J’ai déjà abordé un peu le sujet, mais à la demande de ma petite soeur et avec la saison froide qui s’en vient, je crois que le moment est propice pour en parler: qu’est-ce que je fais l’hiver ?
Si on revient au commencement, c’est-à-dire il y a quelques années, je n’appréciais pas l’hiver, mais rien de particulier. Depuis que nous avions quitté Montréal (qui n’est tellement pas adaptée à notre climat que ça en est ridicule) pour nous établir en banlieue, ma relation avec la saison froide avait repris la cordialité de ma jeunesse. Je préférais l’été, mais je me faisais à l’idée qu’il fallait traverser l’hiver. De plus, je ne déteste pas pelleter, alors…
Tout a changé quand je me suis mis à la course. Le froid ? Pas de problème. La neige par contre… Et la glace… Maudit que j’haïs ça ! Dès qu’il y a la moindre chute de neige annoncée, je me mets à rager, comme si ça allait changer quelque chose. Barbara me dit souvent: « Pense un peu aux skieurs ». Et les skieurs, ils pensent à nous, les coureurs ? NON !!!
(Aparté: cette semaine, j’ai eu une discussion à ce sujet avec mon ami et ancien collègue Sylvain. Il m’a fait remarquer qu’il demandait seulement 3 mois de neige par année et me laissait les 9 autres si je voulais. Ouais, bon point. Mais je cours 4 fois par semaine alors que très rares sont les skieurs qui enfilent les planches plus de 2 fois par semaine. Et puis j’ai le droit d’être égoïste de temps en temps, bon ! ;-))
Bon, une fois que j’ai fini de chiâler, je fais quoi ? Je fais comme tout être humain qui veut survivre: je m’adapte. Aujourd’hui, je vais parler de ce qu’il y a de plus facile à gérer: les conditions météo.
Le dicton le dit: « Il n’y a pas de mauvais temps pour courir, seulement de mauvais vêtements ». Je vérifie donc toujours les données météo avant de partir: température, vent, le temps qu’il fait, etc. puis je m’habille en conséquence. Le principe universel bien connu est le suivant: plusieurs couches minces de vêtements au lieu d’une seule couche épaisse. Et ça prend des vêtements appropriés en matériel synthétique qui « respire », de façon à évacuer plus facilement la transpiration et demeurer le plus possible au sec. Le coton qui absorbe si bien l’eau est à éviter à tout prix. Les boutiques de course offrent un large éventail de produits qui permettent de s’adapter à toutes les conditions et on peut y recevoir de judicieux consels de la part d’experts en la matière (en tout cas, la plupart du temps…). Pour ma part, je crois bien que je suis capable de « descendre » facilement jusqu’à -30 degrés avec ce que je possède. J’ai un manteau que je n’enfile que 3 ou 4 fois par année tellement il est chaud.
Règle importante quand on court au froid (et à toutes les températures, en fait): la règle du 10 degrés. Il fait -15 degrés dehors ? On s’habille comme s’il faisait -5 et qu’on allait prendre une marche ou travailler. C’est un peu plus désagréable au début, mais le corps se réchauffant, on se retrouve confortable assez rapidement. Si après 10 minutes on a encore froid, c’est que la combinaison de vêtements choisie est inadéquate. À l’inverse, si on est confortable avant même de commencer à courir, on est trop habillé. Disons que ce n’est pas toujours facile de trouver la combinaison parfaite…
Une fois le corps couvert convenablement, je porte habituellement une tuque de course. N’étant pas frileux du visage et du cou, je ne porte aucun foulard ou plastron. Pour mes mains, je les enfouis généralement dans le prolongement (prévu à cet effet) des manches de mon chandail de course à capuchon (que je surnomme le fuhrot, d’après l’attirail que portait le méchant dans Les Oraliens, une émission de mon enfance. Ceux de ma génération s’en souviendront certainement). J’ai essayé des gants et des mitaines et je me suis gelé à chaque fois quil faisait froid pour la peine.
Pour le bas du corps, je porte des pantalons semi-doublés, les « full-doublés » étant trop chauds pour moi. Et messieurs, détail excessivement important: il ne faut pas oublier les parties intimes ! Avec un vent de face, c’est fou à quel point on peut devenir inconfortable rapidement. Personnellement, j’ai toujours une débarbouillette placée stratégiquement pour protéger les bijoux de famille. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus élégant à voir, mais c’est bigrement efficace !
Pour les pieds, les boutiques spécialisées offrent une panoplie de sortes de bas. Personnellement, j’aime bien la laine merinos, mais c’est à chacun de voir ce qu’il préfère.
Une fois habillé, autre chose à penser: le vent. Parce que lorsqu’il fait froid, sa présence est encore plus déterminante. On pourrait même dire qu’il est primordial de commencer le vent dans la figure et terminer le vent dans le dos. La raison est simple: même s’il fait froid, nous transpirons. Si le coureur commence son trajet avec le vent dans le dos, il rsique de tout simplement frigorifier en revenant avec le vent de face. Donc, pour décider de mon trajet en hiver, je regarde toujours la direction du vent. Comme il vient généralement de l’ouest, c’est pour cette raison que je me retrouve presque irrémédiablement soit de l’autre côté de la 132 (grr !) ou dans le parc industriel (double grr !!) lors de la saison froide.
Au fil des ans, j’ai peaufiné ma gestion du vent. Ainsi, je fais habituellement 1 ou 2 km le vent dans le dos pour m’échauffer, puis entame le vif du sujet: le vent de face. Et je termine toujours le vent dans le dos… si c’est possible.
Il me reste à parler des souliers et de la surface de course. Mais ce sera pour la prochaine fois. 🙂