Bromont Ultra 2016, suite et fin… de la course

Un frisson parcourt mon corps. Merde, on était bien dans le garage !  « Il ne fait pas chaud, hein ? ». Mon père qui m’accompagne pour les 200-300 premiers mètres, pendant que je mange en marchant. C’est une habitude qu’il a prise à Eastern States et j’avoue que je trouve ça plutôt plaisant. Quand je me remettrai au pas de course, il rebroussera chemin et viendra me rejoindre en auto au lac Bromont (kilomètre 121).

Ha la petite section technique avant la grande route… Elle était déjà boueuse avant la pluie, au point où j’avais chiâlé un peu lors du premier passage. Oui, ça m’arrive. Je sais, ça peut paraître étrange… Non mais, comment pouvait-il y avoir autant de schnoutte alors qu’il n’avait pas plu de l’été ?!?  « T’exagères, Fred ! ». C’était Pierre, la voix de ma conscience. Il avait raison, je chiâlais (encore) pour rien. J’espère juste que je ne lui ai pas porté malheur avec mes grognements: pas tellement plus loin, il s’est enfargé et s’est retrouvé par terre, son pouce « amortissant » la chute. Il a eu beau m’assurer qu’il avait de quoi se soigner, c’est un peu à contre-cœur que j’ai accepté son ordre de le laisser.

Toujours est-il que contrairement à beaucoup de trail runners, j’aime bien les sections de route, particulièrement en terre. Il y a juste que la nuit, on sent tellement, mais tellement qu’on ne devrait pas être là… Dans les campagnes profondes, mettons que la proportion de gars paquetés qui décident de faire des shows de boucane avec leur char a tendance à être légèrement plus élevée qu’ailleurs. Sans compter ceux qui décident d’essayer leur fusil sur des pancartes. Bref, vivement le retour aux sentiers, j’ai moins peur des ours que des humains.

Avant d’y arriver, c’est le petit bout en asphalte et j’y croise quelques voitures qui m’encouragent en klaxonnant. L’une d’elles s’arrête. « Heille, c’est FREEEEED !!!  Veux-tu un lift ? ». C’est l’impayable Martin, qui me fait sourire dès qu’il apparaît dans mon champ de vision. Il joue au taxi avec un groupe de futurs pacers. Je feins l’épuisement en m’appuyant sur son giga VUS, mais honnêtement, je me sens bien. Vais continuer à pied, je pense…

J’approche du lac Bromont, là où j’aurais pu prendre un pacer, justement. J’en avais parlé à Julie, elle l’avait envisagé sérieusement, mais bon,  elle ne se sentait pas d’attaque pour se taper une quarantaine de kilomètres au milieu d’une fin de semaine chargée. On se reprendra !  J’ai tout de même une pensée pour elle : en effet, je me présente au ravito tout juste avant 2 heures, alors que je lui avais prédit une arrivée entre minuit et 4 heures. Pas trop mal dans ses prévisions, le monsieur, hein ? Bon, vous allez me dire que je m’étais laissé une bonne marge, mais je suis tout de même arrivé en plein milieu de la fourchette d’heures estimée, non ?

Ça fait presque 18h30 que je suis parti. Un calcul rapide prédit qu’à 5 km/h (c’est souvent la « vitesse » à laquelle on avance en fin de cours), je vais terminer en 26h30. Ouais, pas extra. Puis je me souviens qu’avec Fanny, nous avions conservé une moyenne de 4.8 km/h à partir de ce point. Or, nous avions à peine couru alors si je cours le moindrement, peut-être que je pourrais descendre sous les 26 heures… En tout cas, les 24h20 de 2014 sont hors de portée, mais le parcours est définitivement plus difficile qu’il était, alors je ne m’en fais pas trop avec ça. En fait, je ne m’en fais pas avec grand-chose, rendu à ce point.

Arrêt rapide au lac Bromont, direction P7 (kilomètre 126). La section passe bien, mise à part le dernier petit bout, en descente dans un single track. Déjà que je suis empoté dans de telles conditions, imaginez la nuit, avec une frontale qui faiblit… Au ravito, définitivement que je vais changer les piles.

