J’avais un courriel de mon ami Sylvain ce matin. Je crois qu’il a vraiment aimé son expérience ! 🙂 Il m’a envoyé l’histoire de sa première course et je trouvais ça vraiment trop bon pour ne pas la publier. Alors pour la première fois, un texte du « Dernier kilomètre » ne sera pas signé par moi, mais par mon grand ami Sylvain Hamel. Toutes mes félicitations encore une fois ! 🙂
Je connais Fred depuis que nous sommes tout petits, vous l’avez vu, c’est moi le Sylvain dont il parle parfois. La première fois que je l’ai rencontré, c’était avant la maternelle, il jouait au hockey avec un autre de nos copains et j’ai nommé Stéphane Audet. La fameuse rivalité Montréal vs Québec, on habitait à quelque part entre les deux (Victoriaville) donc c’était facile de se trouver quelqu’un à narguer quand son équipe gagnait.
Nous avons toujours été de nature sportive sans pour autant se spécialiser dans rien en particulier. J’ai bien tenté l’haltérophilie un certain temps et je passais mes fins de semaine au centre de ski alpin de Warwick, ce qui me donnait de bonnes cuisses. D’où mon surnom « HAM ». Certains croyaient que c’était le diminutif de mon nom de famille qui est Hamel.
Je n’avais pas la fibre très endurante, mon sport consistait à donner tout ce que j’ai l’instant d’une seconde ou deux et me retirer. Mes amis ont tenté de me faire sortir à vélo à quelques reprises et par un moment d’insouciance, j’ai accepté de les suivre au chalet de mes parents. Ce fut mon premiers calvaire, pas d’entrainement, avec un vélo de montagne lourd et l’esprit d’un sprinter…
Les années passèrent, on s’est un peu perdus de vue… La famille, le travail, on a rejoint nos villes de hockey respectives, moi à Québec et Fred près de Montréal. La trentaine s’installe, les enfants apparaissent et qui dit grossesse, dit grossesse sympathique. La séparation qui a suivi m’a bien aidé à perdre du poids mais ce ne fut que partie remise. Je fais 5 pieds10 pouces et à mon plus fort j’ai atteint les 220 lbs. Notre première retrouvaille de jeunesse laissait mes amis surpris car ils m’ont connu faisant partie de la classe des 62.5 Kg en haltérophilie soit 137 lbs (avec de bonnes cuisses, vous vous souvenez « HAM », il ne restait rien au-dessus de la ceinture).
J’ai eu la chance de rencontrer ma copine actuelle, Marie-Josée et bien qu’elle porte le même nom que moi, nous ne sommes pas mariés. Elle m’apprit à mieux m’alimenter, facile direz-vous, on ne devient pas ankylosé à bien manger. Y avait place à amélioration et j’en ai profité pour me redonner une nouvelle silhouette durant l’hiver 2011. Mon nouveau poids santé 175 lbs !!
Ceux qui avaient été surpris de me voir à la première retrouvaille, l’ont été tout autant cette fois-ci. C’est là que l’histoire commence, Fred me lance « Tu serais capable de faire un demi-marathon avec la shape que tu as ». La graine était semée, il ne restait qu’à l’arrosr. Julie, une amie, s’en charge adéquatement et je dirais qu’elle y a même mis de l’engrais. Elle ajoute « T’es pas game… ». C’est vrai que j’aime les défis mais ce n’est pas l’histoire d’une demi-journée d’efforts celui-là. Je l’ai relevé comme par orgueil mais ma motivation profonde était le dépassement de soi. Je n’avais pas encore idée dans quoi je m’embarquais.
Début mars, je m’installe sur un tapis roulant pour voir ce que ça dit… Je garde le silence car je ne me suis pas encore officiellement engagé. Le 12 mars 2012, je fais mes emplettes de course, 250 $ pour une paire de souliers adaptés à mes pieds, un t-shirt, un cuissard et des bas (1.99 $ application Nike + pour suivre mes performances sur iPhone). À partir d’ici, il faut cesser de prendre des notes, c’est à proscrire. Première sortie officielle 6 km @ 5’ 18’’ /km, je sais je ne respecte pas les règles (faire des intervalles de courses et de marches, ne pas excéder 10% de croissance hebdomadaire, …). Je me laisse emporter facilement !
