Fallait vraiment vouloir… encore

La pluie n’avait jamais vraiment cessé depuis vendredi. Le genre de pluie qui donnait l’impression qu’elle allait tomber jusqu’à la fin des temps. Mais que voulez-vous, quand on se fixe des objectifs, on n’est pas pour se laisser arrêter par un petit peu de mauvais temps, n’est-ce pas ? Hier donc, 16 km dans les sentiers boueux de la voie maritime et aujourd’hui, le jackpot: la distance d’un marathon au mont St-Bruno.

J’ai regardé les prévisions horaires en me levant, espérant qu’un dégagement puisse se pointer le nez durant la matinée. Mes espoirs furent vite anéantis: des probabilités de précipitations dans les 80-90% pour tout l’avant-midi. Fallait vraiment vouloir. Et dire que les chanceux à Ottawa ne recevaient rien de tout ça…

Avec la pluie qui tombait et une température de 6 degrés, le terme « réchauffement » prenait tout son sens. Mais je ne me suis pas trop enfargé dans les fleurs du tapis pour cette partie avant de commencer à courir: j’étais en train de congeler sur place et voulait juste me mettre en route.

Je croyais bien que je serais seul sur la montagne. Hé bien non. J’ai croisé quelques promeneux qui prenaient toute la place avec leurs giga-parapluie et plusieurs « braves » (j’entends d’ici mon amie Maryse plutôt parler de « mongols »), dont un gars qui semblait faire comme moi: s’entrainer pour une longue distance. Il avait un Camelbak sur le dos tout comme moi et je l’ai croisé à au moins quatre reprises. À la fin, on ne se souriait même plus et on semblait se demander ce qu’on foutait là… C’est qu’à un moment donné, je me suis vraiment posé des questions sur mon état mental. Il tombait des cordes et je commençais à avoir froid. Pour une fois que l’infinie quantité de linge amené « au cas où » allait servir…

Une fois ravitaillé (on gèle encore plus vite quand on a l’estomac vide) et changé à la station d’aide « Toyota Corolla 1998 beige », tout allait beaucoup mieux. Jusqu’à ce que je me tape pour une deuxième fois la montée vers le centre de ski. En fait, la montée s’est bien déroulée, mais la descente… Comme c’était glissant avec les feuilles et les roches, j’y allais prudemment. Une fois rendu en bas, j’ai un peu ouvert les gaz sans me rendre compte que les lacets de mon soulier droit étaient sortis de leur petite pochette protectrice.

Un ultrarunner qui s’enfarge dans ses lacets…. Pathétique. En moins de deux, je me suis (littéralement) retrouvé face contre terre. Après avoir évidemment arrêté mon chrono (il n’y a rien à faire, c’est un réflexe) et vérifié que personne ne m’avait vu (un autre réflexe), j’ai fait le tour des dégâts. Le genou gauche avait mangé le coup et saignait. Mes mains étaient écorchées un peu, mais sans plus. Quelques éraflures aussi sur la cuisse et le coude, rien de grave. Je me suis demandé ce que j’allais faire. 31 km au GPS, retourner à la maison ou pas ?  Nah, je pouvais continuer…

Pendant que je me rendais au lac tout près pour me débarbouiller, je ne pouvais m’enlever de la tête l’image de sieur Sylvain de Guérette qui s’était foutu de ma gueule quand il m’avait rejoint après que je me sois planté au mont St-Hilaire l’an passé. Et j’avais envie de rire… Je m’imaginais, le beau tata, m’enfarger dans mes lacets de bottines. Ça devait être comique à voir. C’est toujours drôle, quelqu’un qui tombe, non ?

Puis j’ai regardé l’heure: 11h30. Maggie, sa blonde, était fort probablement sur la fin de son demi à Ottawa. Je me suis demandé comment elle allait, surtout qu’elle avait fait les 2 et 10 km la veille… C’est donc en lui envoyant des ondes positives que j’ai couru les 3-4 kilomètres suivants, encore plus dans la montée vers la tour de télécom. Je ne sais pas si elle les a reçues ou si elle m’en a envoyées, mais mes 11 deniers kilomètres se sont vraiment bien déroulés.

À mon arrivée à la maison, après une petite douche (j’en avais un petit peu besoin), je me suis garroché sur les résultats, question de voir comment ça s’était passé pour tous et chacuns. Je ne nommerai pas tout le monde ici, il y en aurait beaucoup et je risquerais d’en oublier (et des perdre des followers !  ;-)), mais on dirait que ça s’est bien passé pour Maggie qui a fracassé son record personnel sur la distance. Félicitations !

Je voudrais aussi dire un gros bravo à tous pour vos performances et vos efforts. Dites-vous que quelque part dans le bois, sous la pluie, un « mongol » pensait à vous et vous enviait un peu.

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