Pendant que mon père et moi tentons tant bien que mal (surtout mal, à vrai dire) d’effectuer l’opération, j’aperçois un coureur accompagné d’un pacer qui arrive, puis repars aussitôt, probablement trop content de gagner une place. Vas-y mon homme, gâte-toi, je me sentais comme un imposteur de toute façon. Et puis, avec 19 interminables kilomètres avant de pouvoir me ravitailler à nouveau, je vais prendre le temps de bouffer un peu.

Justement, qu’est-ce qu’il y a à manger ici ?  Il fait très noir et les bénévoles semblent pas mal plus intéressés à jaser autour du feu que s’occuper de nous. Je répète la question, plus fort. L’un d’eux se lève et s’empresse de venir éclairer la table. Tiens, des brownies sans gluten, je pourrais essayer… « Je ne vous les recommande pas, ils sont durs. Vous devriez prendre les autres ». Ok. J’en prends une poignée, ainsi que quelques sandwichs et des chips, sans oublier de grandes gorgées de Coke. La crap d’ultra habituelle, quoi.

Parlant de Coke, expérience amusante quelques heures plus tôt, à P5. Comme je vous le disais, je m’y suis présenté en petit crapaud, après la descente suivant la Lieutenant Dan. Et qui était là avec ses chums bénévoles ?  Dan lui-même !  C’était la première fois qu’on se voyait depuis les malheureux événements de juin. Les heures de course m’ayant privé de ma réserve habituelle, je lui ai tendu la main sans hésiter une seconde. Salut monsieur Dan !

« Hé hé hé, salut !!!  Pas moyen de me cacher, on dirait ! Comment ça va ? ». Il a empoigné vigoureusement ma main encore vaseuse et m’a pris par l’épaule avec sa main libre, tout ça en riant. Sa réaction m’a vraiment fait chaud au cœur. Comme il le dit si bien: it’s all good.

Toujours est-il qu’après, je me suis dirigé vers la table et me suis emparé d’un verre de Coke. Hé, c’est du vin, ça !

« Ben non, y’a juste du Coke, voyons… ». Le bénévole pensait que je blaguais. J’en ai pris une autre gorgée, pour être certain. C’était bel et bien du vin, bout de viarge. J’ai demandé à mon père de confirmer, pour être certain (comme si j’avais besoin d’une confirmation…). Hé oui. Pas que je n’aime pas le vin, mais je trouvais que ce n’était pas tellement le moment. J’ai fait quelques tests et les autres verres contenaient le liquide recherché.

Finalement, une bénévole a avoué qu’elle avait pris du vin (juste un petit peu, là) plus tôt et avait probablement oublié son verre parmi les autres. Oups, prise la main dans le sac ! 🙂

Départ de P7, je dis au revoir à mon père, lui précisant que je pourrais en avoir pour 4 heures. C’est fou, quand on y pense un peu. Mais étrangement, quand on est dedans, on trouve ça tout à fait normal.

Dans la montée, j’espère revoir celui qui m’a dépassé. Rien. Il est vraiment en feu. Bah, si rien de grave ne se produit, je vais terminer 5e, peut-être 6e. Honnêtement, je visais un top 10 ici, un top 5 serait déjà très, très bien.

Après les enchaînements montées-descentes, j’entre dans le single track où chaque pas est fait au ralenti. Jetant souvent des coups d’œil à ma Suunto, j’y vois les kilomètres progresser lentement, très lentement. C’est la nuit noire, il n’y a personne autour. C’est l’ultra dans toute sa splendeur.

Puis, devant, deux lampes frontales dévalent la pente à pleine vitesse, se dirigeant directement sur moi. What the f… ?!?

Les gars me crient que je suis dans le mauvais sens, que les indications pointent de l’autre bord. Ils vont définitivement trop vite pour être des coureurs du 160k. Mais qui sont-ils ? Je n’ai même pas le temps de leur répondre que c’est la deuxième fois que je passe par là, que je sais où je vais (quoi que…),  ils se sont envolés. Est-ce que je viens vraiment de vivre ça ? J’hallucine ou quoi ?

