Petites vites de la fin avril

Beaucoup de petites choses ces dernières semaines, malheureusement pas tellement l’occasion de les partager avec vous, fidèles lecteurs. En voici toutefois quelques-unes, en vrac.

La blessure

« Si la course avait été en fin de semaine, je l’aurais courue ».

Voilà, pour ceux qui s’en soucieraient, c’est ainsi que je résume mon état de santé depuis quelques semaines. Je ne suis pas au top, mais je suis en mesure de courir. Marie-Ève a poursuivi son dur travail de « redressement » de ma vieille carcasse et comme je ne suis pas toujours tellement patient quand vient le temps de laisser une blessure guérir, ben le processus est long.

Mais je sens que je suis sur la bonne voie. Vais-je être à mon meilleur niveau à Massanutten ?  Jamais de la vie. Pas assez entraîné, pas assez remis. Mais j’y serai et compte bien le terminer, quitte à ce que ça prenne plus de temps.

Le fat ass

Stéphane, un camarade de course, a eu l’idée d’organiser une « petite » sortie de groupe à la fin mars. L’idée a fait boule de neige et, le soleil aidant, nous nous sommes retrouvés une bonne quarantaine dans le stationnement de la microbrasserie de Dunham, prêts à affronter en gang le « petit » parcours que notre organisateur avait tracé dans les chemins de campagne de cette superbe région.

Au programme: 50 kilomètres divisés en deux boucles. Une première faisait 35 km pour nous ramener au point de départ et une autre de 15 km venait s’y ajouter.

Stéphane a définitivement des talents d’organisateur car il avait tout prévu : le parcours était balisé et il offrait même un petit ravito autour du 16e kilomètre. Wow !

Après un départ groupé, le peloton s’est étiré selon les rythmes naturels de chacun. Comme par magie, je me suis retrouvé avec mes acolytes Pierre et Martin. Ce dernier semblant dans une excellente forme, nous avons fini par le laisser aller, le parcours étant somme toute pas mal exigeant.

Avant même le départ, j’avais décidé de m’arrêter après la première boucle, question de ne pas trop en faire car je n’étais tout simplement pas rendu là dans mon entrainement à ce moment-là (vous voyez, ça m’arrive d’être raisonnable !). Autour du 30e kilomètre, je me suis dit que peut-être que… Mais mes tendons m’ont rappelé qu’ils n’avaient pas vraiment envie d’en faire plus et comme ce n’était pas une compétition…

Ne pouvant résister à l’appel de la bière, Pierre s’est joint à son ami Vincent et à moi dans le « groupe des sages » (hum hum) qui a pris la microbrasserie d’assaut en premier. Que voulez-vous, ne dit-on pas qu’il est préférable de s’entraîner « un peu moins » qu’ « un peu trop » ?  Ça fait que…

Poing levé

Le temps était exécrable. Vraiment exécrable. Pluie, vent, 2 ou 3 minuscules degrés au thermomètre. J’étais sur le chemin du retour, vent en pleine figure, trempé jusqu’aux os. Autour du 28e kilomètre de cette sortie pénible au possible, je me suis retrouvé à combattre un vent qui me forçait à courir en adoptant une position exagérément penchée vers l’avant.

Une rafale vint me déséquilibrer. Puis une autre. J’ai laissé échapper un cri de rage contre les éléments. Puis, quelques mètres plus loin, un autre, encore plus fort, au point où j’en ai eu mal à la gorge.

Le reste de mon corps était somme toute correct, mais mes gants gorgés d’eau ne suffisaient plus à la tâche de protéger mes mains qui étaient frigorifiées. Il y avait une station-service tout près, j’allais m’y arrêter pour demander à Barbara de venir me chercher. Trop, c’était trop.

Puis je me suis souvenu : Quebecers are fucking tough que je me plais à répéter. Allais-je laisser tomber ?

J’ai brandi le poing dans les airs en signe de défi. Est-ce que c’est tout ce que tu as à me donner, Dame Nature de mes deux ?

