Un programme ? Quel programme ?

Discussion avec un collègue qui travaille sur le même étage que moi. Marathonien, coureur rapide (il m’a mis 9 pleines minutes dans la tronche à Boston, puis il a fait sous les 3 heures à Détroit), il me parlait des programmes qu’il avait essayés et surtout, de la méthode qui lui a permis de s’améliorer énormément, celle des frères Hanson.

Quand j’ai entendu ça, j’ai tout de suite pensé aux frères du même nom qu’on a pu voir évoluer dans Slapshot. J’avais juste envie de rire à m’imaginer les trois frérots du film pondre un programme d’entrainement pour marathoniens avec leurs grosses lunettes et leurs coiffures dignes des hippies… Mais bon, mon collègue étant pas mal plus jeune, je me suis dit qu’il ne connaissait certainement pas ce grand classique de série B des années ’70, alors j’ai omis de lui en faire part.

Toujours est-il que ladite méthode m’a intrigué et je me suis dit que si un jour je me consacrais à nouveau seulement à la route, peut-être que je lui donnerais un essai. Mais comme c’est loin d’être le cas pour le moment…

La conversation s’est ensuite tournée vers les ultras. Pour un coureur dont la distance-fétiche oscille entre le 10k et le demi-marathon, les ultramarathons demeurent un mystère. Il a lu les livres de Dean Karnazes et ça le fascine. Il me demanda donc quel genre de programme d’entrainement je suivais quand je me préparais en vue d’un ultra.

Un programme ?  Quel programme ?  De quessé ?  J’étais bien embêté de lui répondre.

Car, bien que mes sorties aient une certaine structure, je ne suis aucun programme en particulier. Mise à part la longue sortie du dimanche qui peut aller jusqu’à 50 km (ce qui arrive très rarement), heu… Les lundis et vendredis sont habituellement des journées de repos. En été, quand je suis dans la civilisation, je vais à la montagne les mardis et jeudis (car ce sont les jours où on peut se stationner des deux côtés de la rue) avant de me rendre au travail. Les mercredis sont pour la sortie relaxe. Les samedis ? Heu… intervalles ? Tempo ?  Fartlek ? Ça dépend comment je me sens, ce qui me tente. J’y vais un peu à la « va comme je te pousse ». En hiver ?  Heu… Il m’arrive de me rendre en ville ou au métro en courant. Et je spinne dans la neige, comme tout le monde.

Il existe bien des programmes pour les ultras, mais je ne connais personne qui en suit un !  Ou en tout cas, ça ne se discute jamais entre ultramarathoniens comme que ça se discute entre coureurs sur route.

J’en parlais avec ma tendre moitié et elle a émis une hypothèse fort plausible. Elle qui me suit depuis mes premiers balbutiements sur deux pattes, elle a remarqué que lors des événements de courses en sentiers, les coureurs avaient l’air de « vivre » la course au lieu de la « subir » comme ce qu’on voit souvent sur la route. Pour elle, les ultras sont la place où les gens font ce qu’ils aiment, point. Il y a évidemment une compétition, mais c’est bien secondaire.

Elle a même ajouté que le mot « entrainement » ne s’applique pas vraiment aux ultramarathoniens. Selon elle, « entrainement » sous-entendrait « obligation ». Comme quelqu’un qui irait au gym pour maigrir. Or, elle a remarqué qu’il ne ressortait justement aucun sentiment d’obligation durant un ultra. Les coureurs font leur petite affaire, arrivent avec le sourire aux lèvres, bouffent des trucs, jasent un peu, puis repartent… s’ils en ont envie. Ils sont écoeurés, n’ont plus de plaisir ?  Ils s’arrêtent.

Le même principe s’applique hors compétition. Si je me lève aux petites heures pour aller courir avant de me rendre au travail, ce n’est pas par obligation, pas pour « m’entrainer ». C’est parce que je le veux bien. Le jour où je n’aurai plus envie de le faire, je ne le ferai plus, un point c’est tout. Bien évidemment, je ne dis pas que je trépigne d’impatience à l’idée de sortir de mon lit alors qu’il fait encore noir et que je sais qu’il fait -20 degrés dehors. Mais je sais qu’après, je vais me sentir mieux qu’avant.

