Je fais quoi maintenant ?

Un mois. Maintenant un mois depuis que j’ai franchi la ligne d’arrivée à Bromont par cette merveilleuse matinée d’octobre. Et on m’en parle encore. D’ailleurs, ça m’étonne un peu. Les gens savaient que je courais des ultras. Ça faisait longtemps que je disais que je voulais faire un 100 miles, alors pourtant en faire tout un plat ?  Si disais que je voulais le faire, c’est que j’envisageais vraiment de le faire. Ce n’étaient pas seulement des paroles en l’air. Les paroles en l’air, ce n’est pas mon style. Ok, ça m’a pris un léger coup de pied dans les derrière de la part de Pat, mais je l’ai fait.

Maintenant, après pris deux semaines de repos complet (pas vraiment le choix au début, j’avais une entorse à la cheville droite et elle tout comme l’autre étaient ont pris 5 jours à désenfler; jamais la machine à glace d’un hôtel ne m’a été aussi utile !), puis m’être blessé à l’ischio droit lors mon retour, j’ai finalement pu reprendre le collier sans douleur. Alors, maintenant que je suis redevenu fonctionnel, une question se pose: je fais quoi ?

Pour la première fois depuis longtemps, je n’ai pas de plan précis pour les prochains mois. Je ne suis pas inscrit à Boston, ce qui laisse le champ libre pour le printemps. Je ne sais même pas si je ferai un marathon en 2015, ce qui serait une première depuis 2006, l’année où j’ai commencé à courir.

C’est qu’avec les années, je me suis mis à de moins en moins apprécier les compétitions sur route. Toujours surveiller sa cadence, se faire du souci avec le vent, la température et surtout, avec son temps. Ha, le foutu chronomètre, le maître absolu de la course sur route. Celui qui nous sert de comparatif, celui contre lequel on se bat en permanence. Je ne sais pas si c’est parce que je vieillis, mais je commence à en avoir soupé de me battre contre lui.

Ceci dit, l’entrainement sur route demeure nécessaire car il permet de rester affûté, de conserver sa pointe de vitesse, si essentielle pour être confortable à un rythme raisonnable pendant de longues heures.

Ce qui me ramène à la question originale : je fais quoi ?  Pour 2015, je ne veux pas rater le Vermont 100. Il me faudra d’abord pouvoir réussir m’inscrire, mais bon, c’est une autre histoire. Advenant que je puisse y participer, j’axerai ma saison là-dessus.

Comme course préparative, il y aurait le 60k à St-Donat (j’ai résisté à la tentation de m’essayer pour le 120k) ou l’Estrie 50 qui aurait lieu deux semaines avant.

Plus tôt au printemps, il y a évidemment le classique Bear Mountain (50 miles) qui est très populaire ici. Sauf que ça fait longtemps que je regarde du côté du marathon de Burlington et faire les deux la même année ne serait pas une bonne idée. En ce qui me concerne en tout cas. Mais il y a une autre course de 50 miles en avril dans la région de Washnington… À moins que je fasse Sulphur Springs ?  Je tente ma chance pour Massanutten ?

Bref, je ne sais pas. C’est la même chose pour l’automne. Chute du Diable, 120k Harricana, Virgil Crest, Bromont ?  Pas plus d’idée.

Pour le long terme,  c’est plus clair. Mon objectif est de faire les grandes courses, un peu comme Boston et New York sur la route : UTMB, Western States, Leadville, Wasatch, etc. Ajoutez à ça de belles courses comme celle dont m’a parlé un de mes lecteurs: l’Éco-Trail de Paris. Oui oui, une course de 80 kilomètres en sentiers à Paris !  Il faut que je fasse ça un jour, c’est certain.

Et à très court terme : je refais un 50k intérieur ou pas ?

Bref, beaucoup de plaisir en perspective… et encore plein de défis à relever ! J

Calendrier des courses possibles en 2015 (et non, je ne le ferai pas toutes !)

En terminant, comme une image vaut mille mots,  je vous laisse sur quelques clichés pris à Bromont.