Je dois toutefois avouer que je me suis trouvé un endroit un peu plus loin pour sécher mes gants avant de poursuivre. Il y a des limites à être fucking tough

La température

Parlant de conditions météo, après un hiver plutôt clément, le sud de la province a subi un mois d’avril anormalement froid, avec parfois de la neige.

Remarque comme ça: ce n’est pas la première fois et certainement pas la dernière qu’il neige en avril. Il y en a au moins une année sur deux, si ce n’est pas 2 sur 3. Je me souviens particulièrement de la bordée mouillée qui nous était tombée dessus la veille de notre départ pour Boston en 2013.

La question alors : pourquoi en faire tout un plat ?  Quand c’est rendu qu’Environnement Canada émet des avertissements de froid au mois d’avril, franchement… Qu’est-ce que ça peut bien faire qu’il fasse 10 degrés moins que la sacro-sainte « normale » de saison ?

C’est ce qui fait la beauté de notre sport : il peut se pratiquer dans toutes les conditions. Ou presque. D’ailleurs, vendredi de la semaine dernière, quand je me suis pointé au bureau dans mon accoutrement de course, des collègues se sont étonnés de me voir arriver ainsi, vues les conditions. J’ai tout simplement répondu que vu qu’il pleuvait, je n’avais pas pu prendre mon vélo.

Ils commencent à être habitués de côtoyer une anomalie de la nature…

Ultra-ordinaire

J’ai assisté au lancement, j’ai avalé le bouquin en moins de temps qu’il faut pour crier « UTMB ! ». Pour les quelques personnes sur cette terre qui ne seraient pas encore au courant, Ultra-ordinaire – Journal d’un coureur, le livre de mon ami Joan, a été lancé il y a quelques semaines.

Impressionnant collage de superbes photographies (prises en majeure partie lors de ses allers-retours au travail à la course ou lors d’événements) et de textes écrits avec une plume que je lui envierai toujours, cet ouvrage est un incontournable, que vous soyez coureur ou pas.

J’ai eu une belle surprise en voyant apparaître mon nom dans la liste des remerciements qu’on retrouve à la fin. J’ai eu beau m’enquérir de la raison de cet honneur auprès de l’auteur, il s’est contenté de me redire « Merci ! ».

Ha ben cout’ donc, ça m’a fait plaisir !

Petit quiz pour ceux qui ont l’œil averti : Joan fait référence à votre (pas toujours) humble blogueur à deux endroits dans son bouquin. Pourriez-vous les trouver ?  Il y en a un assez évident, l’autre moins… 🙂

« Ta femme dit que tu cours des 100 milles… C’est-tu vrai, ça ? »

Journée de repos, promenade de Charlotte au parc. Un groupe de retraités qui vont y prendre leur marche tous les matins m’arrête pour me poser la question.

« Oui. » Vous voulez que je réponde quoi ?  C’est vrai…

« Ça prend combien de temps ? ».

Question classique. J’ai eu envie de les référer au livre de Joan.

Washington

Les années se suivent et ne se ressemblent pas. L’an passé, j’étais le seul Québécois au départ du 50 miles du North Face Endurance Challenge de Washington. Il y avait un autre représentant de la belle province sur place, qui lui faisait le 50 kilomètres et que je n’ai pas eu la chance de croiser. Ce jour-là, nous avons affronté la première vraie journée chaude de l’été, chaude au point où je me suis permis une petite baignade dans un ruisseau sur le chemin du retour.

Hé bien cette année, je ne sais pas si c’est moi qui ai tracé la voie, mais plusieurs des nôtres y étaient (dont Yohan, un de mes lecteurs, qui était là un peu à cause de moi; j’espère qu’il ne m’en veut pas trop aujourd’hui ;-)). Et pas seulement pour faire de la figuration : en plus de terminer dans le top 10 au classement général, les deux premières femmes (Hélène Michaux et Rachel Paquette) étaient des Québécoises !  Wow !  Ajoutez à ça une septième place pour Félix Guévremont et il n’y a pas à dire, Quebecers are fucking tough !