Alors un programme ?  C’est trop dur. Je laisse ça aux marathoniens ! 😉

Qu’est-ce qui m’attend ?

Comme j’en ai déjà parlé, c’est dimanche prochain que je prendrai part à la course de 50 km dans le cadre du marathon intérieur de Sherbrooke. Piste de 200 mètres, 250 tours à compléter. Simple, non ?  Pas tant que ça. Ce type d’épreuve m’est totalement inconnu et bien que je tâche de tout prévoir, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je me dis que je dois prendre ça comme une expérience, mais je le sais, mon esprit compétitif va travailler pour essayer de trouver la meilleure façon d’obtenir un résultat qui a de l’allure. Que voulez-vous, on ne me change pas.

Première interrogation: l’entrainement. Est-il adéquat ?  Honnêtement, je ne me suis pas entrainé avec cette course-là à l’esprit. Mon premier vrai objectif de la saison, c’est Boston. Ok, j’ai fait quelques distances plus longues (dont une sortie de 36 km) depuis le début de 2014, mais des intervalles ?  Pas vraiment moyen, avec le froid et la glace. La vitesse n’est donc pas là, bien que samedi dernier, je me suis un peu surpris avec du 4:08/km sur 13 km.

Deuxième interrogation: le tapering. Encore là, pas ma meilleure. 84 km la semaine dernière, on ne peut pas vraiment appeler ça du tapering (en ce qui me concerne, du moins). J’y vais très relaxe cette semaine, mais ce sera probablement trop peu, trop tard.

La distance. Bah, c’est “juste” 8 km de plus qu’un marathon…  Ben justement, c’est tout de même presque 20% de plus. Je n’ai fait cette distance que 5 fois dans ma vie (deux ultras, deux fois au mont St-Bruno et une fois sur la route pour le plaisir), ce n’est quand même pas beaucoup. Et il y a l’aspect mental à considérer. En marathon, quand j’arrive aux 25-26e kilomètres, je me dis qu’il ne me reste plus qu’une sortie de semaine à faire et ce sera fini. Mais sur un 50 km, je n’en serai rendu qu’à la moitié. Psychologiquement, j’aurai besoin de m’adapter, c’est certain.

Le psychologique, justement. Tourner en rond comme ça, pendant des heures, ça risque d’être très difficile mentalement. Je ne compte plus le nombre de personnes qui n’en reviennent pas que je me sois embarqué là-dedans, qui me trouvent courageux (ou débile, c’est selon), etc. Moi qui ai envie de pleurer quand je me tape un tour du bassin olympique au parc Jean-Drapeau parce que je trouve ça ennuyant, imaginez 250 tours… Sauf que je compte bien utiliser le tout à mon avantage. On dit toujours qu’il ne faut jamais voir une course longue distance dans son ensemble, qu’il est de beaucoup préférable de la fractionner mentalement en plusieurs petites courses. Ainsi, durant un ultra en trail, on ne doit penser qu’au prochain poste de ravitaillement et oublier le reste. Puis au suivant, puis au suivant… J’avoue que ça marche plutôt bien. Alors dans ce cas-ci, surtout si ça commence à mal aller, il me sera plus facile de seulement me concentrer à terminer un tour et oublier qu’il en reste une infinité.

Ok, peut-être plus facile à dire qu’à faire…

Les conditions. Évidemment, pas de vent, pas de pluie, pas de neige, pas de glace. Mais quelle sera la température ?  Sur le site de l’événement, il est indiqué que le chauffage sera probablement fermé durant la nuit, permettant à la température du stade intérieur d’atteindre une valeur acceptable pour la course. On parle de 15 à 20 degrés. Or, il ne faut pas oublier que nos corps sont présentement habitués à combattre le froid, alors 20 degrés pour courir, ce serait peut-être un tantinet élevé à mon goût. Je ne devrai pas négliger l’hydratation, c’est certain.

