Le contraste

Nous sommes à New York depuis à peine plus de 24 heures. Durant ces quelques heures, j’ai été à même de constater pourquoi je tends à me concentrer de plus en plus vers la course en sentiers et délaisser un peu la course sur route.

Pas que le voyage se soit mal déroulé, bien au contraire. Selon notre GPS, nous avons perdu à peine 36 minutes dans la circulation et les détours causés par ses indications nébuleuses. Si on tient compte du fait que nous avons traversé Manhattan d’ouest en est, ce n’est vraiment pas si mal.

Non, ce qui me dérange, c’est toute la logistique dont il faut tenir compte avant de prendre le départ. Ainsi, Barbara et moi sommes allés chercher mon dossard hier. Une quarantaine de minutes de métro et une vingtaine de minutes de marche plus tard, nous étions rendus sur place. Nos sacs ont évidemment été fouillés avant d’entrer à l’expo-marathon et il a fallu faire la file pour présenter des pièces d’identité ainsi que la preuve que j’étais vraiment inscrit. C’est sûr que je serais allé niaiser dans ce coin perdu de la ville juste pour le fun, moi. Enfin… Heureusement, la récupération du dossard en soit n’a pas pris de temps, le nombre de kiosques de distribution étant tout simplement hallucinant. Moi qui croyais avoir vu « beaucoup » de ces kiosques à Boston…

En ce qui concerne l’expo en tant que telle, elle n’était pas si impressionnante. Sur ce point, Boston a définitivement le dessus. Mise à part la boutique Asics qui occupe la majeure partie du plancher, vraiment rien de spécial à signaler. Après avoir fait l’achat de « armwarmers », j’ai fait le plein de gels et de barres énergétiques puis, après m’être assuré que Dean Karnazes n’était pas au kiosque North Face (il était parti depuis un foutu bout de temps !), nous avons levé les feutres.

On m’avait dit que l’organisation à New York, c’est le nec plus ultra. Nous en avons eu une preuve à la sortie: des navettes étaient mises à la disposition des participants et de leurs familles pour les ramener vers les divers hôtels du centre-ville. Vous allez me dire que franchement, des marathoniens, c’est capable de marcher… Oui, bien sûr, mais le quartier autour du Jacob Jovits Convention Center est vraiment moche et se le taper deux fois, bof… En plus, ce n’est pas évident que tout le monde qui accompagne un coureur soit en mesure de marcher autant. Bref, comme il commençait à se faire tard et que nous n’avions pas encore mangé, nous avons profité du « lift » pour nous rapprocher du métro. Car hé non, il n’y en a pas autour du Jovits Center.

Ha manger, le joyeux problème !  Déjà que je n’avais pas vraiment eu le choix de me taper du cr… de McDo au dîner… Comment un coureur peut-il réussir à se sustenter sans se ruiner ni manger de la scrap à New York ?  Disons que ça relève presque de l’exploit. Finalement, ho miracle, nous sommes tombés sur une place qui offrait un grand buffet style « bar à salade pour emporter ». Il y a définitivement un Dieu à quelque part. Ne nous restait plus qu’à nous taper un autre 40 minutes de métro avant de pouvoir manger dans la tranquillité de l’appartement.

Car oui, l’appartement que nous avons loué est relativement tranquille. Je dis « relativement » parce que Brooklyn, ce n’est pas Manhattan, mais ça demeure la grande ville quand même: stationnement dans les rues, du monde partout, circulation incessante, etc.  Pas vraiment mon environnement. Tantôt, j’ai fait le tour de Prospect Park, le parc situé juste en face de notre appart. C’est vraiment chouette, une espèce de mini Central Park. Mais quand tu vois quelqu’un qui a pris la peine d’amener ses poids et haltères dans le parc pour faire ses exercices, tu te dis que tu es définitivement dans un autre monde.

Bon, le dossard, c’était bien beau, mais il va falloir que je me rende au départ. Je suis supposé prendre le traversier pour Statten Island à 6h demain matin. Mais comment savoir combien de temps ça va prendre pour m’y rendre ?  Pas le choix, je devais faire la trajet en métro avant.

Ça a occupé ma matinée, mais ça a été un bon investissement. L’application de calcul de trajets du métro me donnait 37 minutes en me proposant un trajet avec 2 transferts. Hé bien j’ai eu la joie de constater que la dernière ligne qu’il me proposait d’utiliser était fermée la fin de semaine !  Plaisant, n’est-ce pas ?  J’ai donc pris 1h25 pour faire le trajet complet, me donnant le luxe de revenir à Brooklyn avant de retourner à Manhattan. Super efficace, il n’y a pas à dire. J’ai réussi à trouver un autre trajet, plus rapide, pour le retour. Mais mettons que je ne suis pas rassuré et je vais me garder une petite marge de manœuvre.

Bref, en pensant à tout ça, le contraste avec la course en sentiers m’a frappé. En effet, pour le Harricana, nous sommes partis la veille de la course, avons fait les 4 heures de route, nous sommes installés et le lendemain, nous sommes tapés un long voyage de 15 minutes en auto avant d’arriver sur place, cueillir le dossard, puis faire la course. Pas de métro, pas de soirée passée à courir après un dossard, pas de souci de stationnement. Pour courir dans le bois par dessus le marché. Le bonheur.

Ceci dit, je ne voudrais pas que vous vous mépreniez. Je suis très très heureux d’être ici. Faire New York, j’en rêve depuis toujours.  Participer à ce marathon, c’est un privilège. Imaginez: courir les rues de cette ville, la foule omni-présente, l’arrivée à Central Park… Je vais profiter de chaque instant, c’est certain. En plus, la météo annonce un temps splendide. Tout se passera comme dans un rêve… Quand on va finir par finir de partir !

Côté performance, après avoir jonglé avec l’idée de suivre le lapin de 3h10, j’ai décidé  d’y aller au feeling. Je vais partir avec le 3h15 et verrai comment ça se passe. De toute façon, le 3h10 part  dans un groupe de coureurs différent du mien (il y a 4 vagues séparées en 3 groupes chacune), alors je risque de ne jamais le voir de toute façon.

On se dit à demain ?

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