Pas mal trop de rose

Ça a débuté avant même que je commence à courir, durant de mon premier été à travailler au centre-ville, il y a plusieurs années. Incapable d’endurer une journée ensoleillée au bureau sans avoir bougé auparavant, je m’étais mis à voyager en vélo. Ça prenait à peine plus de temps, je n’avais pas à vivre l’enfer du transport en commun en plein été et surtout, j’avais l’impression de ne pas « perdre » une belle journée.

Comme l’entreprise qui m’employait à l’époque ne disposait pas de vestiaires/douches, je m’étais pris un abonnement à rabais dans un gym. Apprenant cela, un collègue m’avait fait la remarque que ça me reviendrait plus cher que le transport en commun. Comme si je faisais ça pour économiser… Il y a autre chose que l’argent dans la vie, non ?  C’est fou le nombre de niaiseries dans le même genre que j’ai entendues de la part de gens qui tentent de se justifier parce qu’ils se sentent coupables de ne pas bouger. Certains ne comprendront jamais que je ne fais même pas ça pour me mettre en forme, je le fais parce que j’aime ça. Et surtout, je déteste rester enfermé quand il fait beau.

En tout cas, peu importe, il avait tort de toute façon et pour lui en faire la preuve, je me suis mis à utiliser un marqueur rose pour indiquer sur le calendrier les dates où j’avais enfourché mon vélo pour venir au travail. Pourquoi avoir choisi le rose ?  Euh… Parce que c’était ce marqueur-là qui traînait ce matin-là ?

Au fil des années, ce petit rituel s’est poursuivi. Quand je me suis mis à la course, je marquais les jours où je courais en jaune. Ainsi, en un coup d’œil, je pouvais « apprécier » les semaines, les mois, les années. Disons que quand ça va bien, il ne reste pas beaucoup de dates en blanc une fois un mois terminé.

Depuis Massanutten, mon calendrier a pris une tendance rose. Très rose.

C’est que voyez-vous, comme c’est mon habitude, j’ai voyagé à vélo au bureau dans la semaine qui a suivi la course. Je laissais ainsi tomber mes traditionnelles sorties au mont Royal question de faire un peu de récupération active. Puis le samedi, toujours suivant mes habitudes, je suis parti faire une petite sortie. Juste un petit aller-retour au parc, environ 11 km mollo.

Au début, rien à signaler. C’était dur, mais bon, c’était normal vues les circonstances. J’avançais sans me presser, appréciant le moment. Puis, rendu au point le plus éloigné de mon parcours (c’est toujours comme ça), j’ai soudainement ressenti l’équivalent d’une vive douleur de tendinite au niveau du tendon d’Achille droit.

Quessé ça ?  Un tendinite « subite » ?  What the f… ?

C’est tant bien que mal que je suis revenu à la maison. Ok, j’avais peut-être repris un peu tôt. J’allais prendre quelques jours supplémentaires, mettre de la glace… et faire du vélo.

6 jours plus tard, la douleur étant disparue, je suis reparti. Je n’étais pas rendu au coin de la rue que le tendon se lamentait. Le déni entra alors dans la danse. Il va se réchauffer que je me disais, ça va finir par être correct.

Bien que c’était endurable après une dizaine de minutes, la douleur a fini par revenir sournoisement s’immiscer dans le processus, si bien que c’est finalement à la marche que je suis retourné à la maison.

Pas le choix, je devais retourner voir Annie-Claude, ma physio. Pas que je ne l’aime pas, au contraire, mais bon, je parvenais à survivre sans elle, mettons.

En gros, elle m’a dit mon corps n’était pas prêt à subir l’épreuve que je lui ai fait subir (oh surprise !). Après une année 2017 de misère, j’avais réussi à reprendre une forme tout à fait acceptable, mais ça prend plus que de la forme physique pour faire un ultra. Pour faire image, il faut que les fondations de la maison soient solides. Elles ne l’étaient pas assez et se sont fissurées. La maison était demeurée intacte en apparence durant la course, mais après…

Bref, dans ce cas précis, le mollet n’étant pas assez fort, c’est donc le tendon d’Achille qui en a subi les contrecoups. D’où la tendinite subite.

La cassette de l’an passé recommença alors à jouer: exercices à faire, zéro course pour une semaine avec possibilité de retour progressif par la suite. C’était le jour de la marmotte.

Pour le deuxième rendez-vous, étant serré dans le temps, j’ai dû me rendre en marchant très. Arrivé sur place, ma cheville était légèrement enflée. Ça ne regardait pas bien.

J’avais malheureusement raison. Je devais poursuivre avec les exercices, on allait se revoir dans deux semaines. Et toujours pas de course. « Pour le vélo, pas de problème ». Ce serait bien le bout de la m… Ça fait que le rose s’accumule sur le calendrier…

Pour la petite histoire, je n’ai jamais montré ledit calendrier au collègue en question.