Ce n'est pas le baiser du vainqueur, mais c'est ce qui s'en rapproche le plus !  ;-)

Ce n’est pas le baiser du vainqueur, mais c’est ce qui s’en rapproche le plus ! 😉

 

Mon fan numéro 1, mon ami, mon père

Avec mon fan numéro 1, mon ami, mon père

 

Une belle surprise à mon arrivée: Joan m'avait attendu. Définitivement que j'adore le monde de la course en sentiers !

Une belle surprise à mon arrivée: Joan m’avait attendu. Définitivement que j’adore le monde de la course en sentiers !

 

En entrevue avec le Journal de Mourial. Tout ce qui me venait en tête à ce moment: "Essaie de répondre autre chose que Oui ou Non et surtout, arrange-toi pour être compréhensible !". Le photographe est partie 10 minutes avant mon arrivée. Les articles sont ici.

En entrevue avec le Journal de Mourial. Tout ce qui me venait en tête à ce moment: « Essaie de répondre autre chose que Oui ou Non et surtout, arrange-toi pour être compréhensible ! ». Le photographe était parti 10 minutes avant mon arrivée…

 

Une bière à 9h30 le matin. Quoi, une fois n,est pas coutume, non ?

Une bière à 9h30 le matin. Quoi, une fois n’est pas coutume, non ?

 

À mon tour, j'ai attendu ceux qui ont terminé en troisième position: Louis (9) et Pierre (23). Avec nous, Patrick-le-bénévole-qui était-partout et Gilles, un des principaux organisateurs

À mon tour, j’ai attendu ceux qui ont terminé ensemble en troisième position: Louis (2) et Pierre (23). Avec nous, Patrick-le-bénévole-qui était-partout et Gilles, un des principaux organisateurs

 

Pat, maudit que t'avais raison !

Pat, maudit que t’avais raison !

 

 

Toronto ou Mississauga ?

Ha le mois de janvier… Les grands froids (ben, pas vraiment ces derniers jours, mais ça va revenir), la neige, les journées qui allongent tranquillement. Pour bien des coureurs, c’est le moment de l’année pour établir le calendrier de compétitions pour les 12 mois à venir. Et pour plusieurs, un marathon au printemps, c’est définitivement un must. Ottawa semble le choix évident, mais il s’emplit vite (il est déjà vendu à 67%) et dans d’autres cas, il est aussi possible que le coureur ne soit pas disponible à la date prévue pour la course.

Comme j’en ai déjà glissé un mot, au cours mes premières années dans le merveilleux monde de la course, je participais presque systématiquement à trois épreuves: le demi-marathon Scotia Bank de Montréal en avril, le Tour du Lac Brome en juin et le Marathon de Montréal en septembre.

Puis, en 2010, question de me tenir en « forme de course » plus longtemps durant l’année, j’ai décidé d’ajouter un marathon au printemps et de laisser tomber le Lac Brome, que je trouvais trop « vulnérable » à la chaleur de toute façon. Le choix le plus simple pour un marathon au printemps était évidemment le Marathon d’Ottawa. En plus de se dérouler pas trop loin de chez moi, Steph, mon grand ami d’enfance, habite à Gatineau. Je pouvais donc squatter un hôtel pour vraiment pas cher. L’expérience a été magique: une course avec une organisation et une ambiance extraordinaires qui s’est conclue par un record personnel battu de 11 minutes. J’étais définitivement accroc.

2011 arriva et Barbara et moi avons décidé d’enfin nous payer LE voyage: deux semaines en amoureux à Paris. Sauf que je voulais absolument faire un marathon au printemps et nous voulions également éviter les grosses chaleurs de l’été dans la Ville Lumière. Et pas question de faire le marathon en revenant, je n’aurais pas profité du voyage. Ottawa étant à la fin mai, il était définitivement situé trop tard dans le calendrier. Que faire alors ?  Deux choix « potables » s’offraient à moi: Toronto et Mississauga.

Créé en 1977, le Marathon de Toronto était traditionnellement organisé en octobre. Cependant, un autre évènement d’envergure arriva dans le portrait en 2000: le Toronto WaterFront Marathon, qui avait lieu en septembre. Avec son parcours plat et ultra-rapide, il gagna rapidement en popularité et en prestige (ce que je trouve d’ailleurs très ironique: plus un marathon est facile, plus il est prestigieux !). Les problèmes de logistique (fermeture des rues, entre autres) rendit difficile la cohabitation entre les deux, ce qui força le plus petit à se déplacer au printemps pour l’édition 2011.