Toujours est-il que le doute s’installe et j’hésite. Surtout qu’à un certain point, j’ai l’impression d’être passé là quelques minutes auparavant. Hum… Est-ce que je tourne en rond ?  Puis, je finis par constater que le terrain prend définitivement une pente descendante: je suis sur le bon chemin.

Mais qui étaient ces gars-là ?  Que faisaient-ils là ?  J’apprendrai après l’arrivée qu’il s’agissait des deux meneurs du 80k qui avaient suivi les indications pour la course de vélo et s’étaient fourvoyés. Pourtant, les instructions d’avant-course étaient très claires. Ils n’ont pas écouté ?

Après une éternité, je me retrouve sur la route de terre et entreprends de la descendre à la course. Devant, le ravito « non-officiel » qui est toujours là. Durant la journée, les propriétaires de l’endroit l’avaient dressé et nous disaient qu’il serait toujours là pour la nuit. Et effectivement, il restait bien quelques trucs à dévorer ainsi que de l’eau. Aussitôt, je me suis retrouvé au Vermont, où les habitants font de même pour les coureurs (les biscuits, hummmmm…). Cette gentillesse me fascinera toujours.

Ok, autre section de single track, à travers des pistes de vélo de montagne. Dans la longue montée en lacets (what’s new ?), j’aperçois quelqu’un plus haut. Il marche d’un bon pas, mais je sens que je le rattrape peu à peu. C’est donc fort probablement un coureur du 160k parce qu’il est à peu près impossible qu’à ce stade-ci de la course, je sois en mesure d’aller plus vite qu’un représentant du relais qui a les jambes fraîches.

À mesure que je m’approche, comme je ne reconnais pas Ian (qui ressemble à s’y méprendre à Joan de dos) et que le gars est seul. Ça ne peut être que Bruno.

Bruno ?  Il se retourne. « Oui… « . La blessure qu’il l’a empêché de faire Eastern States est revenue le hanter. Il était tellement bien parti… « Tantôt, j’avais juste 30 minutes de retard sur Florent ». Ce que ça doit être frustrant.  Les vices-champions (ça fait-tu assez pompeux comme titre ?) des deux premières éditions faisons ensemble un bout à la marche. Il ne sait pas s’il va s’arrêter au lac Gale ou finir en marchant, étant totalement incapable de courir. Comme il a tout de même un bon pas, je lui fais remarquer qu’il terminera certainement dans le top 10, même en marchant.

Arrive une descente assez roulante et bon, faut que je me remette à courir à un moment donné. Je lui donne la main, on se souhaite bonne chance et je m’en vais, de retour en quatrième position, encore une fois avec le sentiment d’être un imposteur.

Après avoir traversé la route, je prends la direction du lac Gale, regardant fréquemment ma montre question de savoir quelle distance il me reste à faire. Malheureusement, depuis un certain temps, elle est jammée à 145.25 kilomètres et, soupçonnant une batterie faible, je décide de l’arrêter et d’y aller à l’instinct, juste avec l’heure.

Comme le jour se lève tout doucement, j’apprécie le fait de mieux voir où je vais et, par le fait même, je me rends compte que la nuit a très bien passé. Contrairement à Eastern States et, dans une moindre mesure, à Massanutten, je n’ai aucunement ressenti les effets du manque de sommeil cette fois-ci. Je suis bien sûr (très) fatigué, mais c’est plaisant de ne pas avoir à lutter durant la nuit… et même après.

À l’approche du ravito du lac Gale (officiellement kilomètre 145), je suis accueilli par les applaudissements des bénévoles et équipes de support qui sont sur place. je vous confesse avoir un faible pour ces petits accueils hyper-sympathiques, j’en ai des frissons à chaque fois.

