Comme il n’y a pas que Boston dans la vie (en fait, il n’y a pas que la course non plus, mais vu qu’il s’agit tout de même d’un blogue sur la course…), je me permets de sortir de mon focus aujourd’hui.
Je savais que le monde des ultras était un peu, comment dire, différent. En partant, réunir un relativement petit groupe d’individus dans un trou perdu pour parcourir 50 kilomètres, 50 milles, 100 kilomètres, 100 milles ou même plus juste pour le simple “plaisir” de le faire, c’est déjà quelque chose.
Mais je ne pensais pas que ce monde tout à fait particulier pouvait être hilarant. J’en ai trouvé deux exemples assez comiques (que ce soit volontaire ou non, ça reste toutefois à vérifier) ces derniers jours, j’ai décidé de les partager avec vous.
Exhibit numéro 1: le fameux Badwater 135. Oui je sais mon amour, je vais encore voir sur le site de cette course-là. Que veux-tu, ça m’impressionne, du monde qui court jusqu’à en développer des ampoules… sur les testicules (sans blague, je l’ai déjà lu). J’admire ces gens-là, j’ai le droit, non ? Et non, je ne veux pas faire cette course-là… Quoi ? Si on devient millionnaires du jour au lendemain ? Heu, ouin, va falloir que je me trouve une autre excuse que les coûts exorbitants reliés à une telle folie pour ne pas avoir à me la taper. Moi, courir dans un sauna avec un séchoir à cheveux dans le visage…
Justement, parlant de coûts exorbitants… Sur le site de l’événement, on retrouve une première en vue de la course de juillet prochain: la possibilité de suivre un programme d’entrainement spécifique à Badwater. J’étais curieux, alors je suis allé voir.
Ça semble intéressant. L’instructrice est une spécialiste du conditionnement physique qui a déjà terminé l’épreuve deuxième chez les femmes et qui a de l’expérience en tant que membre de l’équipe de support (il semblerait qu’à Badwater, c’est une atout presque aussi précieux que d’avoir fait la course). Mais comme c’est précisé sur le site, il ne s’agit pas seulement d’une vulgaire grille de type Excel pondue sur le coin d’une table. Ne ne non. C’est un programme complet, adapté au coureur et à sa progression hebdomadaire. Le côté mental est aussi abordé. Le “client” pourra envoyer un nombre illimité de courriels (on ne précise pas le taux de réponse, par contre) et aura même droit à un entretien téléphonique par semaine (woo hoo !).
De plus, notre experte aidera le participant et son équipe dans la configuration des véhicules de l’équipe de support, dans le choix des vêtements à porter, l’hydratation et l’alimentation, etc. Elle sera aussi disponible en tout temps durant la course si un coureur ou son équipe avait un quelconque besoin.
En prime, le coureur aura droit, d’ici le jour de l’épreuve, à 3 appels téléphoniques et/ou conversations Skype de 30 minutes en exclusivité avec le directeur de la course ! Le moment idéal pour poser toutes les questions qui nous brûlent les lèvres depuis si longtemps. La première qui me vient à l’idée: “Vous devez avoir des tendances sadiques, hein ?”.
Je me disais qu’une telle offre ne pouvait être refusée ! 😉 Mais bon, ça devait peut-être coûter quelque chose, non ? J’ai regardé plus loin. Hé bien pour la modique somme de 295 $ par bloc de 4 semaines, auquel il faut ajouter des frais d’adhésion de 95$, cet entrainement est à vous. Comme il reste 20 semaines avant l’épreuve, un petit calcul rapide nous amène à un joyeux total de… 1570 $ ! (Je dois toutefois souligner qu’un rabais est offert à ceux qui paient pour les 5 blocs de 4 semaines en même temps. Trop gentil.)
Pardon ? En plus des frais d’inscriptions de 995 $, il faudrait payer plus de 1500 $ pour un programme d’entrainement ?!? Pour aller courir 135 milles dans le désert. Sont drôles, sont trop drôles !
Exhibit numéro 2: The North Face Endurance Challenge – New York
Je parlais de cette course de 50 milles disputée dans les sentiers du Bear Mountain State Park dans l’état de New York avec ma douce moitié quand elle m’a demandé si les représentants de la race canine étaient acceptés sur les lieux de la compétition. Heu…
J’ai donc plongé dans les règlements, à la recherche de la précieuse information. Mais le 5e point dans la liste a attiré mon attention. En gros, ça dit ceci (traduction libre): « Enterrer tout déchet humain à une profondeur minimale de 6 pouces, à au moins 200 pieds de toute source d’eau et 50 pieds des sentiers ».
Je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire. Par « déchet humain » (human waste), comprenez-vous la même chose que moi ? Il me semble de me voir, assailli par un besoin pressant, m’éloigner du sentier, bien vérifier qu’il n’y a pas de source d’eau à proximité avant de me mettre à creuser (avec quoi, mes mains ?) au moins 6 pouces de profond pour finalement m’exécuter, puis enterrer le tout une fois le travail terminé…
Il faudrait vérifier auprès des autres coureurs qui ont déjà vécu une telle situation, mais quand ça m’est arrivé, je peux vous garantir que je n’aurais jamais eu le temps de faire toutes les étapes nécessaires avant de m’exécuter. Et comme on dit, vraiment pas question de tout faire ça après !
À moins que je fasse comme avec mon chien: traîner un sac en plastique. Je n’aurais ensuite qu’à transporter la précieuse cargaison jusqu’à la prochaine station d’aide et en disposer dans une poubelle. Ainsi, pas besoin de vérifier les sources d’eau et de creuser un trou. Pas certain que les autres compétiteurs seraient très enchantés de me voir piger à deux mains dans le plat de bretzels ou de petits nounours par après, mais bon…
Et puis, ils font quoi pour surveiller les coureurs ? Il y a des patrouilleurs spécialement dédies à cette tâche ? Font-ils des tests d’ADN sur les wastes en question pour identifier ceux qui auraient « triché » ? Ont-ils des rubans à mesurer pour vérifier si les distances minimales ont été respectées ?
Bref, je me suis rendu compte cette semaine qu’on pouvait réellement s’amuser en s’intéressant au merveilleux monde des ultramarathons. 🙂
Pour ce qui est des Charlotte de ce monde, ce n’est pas tout à fait clair si elles sont bienvenues à Bear Mountain. Histoire à suivre.
Pour ce qui est des chiens, j’en ai vu sur le parcours, donc je crois qu’ils sont acceptés, sinon tolérés (ils sont plus ouverts à ce niveau, aux US…).
Pour le volet, disons, «human waste», tu as raison, il y a un peu trop d’étapes… 😉
Merci pour les infos !
Effectivement, nos voisins du sud sont plus ouverts avec les représentants de la gente canine, probablement parce que les maîtres sont plus disciplinés là-bas qu’ici. Nous nous posions la question pour Bear Mountain car les chiens sont admis au VT50, mais pas au VT100. Je vais donc avoir deux admiratrices avec moi à Bear Mountain l’an prochain ! 🙂
Peut-être aurai-je alors droit à un « coup de patte » quand viendra le temps de creuser mon petit trou… 😉