Quand j’ai fait mon premier marathon, bien que je n’ai pas pris ça à la légère, disons que je ne m’en suis pas trop fait. C’était à l’époque où on pouvait encore s’inscrire pour l’épreuve durant l’expo-marathon, alors je m’étais donné le temps de voir si j’étais capable de faire la distance avant de finalement procéder, 5 ou 6 semaines avant la course. Cette époque vraiment pas si lointaine (c’était en 2007 !) est maintenant révolue. Les courses qui ont la moindre importance s’emplissent à pleine capacité en quelques jours, voire même quelques heures. Il faut donc être prévoyant et penser à long terme.
Étonnamment, le même phénomène s’observe pour certains ultramarathons. Les plus prestigieux, (entre autres le Western States 100, le Wasatch Front 100, le Hardrock 100, le Leaville Trail 100 et bien évidemment, le Vermont 100) s’emplissent très rapidement. Certains tiennent même une loterie, comme le Marathon de New York, pour “choisir” qui fera partie de l’épreuve. C’est fou à ce point-là !
Ces épreuves peuvent donc se permettre des petits “caprices”. Le Vermont 100, qui fait partie du Grand Slam of Ultrarunning, suit la voie tracée par les courses citées plus haut (à part Leadville) en exigeant de ses participants qu’ils aient fait “un minimum de 8 heures certifiées de bénévolat lors du Vermont 100, du Vermont 50, de tout autre ultra de plus de 50 km ou de toute autre course approuvée par l’organisation. Ce bénévolat doit se faire au cours des 14 mois précédant l’épreuve”. Le bénévolat peut prendre plusieurs formes: faire partie de l’organisation, participer à l’entretien des sentiers, être à l’inscription, à l’information, aux points d’eau, etc. Toutefois, toute participation “active” dans une course est exclue: être entraineur ou être un lapin de cadence, par exemple.
Le but visé ? Que les coureurs « redonnent à leur sport ». Je crois plutôt qu’ils ont de la difficulté à avoir des bénévoles et qu’en agissant ainsi, ils se trouvent plus facilement de la main-d’oeuvre. Mais bon, c’est juste mon avis…
La première fois que j’ai vu ça, je me suis exclamé: de quessé ?!? Ces courses sont déjà plutôt dispendieuses en partant (l’inscription coûte 250$ pour le Vermont 100 2013), il faut faire du bénévolat en plus ? Un participant peut toujours “racheter” son bénévolat, mais ça lui en coûtera 150$ supplémentaires. Et comme les autres épreuves du Grand Slam n’offrent pas cette option, je ne serais même pas surpris que cette avenue soit fermée quand je voudrai m’y inscrire, l’an prochain.
Pour être poli, disons que ça ne fait pas mon affaire. Je me dis qu’il faut vraiment, mais vraiment vouloir se taper 100 milles à pied pour payer ET faire du bénévolat en plus. Ou payer plus cher… Je commence sérieusement à me questionner sur mon état mental. Et puis non, je ne me questionne même plus… 😉
Quelles sont mes options alors ? Les ultras de plus de 50 km au Québec, il y en a un: St-Donat. Mais j’avais envie de le COURIR moi, pas de me taper la route pour aller remplir les bouteilles d’eau de d’autres coureurs que je passerais la journée à envier… Le Vermont 50 ? Même chose: trop loin pour ne pas le courir une fois que le voyage aura été fait. Et dans ce cas-là, je serais tellement jaloux des participants que je pense je mettrais du laxatif dans l’eau que je distribuerais. Ou peut-être des morceaux d’ex-lax parmi les bonbons, tiens…
Ne pouvant trouver de solution, j’ai écrit à l’organisation en leur expliquant mon cas. J’ai joint à mon courriel des liens vers certaines courses qui se déroulent en trail au Québec. Ces courses, soient les deux de la série X-trail Asics (Sutton et Orford) et la Virée des sentiers du mont St-Bruno sont pas mal plus courtes qu’un ultra (demi-marathon et 20 km respectivement), mais légèrement plus accessibles pour moi, mettons. Elles pourraient peut-être être “approuvées” par l’organisation… Manipulateur sur les bords, j’ai pris soin de commencer mon courriel en disant que j’avais ADORÉ mon expérience au Vermont 50 (ce sont les mêmes gens qui organisent les deux épreuves). Ben quoi, on gars n’a rien à perdre ! 🙂
Quelques jours plus tard, j’ai reçu ma réponse: “mes” courses étaient acceptées. Ouf ! L’organisatrice en chef m’a toutefois fait remarquer que ça vaudrait peut-être la peine que je fasse la route pour être bénévole au prochain Vermont 100. Ça me permettrait de faire partie de la fête un an d’avance et le camping est gratuit pour les bénévoles. Ouais, bon, quand ils disent que le camping est gratuit, je suppose que ça consiste à avoir une place pour planter une tente dans un champ, et peut-être avoir accès à un Johnny on the Spot…
Enfin, je verrai. Ce serait tout de même un gros investissement côté temps. En fait, je serais probablement pas mal plus intéressé à faire le pacer de quelqu’un. En effet, pour les 30 derniers milles de l’épreuve, les participants peuvent être accompagnés d’un pacer. En fait, cette personne ne donne pas vraiment la cadence comme en course sur route, elle est plutôt là pour garder les yeux ouverts quand la fatigue commence à faire son oeuvre et s’amuse à jouer des tours à la conscience de celui qui a déjà 70 milles dans le corps. Ça c’est un rôle que j’aimerais beaucoup jouer, ce serait une expérience tellement enrichissante… Alors s’il y a quelqu’un qui lit ceci qui est à la recherche d’un pacer, je suis votre homme ! 🙂
J’y pense: je pourrais faire quelques heures de bénévolat ET pacer quelqu’un ? Hum…