être moins de blessures sportives, mais les maladies du sédentaire, non merci. Je te souhaite une bonne récupération. Si l’UTMB est out, c’est probablement pour ça que je vois Barbara rêver de votre prochain voyage en Écosse plutôt qu’en France ! Massanutten n’a qu’à bien se tenir ! Nuts Ten ouais, ça veut dire quoi au juste, fou comme 10 ? LOL
Tu l’as eu dans le mille: l’Écosse est dans les plans pour notre prochain voyage. J’ai déjà hâte d’aller courir dans cette contrée… en espérant être remis !
Quant à Massanutten, il demeure dans la balance. À suivre.
C’est tellement ça. Le déni. continuer votre beau programme!!!
Hé oui, la tête bien enfouie dans le sable, on est tous plus ou moins comme ça, on dirait…
Prends soin de toi, mon grand frère! J’espère que tu seras rétabli pour Ottawa. xx
Être rétabli pour Ottawa est ma priorité, le reste peut attendre. Je demeure optimiste, suffit juste de ne rien brusquer.
Plus facile à dire qu’à faire…
Avec de la patience, du temps et des traitements, tu vas t’en remettre. Bon courage !
Merci Luc !
Le problème est que je ne suis pas tellement patient quand ça concerne la course. Ça fait depuis le 6 décembre que ça traine, il me semble que j’ai fait ma part, non ?
Enfin…
Il semble que non 😉 ça prend du temps guérir. Crois moi !
Le plus dur, c’est de reconnaître qu’on est blessé et d’accepter… c’est déjà 50% de chemin de la guérison. Il ne reste plus qu’un nouveau soupçon de sagesse pour une guérison totale.
Ça me rassure de voir que je ne suis pas le seul à avoir tendance à ignorer les blessures! J’espère que tu seras en mesure de courir avec Élise à Ottawa! 😉
Hé oui, on est tous pareils, on dirait: on pense que « ça va passer ». Ben oui… À notre décharge, il arrive que des bobos finissent par passer, alors pourquoi ne pas essayer, n’Est-ce pas ? 🙂
Je devrais être en mesure d’être là à Ottawa. EN tout cas, je l’espère, sinon les courses qui vont suivre risquent d’être assez pénibles merci !