Un super bel entraînement

Comme je suis sur mon iPad, je vais y aller au plus court. Des détails suivront sous peu.

J’ai eu un super bel entraînement aujourd’hui au XC Harricana. 28 km dans les côtes et les sentiers de Charlevoix, ma plus longue sortie depuis ma blessure. Des beaux sentiers, bien entretenus et pas trop techniques pour pépère Fred qui a toujours un peu de difficulté quand ça se corse à ce niveau.

Résultat officieux: 2:44:51, bon pour la 15e place à ce qu’il paraît. J’attends avec impatience que SportStats sorte les résultats officiels. Mes genoux ont bien tenu le coup, malgré quelques descentes pas piquées des vers. Je ne regrette toutefois pas d’avoir annulé ma participation au 65 km et au VT50: ils n’auraient tout simplement pas « toughé la run », comme on dit. Et moi non plus ! 🙂

Mon amie Maryse, qui faisait le 10 km avec deux amies, semble avoir adoré l’expérience . Après St-Donat, mettons que la barre n’était pas tellement haute !  Son collègue Seb ainsi qu’un ami de celui-ci nous ont toutefois fait une belle frousse à l’arrivée du 28 km. Ils avaient l’air complètement vidés, pire que moi après mon fameux Montréal 2008… Mais ils sont jeunes et ont retrouvé le sourire rapidement !

On se reconnecte plus tard.

C’est officiel, plus d’ultras pour cette année

25 kilomètres au mont St-Bruno ce matin. Ce matin, j’étais convaincu à 99%, maintenant je le suis à 100%: les ultras, c’est fini… pour cette année !

Je voulais faire un dernier test, au cas où. Mais la forme n’y est tout simplement pas. Car si on veut faire un ultra, on ne s’en sort pas, il faut courir. Beaucoup. Pendant des semaines (qui m’ont semblé durer des mois et pour ma conjointe qui devait m’endurer, ça a dû sembler des années), je n’ai pas couru du tout et depuis que j’ai repris il y a maintenant une quinzaine de jours, j’ai à peine fait le kilométrage que je fais normalement en une semaine quand je me prépare pour une compétition. Ajoutez à ça que je dois encore faire très attention dans les descentes (il y en a énormément au Vermont 50, alors que pour le Harricana, je l’ignore), que l’an passé, malgré un entrainement très poussé, j’avais terminé pété de partout, et une seule solution s’imposait: déclarer forfait.

Autre détail non négligeable: les frais de déplacement et surtout, d’hébergement. Pour le Vermont 50, c’est deux nuits à l’hôtel (je l’admets, je ne suis pas un vrai ultrarunner, j’ai un petit côté douillet). Je ne me voyais pas nous engager dans ces frais pour devoir abandonner après seulement 19 km de course. Je viens donc d’écrire au directeur de l’épreuve pour lui annoncer que je me retirais. À grand regret. Ils sont supposés me rembourser une partie des frais d’inscription, c’est déjà ça.

Quant au Harricana, les frais engagés étant moindres (nous partagerons un chalet avec mon amie Maryse) et comme je suis tout de même en mesure de courir un peu, je suis maintenant inscrit au 28 km. C’est une course que je compte faire comme une sortie d’entrainement pour le Marathon de New York, sans plus. Et nous allons en profiter pour voir notre amie que nous ne voyons jamais assez souvent.

Je dois avouer que j’ai eu un pincement au cœur lorsque j’ai vu la liste des inscriptions après avoir confirmé la mienne. En effet, deux connaissances qui étaient à St-Donat s’étaient inscrites au 65 km très récemment. Grrr !!!  En plus, j’y aurais retrouvé beaucoup de coureurs d’élite d’ici, des gens avec qui il est toujours plaisant d’échanger. Aussi, si j’avais été au sommet de ma forme, j’aurais beaucoup aimé me comparer avec une athlète de haut niveau comme l’ancienne cycliste Lyne Bessette qui y sera. Ce sera pour une prochaine fois…

L’air bête

“Ça va pas, hein ?”

Dimanche matin , nous étions dans la voiture. Nous avions un pique-nique avec des collègues de travail et c’est là que nous nous rendions. Quand ça fait 26 ans qu’on est avec la même personne, dont les 23 dernières à vivre ensemble, disons qu’on n’a pas besoin de se parler pour se comprendre.

“Non.”

Depuis la veille, je n’avais qu’une seule chose en tête: mon foutu genou. Et toutes les questions que cette blessure apporte avec elle.  Vais-je pouvoir être au Harricana ?  Au Vermont 50 ?  À New York ?  Vais-je seulement courir à nouveau ?  Quand ???

Et la douleur à la hanche/dos/fesse… Merde, tout allait bien de ce côté avant que Sophie y touche. Est-ce récupérable ?  Ai-je des dommages ?  Moi qui n’avais jamais cru à la chiropractie, j’en étais devenu un fervent défenseur. Plus maintenant. Le doute s’est installé. Et le lien de confiance, à défaut d’être rompu, s’est un peu fragilisé.