Surtout que les conditions étaient plutôt « québécoises » à ce qu’on me dit : froid, pluie et neige, boue. Rien à voir avec ce que j’ai connu. Je me demande comment je m’en serais sorti, moi qui déteste viscéralement la boue…

La très forte délégation québécoise a poursuivi son travail ce matin à Bear Mountain en allant chercher 5 des 10 premières places. Un de ces jours, un des nôtres ira chercher un grand titre…

La blessure – bis

À deux reprises récemment, je me suis tapé des sorties plus longues qu’un marathon (43 et 45 km) et à chaque fois, il m’a semblé que la blessure ressortait de plus belle. J’ai donc décidé de ne plus dépasser 25 km pour une sortie et de mieux répartir mon kilométrage sur toute la semaine. Jusqu’à maintenant, tout semble fonctionner à merveille (quoi que faire 4 sorties de 20 km ou plus dans une semaine, ce n’est pas toujours évident). Reste à voir ce qui va se passer le jour J. À suivre.

Boston

Quand on dit que les années se suivent et ne se ressemblent pas… En 2015, la course s’est déroulée dans le froid et la pluie (je n’ose imaginer à quel point l’attente à Hopkinton a pu être désagréable) alors que cette année, il faisait un soleil radieux et le mercure dépassait allègrement les 20 degrés au départ… pour plonger quelques heures plus tard.

J’ai remarqué une chose cette année : il m’a semblé qu’on parlait beaucoup, beaucoup de ce marathon. À la radio, sur les réseaux sociaux, même à la télé. Vrai qu’en 2013 et en 2014, j’étais de la fête alors que l’an passé, j’étais encore dans la capitale américaine. Peut-être en ai-je manqué des bouts à ce moment-là. Mais quand même…

Oui, c’est un sport !

C’est bizarre, la question m’a été posée deux jours de suite récemment. Avant, je dois avouer que je n’avais peut-être pas toute la crédibilité nécessaire pour l’affirmer sans détour, mais maintenant que j’ai quelques courses relativement longues dans les jambes, je crois pouvoir l’affirmer sans risquer de me faire juger.

Oui, le golf est un sport.

Dans la jeune trentaine, quand je le pratiquais régulièrement (qui peut se vanter d’avoir déjà réussi un trou d’un coup et d’avoir aussi couru un 100 miles, hein ? :-)) et qu’on me posait la question, ça me frustrait. Et souvent, je répondais par une question: « As-tu déjà joué au golf ? ». Invariablement, la réponse était négative. Car quiconque qui s’est tapé un 18 trous de golf à pied (en voiturette par contre, bof…) sait pertinemment qu’il en ressort fatigué. Pas épuisé comme après une course, on s’entend, mais fatigué. Personnellement, j’avais l’impression que j’avais plus bougé après avoir joué un 18 trous qu’après certaines parties de hockey cosom.

On s’entend, pas besoin d’être un athlète pour exceller au golf. Et le tour de taille de certains golfeurs professionnels est là pour le prouver. Mais il en est de même pour plusieurs professionnels au baseball, au football et même au basketball. Et que dire de certains haltérophiles et boxeurs ? Pourtant, on ne remet pas en question le fait qu’ils pratiquent un sport. Alors, pourquoi en est-il ainsi pour le golf ?  Aucune idée.

Le commentaire

Pierre m’avait averti: « Fred Houde ne sera pas content… »

Frédéric Houde, c’est l’homme à la tête des Courses gourmandes, une série de courses sans prétention qui sont organisées un peu partout en Montérégie et qui remportent un beau succès populaire. Et pour cause, car je n’en entends que des commentaires positifs et pour avoir participé à l’une d’elles (le demi-marathon des Micro-brasseries), je dois dire que les compliments étaient tout à fait mérités.

