Des nouvelles des grands marathons

La fin de semaine dernière, je regardais les résultats du Marathon de Tokyo. Bien évidemment, il a été dominé par les Kenyans qui ont pour ainsi dire monopolisé le top 10. En effet, parmi les 10 premiers, on retrouve pas moins de 7 Kenyans !

Dans l’article, on nous apprend que le gagnant, Dickson Chumba (2:05:42), n’a pris que 14:21 entre les kilomètres 35 et 40. Je n’en revenais tout simplement pas. Ici au Québec, je doute honnêtement qu’il y ait quelqu’un qui soit en mesure de faire un tel temps sur un 5 km. Chumba a accompli cet exploit à la toute fin d’un marathon. Incroyable…

Autre chose que j’ai remarquée en regardant ces résultats: les temps et les athlètes qui les ont réussis. Bien que je sois loin d’être une référence en la matière, il y a un seul nom qui sonnait des cloches quand je l’ai vu: Abel Kirui, deux fois champion du monde et médaillé d’argent à Londres, qui a terminé en 10e place en 2:09:04. Tous les autres m’étaient inconnus et pourtant,  ils sont “descendus” sous les 2h08. C’est sidérant qu’un pays puisse produire autant de coureurs de si grande qualité. Un championnat national au Kenya, ça doit être tout un spectacle !

Mais vous savez ce qu’il y a d’encore plus étonnant ?  Ce pays n’a produit qu’un seul champion olympique au marathon. Hé oui, il s’agit de Samuel Wanjiru qui aurait probablement été le plus grand coureur de tous les temps (il n’avait pas encore 22 ans quand il a remporté le marathon des Jeux de Pékin)… s’il n’avait pas été pris en flagrant délit d’adultère par son épouse. En effet, cette dernière, le trouvant au lit avec une autre femme, enferma le couple dans la chambre située au deuxième étage. Wanjiru a alors tenté de sauter à partir du balcon (on ne sait pas trop pourquoi) et la chute a été mortelle. Un peu loser comme façon de mourir, pas vrai ?

Marathon de Boston. J’ai appris la semaine dernière mon numéro de dossard et mon couloir de départ. Numéro 6693, 7e couloir de la première vague. Ouch !

Pourquoi je dis ça ?  Parce que malgré un temps de qualification 5 minutes et demi plus rapide, je me retrouve dans le même couloir que l’an passé, avec à peu près le même numéro de dossard. Ça veut donc dire que le contingent de coureurs présents cette année sera très, très fort. Pour vous donner une idée, le “temps de coupure” de la première vague est de 3:12:52. Oui, 9000 coureurs qui ont fait moins de 3h13 !  Tout autour de moi, il y aura des gens qui “valent” 3h06, alors que moi, je suis bien loin de ça. Au mieux, je vaudrai 3h10… Il n’y en aura pas de facile !

Côté sécurité, l’organisation met tout le monde en garde, y compris évidemment les spectateurs: les forces policières seront omniprésentes sur le parcours et tous doivent s’attendre à être fouillés. J’espère que l’enthousiasme de la foule n’en sera pas atténué, ça fait partie du charme de cette course. Entre autres, je pense évidemment au fameux scream tunnel des étudiantes de Wellesley College, une tradition à Boston. S’il fallait que la sécurité empêche les coureurs d’avoir leur petit bec au 20e kilomètre…

Marathon de Chicago. Moi qui ai toujours cru qu’il fallait s’inscrire à une loterie ou faire partie d’un groupe caritatif pour participer à ce marathon, voilà que j’ai appris en navigant sur le site de l’événement qu’on pouvait se qualifier et ainsi, obtenir une place garantie. Les critères de qualification ?  D’une simplicité hors du commun: pour l’édition 2014, toute personne qui aura réussi le standard demandé (3h15 pour les hommes et 3h45 pour les femmes) sur un parcours accrédité après le 1er janvier 2012 sera admise. Point final. Pas de zigonnage avec les catégories d’âge.

J’ai trouvé ça intéressant. Ça veut dire que si je voulais courir Chicago, je serais déjà assuré de pouvoir le faire cette année et l’an prochain. Hum, une troisième grand Marathon dans ma besace ?

