Nouvelles post-Vermont

L’après-course

Voilà, j’avais réussi. Joan m’avait taquiné avec le fait que je n’étais jamais parvenu à descendre sous les 24 heures dans un 100 miles, je pouvais maintenant dire que j’avais retranché 4 heures à cet objectif. C’est hyper-plaisant de terminer une course où ça s’est plutôt bien déroulé. Il peut toujours se passer quelque chose dans un ultra, mais au cette fois-ci, rien qui sortait de l’ordinaire ne s’était produit.

Dès que j’ai franchi la ligne, j’ai serré ma sœur, puis mon père dans mes bras. Sans eux, je n’ai aucune idée de ce que j’aurais pu faire. Savoir que je le verrais un peu partout sur le parcours, ça me poussait à continuer, encore et encore. Je m’incline devant ceux qui font la course en solo, je ne sais pas comment ils font… mais je vais probablement m’essayer un jour ! 🙂

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Avec ma petite soeur, qui a tellement aimé l’expérience qu’elle est prête à recommencer et peut-être, agir comme pacer l’an prochain. À suivre ! 🙂

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Mon père, qui a été de la partie pour chacun de mes 100 miles. Il semblerait que nous avons un petit air de famille. On nous a même déjà demandé si nous étions… frères !

Attendant patiemment que nous ayons terminé nos « retrouvailles » familiales, Amy, la directrice de course, affichait un beau sourire. Son travail est totalement bénévole, alors je crois que son « salaire », elle le reçoit quand elle voit les coureurs heureux. Quand je me suis tourné vers elle, elle m’a tendu la main. Nah, je suis québécois, chère Amy, tu vas avoir droit à un câlin !  Elle l’a accepté de bonne grâce pendant que je la remerciais d’avoir si bien mené un événement d’une telle envergure.

Après les photos, je suis retourné la voir pour lui expliquer que j’avais un kyste infecté, que je devais le faire drainer tous les jours, que j’avais un rendez-vous dimanche à 15h, etc. Bref, je ne pourrais pas être au BBQ. « And you ran 100 miles with that ? » qu’elle m’a demandé. Heu oui. Dis-moi que tu n’aurais pas fait la même chose à ma place…

Toujours est-il qu’elle n’a vraiment pas fait de chichi et m’a remis mon buckle. Amy étant Amy, il était impossible que je m’en sorte sans une petite jasette (j’en avais eu un bref aperçu à Massanutten) et bien honnêtement, ça faisait un bout de temps que j’avais envie de lui en piquer une, alors pourquoi ne pas en profiter là, par un beau samedi soir d’été ?

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En pleine séance de mémérage avec Amy. Elle est vachement sympa, j’ai hâte de la recroiser, durant une course ou… après, comme ici.

En quelques minutes, nous avons couvert Massanutten, les difficultés du parcours du Vermont (tous deux sommes d’accord : il n’est vraiment pas facile, malgré tout ce qu’on en dit !), les rigueurs du froid dans le nord-est du continent, l’exploit de son mari Brian en Virginie et bien d’autres choses. J’ai aussi profité de l’occasion pour serrer la pince à Brian, qui avait l’air fatigué. J’avoue que c’est rassurant de voir qu’un athlète d’élite peut sembler humain après avoir couru 100 miles. Il n’avait pas gagné, devant se « contenter » de la deuxième place derrière un gars qu’il ne connaissait pas. Il semblait déçu, mais pas démoralisé. Ce n’était qu’une course, après tout.

Un autre athlète d’élite qui avait l’air fatigué, c’était Joan, que j’ai croisé à la tente médicale. Pierre et lui avaient terminé ensemble, une heure avant moi. Quand on pense qu’il m’avait mis plus de 2 heures à Bromont (tout en se permettant 3 siestes en cours de route) et 6 à Massanutten, c’est dire à quel point la journée n’avait pas été bonne pour lui. Il la raconte ici.

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Joan, pourtant pas dans un grand jour, n’a jamais laissé tomber. Plusieurs à sa place l’auraient fait…

Quant à Pierre, je n’ai malheureusement pas eu la chance de le voir après la course. Mais dans nos échanges Face de Bouc, j’ai senti sa fierté d’avoir réussi à faire sous les 19 heures. Bravo mon ami !  J’ai par contre eu la chance de voir Simon juste avant de partir. Son sourire en disait long sur sa satisfaction d’avoir complété son premier 100 miles en 20h40. Je sens que je vais le revoir très bientôt. 🙂

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Je me suis souvent demandé pourquoi les athlètes olympiques mordaient leur médaille. Peu importe, je me suis amusé à faire de même en mordant mon buckle…

La récupération

Après Bromont, j’avais les chevilles tellement enflées qu’elles ont pris une pleine semaine avant de reprendre leur taille normale. Et j’en ai eu besoin de deux avant de pouvoir reprendre la course.