Vous l’aurez peut-être deviné, le Marathon des Érables (qui avait lieu aujourd’hui) fait également partie des Courses gourmandes et l’argumentation de mon dernier article était en partie basée sur le parcours dudit marathon.

Il s’avère que monsieur Houde a lu mon article et, comme Pierre m’avait dit, il n’était pas content.  Ce qu’il m’a fait savoir via un commentaire qu’il a laissé sur ce site. Commentaire que j’aurais pu ne pas publier, mais auquel j’ai plutôt préféré répondre.

Je n’en vous en direz pas plus car j’aimerais avoir votre avis sans tenter de vous influencer, chers lecteurs. Avis sur le ton utilisé, sur le contenu du commentaire ainsi que sur celui de la réponse. Et je vous demanderais des avis honnêtes, sans complaisance. Car mon but est autant de partager avec vous ma passion de la course à pied que de le faire en m’améliorant, article après article.

Alors à vos claviers, j’attends vos commentaires !  🙂

Nouvelles pré-Harricana

L’apparition – Dimanche 24 août, 6 heures du matin. Je venais de faire mon petit pipi d’avant-course dans les toilettes publiques du KOA de Wilmington et me dirigeais vers le lavabo quand il m’est apparu dans le miroir. C’était la première fois que je le voyais d’aussi près, mais on ne pouvait faire autrement que le reconnaître: il portait une camisole de course, des arm warmers, une casquette vissée sur la tête avec la visière orientée vers l’arrière pour laisser place à sa lampe frontale et une veste d’hydratation. C’est là que ça m’a frappé : j’étais vraiment un ultrarunner !

Bon, après le petit tour de réchauffement dans le pet walk du camping (un sentier de 300-400 mètres de long spécialement conçu pour le meilleur ami de l’homme, vraiment chouette), je suis revenu à la roulotte et ai laissé la frontale et les arm warmers sur place, mais quand même…

À ma décharge, je n’avais pas seulement le look. J’avais tout de même un 50 km dans les sentiers du Flume Trail System (avec quelques incartades à Whiteface, juste à côté) au programme. Des sentiers parfois sinueux, techniques, souvent très techniques même. Mon objectif : faire de la distance, bien évidemment, tout en vérifiant mes progrès au niveau habileté quand les roches et les racines commencent à se multiplier.

Premier constat : maudit que c’est gossant courir avec une cloche à ours !  Entendre des « gueling-gueling » pendant des heures, quelle torture !  Pas étonnant que les gros poilus nous laissent le passage quand on les avertit de notre présence avec ça !  Mais à cette heure matinale, je préférais l’endurer que faire une rencontre impromptue.

Deuxième constat : c’était une utopie de vouloir les Jeux olympiques d’hiver à Québec avec un Massif retravaillé (et une arrivée sur le fleuve, quelle bonne blague !). À un moment donné, alors que je courais sur Whiteface, je suis tombé par hasard sur une vieille bâtisse sur laquelle on pouvait lire : « Arrivée des épreuves de descente et de slalom géant des Jeux olympiques de Lake Placid de 1980 ». Hé bien de cet endroit, je ne pouvais ni voir le sommet de la pente… ni sa base !  Ça c’est une montagne !

Troisième constat : ce n’est pas demain la veille que les ultrarunners vont être considérés comme des gens normaux. Vous auriez dû voir le regard ahuri de nos voisins quand ils m’ont vu revenir à notre site autour de 9h – 9h15 pour refaire le plein en liquide. Priceless.

Quatrième constat : le côté course vous dites ?  Je dirais que c’est pas mal mieux pour le technique, mais je suis toujours aussi pourri dans les descentes. C’était moins pire vers la fin du séjour, mais encore là… C’était peut-être que je commençais à connaître lesdites descentes, justement. Par contre, je me sentais bien après la sortie, capable d’en prendre encore. C’est bon signe, parce qu’avec ce qui s’en vient…

Marathon de Boston – Les inscriptions sont ouvertes depuis lundi et moi, gracieuseté de mon New York de l’an passé ET du fait que je serai âgé de 45 ans le jour de la course, j’aurais pu m’inscrire dès hier, dans le groupe de ceux qui ont devancé les standards par 10 minutes et plus.

