La vraie belle saison

Quand j’étais enfant, je détestais l’automne. Pour moi, l’automne c’était le début de l’année scolaire et malgré le fait que je me débrouillais plus que très bien à l’école, je détestais ça à mourir. Et les mois de septembre, octobre et novembre étaient synonymes de vacances d’été qui étaient très loin.

Maintenant que j’ai un peu vieilli et que surtout je me suis mis à la course (sans oublier que je ne vais plus à l’école depuis belle lurette), je suis devenu le plus grand fan de l’automne. Les températures fraîches, l’air qui s’assèche, les couleurs, la tranquillité… Ha, c’est définitivement l’automne qui est LA vraie belle saison !

J’en ai encore eu la preuve hier matin. Je voulais faire un petit 15 km et ne pouvais me résoudre à tourner en rond sur le bitume, alors j’ai mis le cap sur St-Bruno. En arrivant, première belle surprise: le sol n’était pas mouillé, alors j’allais me faire la boucle des Grands Ducs: 3.5 km de sentiers rustiques que j’aime beaucoup, mais que je fais peu souvent car il y en a une bonne partie dans l’herbe et comme elle est souvent longue et mouillée, ce n’est pas toujours agréable. Mais hier, les conditions étaient parfaites. Le bonheur.

Puis, je me suis lancé dans la combinaison des deux sentiers principaux, le Montérégien et le sentier des Lacs. Il n’y avait presque personne, l’air était si bon… À un moment donné, je me suis rendu compte que mon kilométrage commençait à avancer pas mal vite et je devais retourner à l’auto, question de « de pas en faire trop ». Mais je ne sais pas pourquoi, je tenais absolument à voir le lac des Bouleaux. Je me suis donc dit « fuck les genoux, ils pèteront » et ai décidé de me faire plaisir. Je ne l’ai pas regretté, le spectacle qui m’y attendait était digne d’une carte postale: un lac calme entouré d’arbres matures de toutes les couleurs. Superbe. Je suis resté planté là une bonne minute, adirant le tout sans bouger. Et après ça, les gens se demandent pourquoi j’ai maintenant une forte tendance vers les sentiers…

Sur le chemin du retour (il fallait bien que je finisse par finir), j’ai croisé Pat. On a évidemment parlé de Virgil Crest. Il s’est promis d’avoir sa vengeance sur ce foutu parcours. Il ne sait pas quand, mais il va l’avoir. Et je sais qu’il va l’avoir, je n’en doute pas une seconde. Quand un coureur a quelque chose dans la tête, il ne l’a pas dans les pieds… J’en sais quelque chose, il faut juste se donner le temps…  En tout cas, la description qu’il m’a faite de l’épreuve m’a confirmé une chose: moi aussi, j’y serai un jour. Fort probablement pas l’an prochain, mais pour mes 45 ans peut-être ?

Ce serait une belle façon de débuter l’automne, n’est-ce pas ?