Ça fait que je traine un maudit air bête à longueur de journée. Et Barbara qui est tellement compréhensive… Elle pourrait bien me sermonner, me dire que sa situation est 1000 fois pire que la mienne (elle aurait raison), mais non. Elle sait à quel point j’ai besoin de courir pour me sentir bien. Me sentir libre. Me sentir moi-même. Quand on parle de soutien de la part de sa conjointe…

J’essaie de me dire que ce n’est pas la fin du monde, que je ne suis pas le premier à passer par là. Je m’encourage en pensant à Pat qui a été sur le carreau pendant des semaines au printemps, puis qui a réussi à se taper deux courses de 100 milles presque coup sur coup. S’il a réussi à se rétablir à temps, pourquoi pas moi ?  Surtout que les courses que j’ai au programme sont pas mal moins longues que les siennes…

Je pense aussi à ces coureurs professionnels qui ratent des marathons importants pour cause de blessures. Eux, c’est leur job, leur gagne-pain. Moi, c’est juste un passe-temps. Des courses, dans le pire des cas, il va y en avoir d’autres, non ?  Aussi, je suis encore capable de pédaler sans douleur (ou presque). Hier, j’ai fait 60 km, ma plus longue randonnée de vélo depuis des années. Si au moins je peux garder le cardio intact, en attendant…

Mais tout ça, c’est seulement de la belle rationalisation. La réalité, c’est que je me sens comme un pur-sang enfermé dans son enclos. Je piaffe d’impatience, rue dans les brancards (je commence à comprendre d’où viennent ces expressions-là). J’ai fait quelques appels aujourd’hui. J’ai pris un rendez-vous avec une ostéopathe dont on me dit énormément de bien. Elle est spécialisée dans le genou et va certainement m’aider pour ma hanche. J’ai aussi contacté des spécialistes en médecine sportive: pas de place avant octobre !  C’est que je devrais normalement avoir fait deux ultras d’ici là, moi…

Bon, pour se changer les idées un peu, petit mot sur le Vermont 100. Un coureur de chez nous s’est  illustré: Sébastien Roulier, qui en était à sa première course de 100 milles, a terminé en septième position et ce, seulement deux semaines après nous avoir fièrement représentés aux championnats de monde. Toutes mes félicitations Seb !  🙂

Il semblerait toutefois que la course a été très difficile cette année, probablement à cause de l’humidité. En tout cas, le taux d’abandons a été élevé et certains ultrarunners aguerris n’ont pas été en mesure de terminer, alors ça donne une bonne idée.  J’y avais d’ailleurs pensé durant les jours de chaleur accablante que nous avons subie la semaine dernière et j’y songe de plus en plus sérieusement: peut-être (advenant que je puisse recommencer à courir un jour ;-)) que finalement, le Vermont 100, ce n’est pas une bonne idée pour mon premier 100 milles. Comme je tolère très mal la chaleur quand je cours (en fait, je la tolère mal tout le temps: je porte des chemises à manches courtes à longueur d’année), je devrais peut-être m’orienter vers des courses à l’automne.

Dans ma mire: Haliburton Forest (Ontario) en septembre, Virgil Crest (New York) aussi en septembre et Oil Creek (Pennsylvanie) en octobre. Les deux premiers sont de type double aller-retour d’un parcours de 25 milles alors que le troisième est constitué d’une boucle de 50 km à faire trois fois suivi d’une “mini-boucle” de 11 km. J’opterais probablement pour ce dernier, mais j’ai encore bien du temps pour y penser.

Une saison qui bat son plein

Quand on suit un peu ce qui se passe dans le monde de la course sur route, on remarque rapidement une chose: l’année est divisée en deux. Les principaux marathons sont organisés soit au printemps (Tokyo, Boston, Londres), soit à l’automne (Berlin, Chicago, New York). Plus près de chez nous, la saison de printemps culmine avec le Marathon d’Ottawa alors qu’à Montréal, la course se déroule fin septembre.  Toronto a deux marathons, un au printemps, l’autre à l’automne. Le but visé en organisant les courses à ces périodes de l’année est évidemment d’améliorer les chances d’avoir  des conditions idéales (donc, des températures fraîches) pour les concurrents. C’est aussi pour cette raison que dans bien des cas, le départ est donné très tôt le matin.

Dans le monde des ultramarathons, on ne pense toutefois pas de la même manière. Les organisateurs se disent que tant qu’à avoir des gens assez fous pour se lancer dans de telles aventures, aussi bien leur rendre la vie encore plus difficile. Donc, des parcours en montagnes et des courses qui se déroulent souvent par temps chaud.

Ce qui fait que la saison des ultramarathons est à son plus fort présentement, en pleine canicule. Ainsi donc, le fameux Western States 100 a eu lieu le même jour que l’Ultimate XC, soit le 29 (et le 30)juin. Le titanesque Hardrock 100, avec ses 34000 pieds de dénivelés (dans un sens et dans l’autre), avait lieu les 12 et 13 juillet, le désormais célèbre Badwater 135 s’est déroulé de lundi jusqu’à aujourd’hui et finalement, on retrouvera plusieurs Québécois au Vermont 100, samedi et dimanche.

Comme l’an passé, j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt Badwater. Détail remarquable, sur les 96 concurrents qui ont pris le départ, 81 ont rallié l’arrivée à l’intérieur du temps alloué, soit 48 heures. Certains pourraient croire que faire 135 milles, soit 217 km, en 48 heures, ce n’est finalement qu’avancer à 4.5 km/h de moyenne, alors ça ne doit pas être si dur que ça. Sauf que se taper cette distance-là dans le désert, en endurant des températures dépassant parfois les 50 degrés Celcius, il faut le faire !  Et ça, c’est sans compter qu’après 122 milles de course, les 13 derniers se font en montant. Pour les passionnés de cyclisme, dites-vous que c’est l’équivalent du mont Ventoux, par où le Tour de France est passé dimanche. Ouch !

J’encourageais virtuellement et à distance une certaine recrue: monsieur Karstein Solheim qui, à 76 ans, tentait de réussir cet exploit pour la première fois. Il a malheureusement dû s’arrêter en chemin. J’espère seulement qu’il va bien.

Ceci dit, je n’enviais personne qui se retrouvait là. Pour le Vermont 100 par contre… Malgré la météo exécrable, j’ai adoré son petit frère, le Vermont 50, avec son air pur, ses montagnes et ses chemins de terre me rappelant le coin où mes parents habitent. Je souhaite la meilleure des chances à tous les veinards qui y seront: profitez-en bien et surtout, amusez-vous !  Dimanche matin, je vais certainement me garrocher sur le site de l’événement, question de voir comment ça s’est passé pour vous.