Mon papa m’aide à remplir une dernière fois le réservoir de ma veste puis, tout en faisant nos petits 200-300 mètres ensemble en quittant le ravito, je lui demande si ça lui tenterait qu’on finisse ensemble. « Hein, la dernière boucle ?!? ». Non, juste la fin, 200-300 mètres justement. J’ai vu le monde faire ça l’an passé et je trouvais ça cool. Je m’étais entre autres joint à la famille de Fanny et sa pacer de la dernière boucle pour faire le dernier bout. C’est comme une façon de dire que cette course-là, c’est un travail d’équipe. « Je vais y penser ».

Bon, d’ici là, il me reste du chemin à parcourir. Ça commence par un beau sentier large, roulant. Puis le pente commence à s’accentuer : c’est le mont Gale qui se dresse, dernier véritable obstacle avant l’arrivée.

Montée qui peut être décourageante quand on ne la connait pas. La raison ?  On pense toujours qu’elle est terminée alors qu’elle ne l’est jamais vraiment. Pas tant qu’on n’a pas la vue sur le lac, que je ne cesse de me répéter. Pas tant qu’on n’a pas la vue sur le lac…

Dans une partie plus plane, j’entends deux personnes qui approchent, un homme et une femme. Hum, un poursuivant avec sa pacer ?  Dans la montée, je les entends toujours, mais ils semblent approcher moins vite. Mais ils approchent quand même. Vais-je terminer cinquième ?

Quand je les sens tout près, je suis soulagé de constater qu’ils sont du relais. Voyant à leur tour que je fais le 160k, ils se mettent à m’encourager, à me demander si je vais bien, si j’ai besoin de quelque chose, etc.

Justement, je suis devant une grande roche et me demande bien comment je vais réussir à l’escalader. Les options qui s’offrent à moi me semblent toutes plus compliquées les unes que les autres… La dame ne fait ni une, ni deux et me tend la main en me dépassant. Et pendant qu’elle me hisse, son compagnon me pousse (littéralement) dans le derrière. Et voilà, obstacle franchi ! 🙂

Comme la montée n’est pas terminée, je parviens à garder le contact. Ils font partie du club de trail de Bromont et nous sommes ni plus ni moins sur leur terrain de jeu. Et quel terrain de jeu !  Je leur fais part de ma jalousie, si on compare à mes monts Royal et St-Bruno… « Tu viendras courir avec nous à un moment donné ! ». Ouin, à une heure de route, disons que ça coupe une journée. Vous savez, j’ai mon gazon à faire après mes sorties du dimanche…  😉

Une fois le sommet atteint, je les perds de vue. « On va t’attendre à l’arrivée ! ». Pas sûr qu’ils vont arriver avant moi. J’ai tout de même 2 kilomètres de moins qu’eux à faire dans la boucle-spaghetti.

La descente qui suit passe (relativement) bien et une fois rendu à la route de terre, je sais que le camp de base est proche. Allez, un petit effort… Sauf que mes jambes, elles, en ont marre. Un petit jogging dans la montée en faux-plat, allez… Niet. Après d’intenses négociations, je parviens à les mettre à l’ouvrage si je les laisse tranquilles à partir d’un poteau situé là, devant. Deal.

Au dit poteau, elles arrêtent net de tourner. Ok, mais à la descente, avec la gravité…

Nous revoilà repartis. Plus bas, je vois le « camping », le camp de base est juste à côté. Ça achève. Petite montée, puis arrivée spectaculaire au parc équestre. Mon père m’attend tout juste après le petit pont. « Besoin de quelque chose ? ». Non, j’ai tout ce qu’il me faut. Puis il ajoute : « J’y ai pensé, je ne me sentirais pas à ma place de finir la course ». Ça ne me surprend pas. Il est comme ça, mon papa: il n’aime pas le spotlight. Je ne le forcerai certainement pas à faire quelque chose qu’il ne veut pas faire. On se revoit dans moins d’une heure.

J’entre dans la tente du ravito. « Le troisième vient à peine de partir, max 3 minutes. Si tu veux, tu peux le rejoindre ».