14 avis sur « Pas mal trop de rose »

  1. Ah la la! Foutu tendon!
    Je compatis, mon vieux. Te dire dans quel état je suis depuis le retour du MMT…
    On va s’en sortir.
    Mais bordel que j’ai hâte de courir sans douleurs!
    Take it easy, buddy! 🙂

    • Oui, foutu tendon ! Et puis, ça a l’air pris pour un bout parce que ça ne semble pas s’améliorer… Est-ce que c’est de même pour toi aussi ?
      Veux-tu bien me dire ce qu’on fait pour se scrapper de même quand certains qu’on ne nommera pas recommencent à voyager au travail à la course ou se tapent le Xtrail Sutton comme si rien n’était ?
      Mais comme tu dis, on va s’en sortir ! Encore…
      Lâche pas !

      • Je sais pas ce qui se passe. J’en suis presque à tout vouloir crisser ça l’an. Mes performances sont passées de moyennes à minables. J’ai toujours mal, j’ai plus de jus.

        Retour au gym aujourd’hui (en plein été!!!!!!!)

        Vélo de montagne (à St-Bruno) ce weekend.

        On verra pour la suite.

        Hâte d’avoir du plaisir à courir. Mais ça fait presque deux ans que ça tarde (derrière fois au Bigfoot, c’est pour dire!)…

        Take care et soigne-toi bien.

      • Vouloir tout crisser là, c’est drôle, ça me rappelle quelque chose…
        Performances minables, faudrait peut-être pas exagérer, hein ? À MMT, les temps ne voulaient pas dire grand chose tellement les conditions étaient atroces. C’est sûr qu’il y en a qui ont quand même pété des scores, mais bon, des extraterrestres, il y en aura toujours !
        Ceci dit, je comprends foutrement bien ton découragement. C’est rendu que ça me fait mal juste à voir des gens courir. Alors avant de me remettre à la course…
        Disons qu’il y a des remises en question sur mon avenir en « compétition « .
        Bon courage vieux !

  2. T’es mieux de garder les couleurs de l’arc-en-ciel pour la guérison complète ! Ma grand-mère aurait dit : t’est bien fin mais maudit que t’as pas de patience ! 😉

  3. Shit, c’est plate pour toi. Les foutus blessures parfois ça nous tombe dessus sans avertissement. Tu vas t’en remettre même si c’est pénible, De mon coté je viens d’apprendre que je me suis déchiré un ménisque du genoux gauche en m’entraînant à Prévost au Parc des Falaises. Mon sentier préféré.En évitant un randonneur j’ai fait un pas de coté et clac, comme un choc électrique genre 220 volt, dans le genoux. pu capable de courir, c’a m’a pris 2 heures pour faire 4 km pour sortir du bois. C’est la première fois que je me blesse en courant, après 47 ans de course à pieds( bon bon j’exagère j’ai fait aussi du vélo longue distance et des arts martiaux) Je suis pour l’instant pas mal découragé….#$%?&*)+* Je peux pas croire que je vais passer l’été avec une canne ou des béquilles, une opération s’en vient. Je me préparais pour le 25 km du Bromont Ultra… J.étais tellement fier d’avoir la condition physique pour faire ce 25 km…

    • Un ménisque, ouch !
      Au moins, ce qui est encourageant dans ton cas, c’est qu’il s’agit d’une blessure de type « impact », donc ça devrait être correct une fois opéré. Mais ça risque malheureusement de prendre pas mal de temps… C’est chiant quand ça arrive l’été, hein ? Disons que je comprends très bien ton découragement.
      Je te souhaite d’être opéré et de récupérer très rapidement !

      • Merci Fred, oui tu as raison c’est une blessure traumatique et non blessure d’usure mais bonne nouvelle je vois mon orthopédiste jeudi prochain, il m’a l’air du genre vigoureux et dynamique. on verra bien.

  4. Haaa non. Les coureurs ont à un sérieux problème de déni, de sous estimation inconsciente de nos blessures, de sur estimation de nos capacités après une blessure et d’utilisation de la pensée magique..

  5. Aie ! Si ca peut te rassurer, j’ai eu tout pareil… le tendon d’Achille fermement décidé a faire une grève (longue tradition française). Apres 2 bons mois de négociations, il s’est enfin mis d’accord à reprendre le travail de course à pied sans rechigner.. C’est long, mais c’est vrai qu’à ce moment le velo reste ton meilleur ami… Bon courage…

    • Merci pour les encouragements !
      Ça me rassure que tu aies pu le remettre à l’ouvrage au bon de ces longues négociations. Si on me garantissait 2 mois comme toi, puis plus rien après, je le prendrais sans rechigner ! 🙂
      Vélo donc. Je guérirais probablement plus vite si je demeurais tranquille, mais l’été est si court ici…

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