Quant à moi, excellente nouvelle aujourd’hui: je vais voir Sophie-mon-ultra-chiro demain. Je ne sais pas s’il y a eu une annulation ou si elle a fait un trou dans son horaire pour moi, mais l’essentiel, c’est que quelqu’un devrait trouver et probablement corriger la cause de mon mal. Car c’est bien beau s’occuper des symptômes, mais ça ne donne pas grand chose si on ne s’attaque pas à l’origine-même du problème, n’est-ce pas ?

L’infolettre

Ils avaient dit qu’ils nous enverraient une dernière infolettre “à la mi-juin”. La dernière infolettre en vue de l’Ultimate XC de St-Donat est finalement arrivée par courriel une semaine plus tard, mais on peut dire qu’elle était assez complète merci !

L’organisateur commence en lion en annonçant que deux de ses bons amis allaient partir à la course vendredi soir avec l’intention de se taper le parcours du 58 km en sens inverse, puis revenir avec nous, les participants, qui prendront le départ de la “vraie” course le lendemain matin autour de 7h. Un petit 116 km au total… Le but ? Sensibiliser la population aux problèmes de santé mentale (heu, c’est que les gens normaux pensent déjà que les ultrarunners ont justement un problème de santé mentale… ;-)) et venir en aide aux personnes en proie avec des idées suicidaires. Si ça peut marcher le moindrement, j’appuie l’initiative à 100%. Les troubles mentaux sont tellement mal vus, voire honteux dans notre société. Et pourtant, tellement de gens en souffrent…

Et qui retrouve-t-on parmi ces deux braves ?  Sophie Limoges, ma chiro unique et préférée !  Elle qui m’avait dit qu’elle n’était pas certaine qu’elle y serait, elle va faire deux fois la distance. Quand j’ai vu son nom, j’ai décidé que tant qu’elle le voudrait bien, je serais son patient. Parce que je sais qu’elle comprend ce qui se passe dans ma tête et si ELLE me dit un jour que je dois prendre du repos, je vais suivre ses conseils.

Détail que j’ai constaté dans le reste de cet envoi: je ne sais pas si c’est volontaire, mais on y retrouve beaucoup de répétitions. Il me semble qu’il serait amplement suffisant d’écrire une seule fois que les concurrents des courses en trail doivent obligatoirement emprunter la navette pour se rendre à leur départ ou que la cueillette du dossard doit absolument se faire le vendredi soir pour les participants des course de 38 et 58 km. Mais non, on se le fait répéter. Signe d’une époque où les gens sont trop pressés ou incapables de se concentrer assez longtemps pour lire un texte de plus de 10 lignes ?  Peut-être…

L’infolettre contient aussi plein de renseignements plus ou moins utiles comme par exemple qu’il y a un bureau de poste à St-Donat (que d’émotion) ou la description de ce qui semble être un jeu que je ne connais pas et qui n’a aucun lien avec les courses. Enfin…

Ceci dit, la description des différents parcours est très intéressante et surtout, très instructive. Déjà que les cartes et les différents dénivelés étaient disponibles sur le site depuis un bon moment, un petit complément d’information, accompagné de quelques conseils, c’est vraiment excellent. On nous avertit entre autres où nous risquons (très) fortement de nous retrouver les pieds mouillés. Un beau contraste avec le Vermont 50 où ni le parcours, ni le dénivelé ne sont rendus publics.

À quoi s’attendre ?  Je ne peux pas dire avec certitude. Et ça fait un peu partie du charme de ce type d’épreuve. Je regarde les temps de l’an passé et je me dis que le parcours doit être très difficile. En effet, le gagnant avait terminé en 5h46, seulement deux autres coureurs avaient pris moins de 7 heures et la première femme (c’était évidemment Sophie) pointait à la 15e position en 7h54. Ce sont des temps qui ne sont pas très loin de ceux enregistrés au Vermont 50… qui était 22 km plus long !  Vrai qu’il faisait très, très chaud l’année dernière, mais cette année, avec le printemps pluvieux que nous avons vécu (sans compter le déluge prévu vendredi), les sentiers risquent d’être dans un piteux état et les rivières à traverser, plus profondes. Les temps devraient donc être du même ordre de grandeur, mais je peux facilement me tromper.

Si je ne peux prédire le déroulement général de la course, je peux encore moins prédire comment je vais m’y comporter. Surtout qu’un petit bobo inconnu a décidé de se monter la binette lors de ma dernière sortie de 20 km en sentiers lundi. Je ne sais pas si tous les coureurs sont comme moi, mais dans mon cas, j’ai des bobos “familiers”: ma cheville gauche et mon ischio droit en sont des exemples. Je les connais et quand ils refont de temps à autre une apparition, je sais comment les gérer. On est comme de vieilles connaissances.

Mais cette fois-ci, alors que j’étais dans la dernière descente m’amenant vers l’accueil de mon terrain de jeux, c’est une douleur au tibia droit qui est apparue. De quessé ?  J’étais en tapering, je ne m’étais vraiment pas surmené ces derniers temps, c’était quoi le problème ?  Je ne comprends pas trop, mais comme j’ai trainé ce petit malaise le reste de la journée de lundi et un peu hier aussi, j’ai décidé de ne pas faire le petit dernier 10 km que j’avais prévu pour ce matin. Ce sera la première fois que je me présente au départ d’une course avec quatre jours de repos (si on ne compte pas les 50 km de vélo par jour pour voyager au travail…). Habituellement, c’est deux jours. J’ai essayé trois pour Philadelphie et Boston et ça a plutôt bien fonctionné. Mais quatre ?  Enfin, on verra bien.