J’ai bien vu deux gars quitter tranquillement pour la dernière boucle en arrivant, mais je ne croyais pas que j’avais pu reprendre du terrain à ce point. Pourrais-je terminer sur le podium ?  Tant qu’à être imposteur…  Réfléchissant à voix haute, je me dis que si je le rejoins, je vais lui offrir qu’on termine ensemble. Ce serait vraiment plate que je le shifte dans le dernier kilomètre, comme le tata m’avait fait le coup à Eastern States. « Pas certain qu’il va vouloir… ». On verra bien…

Avant de quitter, je passe devant Ian qui est bien installé sur une chaise. Hé, t’as déjà terminé !?!  Deuxième ?  Il me répond par l’affirmative. Impressionnant. À l’âge qu’il a, je n’ai pas fini de me faire botter le derrière. Je le félicite chaudement et m’élance (façon de parler) pour les derniers 6 kilomètres.

Mon plan est simple : garder un rythme soutenu jusqu’à ce que j’atteigne la partie boisée du mont Oak. Si je commence à apercevoir deux gars au loin, j’essaie d’accentuer la pression. Et si je ne vois personne, ben tant pis.

J’ai beau « courir » à ce qui me semble être un bon rythme, un jeune qui fait le relais me rattrape et me dépasse facilement. Alors que j’enfile les enjambées courtes et rapides, lui y va avec des foulées longues à plus faible cadence. Je suis aux première loges pour « admirer » l’overstriding à son meilleur. Un conseil me brûle les lèvres, mais je le retiens. Pas de tes affaires, le vieux !

Rendu au bois, pas de duo en vue. Ça monte, peut-être que… Pas de chance. Je décide de poursuivre sans forcer, heureux de terminer quatrième, dans les circonstances. Surtout que, si je me fie à ma montre, je devrais facilement descendre sous les 26 heures.

Les coureurs du relais me rejoignent et me dépassent, les uns après les autres, sans que j’éprouve la moindre frustration. Au point où je me demande même si je ne suis pas tout simplement devenu complaisant. Après avoir décidé « que je n’allais pas crever » dans les roches de Massanutten et la fournaise d’Eastern States, voilà que je ne me donne pas la peine d’essayer d’aller chercher un podium. Aurais-je perdu mon edge ?

Et puis, est-ce bien grave ?  Je fais ça parce que j’aime ça, pas pour les trophées. Et en terminant quatrième, pas besoin d’attendre la cérémonie des médailles…

Un gars me rejoint, me demande s’il est bien sur le parcours du 6 kilomètres. Sais pas. « Tu fais le 12 ? ». Heille Chose, j’ai-tu l’air du gars qui fait le 12 kilomètres ?  La veste d’hydratation, les shorts crottées, les yeux cernés jusqu’en-dessous des bras, ça ne te dit pas quelque chose ? Le 160, je fais le 160. Solo.

J’aurais bien voulu lui montrer ce dont je suis capable, mais bon, c’est bien beau vouloir…

Après les interminables lacets (quoi que les deux kilomètres qui ont été coupés aident beaucoup), je me retrouve dans la clairière. Je fais la montée à la marche, arrive au sommet de la petite colline et voilà, le centre équestre est de nouveau en vue. Je reprends au pas de course.

Dernier kilomètre, je profite du moment. Un autre 100 miles s’achève, le sixième en six tentatives. Moi qui suis « monté sur un frame de chat », souple comme une barre de fer et agile comme un rhinocéros, comment puis-je être assez chanceux pour m’en tirer à chaque fois ?  Mystère.

Je vois les tentes, l’arche d’arrivée. Les gens sortent pour m’accueillir. On annonce mon arrivée. Wow !

Gilles viens me rejoindre sur le chemin de terre. Ha Gilles, cet homme extraordinaire qui a eu un jour l’idée saugrenue de se lancer dans l’aventure d’organiser la première course de 100 miles au Québec. Et quelle réussite !

Il me laissera franchir la ligne seul, après 25 heures, 39 minutes et 38 secondes.