Mais je ne le ferai pas. J’en ai souvent parlé, j’y reviens encore: après avoir littéralement couru pendant plusieurs années après l’objectif qui était de me qualifier, je me permets maintenant de ne pas y aller. Ça me fait un peu bizarre… Une amie m’a taquiné en me disant que j’en étais maintenant rendu à boycotter Boston. Faudrait pas exagérer, là !  😉

UT Harricana – Un ami (oui oui, j’en ai plus qu’un !) m’a fait remarquer que j’allais me taper l’équivalent de la distance Québec-Montréal en l’espace de deux courses. Vu de même, ça fait un peu peur, pas vrai ?

Mais bon, en ultra comme dans n’importe quoi, une chose à la fois. La première étape, ce sera le 80k de l’UT Harricana samedi. Cette course sera l’équivalente (temporairement du moins) de la plus longue distance que j’ai parcourue à vie et étonnament jusqu’à hier, je n’étais pas nerveux du tout. Je me sentais zen, en contrôle, comme dans les jours précédant le Marathon de Philadelphie en 2012.

Puis hier soir, premiers signes de nervosité (enfin !), à propos d’une chose sur laquelle je n’ai absolument aucun contrôle: la météo. La nuit s’annonce froide, allant de 1 et 6 degrés selon les sites consultés. Ok, pas de problème. On part avec des arm warmers, c’est tout. Et s’il pleuvait à cette température ?  Oups. Coupe-vent ou pas ?  Et si j’enfile le coupe-vent, je ferai quoi avec quelques heures plus tard, quand il fera 13-14 degrés au beau soleil ?  Cette course-là se fera en semi-autonomie, sans possibilité d’avoir une équipe de soutien, alors ce qu’on aura sur nous au départ, on l’aura encore à l’arrivée (quoi que je compte bien garrocher tout surplus au bout de mes bras lors de mon premier passage au mont Grand-Fonds). J’ai envisagé utiliser mon vieux Camelbak, un véritable container, au cas où, mais je me suis dit que non, ce machin-là, c’est trop gros. Ha, si j’étais comme Joan !  Je me demande bien s’il va partir à moitié nu à 1 degré sous la pluie…

Le reste ne m’énerve pas. Avec un départ des autobus vers le départ à 3h du matin, je risque d’avoir quelques problèmes à dormir avant. Et puis après ?  Je vivrai également quelques premières : départ dans le noir à la frontale, aucun ravitaillement solide avant le 28e kilomètre (il y aura des points d’eau aux 8e et 20e kilomètres). Je prends ça comme un ajout à mon expérience. Ça risque de m’être fort utile pour l’avenir, un point c’est tout.

Une réponse au-delà des attentes ! – Je m’en voudrais de ne pas remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ma levée de fonds pour le Bromont Ultra. Nous les coureurs ne recevons les rapports de dons qu’une fois par semaine, mais déjà, quand j’ai vu mon nom apparaître dans la liste des leaders dans ce domaine la semaine dernière, j’ai été estomaqué.

Alors un gros, gros merci à tous. Vous allez être ma motivation durant ce défi. Je vais penser à vous quand ça ira mal. Pour la première fois, je ne courrai pas seulement pour moi, mais aussi pour vous qui croyez en moi. Je vais faire tout en mon possible pour ne pas vous décevoir.

