« Pratique » ou « entrainement » ?

Par un beau matin de mai, j’entre au bureau à la course. Sortie classique de semaine, avec intervalles. 15 ou 16 km en tout. Vous devinez donc que lorsque j’entre à l’intérieur du Saint Siège, je ne suis pas à mon meilleur: tout dégoulinant de sueurs, du Gatorade séché autour de la bouche, ma casquette toujours enfoncée sur mes cheveux tout tapés, laissant seulement paraitre seulement ceux de couleur grise.

Je croise un collègue qui me lance (je sais, on dirait que je parle seulement à des collègues, mais non, j’ai des amis aussi !): « Tu te pratiques pour ton marathon ? ». Pour moi, ça sonne tout simplement faux. Se « pratiquer », c’est quand on fait un sport d’habileté ou de la musique. On se pratique pour le golf, on se pratique à lancer une balle, on pratique son lancer frappé, on pratique le violon. On ne se « pratique » pas à courir, il me semble. On s’entraine à courir.

Pour moi, ce qu’on appelle un entrainement, c’est lorsqu’on habitue son corps à un certain type d’effort, que ce soit en force ou en endurance. Entrainement à vélo, à la course ou en haltérophilie. Le hockey a les deux volets: pratique et entrainement et Dieu sait à quel point les joueurs n’aiment pas l’entrainement. Patiner 30 minutes sans rondelle, quelle torture !  Mais pratiquer des lancers ou des échappées pendant des heures, pas de problème.

Toutefois, mon idée par rapport à la nuance à apporter entre les deux termes s’est quelque peu modifiée jeudi matin au Mont Royal (soit dit en passant, j’ai survécu, au cas où vous n’auriez pas remarqué). Je m’amusais dans le sentiers près du sommet et je me suis rendu compte que je ne pouvais jamais relâcher mon attention très longtemps. Racine d’arbre par ici; oups, des roches; shit, des arbres morts. Je passais mon temps à sautiller, éviter les obstacles. Et les descentes, les descentes… C’est bigrement difficile quand on n’est pas habitué. Je me suis dit que ça me prendrait… de la pratique.

Hé oui, courir dans le bois ne requiert pas seulement de l’entrainement, ça prend également de la pratique. Il me faudra donc développer des habiletés en plus d’habituer progressivement mon corps de façon à ce qu’il puisse subir l’épreuve que je compte lui faire subir. Cool hein ?  Je dois avouer que je comprends les joueurs de hockey: la partie « pratique » est bigrement amusante !  🙂