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Et de six…

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Merci pour tout Gilles

14 avis sur « Bromont Ultra 2016, suite et fin… de la course »

  1. Hehe, 100 milles bravo pour ton 6e Frédéric. Et ta Suunto a quand même duré un bon bout cette fois-ci, elle s’améliore 🙂 Et je ne peux pas croire qu’en lisant ceci « Jetant souvent des coups d’œil à ma Suunto, j’y vois les kilomètres progresser lentement, très lentement. C’est la nuit noire, il n’y a personne autour. C’est l’ultra dans toute sa splendeur. » tu me redonne le goût de faire 100 KM ou plus. Merde Fred, arrête de m’inspirer ces défis de malade LOL. Et Dan, tu crois qu’ils nous reprendrait ?

    • Merci Julie !
      Je soupçonne la Suunto d’avoir duré plus longtemps parce que nous étions plus dans la « civilisation » que d’habitude. Mais c’est juste une théorie…
      Ha ha, la madame a envie de repasser une nuit dehors, on dirait ! 🙂 Pourquoi pas le 100k du Vermont Tu n’aurais pas à faire toute la nuit…
      Quant à Dan, ce serait gentil de sa part de nous reprendre, mais comme je le disais, St-Donat avec son parcours infernal et ses millions de bibittes (surtout les bibittes !), j’en ai eu mon quota.

      • J’ai repensé à ça aujourd’hui, la Suunto, je pense qu’elle a peut-être durée le même temps, c’est juste que pour ce même temps, tu as fait beaucoup plus de kilomètres ! Hahaha, même St-Donat en équipe c’est non ! 😉 Bon de toute façon, il semblerait que la formule PTJ n’existera plus en 2017. Le Vermont 100KM ça m’intéresse, ha les ravitos chaque sept kilomètres, le vrai chrono, le vrai Fermeur, la médaille, tout le kit, ça me tente ! Mais je vais m’ennuyer de ne pas être en équipe avec toi. Pour mon rôle de pacer, moi aussi j’ai eu une pensée pour toi. J’espère que tu ne t’ai pas senti trop découragé quand tu es passé au point ou j’aurais embarqué. Toutefois, j’étais même franchement sous-entraînée pour faire ce bout là avec toi. C’est fou comment on en perds en peu de temps quand on arrête de courir de façon régulière. Ça commence tout juste à revenir un peu.

      • Qu’est-ce qui te dit que tu n’aurais pas un pacer au Vermont ? 🙂
        Et non, je ne me suis pas senti découragé en passant au Lac Bromont car je savais ce qui m’attendait et au fond, ce n’était pas si pire. En plus, je ne m’endormais pas, ho bonheur.

      • Hum, un pacer hein ! Cette idée me plaît vraiment. On va laisser tout ça mijoter. Bien contente que tu ne te sentais pas trop pire au passage du Lac Bromont, je me serais sentie vraiment coupable autrement 🙂

  2. well done buddy –6 en 6 c’est quelque chose en effet, you’re beating the odds ! —ton  »frame » de chat et ta tête dure doivent y être pour quelque chose ! 🙂
    on s’voit le 9 …
    g

    • Merci !
      J’y ai pensé par après et à leur décharge, les cyclistes avaient probablement eu à dépasser une quarantaine de coureurs avant d’arriver à moi, alors peut-être que leur patience était un peu émoussée une fois à ma hauteur…

  3. Wow!!! Je suis vraiment contente de voir que vous avez apprécié notre aide. On ne vous aurait jamais abandonné… on étaient prêt à parcourir le reste avec vous. Désolé de ne pas avoir eu de glide dans mon sac! Prochaine course…j’en aurait, promis!😉

    L’invitation tient toujours, Club de Trail de Bromont, lac Gale, les samedi matin à 8h30 🙂
    Bonne saison hivernale de course!
    Bravo encore pour votre 160k

    • Merci Élaine et surtout, merci pour l’aide et le support moral !
      Pour ce qui est des « parties », il n’y a heureusement pas eu de séquelles, ce qui fait que j’ai oublié d’en parler dans mon récit. C’est pourtant le genre de détail que j’oublie rarement. 🙂
      Je ne dis pas non pour un samedi à un moment donné…
      Bonne saison hivernale à vous aussi !

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