Ce soir, pas question de quitter l’hôtel pour se changer les idées. Nous n’en avions pas le goût et de toute façon, les autorités suggèrent fortement de ne pas sortir, alors…
Nous avons parlé avec plusieurs personnes qui ont vécu la situation de différents points de vue.
Un monsieur d’Ottawa avec qui j’ai pris la navette ce matin m’a raconté qu’il était dans le métro quand les autorités ont pris la décision de fermer la ligne qu’il avait empruntée. Il a dû sortir et marcher (je vous rappelle qu’il venait de se taper un marathon) jusqu’à une station de la ligne rouge, celle qui passe près de notre hôtel.
De leur côté, les membres de la famille d’une dame qui avait terminé 19 minutes avant les explosions l’attendaient dans l’aire réservée aux retrouvailles quand celles-ci se sont faites entendre. À ce qu’ils ont dit, un « silence de mort » a suivi les déflagrations. J’en ai encore des frissons juste à y penser.
J’ai aussi parlé à un autre monsieur dans le lobby. Pour lui, la course s’est arrêtée avec 1 mille à faire. Il a tout de même dû se rendre autour de l’arrivée pour récupérer ses affaires (il a été très chanceux de pouvoir le faire) et retrouver son épouse qui l’attendait dans l’aire des retrouvailles.
Tout le monde est bouleversé. Mais comme il s’agit probablement d’une attaque terroriste, je compte bien, même si j’ai vraiment la tête ailleurs, revenir au « service normal » sur ce blogue d’ici quelques jours. À mon humble avis, il n’y a pas meilleur moyen de combattre des actes aussi barbares que de continuer à vivre normalement. Malgré tout.
Je m’en voudrais de conclure sans souligner le raz-de-marée de courriels et de commentaires inquiets que nous avons reçus. Ça fait chaud au cœur de se savoir aimés, appréciés ainsi. Un gros gros merci à tous. Nous vous aimons aussi.