Si on suppose que tout irait bien côté santé, le top 10% que je vise sur route est à mon humble avis hors de portée (ça m’amènerait en 12-13e place, yeah right !). Une place dans les 30 premiers ?  Ouais, peut-être. Quant au temps, ça va probablement s’enligner autour de 8h.

Du côté des “tops”, je prédis le podium suivant:

1- David Le Porho

2- Gareth Davies

3- Alister Gardner

Disons que Seb Roulier m’a rendu la tâche plus facile en s’alignant sur le 21 km plutôt que le 58 (il sera aux championnats du monde de course en sentiers au Pays de Galles la semaine prochaine, alors même lui doit se ménager un peu… tout en visant la “gagne” sur le 21, quand même) !  Quant aux femmes, je ne peux pas croire que Sophie va rééditer son exploit de l’an dernier après avoir couru toute la nuit, alors j’y vais avec la fille de mon patelin natal: Rachel Paquette, de Victoriaville.

Mais LA prédiction qui a le plus de chances de se réaliser: beaucoup, beaucoup de plaisir pour les 1200 coureurs qui seront là samedi !  🙂

Jamais deux sans trois

Peu de temps avant les Fêtes, je suis tombé un peu par hasard sur ceci: après l’Ultimate XC de St-Donat, un deuxième ultramarathon en trail allait être organisé au Québec: le XC Harricana présenté par The North Face. D’une longueur prévue de 65 km dans la région de Charlevoix, ça me semblait intéressant. J’ai toujours trouvé cette région magnifique et son relief pour le moins accidenté me donnerait l’occasion de faire un véritable test en vue du Vermont 50. Mais bon, à ce moment-là, il n’y avait pas 5 personnes d’inscrites pour la grande course, alors je me disais que j’allais attendre, question de ne pas payer pour participer à une compétition où il n’y aurait à peu près personne. Non mais, je suis fort bien capable de m’entrainer seul gratuitement… quand je ne me fais pas achaler par un foutu conducteur de pickup !

J’avais presque oublié le tout quand cette semaine, j’ai aperçu le lien vers le site de l’événement sur le celui d’Ultramarathon Québec. Je suis retourné voir et surprise: le nombre d’inscriptions était monté en flèche !  Toutes les places en pré-vente à prix réduit avaient trouvé preneur et il ne restait que 19 places à prix régulier pour la grande course (il y a aussi des courses de 5, 10 et 28 km). Aille aille. J’ai regardé les inscrits et vu plusieurs noms qui m’étaient familiers, soit parce qu’ils font partie de l’élite provinciale du milieu, soit parce que je les ai croisés au Vermont 50 l’an passé. Wow ! Et ça, c’est sans compter Lyne Bessette, la cycliste, qui sera également de la partie. Alors qu’est-ce que j’ai fait ?  Hé bien comme les autres: je voulais être de la fête moi aussi !  🙂   Le bel effet d’entrainement… J’avais déjà prévu faire deux ultras cette année, mais comme on dit, jamais deux sans trois, non ?

Un détail m’a toutefois fait hésiter: la date de l’événement. Il aura lieu le samedi 7 septembre prochain, soit seulement trois semaines avant le Vermont 50. Est-ce trop rapproché ? Aurai-je récupéré à temps ?  Puis je me suis dit: bof, tant pis. De toute façon, j’aurais probablement voulu faire entre 55 et 60 kilomètres en trail cette fin de semaine-là, je peux bien en faire un petit peu plus.  Au pire, si je ne suis pas remis, ça me fera une belle défaite si j’en venais à me planter dans les sentiers entourant le giga-village de Brownsville.

Ainsi donc, l’année 2013 sera définitivement celle où je parcourrai le plus de kilomètres en compétition. Après des années à faire un 20 km, un demi et un marathon dans ma saison, ce sera un marathon (peut-être deux s’il se passe quelque chose avec New York) et des ultras de 58, 65 et 80 km. Une belle brochettes de courses en perspective. L’ischio-jambier est mieux de tenir le coup !  🙂

Pour l’instant, la quantié d’information disponbile sur le site de la course est relativement limitée. Mais il reste amplement de temps pour que le tout soir mis à jour. Les organisateurs promettent entre autres une carte détaillée du parcours. C’est déjà mieux que le VT 50 qui ne divulgue absolument rien de ce côté.

Marathon vs ultramarathon: Scott Jurek était-il si fort ?

En faisant quelques petites recherches sur Scott Jurek pour mon dernier article, je suis tombé sur ceci écrit par un autre blogueur. En tant que marathonien, l’auteur avance que un, courir un marathon est plus difficile qu’un ultra et que deux, les exploits de Scott Jurek sont surévalués.

En résumé, son argumentation tient sur le fait que les grands marathoniens courent seulement deux, au gros maximum trois marathons par an à cause des dommages engendrés par une course à l’organisme qui a besoin de beaucoup de temps pour récupérer. En contre-partie, Jurek a gagné le Western States 100 et le Badwater 135 à deux demaines d’intervalles, ce qui n’arriverait jamais au niveau marathon. Il remet donc largement en question la force de l’opposition à laquelle Jurek devait faire face. Il met également en doute l’effort consenti par Jurek lors de ces courses car si logiquement elles étaient si difficiles, il n’aurait jamais été capable de performer de telle façon en deux occasions aussi rapprochées.

Ma réponse,  comme celle de bien de ses lecteurs, est la suivante: bien que je respecte son opinion et que ses arguments tiennent d’une certaine façon la route, il ne sait tout simplement pas de quoi il parle. C’est vrai que la compétition est moins forte en ultra et c’est normal: il y a beaucoup moins de coureurs qui en font. Les plus « gros » ultras ont rarement un contingent de plus de 600 participants (nous étions 320 au Vermont 50) alors qu’un marathon de cette taille serait considéré comme « petit », « très petit » même. Moins de participants, donc probabilité moindre que les plus talentueux y soient. C’est aussi simple que ça. Donc, quand quelqu’un aux capacités extraordinaires comme Jurek se présente, ses chances de gagner sont effectivement augmentées. En ce sens, je suis un peu d’accord avec lui.

