Pour bien des gens normaux, le mois de novembre est synonyme de déprime. C’est le mois des morts, les arbres ont perdu leurs feuilles, la grisaille s’installe, les journées raccourcissent. Bref, l’hiver s’en vient. Comme je ne suis pas normal, j’adore novembre. Les températures fraîches combinées à un sol encore en parfait état pour courir font que je pète le feu. En novembre, j’ai parfois l’impression de voler tellement ça court bien. C’est d’ailleurs à cette époque-ci l’an dernier, par une superbe journée comme aujourd’hui, que j’ai trempé pour la première fois dans le monde des ultras en parcourant les 58 kilomètres séparant la maison de mes beaux-parents de celle de mes parents à la course. Juste pour le plaisir. Cette année, j’ai décidé de profiter de cette période pour faire Philadelphie.
Sauf qu’il y a un détail: le programme général d’entrainement que je suivais habituellement a été complètement bousillé cette fois-ci. En effet, pour un marathon, celui que je suis normalement s’échelonne sur 15 semaines au cours desquelles j’insère parfois un demi en compétition pour me tester.
Mais bon, jusqu’à la fin septembre, disons que tout était orienté vers un seul but: le Vermont 50. Puis, j’ai pris 5 jours de repos complet de la course avant de recommencer (presque) progressivement. Toutefois, j’avais seulement 7 semaines entre les deux courses, alors je me suis fait une sortie de 33 km 2 semaines après ma promenade à la campagne pour ensuite me suis donner le luxe de tomber malade la semaine suivante. 5 autres jours de repos complet, même pas de vélo, juste des petites marches avec Charlotte.
A suivi le (demi-)Marathon de Magog. Je devais théoriquement tomber à ce moment-là dans la phase de tapering , soit la diminution progressive de l’entrainement dans les trois semaines précédant la course. Heu, ha oui ? Déjà ? Ben, c’est que, dans le genre que je n’ai finalement pas fait grand chose… Ça a fait que j’étais un peu fourré dans mes affaires, moi là… J’ai décidé de faire un petite entorse à la règle et de m’envoyer un beau 32 km pour aller travailler le 1er novembre au matin. Puis, au lieu de 24 km, j’en ai fait 26 dimanche dernier. Hou…
Tout ça pour dire que je ne me sens vraiment pas à la fin d’un long et difficile entrainement, mais plutôt que je me la coule douce. Après un 13 km ce matin, j’ai un 16 km prévu demain. Ces deux sorties me paraissent tellement, mais tellement insuffisantes… Surtout qu’avec une telle température, j’aurais vraiment le goût d’en faire plus, question d’en profiter avant que la schnoutte blanche nous tombe dessus.