Et que dire de la qualité de l’air ?  Une autre inconnue. Est-ce qu’il sera vicié ou il y aura une certaine circulation ?  À voir sur place.

La circulation. En tout, nous serons 34 sur la piste en même temps : 21 pour le marathon, 13 pour le 50k. Un petit calcul rapide permet de découvrir que quelqu’un qui court à 5:00/km fera 6 tours de piste pendant que la personne qui court à 6:00/km en fera 5 (mail quel grand mathématicien, quand même !). Ce qui veut dire un total d’une quarantaine de dépassements durant la course ! Imaginez s’il y a un petit vite qui fait le marathon à 3:45/km et qu’une autre personne va à 7:00/km. À 34 personnes…

Normalement, durant une course, quand un coureur plus rapide en dépasse un plus lent, ça arrive une seule fois et c’est tout. Au fur et à mesure que l’épreuve se déroule, les coureurs de même force tendent à se regrouper et les manoeuvres de dépassement se font de plus en plus rares. Aussi, il y a généralement assez de place pour passer. Mais là… Sans compter l’effet psychologique de se faire prendre plusieurs tours par la même personne. Bref, il va falloir dealer avec la circulation, quelque chose de tout nouveau pour moi qui n’ai jamais fait de course sur piste.

La musique. Je cours toujours dans le silence le plus complet car j’aime me perdre dans mes pensées. Or, on nous annonce de l’animation. En marathon, quand je passe devant un orchestre, mes sentiments à son égard sont mitigés. Si ça va bien, une bonne petite toune avec un bon beat, ça me pompe et je suis énergisé. Mais quand ça va mal, ça me tape sur les rognons. Les cuivres et les percussions ont le don de venir chercher une corde sensible…

Bref, je vais sortir de ma zone de confort et j’avoue que je ne déteste pas ça du tout. J’ai bien hâte de voir comment ça va se passer…

Répétition générale

« N’oublie pas qu’il faut que tu fasses de la route demain ! »

C’était ma douce moitié qui jouait le rôle de ma conscience au moment du dodo hier soir. Elle avait raison: il fallait que je fasse un vrai entrainement sur route deux semaines avant le dernier grand rendez-vous de la saison, le Marathon de New York. Pas question d’aller s’épivarder dans le bois comme un petit gars, fallait que j’agisse en adulte, pour une fois.

Pour moi, cette dernière sortie semi-longue avant un marathon sert toujours de répétition générale avant la course. 25 km que je fais à un rythme modéré, près de celui anticipé pour la course (je sais que ce n’est pas ce qu’on est supposé faire, mais c’est ce que je fais, bon), avec l’équipement que je compte utiliser ce jour-là: souliers, casquette, shorts, ceinture d’hydratation, gels, etc. Aussi, contrairement à mes sorties de semaine, pas question de m’arrêter. En effet, quand je reviens du boulot, je dois m’arrêter assez souvent: pour traverser une intersection, passer sous le pont Jacques-Cartier pour aller rejoindre le trottoir piétonnier, me masser les tendons du genou ou simplement pour jaser avec un ami qu’il m’arrive de croiser en chemin. Veux, veux pas, ces petites pauses sont des moments de repos et faussent un peu le rythme véritable qu’on peut tenir sur une certaine distance. Cette fois-ci, je voulais faire comme en course, soit continuer peu importe les circonstances.

Première surprise en me levant: il était 6h30 à peine qu’il ventait déjà à écorner un boeuf. Merde, comment évaluer correctement si une cadence est la bonne dans de telles conditions ?  Deuxième surprise: en me rendant récupérer mes souliers de route au sous-sol, mes quads m’ont fait savoir qu’ils avaient trouvé pas mal difficile la descente du mont Orford hier (j’y reviendrai au cours des prochains jours). J’étais racké d’une course de 11.5 km faite pour le plaisir !  Double merde !