Ceci dit,  il parle carrément au travers de son chapeau en ce qui concerne la difficulté des épreuves. Pour lui, un ultra, ça se fait en « joggant » et on a juste une chose à faire: endurer. Pour le marathon, ce ne serait pas la même chose car le coureur va à la vitesse maximale qu’il peut tenir sur 42.2 km. Hé bien, j’ai des petites nouvelles pour lui: un marathon, c’est de la petite bière par rapport à un ultra. Et celui que j’ai fait, c’était « seulement » un 50 milles, dans des sentiers à peu près dénués de roches et de racines. Bien que plutôt nanti côté dénivlé (9000 pieds en montant, autant en descendant, ça fait tout de même 2.75 km ça !), le Vermont 50 n’est pas considéré comme difficile dans le milieu. Et pourtant, pour faire cette course-là, je me suis entrainé comme jamais, j’ai appris à monter et à descendre dans des sentiers sinueux. Pour moi, une sortie de 32 km sur route était rendue de la routine alors que pour l’entrainement du marathon, c’est le « peak » du programme.

Après la course, mes quadriceps étaient complètement finis, j’avais mal aux épaules, aux bras. Quelques semaines plus tard, à l’expo-marathon de Philadelphie, je me suis arrêté quelques instants pour écouter une conférence. Quand je me suis rendu compte que la dame donnait des conseils sur comment se comporter si ça commençait à aller mal autour du 20e mille, j’ai souri et ai poursuivi mon chemin. Le marathon le dimanche a été mon plus facile depuis mon premier et pourtant, j’y ai battu mon record personnel. Courir 42 km sur un terrain presque plat, sur une surface parfaite ?  Piece of cake  (je ne dirais toutefois pas ça aujourd’hui, mais ça, c’est une autre histoire) !

Je dirais donc ceci à monsieur Smith qui a écrit l’article: prenez le départ d’un ultra, essayez de le terminer et si par après votre opinion n’est pas changée, alors je la respecterai complètement.

Retour sur une année de rêve

Les temps des Fêtes, c’est le temps des réjouissances, des célébrations avec notre famille et nos amis. C’est aussi le moment de l’année où on regarde en arrière. On pense à nos bons coups, à nos moins bons, à nos mauvais, à tout ce qu’on a fait au cours des 12 derniers mois. C’est aussi le moment des résolutions en vue de l’année qui se pointe, résolutions qu’on se fait habituellement un devoir de ne pas tenir.

Côté course, l’année 2012 a été exceptionnelle pour moi. Elle a commencé en janvier par une remise en forme progressive suite à une blessure à la cheville, blessure que je m’étais infligée parce que je n’avais pas respecté la règle du 10% d’augmentation de la charge d’entrainement hebdomadaire. Bien décidé à ne pas brusquer les choses et aidé par un hiver clément, j’ai repris graduellement la forme.

Toujours en m’inpirant des programmes du coach Jean-Yves Cloutier (mais bien évidemment, prenant bien soin de ne pas suivre les cadences ridiculement lentes et les distances toutes aussi ridicules qu’il propose), je me suis fixé mon premier objectif de la saison: le Marathon d’Ottawa. Première escale: la course de Laval à Champfleury, un 10 km. Mon premier 10 km depuis… 2006. Le déclic s’est opéré entre les 2e et 3e kilomètres de la course. Nous venions de faire un demi-tour et devions maintenant affronter un vent de face sur 2 km.  Les jumelles Puntous étaient une centaine de mètres devant moi et ont commencé à se relayer. J’ai rattrapé un gars et en le dépassant, lui ai glissé: « Let’s go, il faut aller chercher les deux soeurs ! ». Quand il m’a répondu: « Je pense que j’avais juste un 5 km dans les jambes aujourd’hui », je me suis retenu de toutes mes forces pour ne pas le traiter de con sur place. Je me suis résigné à faire la poursuite seul, face au vent. Et miracle: même à deux, avec toute leur expérience, les jumelles n’étaient pas capable de me distancer. À ce moment précis, j’ai su que ma forme était à un niveau que je n’avais jamais atteint.

À partir du quatrième kilomètre, j’ai constaté que la distance qui nous séparait diminuait. Au sixième, j’étais sur leurs talons. Voyant que j’ennuyais celle de devant, je me suis amusé à courir entre les deux pendant un certain temps, puis ai passé après qu’elles se soient échangé des gros mots. Je ne peux décrire cette sensation: ces femmes-là ont déjà gagné l’Ironman d’Hawaii et je me permettais de passer devant elles !  Pour faire image, c’est un peu l’équivalent d’un joueur de hockey de ligue de garage qui se permettrait trois buts contre Patrick Roy. Ok, il n’est plus à son top, mais ça reste Patrick Roy, bout de viarge !

J’ai terminé en 39:37, moi qui ne pensais jamais pouvoir faire sous les 40 minutes sur un 10 km un jour. Bah, le parcours ne faisait pas vraiment 10 km (9.83 sur mon GPS), mais bon… J’étais sur une lancée.

Deux semaines plus tard avait lieu le demi Scotia Bank au parc Jean-Drapeau. Mon PB d’alors, légèrement sous 1h34, me semblait relativement facile à battre. À ma grande surprise, il y avait un lapin de cadence pour 1h30, alors je me suis accroché à lui. Après quelques kilomètres un peu trop rapides (dont un en 4:01 !), la cadence s’est stabilisée et quand je me suis retrouvé à l’avant du peloton à jaser avec ledit lapin autour du 14e kilomètre, je me suis dit que je prenais ça trop relaxe. Alors je suis parti et ai terminé en 1:28:33. Un autre record personnel, un deuxième en trois semaines !

