À la lumière des questions qui nous ont été posées par les gens suite à l’attentat au Marathon de Boston, je me suis dit qu’une petite chronologie explicative des événements, basée sur notre point de vue, aiderait peut-être à la compréhension de ce que nous avons vécu.
Allons-y donc:
9h17: Départ des participants de la course en chaises roulantes.
9h22: Départ des participants en vélos à main.
9h32: Départ des élites femmes.
10h: Départ de la première vague, celle contenant les coureurs d’élite masculins et ceux portant un dossard rouge, dont le numéro était situé entre 101 et 8999. Je fais partie de cette vague.
10h04 (environ): Je traverse la ligne de départ.
10h20: Départ de la deuxième vague, pour les dossards blancs (numéros entre 9000 et 17999).
10h40: Départ de la troisième vague, pour les dossards bleus (numéros 18000 et plus).
11h58: La gagnante chez les femmes se présente à l’arrivée.
12h10: Le gagnant chez les hommes arrive.
13h16: Je termine mon calvaire (j’en reparlerai une autre fois !). Débute alors l’interminable processus de sortie. Il y a beaucoup, beaucoup de coureurs à sortir. Certains sont amochés, ont besoin d’une aide médicale. On nous fournit des couvertures de survie en aluminium et on nous distribue plein de cossins: bananes, Gatorade, eau, Power Bar, petit sac de lunch, etc. Le plus long, c’est réussir à récupérer mon sac contenant mes effets personnels. Je reste planté pendant probablement 15 minutes devant l’autobus avant de finir par finir par l’avoir…
Environ 13h45: Je sors du périmètre réservé aux athlètes et retrouve enfin Barbara et mes parents dans l’aire des retrouvailles, à deux coins de rues de l’arrivée. Après quelques photos, nous nous dirigeons (lentement) vers un endroit où je pourrai me changer.
Environ 14h10: Nous entrons dans le métro, ligne orange.
Environ 14h30: Transfert sur la ligne rouge, direction Quincy.
14h50: Les deux bombes explosent.
À peu près au même moment, nous débarquons du train et entreprenons de retourner à l’hôtel. Une fois arrivés, Barbara met une photo de l’aire des retrouvailles sur Facebook et contacte sa mère par Skype pendant que j’essaie de détendre mes muscles et revis ma course dans le bain. Ce n’est que quelques minutes plus tard que nous apprenons la nouvelle.
Ça faisait donc un bon bout de temps que j’avais terminé quand tout s’est produit. Ce qui a induit les gens en erreur et fait craindre pour notre sécurité, c’est le chronomètre qui affichait 4:09 sur le vidéo de la première explosion. Vue l’heure à laquelle le tout a explosé, j’en ai déduit qu’il indiquait le temps depuis le départ de la troisième vague, départ qui avait été donné 40 minutes après le mien. Ça faisait donc plus de 90 minutes que j’avais terminé quand les déflagrations ont eu lieu. D’où notre totale ignorance des événements à notre arrivée à l’hôtel.
Dimanche à 11h, je ferai partie du groupe de coureurs qui répondront à l’appel de Marc Cassivi, chroniqueur à La Presse et coureur, pour rendre hommage aux victimes de ces événements au Mont Royal. J’espère que nous y serons en grand nombre.