Nouvelles de Boston

Premier blogue pour moi à partir mon nouveau iPad mini. J’espère que ça ira bien… Et que vous serez indulgents ! 😉

1- Le voyage
Voyage sans histoire, finalement. Nous avions quelques craintes, à cause de la foutue tempête qui s’était abattue sur le sud du Québec vendredi et que notre RAV4 était monté sur du « dur » pour utiliser un langage de course automobile, mais finalement, rien à signaler. Depuis les routes humides et cabossées Québec et des belles autoroutes bien clean des USA, nous avons observé une diminution progressive de la couche de neige au fur et à mesure que nous nous dirigions vers le sud. Rendus à Concord NH pour dîner, la dernière tempête n’était plus qu’un mauvais souvenir.

Incident un peu « cocasse » à la fontière: quand j’ai dit au sympathique (qualilté très rare que bien peu de ses collègues possèdent) agent américain que je m’en allais faire le Marathon de Boston, il m’a demandé quel temps je visais. C’est alors que j’ai entendu une voix répondre 3h05 et c’est avec horreur que j’ai constaté que ladite voix m’appartenait. J’ai toutefois corrigé le tir tout de suite après, mon cerveau reprenant un certain contrôle. « 3:15 would be very good » que j’ai pris la peine d’ajouter.

Non mais, c’était quoi, cette affaire-là ?

2- L’hôtel
Nous sommes créchés au Best Western Adams Inn, situé à Quincy, en banlieue sud de Boston. L’endroit est correct, les chambres aussi. J’ai reçu une bonne nouvelle en arrivant: l’hôtel offre une navette gratuite ainsi qu’un petit déjeuner aux marathoniens. Cool ! 🙂

Quand est venu le temps de réserver ma place, j’ai compris qu’il ne s’agissait pas d’une navette vers le départ, mais bien d’une navette vers les navettes nous amenant au départ. Vous me suivez ? En tout cas, c’est mieux que d’avoir à me casser le ciboulot avec les délais du métro. Je n’aurai qu’à me laisser guider.

Pour le reste, notre chambre (et celle de mes parents aussi) offre une belle vue sur une rivière et un parc de l’autre côté. Pas le grand luxe, mais bien acceptable. Léger inconvénient par contre: l’insonorisation est à chier. En plus, 50% de l’endroit était occupé par les invités d’une noce la nuit dernière. Pas tellement compatible avec les besoins en sommeil des occupants de l’autre 50%…

3- L’expo-marathon
Le système de transport en commun de la ville étant simple à utiliser, nous avons pu nous rendre au centre-ville sans problème. Nous n’étions pas débarqués du train que les couleurs du marathon, jaune flashant et bleu, nous sautaient au visage. Nous n’avons eu qu’à regarder d’où venaient les centaines de gens avec un sac jaune Adidas en plastique pour trouver notre chemin vers l’expo-marathon.

On m’avait averti, et pourtant… C’est tout simplement gigantesque ! La cueillette du dossard s’est faite très rapidement, malgré l’insistance de Barbara pour que je passe par un kiosque où je n’avais pas à faire (comme à Philadelphie, décidément… ;-)) et la demoiselle devant moi qui semblait avoir une infinité de questions â poser. Heu, c’est juste un dossard, chose, c’est-tu trop compliqué pour toi ?

Ceci dit, il y a tellement de bénévoles assignés à la remise des dossards que ça fait peur. Quand on entre dans le centre des congrès, il y a des tables à perte de vue. Impressionnant. J’ai ensuite ramassé mon t-shirt officiel (jaune flashant et bleu, bien évidemment), puis nous nous sommes dirigés vers l’expo en tant que telle.

Première station, obligatoire: la boutique Adidas, commanditaire officiel de l’épreuve. Immense (deux fois plus grande que le Running Room du Marathon d’Ottawa) et… jaune. Il y avait peut-être du stock intéressant, mais Adidas, je trouve ça tellement laid… Une fois sortis de la boutique, c’était la cohue. Du monde partout, partout, pas moyen d’avancer.