Arriva Ottawa que j’ai débuté le moral dans les talons suite à des troubles intestinaux que j’avais eus la veille. L’histoire ayant déjà été racontée ici, je n’y reviendrai pas. Sauf ceci: traverser la foule du centre-ville d’Ottawa en sachant que Boston et le record personnel sont dans la poche ?  Priceless !  🙂

Le reste de ma saison (entrainement en trail, Vermont 50, Philadelphie) a été longuement décrit sur ce blogue, alors je ne m’étendrai pas trop non plus sur ces sujets, ce ne serait que de la répétition (déjà qu’à mon âge vénérable, on a cette tendance en partant… ;-))

Mes moments forts de la saison ?  Au top, définitivement le Vermont 50. La course en trail, c’est tout simplement magique. L’ambiance y est différente, on sent qu’on est tous dans le même bateau et on veut que tout le monde réussisse. La vue du Ascutney Mountain Resort avant la descente finale est imprégnée à jamais dans ma mémoire.

Philadelphie suit toutefois d’assez près. Ce jour-là, j’étais dans ma « zone ». Le temps était parfait, la ville et le parcours rayonnaient de beauté. Sans compter une organisation de premier ordre. Un record personnel que je risque d’amener dans la tombe…

En troisième place, Ottawa. Mon ticket pour Boston 2013 et en prime, mon amie Maryse qui termine le demi (peut-être son dernier, mais j’en doute) avec le sourire, faisant oublier sa mauvaise expérience de Montréal 2011.

La pire journée de mon année ?  Le 11 décembre dernier, quand je suis revenu de ma sortie du soir avec le constat que j’étais encore blessé. J’étais vraiment découragé. À quatre mois de Boston, je me voyais condamné à l’inactivité, sans savoir pour combien de temps. Et si je recommençais et que je me blessais de nouveau ?  Cette incertitude me rongeait littéralement de l’intérieur, je me voyais devoir annuler Boston, retarder tous mes beaux projets d’une année… Heureusement, quelqu’un de compétent a rallumé la lumière au bout du tunnel. 🙂

Les bons coups maintenant.

En premier lieu, j’ai eu la confirmation de ce que j’ai toujours pensé: en course il n’y a pas de miracle. Je ne crois pas aux théories du genre: « Courez moins, courez mieux ». C’est bien évident qu’il ne faut pas seulement courir toujours au même rythme si on veut s’améliorer. Ça prend des intervalles, du travail en côte, etc. Mais il faut aussi courir longtemps si on veut faire des longues distances. On ne s’en sort pas, il n’y a pas de recette magique. S’il en existait une, ça se saurait. En fait, il y en a une: l’entrainement.

Aussi, j’ai appris (un peu par accident) cette année à éviter le micro-management. Entre le Vermont 50 et Philadelphie, je ne savais pas trop quoi adopter comme programme d’entrainement. De plus, j’ai été malade pendant une semaine et ai dû m’adapter. Arrivé à Philadelphie, j’ai tout simplement pété le feu. Je retiens donc la leçon: avoir une vision globale de ce qu’on veut faire, pas seulement penser que je dois faire ces intervalles-là mardi, ceux-là jeudi, etc.

Troisième point: l’entrainement en montagne. Je me suis rendu compte de son effet bénéfique en toute fin de saison à… Philadelphie, bien évidemment !  J’y ai avalé les montées et descentes avec une facilité déconcertante et que dire de ma vitesse ?  À conserver dans mon programme d’entrainement, même si je devais un jour ne plus faire de trail (yeah right !).

Les choses à améliorer maintenant…

J’ai terminé dans le top 5% à Philadelphie et dans le top 13% au Vermont 50. Ça dit ce que ça dit… Plein de pistes d’amélioration s’offrent à moi. D’abord et avant tout, je dois faire et refaire des montées et descentes. Car si je ressors du lot sur la route, en trail, je suis au mieux dans la moyenne de ce domaine. Autre point à améliorer: la stratégie aux stations d’aide. J’y ai perdu beaucoup trop de temps en ne sachant pas trop ce dont j’avais besoin en y arrivant et lors du changement de vêtements. J’étais mal préparé à cet aspect tout nouveau pour moi.

Je vais aussi faire des essais sur l’équipement que j’aurai à apporter. Le Camelbak, c’est bien utile à l’entrainement, mais en course, je devrai apprendre à m’en passer. Trop lourd à trainer sur 80 km. Malgré mon physqiue un peu frêle, je devrai peut-être me faire à l’idée que la bouteille à la main demeure la façon la plus efficace de faire un ultra, les bouteilles à la taille étant trop longues à remplir.

Donc, peut-être un peu de (gulp !)… musculation pour moi cet hiver ?  Je dis bien: un peu…

C’est de la sorcellerie ou quoi ?

Depuis que j’ai été contraint pour la deuxième fois à arrêter la course à cause de ma blessure subie à Philadelphie, je ne cessais de me poser des questions. Combien de temps dois-je encore attendre ? Et si je n’attends pas assez longtemps, vais-je devoir recommencer un autre « cycle » de guérison ?  De combien de temps, celui-là ?  Devrais-je consulter un professionnel ?  Lequel ?  Médecin sportif, physiothérapeute, ostéopathe, chiropraticien ?

J’ai reçu les avis de mes amis Maryse et Christian (deux de mes plus fidèles lecteurs). Ce dernier me suggérait fortement de voir un ostéopathe, car le sien l’a littéralement sauvé (à voir ses performances, je peux le croire !). Maryse quant à elle m’a fait un topo des spécialités de chacun et dans mon cas, comme ça semblait être une déchirure/élongation musculaire, elle m’a suggéré de voir un physio.