Au troisième jour j’étais à 9.5 km, 2 semaines de plus et j’étais à 12.3 km et à ma douzième sortie je tente une montée (faux plat) de 7.5 km qui devait m’amener à faire mon 15 km. Déception, à mi-parcours, je décide de faire des étirements puisque mes mollets sont très crispés et voilà que je me mets à courir comme Terry Fox. La douleur m’empêche de courir, je marche un peu et je réessaie, même résultat. Je laisse passer une semaine et comme la douleur est partie, je reprends la course. C’est officiel, le 16 avril je dois prendre rendez-vous chez un physiothérapeute: j’ai une petite déchirure du mollet gauche. Je suis en arrêt jusqu’au 12 mai et cette fois-ci le retour doit être progressif. J’ai consolidé mon mollet par le vélo (moins d’impact direct et il se fait solliciter quand même).
L’entrainement se fait dans le vieux Québec, parfois sur promenade Champlain sans dénivelé et parfois près du château Frontenac en passant par les 400 marches. Un des plaisirs de la course à pied c’est bien les paysages, il faut en profiter. Ma plus longue sortie est de 16.6 km @ 5’ 02’’ /km sur Champlain. Je suis prêt avec mes 47 sorties depuis le début de l’été (330 km) et je vise trois objectifs, terminer la course, faire moins de 5’ 10’’ /km et faire moins de 5’ 00’’ /km. Je suis loin de me douter que le dénivelé est comme ça à Magog.
Louis, Fred et moi entamons ce demi-marathon, trois copains de longue date. Pour eux, passer le fil d’arrivé avec moi est l’unique objectif. Comme d’habitude, je pars trop vite, Fred m’en informe et Louis garde ses distances. Il faut dire que Louis s’est blessé au mollet une semaine avant la course et il a choisi de ne pas courir dans la dernière semaine afin de se ménager son mollet. Il craint les descentes mais il est plus vite que moi dans les montées et il a tôt fait de nous rattraper. Il en profite donc pour prendre de l’avance et nous attendre plus loin.
Je fais donc ma course avec Fred, il semble s’amuser autour de moi comme une abeille. Après un certain temps j’entre dans ma bulle car l’effort est de plus en plus irritant. Il trouve que je ne profite pas assez du paysage, faut dire qu’il n’est pas habitué de courir avec tant de filles autour de lui, moi j’ai peine à les voir. Pour Fred, c’est une balade dans le parc. Il refuse les bretzels au kiosque et 100 mètres plus loin, il change d’idée puis vient me rejoindre sans que ça paraisse. C’est la même chose pour aller se soulager dans les bois ou attacher ses lacets. Il est même parti à la course, dans une montée, pour rattraper un concurrent qui nous avait dit de se tasser sur le bord pour marcher. Susceptible, la chèvre des montagnes !! 😉
Chaque montée me rentre dedans et alourdit mes souliers. Le seul point positif, c’est qu’il y en a une de moins à faire à chaque fois. Je suis passé de : mal de hanche qui m’a quitté au deuxième km pour faire place à une crampe abdominale qui a fait place au reflux gastrique et qui s’est transformé en flatulences. Ça me rappelle que j’étais bien dans la piscine de l’hôtel la veille.
Bien que le trajet de 21.1 km est pour moi un exploit, le vrai mérite est dans toutes ses sorties qui ont précédé malgré les conditions météorologiques, la blessure et l’envie de se reposer. J’ai aussi découvert que lorsque je sors pour courir, mes jambes en ont envie, c’est comme un appel au défoulement. L’entrainement est complet, autant pour le mental que le physique.
Je n’ai pas fait un exploit extraordinaire, plusieurs avant moi l’ont fait et même plus. Toutefois, si vous croyez que ce n’est pas à votre portée parce que vous avez un excès de poids et que vous n’êtes plus en forme comme avant, c’est le temps de vous lancer un défi et pratiquer votre persévérance, vous n’en serez que mieux à tous les niveaux. Il existe des 5 km et des 10 km aussi.
Amusez-vous bien !!
Merci à mes supporters Marie-Pierre, Audrey, Marie-Josée et Jonathan
Merci à mes grands amis de toujours Fred et Louis
Sylvain