 Je bougonnais en me rendant au bout de la rue en trottinant pour m’échauffer. J’aurais dû aller en sentiers que je me disais. Le foutu vent, il ne nous dérange pas, dans le bois. En plus, il faisait beau, ça devait encore débile dans mon terrain de jeux. J’essayais de demeurer positif, de me dire que si je faisais une bonne sortie dans ces conditions, ce serait très encourageant pour New York… Rien à faire, je voulais être ailleurs.

Je suis parti avec comme objectif de faire du 4:25/km. Ça ne devrait pas être trop difficile, non ?  Ouais, mais le vent, les quads… et le souper arrosé d’hier soir…

J’ai évité d’affronter Éole pendant 5-6 kilomètres, me contentant de zigzaguer dans les petites rues. Mais à un moment donné, il a bien fallu que je me le tape. Sur les bords du fleuve, il était terrible. Je devais le combattre sans cesse, courant à angle pour compenser. Au 7e kilomètre, ma montre a sonné: 4:33. Quoi, un kilomètre en 4:33 dans cette tempête et ce, sans y mettre toute la gomme ? Finalement, ce serait peut-être une bonne sortie…

J’ai réussi à traverser le pont des écluses juste avant qu’il lève et me suis dirigé vers le parc. Le vent était à son apogée, mais je réussissais à tenir un rythme acceptable. En arrivant au récréo-parc, un peu plus à l’abri, ma moyenne était rendue à 4:23. Dans les circonstances, on peut dire que tout allait bien.

Je l’avoue, je n’ai pas respecté ma promesse de ne pas m’arrêter. La raison: Charlotte qui prenait sa marche matinale et voulait absolument un câlin de son « papa ». Et je n’étais pas pour passer à côté de ma femme sans l’embrasser, pas vrai ?  🙂

Il me restait 14 km à faire quand je suis reparti et ils sont passés sans histoire. Au final, une moyenne à 4:21, ce qui est amplement satisfaisant. Les genoux n’ont pas bronché, je crois que je peux leur faire confiance pour dans deux semaines, surtout que je serai en tapering et ne dépasserai plus 16 km au cours des 14 prochains jours.

J’ai donc bien fait de faire de la route. Mais ça ne me tentait tellement pas…

Il faudrait que je fasse de la route…

New York, c’est dans trois semaines. Théoriquement, je devrais y aller à fond de train sur la route, regarder mon pace, faire des intervalles, apporter les légers correctifs à ma posture, tester si je vais courir avec ma ceinture d’hydratation ou pas. Selon les grands principes, j’aurais dû faire une sortie sur la route hier, puis ma dernière vraie longue (32 km) aujourd’hui. Après, ce serait le début du tapering.

Il y a juste un problème: c’est l’automne et il fait tellement beau… Demandez-moi si j’ai le goût de m’ennuyer sur les interminables kilomètres de bitume. Hier, j’avais une excuse: j’avais une virée de prévue au mont St-Hilaire avec les deux amis que j’accompagnerai la semaine prochaine à Orford pour le Xtrail Asics. Une répétition générale en quelque sorte pour Daniel et Sylvain qui n’ont jamais fait de compétition en sentiers. D’ailleurs, Daniel n’a jamais fait de compétition, point. Mais il m’a beaucoup impressionné dans les descentes. Dans les parties roulantes, ça m’aurait pris tout mon petit change au sommet de ma forme pour le suivre (avec mes genoux toujours sur le bord de lâcher, on oublie ça). Et quand les descentes devenaient le moindrement techniques, je me retrouvais irrémédiablement largué. Heureusement, j’avais le plat et les montées pour me reprendre.  Non mais, c’est supposé être moi, le plus rapide des trois, non ?  😉

Nous avons fait tous les sommets, prenant bien soin d’admirer la vue à chaque fois, puis sommes repartis au moment où la cohue s’épaississait. C’est fou la quantité de monde qu’il peut y avoir à cet endroit à ce temps-ci de l’année. Dans la longue filée de voitures qui attendaient pour entrer quand nous avons quitté, il y avait quelqu’un avec une roulotte !  Je ne sais pas ce qu’il avait l’intention de faire avec ça, ni comment il a seulement pu repartir de là, mais ce n’était vraiment pas une bonne idée !