Avec la période des Fêtes qui approche, le timing n’était toutefois pas tellement bon. Puis je me suis souvenu d’une rencontre que j’avais eue dont j’ai déjà parlé ici à la fin août. Alors que je m’entrainais pour le Vermont 50 au mont St-Bruno, j’avais jasé une bonne dizaine de minutes avec une chiropraticienne qui faisait des ultras. Je me disais que si une personne était bien placée pour me conseiller, c’était bien elle.

Suite à cette rencontre, j’avais identifié cette gentille personne comme étant Marie-Josée Dufour de Québec. Mais je ne retrouvais pas son nom dans le bottin de l’ordre des chiropraticiens du Québec. Ni dans les classements du Vermont 50 des dernières années (elle m’avait dit avoir déjà fait le 50k), ni sur Ultra Signup. Hum…

Finalement, je suis allé revoir le classement final du XC de la Vallée et fait des recoupements. En troisième place chez les dames: Sophie Limoges de Brossard. Coup d’oeil sur le site de l’ordre des chiros: bingo !  Avant de la contacter, je suis allé voir ses résultats sur Ultra Signup. Ma mâchoire a failli décrocher. Elle ne fait pas que courir des ultras, elle performe !  Gagnante à deux reprises du 50k à Bear Mountain, gagnante à St-Donat (58k) l’an passé, gagnante de la Canadian Death Race (125 km dans les Rocheuses) en 2009 (où elle a terminé 5e au général, seulement 25 minutes derrière Dean Karnazes)… Définitivement s’il y a quelqu’un qui peut conprendre l’empressement d’un coureur à reprendre le colier, c’est bien elle !

Je lui ai donc écrit samedi dernier, lui rappelant notre rencontre, lui décrivant mon mal et lui demandant conseil. Réponse dimanche matin: elle se souvenait de moi (il semblerait que ce n’est pas tous les jours qu’on croise quelqu’un qui fait 50 km au mont St-Bruno), déjà ça de pris. Elle connait très bien ce genre de blessure et m’offrait de me traiter dès cette semaine, malgré le fait que son horaire était déjà plein. Elle était prête à faire du temps sup pour moi !  Ha, la fraternité des coureurs…

Jeudi midi, je me pointe donc à la clinique où elle travaille. Avant le traitement, petit formulaire à remplir. Antécédants médicaux, blessures, médicaments, etc. Alcool ?  Heu, pas facile celle-là… 9-10 consommations par semaine peut-être ?  Drogues récréatives ?  Jamais de ma vie (suis-je assez plate à votre goût ?). Boissons gazeuses ?  4-5 par semaine je dirais.

Référencé par qui ?  Ben, heu… la chiro elle-même ?

Avant de signer le formulaire, un gros avertissement: les manipulations chiropratiques peuvent, dans des cas extrêmement rares, entrainer la paralysie. Ben là, pour un muscle de la cuisse, jamais je ne croirai…

J’ai à peine terminé de remplir le formulaire que Sophie (entre coureurs, on s’appele par notre prénom) vient me chercher. Elle fait le tour dudit formulaire et acroche sur un point: 4-5 boissons gazeuses par semaine ?!?  Heu, oui, avec mon lunch le midi… Ne ne non, c’est beaucoup trop !  Pardon ?  Tu ne vas pas me dire que je ne peux pas courir parce que je bois 4-5 canettes de Diet Pepsi par semaine ?!?  Je ne me mettrai pas au jus de carottes, bout de viarge !

Elle m’explique de long en large les « méfaits » des boissons gazeuses, données scientifiques à l’appui. Ok, ok, je vais voir… Mais l’alcool ?  Ça non, c’est beaucoup moins néfaste. À la limite, ça a presque certaines qualités. J’ai dans mon idée qu’elle ne boit pas de boissons gazeuses, mais ne déteste pas un prendre un bon verre de vin…

Commencent ensuite les exercices/manipulations. Tiens-toi sur un pied. Sur l’autre. Pousse avec ta jambe comme ci, force avec l’autre jambe comme ça. Je me demande bien où elle veut en venir. Ma cuisse, elle ?  Mais bon, elle ne vient pas me dire comment tester un relais d’alternateur, alors je ne lui dirai certainement pas comment faire sa job. Je me plie donc de bonne grâce.

Après quelques maniplulations, elle m’annonce que c’est ce qu’elle pensait: ma jambe gauche est plus faible que la droite, alors celle-ci compense. À la longue, elle finit pas se fatiguer, l’exposant ainsi aux blessures. En tout cas, c’est ce que je comprends. Elle me dit donc qu’elle va devoir « redresser » mon côté gauche. Merde, ça va bien prendre 6 mois !  Pour une petite élongation ? Je commence sur le champ à réviser mes plans: tout va être retardé d’un an, ma parole…

Elle enchaine avec le traitement. assis, couché sur le ventre, couché sur le dos. Pousse comme ça, tire ici. Vers l’intérieur, vers l’extérieur. À un moment donné, je suis couché sur le côté et elle se laisse littéralement tomber sur ma jambe. Ouch !  Merde, une chance que tu ne ne pèses pas 200 livres ! J’ai l’impression que si elle voulait me démantibuler, elle pourrait le faire sur le champ sans même que je m’en rende compte. Et avec l’enfilade de niaiseries que je fais sortir de ma bouche, je n’aide peut-être pas ma cause (au bout d’un certain temps, j’allume: elle doit toutes les avoir entendues des milliers de fois, mes jokes insignifiantes).