J’avais alors une seule idée en tête: sortir de là. Ma pression montait comme quand je me retrouve dans un centre d’achats, alors que je suis supposé être ici pour m’amuser. J’ai donc fait le plein de barres énergétiques et de gels, puis nous avons cherché la sortie. Finalement, nous nous sommes retrouvés dans une partie moins peuplée et avons déambulé un peu. J’ai figé devant le kiosque de The North Face qui annonçait la présence de Dean Karnazes pour aujourd’hui 15h. Hum, tentant… Mais je me suis dit que je serais mieux à l’hôtel que dans la foule à moins de 24 heures de la grande course.

4- La ville
En sortant, nous sommes allés nous promener en ville. Évidemment, ma douce moitié voulait aller dans une boutique spécialisée en bidules pour chiens qu’elle avait spottée avant de partir… 🙂 Ensuite, nous nous sommes promenés, sans but précis.

Dire que la ville est marathon serait un euphémisme. On voit du jaune et du bleu partout, autant sur les affiches que sur les gens. Une église annonçait même une bénédiction pour les coureurs à 10h30 ce matin.

Pour le reste, la propreté de Boston nous a frappés. Les bâtiments sont superbes et entretenus méticuleusement. À voir, même en dehors l’environnement de la course. C’est d’ailleurs ce que mon fan club est allé faire aujourd’hui, pendant que j’allais me promener dans le parc en face avant de me transformer en plante verte pour le reste de la journée…

5- Le marathon
Je vous avoue bien candidement un chose: j’ai hâte que ça commence. Aujourd’hui, en étant à une troisième journée sans course, je me sens en manque. J’ai hâte à 10h demain matin, hâte de me mettre enfin en marche. J’ai hâte que l’incertitude soit chose du passé, hâte de me dire: « Ça y est, cette fois-ci, c’est pour vrai ! ».

Le site AccuWeather annonce en grandes pompes que les conditions seront idéales pour courir demain. Côté température, oui (10-12 degrés durant la course, soleil et nuages), mais côté vent par contre… Hé oui, après avoir changé de direction toute la semaine, il sera finalement de l’est, soit directement dans notre figure. Les performances en seront donc grandement affectées… Et je vais vraisemblablement passer ma course en entier à suivre quelqu’un à la trace, question de me faire couper le plus de vent possible.

J’espère toujours 3h15 (3h05, je pensais à quoi, donc ?), mais bon, ce sera dans des conditions pas mal plus difficiles que lors de mes deux derniers marathons, alors si je fais plus lent, ce ne sera vraiment pas la fin du monde. Et même dans des conditions parfaites, ce ne serait pas la fin du monde non plus !

On se reparle bientôt !

Stratégie ? Quelle stratégie ?

Voilà, la prochaine fois que je vais courir, ce sera durant le Marathon de Boston. J’avoue avoir peine à y croire… Les Olympiques des coureurs du dimanche et j’y serai. Wow.

Cette semaine, tel que prévu, j’ai fait mes deux sorties de 10 km, mardi et jeudi. À peu près tous les programmes d’entrainement suggèrent de prendre ça relaxe la semaine avant un marathon. Sauf que je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, mais quand je pars pour 10 km, on dirait que je me dis « Bof, ce ne sera pas long de toute façon, alors… » Ça fait que j’avais beau essayer de me retenir, j’ai terminé avec des temps de 41:05 et 41:08. Je sais, beaucoup trop vite, vraiment pas fort de ma part… En plus du risque de blessure, je taxais mes jambes. Mais il y a un détail à ne pas négliger: le côté psychologique de la chose. Je n’étais pas totalement à fond et n’étais définitivement pas à bout de souffle en terminant, alors je me dis que la vitesse est bonne et qu’avec trois jours de repos, mes jambes devraient logiquement être capables d’endurer le quadruple de cette distance si je vais plus lentement…