Bémol cependant: 1350 km, soit la distance entre Montréal et Chicago. C’est deux fois plus loin que se rendre à Philadelphie. Ça pourrait se faire en voiture, mais c’est un peu long à mon goût. Surtout pour courir “seulement” un marathon. L’avion ?  Beaucoup de frais supplémentaires. Et pour une destination pas tellement intéressante, dans le fond. San Francisco, Vancouver, l’Europe, c’est à voir. Mais Chicago ?  Bof…

Marathon de New York. Les inscriptions en vue de la loterie fermaient mardi. Je souhaite la meilleure des chances à ceux qui ont tenté le coup car New York, ça vaut vraiment la peine de le faire une fois dans sa vie.

Cette semaine, j’ai reçu le livre-souvenir de l’édition 2013 par la poste. La grande classe. En papier glacé, on y retrouve quelques articles et surtout, tous les résultats. Ça m’a permis de vérifier si mon nom y était inscrit pour l’éternité et il l’est, à la 1500e place précisément. Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller voir le temps de la personne qui a terminé à a 50134e et dernière place. En fait, ils sont deux à partager cet honneur en arrêtant le chronomètre en 10:17:52. Oui, plus de 10 heures pour compléter un marathon !  Je présume qu’une des deux personnes souffrait d’un handicap, je ne peux pas croire…

Le Marathon de Tokyo

La saison des grands marathons débutera ce dimanche avec le Marathon de Tokyo, premier des World Marathon Majors à être disputé cette année.

Quels sont les autres ?  Boston en avril, Londres aussi en avril, Berlin en septembre, Chicago en octobre et New York en novembre. Des points sont attribués aux 5 premiers, autant chez les femmes que chez les hommes, lors de chacune de ces courses sur une période de deux ans. Celui et celle qui terminent au premier rang empochent un beau boni de 500000 $. De quoi se motiver, non (j’aime mieux ne pas penser à Scott Gomez qui va faire 10 fois plus en restant tranquillement chez lui…) ?  Les résultats des marathons des Championnats du Monde et des Jeux olympiques sont également comptabilisés dans ces classements, mais ne sont toutefois pas considérés comme faisant partie des Majors.

Depuis 2000, j’avoue avoir un fort penchant pour le Japon. À l’époque, j’y ai passé 6 semaines dans le cadre du travail et j’ai tout simplement adoré l’expérience. La réserve, le respect mutuel et l’altruisme des Japonais m’ont séduit. J’ai énormément apprécié pouvoir me promener dans les rues à toute heure, sans jamais éprouver le moindre soupçon de crainte. Car pour ce peuple, l’honneur est beaucoup plus important que  tout l’argent du monde. Et commettre un acte criminel, c’est se déshonorer. On ne peut pas dire que tout le monde pense de la même façon par ici. Enfin…

La très grande propreté des villes est un autre aspect qui m’a frappé. L’hôtel où j’habitais était situé à Yokohama, en banlieue de Tokyo. Ok, ça fait bizarre de décrire la deuxième plus grande ville d’un pays aussi peuplé comme étant une banlieue, mais bon… Toujours est-il que nous étions à peine à 30 minutes de LA grande ville, alors je suis allé y faire un tour à quelques reprises. À mon grand étonnement, Tokyo est très peu polluée, moins que Montréal à mon avis. Il y a beaucoup de grands espaces verts où on peut se promener en toute tranquillité. C’est vrai qu’ailleurs en ville, ça grouille de partout et il y a toujours plein de monde. Je me sentais exactement comme le personnage de Bill Murray dans Lost in Translation: perdu, complètement en dehors de mon élément. Mais j’ai adoré.

Sauf que le Japon, ça se vit, ça se ressent. Ça ne se visite pas vraiment. À part le mont Fuji, il n’y a pas grand chose à voir côté touristique. Pas de Statue de la Liberté, de Grande Muraille, de Tour Eiffel, de Colisée, de Golden Gate Bridge, etc. Et en plus d’être très loin, le coût de la vie y est très élevé.

C’est la raison pour laquelle malheureusement, le Marathon de Tokyo ne fait pas partie de ma bucket list des marathons à faire: le jeu n’en vaut tout simplement pas la chandelle. J’ai bien d’autres endroits à voir dans le cadre d’une course avant de retourner là-bas. Dommage.

Ça ne m’empêchera toutefois pas de suivre à distance ce qui se passera dans les rues de cette ville qui devrait servir de modèle à toutes les grandes cités sur cette terre.