Après quelques minutes à subir toutes sortes de maniplutations qui ne semblent avoir aucun rapport entre elles, je refais les tests du début. Et je vois le miracle qui vient de se produire. En début de séance, j’avais de la difficulté à me tenir sur le pied gauche tout en pliant mon genou droit vers l’avant. Maintenant, je suis aussi fort avec le gauche qu’avec le droit. Même chose en poussée. Hein ?!?  C’est quoi, cette affaire-là ?  De la sorcellerie ou quoi ?  Juste en me faisant subir une série de manipulations, elle a réussi à redresser ce que j’avais pris 42 ans à mettre croche ?  Ce n’est pas possible !?!

Il semblerait que oui. Selon elle, je suis correct et aurai peut-être à la revoir seulement une autre fois début janvier. Mon plan de reprendre la course demain dimanche est parfait pour elle. Je dois y aller mollo pour commencer, mais elle semble certaine que mon trouble est chose du passé. Je dois toutefois porter une genre de bandage autour de mon mollet droit pour quelques semaines, question de maintenir le tibia et le péroné ensemble, rendant plus facile le travail de mon ischio-jambier.

Elle m’a dit de lui écrire si j’avais des problèmes, mais elle est à peu près certaine que je n’en aurai pas. J’ai vraiment hâte à demain pour voir ça, moi. Peu importe ce qui arrive, je suis déjà très impresionné des résultats.

À suivre…

Le plus difficile: ultramarathon ou Ironman?

Nous étions à la maison, en train de prendre tranquillement une bière suite à mon premier marathon en 2007 quand mon père m’a lancé tout bonnement: « La prochain étape, quoi ?  L’Ironman ? ».

Heu, hein ?  Woh minute, je ne suis qu’un être humain, moi là… Durant mon adolescence, j’ai fait beaucoup de vélo (oui Maryse, il y avait des vélos dans ce temps-là), mais toujours en mode « cyclotouriste », pas en compétition. Mes deux vélos sont des cyclos, je m’en sers pour aller travailler (et transporter une panoplie de bagages) durant l’été. Si je voulais me convertir au triathlon, je devrais commencer par me procurer un vrai vélo de course. Pour faire image, ceux que j’ai sont des chevaux de trait, les vélos de course sont des pur-sang.

Mais par-dessus tout, pour me mettre à ça, il faudrait que j’apprenne à nager. Techniquement, je sais nager et suis même capable de faire des « longueurs »… dans ma piscine hors-terre de 21 pieds. Mais faire des vraies « longueurs » ?  Impossible. Il me faudrait prendre des cours pour nager plus efficacement et même là, je ne suis pas certain que je serais très bon… Car voyez-vous, dans ma petite tête, l’être humain n’est pas fait pour se déplacer dans l’eau. Car si c’était le cas, il serait doté d’un équipement spécialisé quelconque: nageoires, pieds et/ou mains palmés, branchies à la limite. Mais il n’a rien de tout ça à sa disposition.

Vous voyez donc comment je perçois un Ironman ?  Pour moi, nager 3.8 km, faire ensuite 180 km à vélo et couronner le tout par un marathon, c’est inhumain.

Lors du Vermont 50, tout en m’attendant à Greenall’s, Barbara a piqué une petite jasette avec Caroline, la femme d’un autre participant. Celle-ci lui a raconté que son mari avait fait des Ironmen, mais que « ça (en parlant de ce qu’on était en train de faire), c’est complètement débile ». Quand Barbara m’a raconté le tout par après, je me suis posé la question: est-ce que c’est plus difficile de faire un 50 milles ou un Ironman ?  Grosse question existentielle pour un dimanche, hein ?  😉

J’ai analysé le tout sous plusieurs angles. L’Ironman nécessite de développer des capacités dans trois disciplines très différentes. Il est donc évident que techniquement, un Ironman est plus difficile que l’ultramarathon.

Côté endurance maintenant. Là, c’est une autre paire de manches. La natation est considérée comme un sport « doux » pour le corps, aucun impact n’étant impliqué. Dans une moindre mesure, le vélo aussi est moins taxant pour le corps que la course. De plus, les parcours utilisés pour les Ironmen (et pour la très grande majorité des marathons) sont habituellement relativement « faciles », c’est-à-dire à peu près dénués de relief. En tout cas, s’il y en a, ça n’a rien, mais rien à voir avec un ultra fait en montagne. Pour vous dire, après 15 milles au Vermont, jamais mes quadriceps n’avaient été autant sollicités. Pourtant, il en restait 35…

Donc, un ultra est peut-être plus « taxant » pour le corps… Mais laquelle des deux épreuves nécessite la plus grande dépense d’énergie de la part des participants ?  Hum…  Je me suis alors mis à penser: combien de temps prennent les meilleurs ?  Quelle est la limite de temps pour compléter l’épreuve ?  Au VT50, le gagnant a pris 6h27 et les coureurs avaient 12 heures pour compléter le tout. Pour l’Ironman, le record du monde est de 7h41 et les compétiteurs ont habituellement 17 heures pour le compléter.

Alors, pour moi c’est maintenant clair: un Ironman, c’est plus difficile qu’un 50 milles. En tout cas, c’est plus difficile que celui que j’ai fait, le VT50. Par contre, à force de lire sur les courses de 100 milles, je ne pense pas que l’Ironman puisse s’approcher de ça au niveau difficulté. Car normalement, les courses de 100 milles se gagnent entre 15 et 18 heures (parfois beaucoup plus selon la difficulté) et tous ceux qui terminent en moins de 24 heures sont considérés comme étant dans une forme physique remarquable.

Donc, cher papa, pour cette raison et seulement pour cette raison (hum hum), je vais skipper l’étape de l’Ironman et sauter directement aux 100 milles. 😉  Ben quoi, je ne rajeunis pas, moi là… Je n’ai pas de temps à perdre !

Toutefois, je devrais peut-être commencer par me remettre à courir, hein monsieur l’ischio-jambier ?