Enfin, on verra bien. Pour le moment, la neige tant annoncée a (finalement) commencé à tomber. La dernière tempête de l’hiver qui obsède les gens alors que dans le fond, est-ce que ça dérange vraiment ?  Dans quelques jours, ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Il m’arrive souvent de ne pas comprendre l’obsession que nous avons (et je m’inclus dans le lot) pour la météo. Qu’est-ce qu’on y peut de toute façon ?  Nous avions prévu partir tôt demain matin, question de pouvoir s’installer à l’hôtel et aller à l’expo-marathon avant sa fermeture, à 18h.  Mais s’il fait tempête, on retardera le départ de quelques heures et on ira à l’expo-marathon dimanche, c’est tout. Est-ce bien grave ?  Qu’est-ce qui nous fait plus de tort: s’en faire pour une chose sur laquelle on n’a aucun contrôle ou avoir à tout simplement s’adapter ?

Mais bon, tant qu`à être sur le sujet, la météo est optimiste pour le jour de la course: alternance de soleil et de nuages avec un maximum de 57 degrés Farenheit (14 Celcius). Le vent: 10-15 km/h du sud. Donc, pas vraiment de soucis à me faire de ce côté. Un vent d’est aurait été plus problématique…

La stratégie maintenant.  Heu, quelle stratégie au juste ?  Ben non, j’ai tout de même fait une petite base de devoirs… Mais pas tellement. J’ai regardé le profil du parcours (il est pas mal plus clair dans le petit guide qu’ils nous ont envoyé que sur cette page web), consulté les conseils d’experts, lu quelques récits de course, etc. Sauf qu’on dirait que je n’accroche pas. J’ai l’impression qu’ils en mettent plus que le client en demande.

Le parcours est descendant sur les 4 premiers milles, puis relativement plat sur les 12 suivants. Le gros du travail se retrouve entre les 16e et 21e milles où on retrouve les infâmes Newton Hills, la pire étant la désormais célèbre Heartbreak Hill, la quatrième et dernière du lot. Puis, les 5 derniers milles sont en descendant ou à peu près.

C’est un profil qui s’apparente un peu à ce que j’ai vu à Mississauga: début descendant, relativement plat par la suite, puis des montées-descentes dans la partie cruciale du parcours. La côte au 34e kilomètre me restera toujours en mémoire… En plus, les 17 derniers kilomètres avaient été parcourus avec un vent de 30 km/h dans le visage, sous la pluie. Je m’imagine difficilement de pires conditions pour un marathon.

Dans les récits, plusieurs ont dit que les montées des Newton Hills étaient surévaluées, mais que c’étaient plutôt les descentes à répétition qui avaient tué leurs quadriceps. Hein ?!?  Si c’est vrai, je suis en voiture. Heartbreak Hill aurait une pente de 4.5 – 5% et c’est la plus difficile. J’imagine que les descentes ne sont pas tellement plus abruptes (mais je ne peux en être absolument certain), alors je ne vois vraiment pas comment mes quads pourraient avoir de la difficulté à composer avec ça. Je pense qu’ils ont déjà vu pire… et sur une distance pas mal plus longue !  🙂

Ceci dit, il ne faut pas non plus partir en fou. Je me souviendrai toujours du monsieur qui m’avait raconté, avant le départ du Marathon de Montréal en 2010, que lui était parti vite parce que ça descendait, puis en avait payé le prix par la suite.  Il m’avait donc conseillé de faire attention. Je me suis toujours demandé pourquoi il m’avait dit ça vu qu’à ce moment-là, je n’étais pas qualifié… J’ai la tête d’un gars qui est supposé être qualifié pour Boston ou quoi ?

Je compte donc faire les premiers kilomètres bien sagement, en restant « en dedans » comme on dit. D’ailleurs, j’ai déjà remarqué qu’en course, ça va souvent très bien quand je me retiens, probablement parce que je suis plus détendu à ce moment-là. Je m’ajusterai ensuite. L’hydratation et l’alimentation joueront un rôle crucial, question de ne pas choker dans la partie de la course la plus difficile. Je n’ai toutefois pas de plan précis d’établi, je vais y aller à l’instinct. Ça m’a plutôt bien servi la dernière fois. 🙂