Au cours de mes premières années en tant que coureur, je ne faisais qu’un marathon par année: celui de Montréal, pour la simple et bonne raison qu’il se déroule pour ainsi dire dans ma cour. Pas besoin de coucher ailleurs, pas de complications côté bouffe, le bonheur. Ou presque.
Puis, en 2010, j’ai décidé d’ajouter un marathon au printemps, question d’en faire deux par année. Comme ça, on a deux fois plus de chance de tomber sur une bonne journée pour la course et ça donne une motivation pour s’entrainer à longueur d’année.
À ces deux marathons s’ajoute depuis toujours le demi-marathon Scotia Bank, disputé au parc Jean-Drapeau en avril. Ça fait six fois de suite que je le fais et à chaque fois, j’ai battu mon record personnel. C’est une belle course, bien organisée, que recommande à tous, débutants comme experts.
Cette année, j’ai ajouté un 10 km à mon programme, une première. Et disons que je ne l’ai pas regretté, je crois sincèrement que mon amélioration côté vitesse est en partie causée par la participation à cette course. Et j’avoue que de rattraper les jumelles Puntous après 5 kilomètres, puis d’entendre Sylviane littéralement sacrer après sa soeur pour qu’elle se grouille derrière parce qu’un fatigant ne les lâchait pas d’une semelle, ça m’a fait un petit velours (les jumelles Puntous se sont rendues célèbres en remportant l’Ironman d’Hawaii deux fois dans les années 80) ! Et que dire de ce que j’ai ressenti quand je les ai lâchées au kilomètre 7 ? Priceless !
Mais bon, c’est bien beau tout ça, mais je fais quoi, maintenant ? Dès le mois d’avril, comme je n’avais pas été pris à la loterie pour le marathon de New York qui se déroule au début novembre, je me suis inscrit au marathon de Philadelphie, qui a lieu deux semaines plus tard.
Mais allais-je rester sans compétition jusque là, après en avoir fait 3 en l’espace de 6 semaines ? Bon, on ne fait pas vraiment de compétition l’été, mais la logique voulait que je fasse à nouveau, pour la sixième fois, le marathon de Montréal. Le 23 septembre, la date était pour ainsi dire parfaite. Mais disons que j’entretiens un rapport amour-haine avec cette course. Il y en aurait assez long à dire pour un autre post, une autre fois.
Non, j’ai maintenant d’autres visées. Ça fait longtemps que j’en parle, il faut que je le fasse pour en avoir le coeur net: je me lance dans les ultamarathons. C’est quoi ça ? Par définition, c’est toute course de 50 km ou plus. Mais dans les faits, un vrai ultra, c’est au moins 50 milles. Oui oui, des milles, des miles pour nos voisins du sud. Ça fait 80 km et des poussières, presque deux marathons. Et tant qu’à rendre ça difficile, la grande majorité ne sont pas organisés sur route. Non non, ce serait trop simple. Ça se fait en sentier, en montagne. Cool hein ?
Hier, je me suis donc inscrit pour le Vermont 50, qui aura lieu le 30 septembre prochain. Après le marathon d’Ottawa, j’ai jasé 3-4 minutes avec le comédien Patrice Godin (www.patgodin.com , un homme très sympathique soit dit en passant) qui est un maniaque des ultras (on a d’ailleurs blagué sur le fait qu’il était venu faire son speedwork au marathon) et il m’a fortement conseillé cette course pour commencer. Il la décrit comme difficile côté dénivelés, mais relativement facile côté technique: peu de roche, de racines d’arbres, etc. Quand je lui ai demandé s’il serait là, il m’a répondu que malheureusement, il faisait le Virgil Crest 100 (oui, c’est 100 milles) la semaine précédente et que sa blonde le transformerait en pâté de foie gras s’il s’avisait de repartir moins de 7 jours plus tard. Pour votre info, il a déjà un 50 milles au compteur cette année, fera un 50 km à St-Donat à la fin juin, le Vermont 100 en juillet en plus de Virgil Crest en septembre. Et il y en a pour dire que je suis une machine ?
Je me lance donc vers l’inconnu. Il va d’abord falloir que je me procure des souliers de course en trail, me déniche un programme d’entrainement et aille faire quelques virées au mont St-Hilaire et dans la campagne chez mes parents. Je me sens un peu comme il y a 5 ans, quand je m’étais lancé dans les marathons: je suis un peu fébrile, j’avoue que je doute un peu. Mais je suis confiant, je sens que ça va bien aller. Quel beau défi !
Histoire à suivre…