Composer avec les éléments

Je l’ai déjà dit, je le répète: ce n’est pas le froid qui me dérange, c’est la neige.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai dû travailler fort pour respecter cet « engagement » cette semaine ! En fait, j’ai composé avec les éléments, m’appuyant sur les prévsisions météo pour programmer mes sorties. Ainsi, le froid de canard, le vrai, était prévu pour mercredi (j’ai d’ailleurs pu observer live de mon bunker du 5e sous-sol la pointe record de consommation d’électricité du matin). Donc, mardi soir, comme il ne faisait « que » -17 degrés, j’ai décidé d’y aller.  Il faisait -28 avec le facteur vent ?  Bah, c’est une donnée qui est toujours exagérée que je me disais… Certaines personnes, voisins et connaissances n’en sont tout simplement pas revenues que je puisse courir volontairement ce soir-là.  L’expression que j’ai lue sur le visage de mon voisin René que j’ai croisé en revenant disait tout. Et pourtant… Je ne me suis pas fait traiter de « criss de fou » comme certains, mais j’ai comme le sentiment que plusieurs le pensaient.

Habituellement, je commence toujours par me rendre au coin de ma rue (c’est environ 500 mètres) en marchant, question de compléter mon réchauffement avant de commencer à courir. Cette fois-là, disons que je marchais rapidement et que j’ai incorporé quelques petites combinaisons course-marche pour combattre la « fraicheur » ambiante. Les deux premiers kilomètres le vent dans le dos se sont bien passés, mais une fois le vent dans la figure: ouch !

C’est là que je me suis dit: faut vraiment vouloir !  Confiant qu’il « ne faisait pas si froid que ça » au départ, je n’avais pas enfilé mon armure complète. Erreur. J’aurais bien pris une couche de plus car j’avais définitivement froid… Après deux autres kilomètres, je me suis réfugié dans une toilette bleue sur un  chantier de construction. Là, c’était moi qui me traitais de « criss de fou ». Mon côté rationnel me suppliait de retourner à la maison et même mon côté irrationnel s’est mis de la partie, cherchant des excuses: il faisait sombre, je ne pouvais pas voir clairement les plaques de glace, le vent glacial rendait la respiration difficile, etc. En plus, comme le vent était d’ouest, je devais me diriger vers le parc industriel, le coin où je déteste tellement courir. Mais je savais que si je laissais tomber, je m’en voudrais, alors je suis reparti. En serrant les dents et en me promettant de me rappeler de cette température maudite lorsque je vais mourir de chaleur à St-Donat cet été. Sauf qu’il y avait un problème: je ne pouvais m’imaginer qu’il pourrait faire chaud un jour. C’était le début d’une autre ère glaciale, j’en étais convaincu.

Rendu assez loin pour faire demi-tour, je me suis promptement exécuté. Ha, le bonheur de la course qui revenait !  J’ai fait bien attention de ne plus jamais avoir le vent dans la figure du reste de la soirée, quitte à me taper des allers-retours poches dans l’axe nord-sud. À la fin, je courais avec autorité, le sourire aux lèvres. Arrivé à la maison, j’étais satisfait. Dieu que j’ai bien fait de ne pas m’écouter…

Hier en fin d’après-midi, l’hiver avait relâché légèrement son emprise et j’en ai profité. Vent relativement calme, surface très adéquate, petit soleil discret… Quoi demander de mieux ?   Quand je me suis arrêté, je n’avais pas couru aussi rapidement depuis la semaine précédant Philadelphie, au mois de novembre: 14 km à 4:12/km de moyenne. Ça, c’est sans compter le fait que je n’ai pas encore commencé à faire du travail de vitesse. Et beau bonus: l’ischio-jambier se tient encore et toujours tranquille.

En résumé, je me suis adapté à ce que Dame Nature m’offrait et je suis heureux du résultat: j’ai réussi à courir malgré le vent dimanche et le froid des derniers jours. J’ai déjà hâte à demain matin !

Un petit mot à mes amis skieurs en terminant. Pour les skieurs de fond, je serai clément car le dégel suivi des températures glaciales ont tout simplement scappé les pistes. Par contre, à ceux qui dévalent les montagnes, j’aimerais dire ceci: quand il n’y a pas de neige, vous vous plaignez. Je peux difficilement croire que les grands froids ne permettent pas la fabrication de neige artificielle, alors la surface de ne doit pas être si mauvaise que ça ces jours-ci. À ce moment-là, si c’est le froid qui vous arrête, j’aimerais vous rappeler que le ski alpin est un sport d’hiver et que par définition, il peut arriver qu’il fasse froid. J’ai donc une question pour vous: aimez-vous vraiment ça ?

3 avis sur « Composer avec les éléments »

  1. C’est le Québec n’est-ce pas? On l’aime comme ça!! Et on aime courir avec! J’ai aussi fait mes courses selon programme tel quel malgré le froid! Couru 21 km aujourd’hui, en guise de test, pour l’hypothermique du 17 février, à même le parcours de parc Jean-Drapeau. Toutefois… pas à ta vitesse!!! Ouf!! J’ai un modeste 6’30 » de moyenne!
    Et mon constat à moi: J’ai généralement plus froid à travailler à mon bureau devant l’ordi que lorsque je cours…oui oui!!
    Bonne course!

    • Toutes mes félicitations pour ta persévérance ! 🙂 Tu es allée au parc Jean-Drapeau hier ? Wow, belle pratique car il ne devait pas faire chaud sur les îles. Pour ce qui concerne la vitesse, on est tous différents, alors l’important est de se comparer avec soi-même. En plus, si je ne me trompe pas, le circuit Gilles-Villeneuve est encore enneigé ces temps-ci, alors tu serais probablement pas mal plus rapide sur surface sèche. Je vais probablement être un des premiers à regarder les résultats dans trois semaines… 🙂 Je te souhaite également bonne course et surtout, beaucoup de plaisir !

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s