Aujourd’hui par contre, pas d’excuse. Je devais faire de la route. Mais rien à faire, je ne pouvais me motiver à manger de l’asphalte par une telle journée. Qui sait, peut-être n’aurais-je plus l’occasion d’aller faire le tour de mon terrain de jeux cette année ?  Je ne pouvais tout de même pas manquer ça…  Est-ce que ça pouvait me nuire pour New York ?  Je ne crois pas et bien honnêtement, je m’en balançais un peu: j’avais envie de courir à St-Bruno, je courrais à St-Bruno, un point c’est tout.

Ho que je n’ai pas regretté !  Température parfaite, un merveilleux soleil d’automne qui perçait difficilement les feuilles encore dans les arbres, les couleurs toujours présentes. 33 km de pur bonheur.

Définitivement: la route pouvait encore attendre. On va être pognés ensemble tout l’hiver de toute façon…

Un super bel entraînement

Comme je suis sur mon iPad, je vais y aller au plus court. Des détails suivront sous peu.

J’ai eu un super bel entraînement aujourd’hui au XC Harricana. 28 km dans les côtes et les sentiers de Charlevoix, ma plus longue sortie depuis ma blessure. Des beaux sentiers, bien entretenus et pas trop techniques pour pépère Fred qui a toujours un peu de difficulté quand ça se corse à ce niveau.

Résultat officieux: 2:44:51, bon pour la 15e place à ce qu’il paraît. J’attends avec impatience que SportStats sorte les résultats officiels. Mes genoux ont bien tenu le coup, malgré quelques descentes pas piquées des vers. Je ne regrette toutefois pas d’avoir annulé ma participation au 65 km et au VT50: ils n’auraient tout simplement pas « toughé la run », comme on dit. Et moi non plus ! 🙂

Mon amie Maryse, qui faisait le 10 km avec deux amies, semble avoir adoré l’expérience . Après St-Donat, mettons que la barre n’était pas tellement haute !  Son collègue Seb ainsi qu’un ami de celui-ci nous ont toutefois fait une belle frousse à l’arrivée du 28 km. Ils avaient l’air complètement vidés, pire que moi après mon fameux Montréal 2008… Mais ils sont jeunes et ont retrouvé le sourire rapidement !

On se reconnecte plus tard.

Des petits comiques !

Comme il n’y a pas que Boston dans la vie (en fait, il n’y a pas que la course non plus, mais vu qu’il s’agit tout de même d’un blogue sur la course…), je me permets de sortir de mon focus aujourd’hui.

Je savais que le monde des ultras était un peu, comment dire, différent. En partant, réunir un relativement petit groupe d’individus dans un trou perdu pour parcourir 50 kilomètres, 50 milles, 100 kilomètres, 100 milles ou même plus juste pour le simple “plaisir” de le faire, c’est déjà quelque chose.

Mais je ne pensais pas que ce monde tout à fait particulier pouvait être hilarant. J’en ai trouvé deux exemples assez comiques (que ce soit volontaire ou non, ça reste toutefois à vérifier) ces derniers jours, j’ai décidé de les partager avec vous.

Exhibit numéro 1: le fameux Badwater 135. Oui je sais mon amour, je vais encore voir sur le site de cette course-là. Que veux-tu, ça m’impressionne, du monde qui court jusqu’à en développer des ampoules… sur les testicules (sans blague, je l’ai déjà lu).  J’admire ces gens-là, j’ai le droit, non ?  Et non, je ne veux pas faire cette course-là… Quoi ? Si on devient millionnaires du jour au lendemain ?  Heu, ouin, va falloir que je me trouve une autre excuse que les coûts exorbitants reliés à une telle folie pour ne pas avoir à me la taper. Moi, courir dans un sauna avec un séchoir à cheveux dans le visage…

Justement, parlant de coûts exorbitants…  Sur le site de l’événement, on retrouve une première en vue de la course de juillet prochain: la possibilité de suivre un programme d’entrainement spécifique à Badwater. J’étais curieux, alors je suis allé voir.