Suite à mon deuxième 100 miles, à Massanutten, malgré toutes les difficultés rencontrées durant l’épreuve (c’est vraiment le terme approprié !), mes jambes étaient en bon état et je me suis accordé seulement 5 jours de repos.

Après le Vermont ?  Un hybride entre les deux. Une cheville enflée pendant 3 jours, 11 jours sans courir… parce que je le voulais bien. Ne sentant aucune urgence face au reste de la saison, j’ai décidé d’en profiter pour voyager plus souvent au travail à vélo. Après quelques jours, je me suis même surpris à appuyer un peu plus sur les pédales et à tirer un braquet similaire à mes jeunes années.

Bref, tout est revenu à la normale, ou presque. Je suis tout de même en mode « je me traine » quand je cours, mais je suppose que mes jambes vont reprendre leur tonus au cours des prochaines semaines.

Le kyste

Quand je dis « presque »… Le lundi suivant le VT100, j’ai commencé une ronde de 10 jours d’antibiotiques. Disons qu’ils n’étaient pas étrangers à ma décision d’attendre avant de reprendre la course. Moi, courir avec ces cochonneries-là dans le corps…

Une fois le « traitement » terminé, le médecin m’a répété que ce n’était pas normal que ça prenne autant de temps à guérir, que d’habitude, ça prend 7 à 10 jours, qu’il fallait faire quelque chose, etc. Ok, mais on fait quoi ? Pas vraiment de réponse claire, mis à part que je dois voir un chirurgien. J’ai rendez-vous pour le 19 avec François, le membre de l’équipe de support de Seb.

D’ici là, je ferais quoi ?  Ben je ferais mon petit voyage quotidien au CLSC pour faire changer mon combo pansement-mèche. À chaque jour, j’espérais que l’infirmière me dise que c’était presque guéri, que ça achevait, qu’on était sur la bonne voie… pour me faire dire que ça coulait toujours, qu’il semblait y avoir encore un peu d’infection. Le jour de la marmotte, vous connaissez ?  C’est exactement ça que j’ai vécu, pendant 5 semaines au total.

C’était la joie…

Heureusement, la lumière au bout du tunnel semble avoir été rallumée. En effet, depuis dimanche, plus de mèche dans le cratère qui semblerait-il, serait rendu trop petit (je ne sais pas, il est dans mon dos, ce qui fait que je ne le vois crissement pas !). À la place, une gelée, ce qui annoncerait la fin. Vais-je pouvoir finir par me baigner ?

En passant, après avoir vu au moins une vingtaine d’infirmières différentes, je commence à me demander si le look avec la petite cornette, le décolleté plongeant et la jupe courte (vous savez, comme on en voit dans certains films d’auteur) ne serait un pas un mythe. C’est vrai: aucune de celles que j’ai vues jusqu’à maintenant n’était habillée comme ça. Je commence à trouver que ça fait pas mal d’exceptions…

Le reste de la saison

Comme vous devinerez, ce qui reste de ma saison dépendra de ce que le chirurgien va me dire. Pour moi, il n’est tout simplement pas question de courir avec une veste tant que je ne serai pas débarrassé de ce foutu machin dans mon dos. Donc, Bromont serait difficile… à moins que je trouve une façon satisfaisante de pouvoir trainer une bouteille à la main et des bidules à la ceinture. Car à Bromont, on peut avoir besoin de tellement de choses en cours de route : gants, arm warmers, imperméable, tuque à la rigueur. Partir avec une simple bouteille à la main comme dans les vallons de la Nouvelle-Angleterre est hors de question. En ce qui me concerne en tout cas.

Autre histoire à suivre…

7 avis sur « Nouvelles post-Vermont »

  1. Pauvre toi, 5 semaines c’est long. J’espère que tu continues de prendre du mieux. Peut-être que le système immunitaire est un peu affaibli et que tout va rentrer dans l’ordre. Ah le mode je me traine, je le connait bien, c’est exactement de cette façon que je nomme mon état après des longues courses. Cependant, j’essaie de le voir autrement et de me dire que je fais simplement des petites courses lentes 🙂

    • Effectivement, l’hypothèse du système immunitaire affaibli par le VT100 a été soulevée par le médecin. C’est possible, mais j’ai pris la décision de faire la course au lieu de de me retirer « au cas où que peut-être que si… », quitte à m’endurer plus longtemps.
      Mais bon, c’est du passé car le cratère s’est refermé juste à temps pour la canicule ! 🙂 Il ne me reste qu’un tout petit trou par où le sang coule parfois. Rien de grave, je suppose.
      Ouin, les petites courses lentes… Ça fait un mois que j’en fais ! Bon, j’exagère un tout petit peu…

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