Ceci ne fit évidemment pas l’affaire de Mississauga (« le Laval ontarien »), la principale banlieue de la métropole du pays. En effet, le marathon de cette dernière avait lieu en mai depuis 2004, sans réel problème de concurrence. Et comble de malheur: les deux marathons allaient avoir lieu… le même jour !

J’ai donc passé des semaines à me poser la question: à quelle course participer ? Je suis allé voir sur des forums de discussions, consulté d’autres coureurs, rien de bien clair n’est ressorti pour m’aider à aiguiller mon choix. J’ai finalement opté pour Mississauga pour deux raisons: l’heure du départ (7h30 au lieu de 9h pour Toronto, qui s’est ravisé depuis) afin d’éviter le plus possible la chaleur (ça peut arriver) ainsi que la très grande facilité à trouver du stationnement tout près du départ. De plus, comme je voulais me qualifier pour Boston, on m’avait dit que le parcours s’y prêtait mieux.

Le jour de la course, un  crachin désagréable est tombé toute la journée, le tout agrémenté par un vent du nord-est à 25-30 km/h et des températures n’atteignant jamais les 10 degrés. Pour la chaleur, on repassera… Le parcours est orienté de façon à ce que les coureurs aient le vent dominant dans le dos sur les 16 derniers kilomètres. Le problème, c’est que le vent dominant, c’est celui du… sud-ouest ! Nous avons donc dû faire face une véritable tempête, mais j’ai tout de même réussi à me qualifier. Par contre, mon temps étant trop « sur la fesse », je n’ai pas été accepté pour Boston cette année-là. Ce n’était que partie remise. 🙂

Mais avec le recul, avais-je fait le bon choix ?  Je n’ai jamais participé à celui de Toronto, alors je ne peux pas être certain. Mais Mississauga, c’est plutôt… ordinaire.  Ha, c’est foutrement bien organisé au départ et à l’arrivée. C’est entre les deux que ça se gâche. Côté points d’eau, vraiment pas de problème, il y en a systématiquement aux deux kilomètres. Mais la course se déroule dans un anonymat presque complet. Nous avons traversé des quartiers résidentiels où les seuls spectateurs rencontrés étaient les gens qui travaillaient sur leur terrain. Des faces en point d’interrogation, j’en ai vu ce jour-là !

De plus, les indications n’étaient vraiment pas claires. À un moment donné, je me suis retrouvé sur une piste cyclable, sur le bord du lac Ontatrio, avec personne devant, ni derrière. J’ai définitivement douté être sur le bon chemin. Se perdre dans un ultra, ça fait partie de la game. Mais dans un marathon ?  Finalement, je n’étais pas perdu, mais je n’ai pas nécessairement un bon souvenir de l’expérience.

Pour vous prouver à quel point les indications étaient mauvaises, celui qui a terminé en première position a éventuellement été disqualifié pour avoir escamoté une partie du parcours. En effet, le chemin à suivre était tellement clair que le cycliste qui l’accompagnait a carrément loupé un détour vers le lac, détour qui comprenait la principale côte du parcours. Ça donne une idée de la présence extrêmement nombreuse des spectateurs sur le parcours, hein ? 😉  Comment on dit ça par chez nous ?  Ha oui: pas fort…

Cet incident a d’ailleurs nui à l’épreuve car la participation a significativement diminué en 2012. Donc, si vous avez à choisir entre les deux, bien que je ne connaisse pas Toronto, j’éviterais Mississauga. À une exception près, cependant: si vous visez un temps de 3h15. Car depuis des années, le lapin de 3h15 est le même et il se tape également ce boulot à Ottawa et au Waterfront. C’est une véritable horloge: il arrive immanquablement sur son temps à 10 secondes près. Vous n’aurez donc qu’à le suivre sans vous casser le ciboulot et il vous amènera à bon port.

Plus près de chez nous, le même jour qu’Ottawa, il y a le Vermont City Marathon, disputé à Burlington. Je ne le connais pas lui non plus, mais on n’en dit que du bien… mise à part son relief pas toujours facile. Je me promets bien d’y aller un jour… mais pas cette année.