Ça semble intéressant. L’instructrice est une spécialiste du conditionnement physique qui a déjà terminé l’épreuve deuxième chez les femmes et qui a de l’expérience en tant que membre de l’équipe de support (il semblerait qu’à Badwater, c’est une atout presque aussi précieux que d’avoir fait la course). Mais comme c’est précisé sur le site, il ne s’agit pas seulement d’une vulgaire grille de type Excel pondue sur le coin d’une table. Ne ne non. C’est un programme complet, adapté au coureur et à sa progression hebdomadaire. Le côté mental est aussi abordé. Le “client” pourra envoyer un nombre illimité de courriels (on ne précise pas le taux de réponse, par contre) et aura même droit à un entretien téléphonique par semaine (woo hoo !).

De plus, notre experte aidera le participant et son équipe dans la configuration des véhicules de l’équipe de support, dans le choix des vêtements à porter, l’hydratation et l’alimentation, etc. Elle sera aussi disponible en tout temps durant la course si un coureur ou son équipe avait un quelconque besoin.

En prime, le coureur aura droit, d’ici le jour de l’épreuve, à 3 appels téléphoniques et/ou conversations Skype de 30 minutes en exclusivité avec le directeur de la course ! Le moment idéal pour poser toutes les questions qui nous brûlent les lèvres depuis si longtemps. La première qui me vient à l’idée: “Vous devez avoir des tendances sadiques, hein ?”.

Je me disais qu’une telle offre ne pouvait être refusée !  😉  Mais bon, ça devait peut-être coûter quelque chose, non ?  J’ai regardé plus loin. Hé bien pour la modique somme de 295 $ par bloc de 4 semaines, auquel il faut ajouter des frais d’adhésion de 95$, cet entrainement est à vous. Comme il reste 20 semaines avant l’épreuve, un petit calcul rapide nous amène à un joyeux total de… 1570 $ !  (Je dois toutefois souligner qu’un rabais est offert à ceux qui paient pour les 5 blocs de 4 semaines en même temps. Trop gentil.)

Pardon ?  En plus des frais d’inscriptions de 995 $, il faudrait payer plus de 1500 $ pour un programme d’entrainement ?!?  Pour aller courir 135 milles dans le désert. Sont drôles, sont trop drôles !

Exhibit numéro 2: The North Face Endurance Challenge – New York

Je parlais de cette course de 50 milles disputée dans les sentiers du Bear Mountain State Park dans l’état de New York avec ma douce moitié quand elle m’a demandé si les représentants de la race canine étaient acceptés sur les lieux de la compétition. Heu…

J’ai donc plongé dans les règlements, à la recherche de la précieuse information. Mais le 5e point dans la liste a attiré mon attention. En gros, ça dit ceci (traduction libre): « Enterrer tout déchet humain à une profondeur minimale de 6 pouces, à au moins 200 pieds de toute source d’eau et 50 pieds des sentiers ».

Je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire. Par « déchet humain » (human waste), comprenez-vous la même chose que moi ? Il me semble de me voir, assailli par un besoin pressant, m’éloigner du sentier, bien vérifier qu’il n’y a pas de source d’eau à proximité avant de me mettre à creuser (avec quoi, mes mains ?) au moins 6 pouces de profond pour finalement m’exécuter, puis enterrer le tout une fois le travail terminé…

Il faudrait vérifier auprès des autres coureurs qui ont déjà vécu une telle situation, mais quand ça m’est arrivé, je peux vous garantir que je n’aurais jamais eu le temps de faire toutes les étapes nécessaires avant de m’exécuter. Et comme on dit, vraiment pas question de tout faire ça après !

