Le plus difficile: ultramarathon ou Ironman?

Nous étions à la maison, en train de prendre tranquillement une bière suite à mon premier marathon en 2007 quand mon père m’a lancé tout bonnement: « La prochain étape, quoi ?  L’Ironman ? ».

Heu, hein ?  Woh minute, je ne suis qu’un être humain, moi là… Durant mon adolescence, j’ai fait beaucoup de vélo (oui Maryse, il y avait des vélos dans ce temps-là), mais toujours en mode « cyclotouriste », pas en compétition. Mes deux vélos sont des cyclos, je m’en sers pour aller travailler (et transporter une panoplie de bagages) durant l’été. Si je voulais me convertir au triathlon, je devrais commencer par me procurer un vrai vélo de course. Pour faire image, ceux que j’ai sont des chevaux de trait, les vélos de course sont des pur-sang.

Mais par-dessus tout, pour me mettre à ça, il faudrait que j’apprenne à nager. Techniquement, je sais nager et suis même capable de faire des « longueurs »… dans ma piscine hors-terre de 21 pieds. Mais faire des vraies « longueurs » ?  Impossible. Il me faudrait prendre des cours pour nager plus efficacement et même là, je ne suis pas certain que je serais très bon… Car voyez-vous, dans ma petite tête, l’être humain n’est pas fait pour se déplacer dans l’eau. Car si c’était le cas, il serait doté d’un équipement spécialisé quelconque: nageoires, pieds et/ou mains palmés, branchies à la limite. Mais il n’a rien de tout ça à sa disposition.

Vous voyez donc comment je perçois un Ironman ?  Pour moi, nager 3.8 km, faire ensuite 180 km à vélo et couronner le tout par un marathon, c’est inhumain.

Lors du Vermont 50, tout en m’attendant à Greenall’s, Barbara a piqué une petite jasette avec Caroline, la femme d’un autre participant. Celle-ci lui a raconté que son mari avait fait des Ironmen, mais que « ça (en parlant de ce qu’on était en train de faire), c’est complètement débile ». Quand Barbara m’a raconté le tout par après, je me suis posé la question: est-ce que c’est plus difficile de faire un 50 milles ou un Ironman ?  Grosse question existentielle pour un dimanche, hein ?  😉

J’ai analysé le tout sous plusieurs angles. L’Ironman nécessite de développer des capacités dans trois disciplines très différentes. Il est donc évident que techniquement, un Ironman est plus difficile que l’ultramarathon.

Côté endurance maintenant. Là, c’est une autre paire de manches. La natation est considérée comme un sport « doux » pour le corps, aucun impact n’étant impliqué. Dans une moindre mesure, le vélo aussi est moins taxant pour le corps que la course. De plus, les parcours utilisés pour les Ironmen (et pour la très grande majorité des marathons) sont habituellement relativement « faciles », c’est-à-dire à peu près dénués de relief. En tout cas, s’il y en a, ça n’a rien, mais rien à voir avec un ultra fait en montagne. Pour vous dire, après 15 milles au Vermont, jamais mes quadriceps n’avaient été autant sollicités. Pourtant, il en restait 35…

Donc, un ultra est peut-être plus « taxant » pour le corps… Mais laquelle des deux épreuves nécessite la plus grande dépense d’énergie de la part des participants ?  Hum…  Je me suis alors mis à penser: combien de temps prennent les meilleurs ?  Quelle est la limite de temps pour compléter l’épreuve ?  Au VT50, le gagnant a pris 6h27 et les coureurs avaient 12 heures pour compléter le tout. Pour l’Ironman, le record du monde est de 7h41 et les compétiteurs ont habituellement 17 heures pour le compléter.

Alors, pour moi c’est maintenant clair: un Ironman, c’est plus difficile qu’un 50 milles. En tout cas, c’est plus difficile que celui que j’ai fait, le VT50. Par contre, à force de lire sur les courses de 100 milles, je ne pense pas que l’Ironman puisse s’approcher de ça au niveau difficulté. Car normalement, les courses de 100 milles se gagnent entre 15 et 18 heures (parfois beaucoup plus selon la difficulté) et tous ceux qui terminent en moins de 24 heures sont considérés comme étant dans une forme physique remarquable.

Donc, cher papa, pour cette raison et seulement pour cette raison (hum hum), je vais skipper l’étape de l’Ironman et sauter directement aux 100 milles. 😉  Ben quoi, je ne rajeunis pas, moi là… Je n’ai pas de temps à perdre !

Toutefois, je devrais peut-être commencer par me remettre à courir, hein monsieur l’ischio-jambier ?