À moins que je fasse comme avec mon chien: traîner un sac en plastique. Je n’aurais ensuite qu’à transporter la précieuse cargaison jusqu’à la prochaine station d’aide et en disposer dans une poubelle. Ainsi, pas besoin de vérifier les sources d’eau et de creuser un trou. Pas certain que les autres compétiteurs seraient très enchantés de me voir piger à deux mains dans le plat de bretzels ou de petits nounours par après, mais bon…

Et puis, ils font quoi pour surveiller les coureurs ?  Il y a des patrouilleurs spécialement dédies à cette tâche ?  Font-ils des tests d’ADN sur les wastes en question pour identifier ceux qui auraient « triché » ?  Ont-ils des rubans à mesurer pour vérifier si les distances minimales ont été respectées ?

Bref, je me suis rendu compte cette semaine qu’on pouvait réellement s’amuser en s’intéressant au merveilleux monde des ultramarathons. 🙂

Pour ce qui est des Charlotte de ce monde, ce n’est pas tout à fait clair si elles sont bienvenues à Bear Mountain. Histoire à suivre.

Un petit peu fourré, le monsieur

Ha, les températures automnales qui comencent à vouloir se montrer le bout du nez… Enfin !  Car, c’est bien beau, la chaleur et l’humidité, mais comme je l’ai tellement souvent répété, ce n’est pas l’idéal pour nous, les coureurs. Bon, à force d’avoir à en subir, on finit pas s’habituer, mais jamais complètement. Et quand il commence à faire plus frais, on se sent rivigoré au moment de partir à courir.

Ça a donc donné une superbe sortie de 26 km dans les sentiers sur les bords du fleuve dimanche matin. Sortie que je voulais originalement relaxe, mais bon, étant moi-même, j’ai tout de même fait du 4:30 de moyenne, malgré la fatigue de St-Bruno encore bien présente dans les jambes.

Puis ce matin, il ne faisait pas 10 degrés quand je suis parti de St-Lambert en direction du bureau. Au menu, 17 km avec intervalles. Mais bon, le pont Victoria étant levé, j’ai dû passer par Jacques-Cartier et les intervalles se sont transformés en course « tempo ». Au parc Jean-Drapeau, il y avait une équipe de tournage et une dame m’a regardé passer, soupirant un petit « Chanceux… » comme j’étais à sa hauteur. Une coureuse qui m’enviait, on dirait bien.

Mais bon, ce n’est pas de ça dont je veux jaser ce soir. Parce que voyez-vous, je suis un peu fourré dans mon horaire. En étant à mon premier ultra, je ne sais pas trop comment organiser mes trois dernières semaines, celle où on diminue la charge d’entrainement. Bon, sur le programme que j’ai, je suis supposé faire 99 km cette semaine, mais c’était avec un 50 km dimanche. Or, ces longues-là, c’est fini, il est maintenant trop tard. J’avais prévu faire une trentaine de km au mont Royal jeudi matin, mais problème: mon horaire flexible au travail ne l’est pas tellement, ces temps-ci. Jeudi AM, impossible. Jeudi PM ?  Tout de suite après dîner, en montagne, à 29 degrés ?  Pas certain. Demain alors ?  Problème de stationnement dans les rues. Et de toute façon, encore là, côté professionnel, ce serait difficile…

Je me suis donc fait à l’idée de faire « seulement » un 16-17 km en vitesse (intervalle ou tempo), sur route jeudi matin. Mais en fin de semaine, je fais quoi ?  Je vais retourner en sentiers, c’est certain. Mais quelle distance ?  Mon programme suggère deux fois 20 km, alors qu’en préparation pour un marathon, j’aurais fait un 16-24. Il me semble donc que 20-20, ce n’est pas beaucoup… 30-30 peut-être ?  Est-ce trop ?  Pas assez ? Bref, je ne sais plus.

J’ai des gros problèmes, hein ?  😉